Fukushima : une première commune totalement évacuée de nouveau habitable
Le Monde.fr avec AFP | 05.09.2015
La commune japonaise de Naraha, dans la région de Fukushima, est officiellement redevenue habitable samedi 5 septembre à minuit, une première pour une bourgade totalement évacuée après l’accident nucléaire du 11 mars 2011.
Une cérémonie marquant cette renaissance de la ville s’est tenue dans la matinée dans un parc, après une veillée aux chandelles la veille.
Les anciens habitants (2 694 foyers, 7 368 personnes) avaient jusqu’à présent le droit de revenir pour préparer leur retour, mais pas de se réinstaller totalement.Selon les médias japonais, seulement un peu plus de 10 % se seraient inscrits pour revenir.
Les autorités estiment que le niveau d’exposition à la radioactivité à Naraha, ville située à une vingtaine de kilomètres de la centrale accidentée Fukushima Daiichi, est revenu à un seuil inférieur à 20 millisieverts par an. Ce niveau permet en théorie aux habitants, selon le gouvernement japonais et des organismes internationaux, d’y revivre presque normalement, même si la décontamination n’est ni intégrale ni parfaite.
Les craintes ne sont pas levées
Les avis divergent cependant et les organisations écologistes s’insurgent contre ces conclusions. « Le niveau de contamination est très variable dans cette localité et selon les maisons, ce qui risque de créer des tensions entre les personnes », a déclaré récemment Jan Vande Putte, de Greenpeace, à l’Agence France presse (AFP).
Une partie des infrastructures ont été rétablies, dont une ligne ferroviaire, une succursale bancaire a rouvert, de même qu’une supérette et un restaurant. Mais pour certains habitants, comme Satoru Yamauchi, qui tenait avant l’accident un restaurant de nouilles « soba », c’est notoirement insuffisant et les craintes (notamment vis-à-vis de l’eau) ne sont pas levées.
« On ne peut bien entendu pas dire que la sûreté soit totalement rétablie et il est clair qu’il reste une montagne de problèmes à surmonter », a convenu le maire de Naraha, Yukiei Matsumoto, dans un message à la population cet été après l’annonce de la décision de lever l’interdiction d’habiter dans la localité. Mais il soulignait aussi que « la vie de réfugié entraîne de nombreux soucis et un important stress qui ont des répercussions sur la santé d’un nombre grandissant de personnes ».
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