Le 24/10/2014 à 10:58, le Figaro a écrit :[...] Malgré la détection du chasse-neige par les radars, aucun dialogue n'a été établi entre l'équipage de l'avion et la tour de contrôle [...] les pilotes de l'avion avaient bien vu le chasse-neige qui traversait la piste mais ne l'ont pas considéré comme une «menace», selon les dires des enquêteurs russes [...]
Selon le représentant des experts russes, Alexeï Morozov, «la piste était libre quand l'autorisation de décoller a été confirmée» aux pilotes. Mais dix secondes plus tard, «les instruments de contrôle ont détecté le mouvement d'un chasse-neige sur le bas-côté gauche de la piste vers le carrefour». Aucun dialogue n'a été enregistré entre l'équipage de l'avion et la tour de contrôle, après l'autorisation de décoller, a précisé jeudi Alexeï Morozov.
«Environ 14 secondes après le début du décollage, l'équipage a observé un objet identifié par lui comme une machine qui traverse la route. L'objet observé (le chasse-neige) n'a pas été considéré comme une menace par l'équipage, le décollage a continué normalement», a-t-il déclaré.
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2014/10/24/20002-20141024ARTFIG00033-mort-du-pdg-de-total-le-pilote-francais-avait-vu-le-chasse-neige.php
... éventuellement contredit par le BEA:
Le 25/10/2014 à 08:11 ladepeche.fr reporte l'avis de François Hochard, l'un des enquêteurs du BEA a écrit :Ce qui s'est vraiment passé
«Chronologiquement, l'avion roule vers le point d'attente, les échanges avec la tour sont normaux (…) et la contrôleuse aérienne lui donne l'autorisation de s'aligner et de décoller».
«Les pilotes effectuent quelques vérifications et a priori à ce moment-là, la piste est libre. Au moment du décollage, le radar au sol n'indique aucune présence de véhicule sur la piste. Donc, l'équipage fait ses vérifications et débute la phase de décollage, il accélère».
C'est à partir de là que la situation va malheureusement virer au drame.
«Quatorze secondes après le début de l'accélération», poursuit François Hochard, l'un des pilotes dit :
-- «c'est quoi cette voiture qui traverse la piste ? Il y a un problème de traduction car en russe, voiture se dit machina, donc la traduction a donné c'est quoi cette machine au milieu de la piste ?»»
François Hochard précise qu'il s'agit bien «d'un chasse-neige qui traverse la piste sans autorisation de la tour».
Chasse-neige, relate-t-il, qui «pour une raison totalement inconnue, revient en marche arrière sur la piste au moment où l'avion arrive».
Donc, analyse l'expert, «le pilote voit ce truc traverser la piste, disparaître, il n'interrompt pas le décollage. Il dit simplement: "j'ai vu quelque chose passer" «et il poursuit normalement le décollage. Nous le savons car l'enregistreur de vol nous indique que les pilotes effectuent les annonces normales avant un décollage».
Si vous aviez été à la place du pilote à ce stade:
-- vous n'auriez pas demandé à la tour une clarification sur ce qui pouvait bien se passer sur la piste?
-- vous auriez pris le risque de décoller en faisant uniquement confiance à votre intuition comme le pilote l'a fait?
-- ou vous auriez d'abord demandé un time out avant le décollage pour dissiper le doute?
Le 25/10/2014 à 08:11 ladepeche.fr reporte l'avis de François Hochard, l'un des enquêteurs du BEA a écrit :La collision était-elle évitable ?
Les pilotes pouvaient-ils éviter le chasse-neige ? Interrompre le décollage ? «C'est l'ambiguïté, explique le BEA. C'est le raccourci. On dit qu'ils ont aperçu l'engin 14 secondes avant le décollage. Non, ils ont aperçu une voiture traversant la piste, ce n'est pas tout à fait pareil. Donc, à partir du moment où la voiture a traversé la piste, la piste était de nouveau dégagée».
«Si les pilotes avaient aperçu une machine sur la piste, alors oui, ils auraient pu interrompre le décollage. Au moment où ils aperçoivent quelque chose sur la piste, c'est quelque chose qui traverse la piste. Ce que nous ne savons pas, c'est pourquoi ce camion est revenu sur la piste ? Ce que nous ne savons pas non plus, c'est pourquoi le pilote ne l'a pas vu ?».
http://www.ladepeche.fr/article/2014/10/25/1979160-crash-avion-pdg-total-est-vraiment-passe.html
Bref, quid du pourcentage de la responsabilité du pilote? De la tour? De la coordination des services (Puisque celle du chauffeur du chasse-neige est avérée), etc on va bientôt le savoir.
Bien, bien... par contre, ce qui m'épate, c'est la rapidité avec laquelle le BEA traite ce dossier (rien pour évoquer une "malveillance volontaire", la piste d'un "acte criminel organisé" semble déjà avoir été écartée d'emblée, d'un autre côté, il faut bien dire qu'à propos de la décision du pilote de "décoller précipitamment", malgré quelque danger/s potentiel/s imminent/s pour ne pas avoir attendu que la situation "se clarifie": ce qui aurait pris -- au vu du déroulement des faits -- à peine quelques dizaines de secondes: heuh... comment dire... hum... c'est pas "too much..."??) cependant en général un crash prend au moins une année avant que quelqu'un n'ose se prononcer! Là, il s'agit quand même d'une haute personnalité d'un secteur stratégique: personne ne trouve un tel empressement un peu ..."suspect"?
Ca n'arrange ni la France, ni le pays sur lequel elle s'est "alligné" (depuis Sarko et jusqu'à Flamby c'est une véritable américamania)... Ni les intérêts franco-russes: Je pense que cette affaire va être vite (un peu vite) "classée"...
Pour Cuicui, je maintiens que son idée n'était pas farfelue:
Rapport d'étude, le Service technique de l'aviation civile a écrit :Systèmes de détection des objets sur les pistes d’aérodrome
[...] Actuellement, les débris sur piste, sources de dommages, de perte de capacité, voire d’accidents, sont repérés et enlevés lors d’inspections visuelles. [...]