Fukushima Daiichi: la situation (un an) après (ASN et IRSN)

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Christophe
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Re: Fukushima Daiichi: la situation (un an) après (ASN et IRSN)




par Christophe » 30/03/19, 23:54

bardal a écrit :La production annuelle totale de Tritium pour le parc nucléaire français est de l'ordre de 25 g (vingt cinq grammes); oxydé en eau, le volume serait d'environ 150 mL, soit un sixième de litre (une canette de bière).


Perdu, la canette de bière c'est 25, 33 ou 50 cl...en 15 cl cela n'existe pas...
Désolé mais une telle erreur rend caduque toute la crédibilité du reste de ton raisonnement.

Je +3 Léo donc...
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être chafoin
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Re: Fukushima Daiichi: la situation (un an) après (ASN et IRSN)




par être chafoin » 31/03/19, 00:25

bardal a écrit :(...)
Cesse donc d'essayer d'effrayer les enfants avec ces histoire de croquemitaine, et va donc te documenter un peu. Tu as le droit d'être anti-nuk, même si cela est du à ton ignorance... Mais l'ignorance ne peut pas tout excuser.

N.B. A Fukushima, malgré ces millions de m3, il n'y a toujours aucune victime de la radioactivité (AUCUNE victime); malgré une catastrophe majeure, qui a fait près de 20 000 morts dus au tsunami. La compassion a parfois des priorités suspectes.
Je ne saurais personnellement juger de la nocivité du tritium, mais je trouvais la fin de ton message pour le moins étonnante, voire irréelle... Je me suis alors demandé si les journaux et les informations courantes ne m'avez pas raconté, eux aussi, des histoires de croquemitaine pour m'effrayer.
La victime, âgée d'une cinquantaine d'années, a développé un cancer des poumons après avoir participé aux travaux d'urgence à Fukushima entre mars et décembre 2011, après le terrible tsunami qui avait dévasté la centrale le 11 mars 2011.

https://www.huffingtonpost.fr/2018/09/0 ... _23518800/
Les statistiques du ministère de la Santé japonais évoquent, pour l'heure, le chiffre de 1 700 cancers mortels directement liés à la catastrophe nucléaire.
Les autorités sanitaires de Tokyo ont reconnu que 116 enfants avaient été diagnostiqués d'une forme agressive de cancer de la thyroïde dans la seule préfecture de Fukushima depuis 5 ans.
https://www.lepoint.fr/monde/fukushima-5-ans-apres-l-effarant-bilan-11-03-2016-2024557_24.php
Reiko Hasegawa, chercheuse associée au Medialab de Sciences Po Paris, estime que Fukushima est responsable de 1.979 décès non comptabilisés officiellement depuis le 11 mars 2011. Pour cette spécialiste des catastrophes naturelles, le bilan de l'événement est plus lourd qu'annoncé en raison des multiples suicides et maladies aggravées par le stress liés à la catastrophe.
https://www.nouvelobs.com/planete/20160310.OBS6136/catastrophe-nucleaire-de-fukushima-combien-de-cancers-et-de-morts.html

https://www.sudouest.fr/2017/03/11/fuku ... 3-4803.php

Tout cela était donc de la fable et nullement la réalité ? Me voilà bien rassuré.
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bardal
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Re: Fukushima Daiichi: la situation (un an) après (ASN et IRSN)




par bardal » 31/03/19, 07:14

Eh bien, voila un forum qui se réveille un peu…

@Christophe: ça c'est de l'argumentation! Donc, si je comprends bien, c'est moins qu'une cannette? Eh ben dis donc…

@Maximus Leo: la question n'est pas la formule de l'eau tritiée (malgré ma mauvaise maîtrise du japonais, je crois reconnaître celle que je connaissais), ni même l'impact sur l'ADN de l'énergie de l'électron émis par le tritium (inutile d'ajouter celle du neutrino, il n'interagit pas avec la matière et n'a aucun effet ionisant), c'est celle du risque proche de 0 lié au tritium, du fait des très faibles quantités de cet élément et de sa tout aussi faible activité. Pour mémoire (sinistre d'ailleurs) les essais atomiques atmosphériques des années 50 et 60 avaient dispersé dans l'atmosphère plusieurs centaines de kg de tritium (650 environ, si ma mémoire est bonne) sans effet mesurable; aujourd'hui, on mesure plutôt en dizaines de grammes… Alors, effectivement, un atome de tritium (biologiquement lié, plutôt que sous forme d'eau) inséré dans un brin d'ADN, pourra sans doute le briser; la cellule mourra et sera éliminée par l'organisme, comme plusieurs milliers à chaque seconde dans tout corps humain… On joue surtout à se faire peur là… le risque est d'ailleurs statistiquement infime… quant au risque de cancer…

@être chafoin: le débat n'est pas sur les conséquences sanitaires de Fukushima (quoique ce serait un débat intéressant); ceci dit, quelques rectifications

- méfie toi comme de la peste de ce que colportent les journaux sur les sujets touchant à Fukushima; il se dit n'importe quoi, le plus souvent par méconnaissance du sujet, parfois par goût du sensationnel; c'est ainsi que l'on a entendu Claire Chazal annoncer, à je ne sait plus quel anniversaire de Fukushima, 19 000 morts dus à la centrale nucléaire… Corinne Lepage, la sémillante avocate, est spécialiste de ces annonces fracassantes, abondamment relayées par la presse. Quant à Reiko Hasegawa, malgré tout le respect que je dois à cette chercheuse, je ne sais pas sur quelle étude elle s'appuie pour donner ce chiffre de 1979 décès; à ma connaissance, Sciences Po n'a pas mené d'étude de terrain particulière à Fukushima, ce n'est d'ailleurs pas sa vocation. Je préfère m'en tenir aux études, plus sérieuses et reposant sur des enquêtes de terrain menées par des experts reconnus, comme celles de l'OMS ou de l'UNSCAER. Désolé pour elle, mais son avis est un non-évènement.

-oui, il y a eu des cancers après Fukushima; comme il y en eu avant, et comme il y en a partout dans le monde; mais pour cette victime de 50 ans qui développe un cancer du poumon détectable moins de 6 mois après exposition, ça doit être un cas d'école… Accessoirement, personne aujourd'hui n'est capable de déterminer la cause d'un cancer autrement que par une approche statistique (c'est d'ailleurs ce que fait très bien l'épidémiologie), comparant l'incidence d'un cancer sur une population exposée à celle d'une population non exposée. Nous ne sommes pas là dans ce cas de figure, et pour cause…

- Les chiffres du Ministère de la Santé japonais parlent bien de 1700 morts environ liés à la catastrophe de Fukushima, mais ce n'est pas de cancer; il s'agit des effets délétères dus au stress lié à l'évacuation et à la situation de "réfugiés" des populations déplacées; c'est d'ailleurs la principale conclusion de l'étude de l'OMS sur les conséquences sanitaires de la catastrophe: la radioactivité émise par la centrale n'a eu que des conséquences non mesurables, mais l'évacuation en a eu d'importantes (ce risque avait d'ailleurs été pointé à Tchernobyl, en plus des conséquences sanitaires très réelles dues à la radioactivité); ce constat doit dorénavant être pris en compte pour les mesures à prendre, un ordre d'évacuation n'étant nullement anodin, et pas obligatoirement justifié.

- que 116 enfants aient été diagnostiqués cancers thyroïde en 6 ans est sans aucun doute vrai; ce que l'on oublie de dire, c'est que dans les autres régions du japon, on trouve une proportion comparable, comme à chaque fois que l'on fait un dépistage systématique; on avait relevé le même phénomène en France lors des études lancées après le nuage de Tchernobyl; les experts parlent de "biais de dépistage", ce qui d'ailleurs n'empêche pas les études épidémiologiques et les comparaisons d'incidence… Il faut simplement se méfier des chiffres bruts. Les autorités japonaises avaient (contrairement à Tchernobyl) pris des dispositions sévères pour prévenir l'exposition à l'iode 131 (distribution d'iode saturant la thyroïde, suivi médical étroit, interventions précoces…), avec des résultats sensibles.


Pour conclure, je ne cherche pas à minimiser la catastrophe de Fukushima, encore moins celle de Tchernobyl… Je demande simplement que l'on arrête de se faire peur avec des choses mystérieuses, et inconnues du grand public, et de brandir des "risques" qui ne sont en fait que des chiffons de papier sans consistance; la radioactivité est un phénomène naturel, omniprésent, tout à fait maîtrisable et beaucoup moins dangereux que la plupart des activités humaines; elle peut s'aborder avec un esprit rationnel et cartésien, sans angoisse irraisonnée et sans tabou.
Le tritium, très à la mode en ce moment (je ne sais pourquoi), ne fait pas partie des risques conséquents que court l'humanité et les buveurs de bière chers à Christophe risquent infiniment plus une cirrhose qu'une rupture d'ADN due au tritium de Fukushima..

N.B. Pour faire plaisir à être chafoin: en 50 ans de fonctionnement des centrales nucléaires, ayant produit des millions de TWh, il n'y a eu aucun mort (AUCUN) dus à la radioactivité de ces centrales dans les pays de l'OCDE. A contrario, les morts dus au charbon et aux hydrocarbures pendant la même période, pour la même production, se chiffrent par millions...
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Re: Fukushima Daiichi: la situation (un an) après (ASN et IRSN)




par Sylvestre spiritus » 01/04/19, 14:39

bardal a écrit :
Pour conclure, je ne cherche pas à minimiser la catastrophe de Fukushima, encore moins celle de Tchernobyl… Je demande simplement que l'on arrête de se faire peur avec des choses mystérieuses, et inconnues du grand public, et de brandir des "risques" qui ne sont en fait que des chiffons de papier sans consistance; la radioactivité est un phénomène naturel, omniprésent, tout à fait maîtrisable et beaucoup moins dangereux que la plupart des activités humaines; elle peut s'aborder avec un esprit rationnel et cartésien, sans angoisse irraisonnée et sans tabou.
Le tritium, très à la mode en ce moment (je ne sais pourquoi), ne fait pas partie des risques conséquents que court l'humanité et les buveurs de bière chers à Christophe risquent infiniment plus une cirrhose qu'une rupture d'ADN due au tritium de Fukushima..

N.B. Pour faire plaisir à être chafoin: en 50 ans de fonctionnement des centrales nucléaires, ayant produit des millions de TWh, il n'y a eu aucun mort (AUCUN) dus à la radioactivité de ces centrales dans les pays de l'OCDE. A contrario, les morts dus au charbon et aux hydrocarbures pendant la même période, pour la même production, se chiffrent par millions...


Tu ne le sais peut-être pas, mais rien qu'en France; on est passé à deux doigts de "la grosse Cata" à la centrale du Blayais pendant la tempête de 1999.
On a simplement eu de la chance grâce à la marée descendante...
https://www.dissident-media.org/infonuc ... ayais.html

Dans un monde de sur-information comme le notre; il y a plus de manipulation et de désinformation qu'autre chose.
Le nucléaire civil découle du nucléaire militaire (la grande muette)
Même s'il y a le feu quelque part, on te dira que tout va bien.

A bon entendeur, Salut.
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Re: Fukushima Daiichi: la situation (un an) après (ASN et IRSN)




par Flytox » 03/04/19, 00:34

bardal a écrit :
N.B. Pour faire plaisir à être chafoin: en 50 ans de fonctionnement des centrales nucléaires, ayant produit des millions de TWh, il n'y a eu aucun mort (AUCUN) dus à la radioactivité de ces centrales dans les pays de l'OCDE. A contrario, les morts dus au charbon et aux hydrocarbures pendant la même période, pour la même production, se chiffrent par millions...


Il suffit d'attendre quelques temps et tu ressors cette même connerie / désinformation. L'Ukraine et Tchernobyl ne font pas partie de l'OCDE. Ce choix de périmètre / découpage géographique est complètement idiot et ne sert qu'à désinformer sur les dangers du nucléaire... Prend un périmètre / voisinage qui tient la route et veut dire quelque chose, et recompte les morts......( plus d'espoir :roll: ) Ceci étant dit, l'énergie carbonée ne fléchit pas pour tuer toujours plus..... :wink:
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Re: Fukushima Daiichi: la situation (un an) après (ASN et IRSN)




par bardal » 03/04/19, 01:37

Flytox a écrit :
bardal a écrit :
N.B. Pour faire plaisir à être chafoin: en 50 ans de fonctionnement des centrales nucléaires, ayant produit des millions de TWh, il n'y a eu aucun mort (AUCUN) dus à la radioactivité de ces centrales dans les pays de l'OCDE. A contrario, les morts dus au charbon et aux hydrocarbures pendant la même période, pour la même production, se chiffrent par millions...


Il suffit d'attendre quelques temps et tu ressors cette même connerie / désinformation. L'Ukraine et Tchernobyl ne font pas partie de l'OCDE. Ce choix de périmètre / découpage géographique est complètement idiot et ne sert qu'à désinformer sur les dangers du nucléaire... Prend un périmètre / voisinage qui tient la route et veut dire quelque chose, et recompte les morts......( plus d'espoir :roll: ) Ceci étant dit, l'énergie carbonée ne fléchit pas pour tuer toujours plus..... :wink:


L'OCDE représente l'essentiel des pays développés et me semble constituer un critère assez pertinent pour juger du fonctionnement d'une industrie de pointe. Effectivement, la catastrophe de Tchernobyl est autant une catastrophe nucléaire (avec une centrale obsolète et connue pour sa dangerosité) qu'une catastrophe liée à un pays en voie d'effondrement à cette époque; il est difficile de faire pire en matière de gouvernance et de décisions inadaptées. On ne compare que des choses comparables, sauf malhonnêteté intellectuelle et désinformation.

Mais même sans ce critère, et donc en prenant en compte Tchernobyl, les études de l'OMS et de l'UNSCAER montrent que le nucléaire est l'industrie de l'énergie la moins dangereuse de toutes, et de loin.
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Re: Fukushima Daiichi: la situation (un an) après (ASN et IRSN)




par moinsdewatt » 14/04/19, 22:40

Les habitants de Okuma près de Fukushima vont pouvoir revenir.

Evacuation order lifted in Fukushima host town

10 April 2019

Some residents of Okuma, the closest town to the Fukushima Daiichi plant, have today been allowed to return home. The evacuation order issued in 2011 has been lifted for the more mountainous and less inhabited western area, where around 380 of the town's former population of 10,500 lived.

Image



http://www.world-nuclear-news.org/Artic ... -host-town
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Re: Fukushima Daiichi: la situation (un an) après (ASN et IRSN)




par être chafoin » 15/04/19, 02:19

La question est : les habitants de la région contaminée de Fukushima voudront-ils revenir ? Pour l'instant ce n'est pas vraiment gagné. Mettons-nous à leur place une minute : est-ce que je reviens 8 ans après cette catastrophe dans une zone partiellement décontaminée (les espaces de forêts, soit 75% du territoire n'ont pas été traités et resteront une zone "dangereuse" pendant plusieurs dizaine d'années), où des murs de déchets radioactifs s'empilent dans les paysages (millions de sacs), où je devrai garder un œil sur mon dosimètre (toute exposition à la radioactivité, même extrêmement faible, augmente la probabilité de développer un cancer), me méfier des produits locaux (particulièrement des produits de la mer, traditionnellement appréciés par les habitants de ce pays et à fortiori de cette zone côtière), habiter des villes désertées (15% des personnes évacuées sont revenues), un territoire où une bande d'environ 30km de long est toujours interdite à l'habitation, attendre de voir quelle solution va trouver Tepco pour gérer les millions de litres d'eau radioactive qui vont bientôt dépasser la capacité de stockage prévue sur la centrale...

On aura beau me dire qu'il faut être rationnel et ne pas s'effrayer des épouvantails de papier, que les statistiques prouvent que c'est l'énergie la moins dangereuse, la plus vertueuse,etc., qu'il faut l'aborder sans tabous, je sais quant à moi quelle serait ma décision.
Des vieux, des pauvres, des entrepreneurs japonais ont choisi de rentrer près de Fukushima. Et vous que feriez-vous ?

Voilà la situation 8 ans après... le coût de la catastrophe avoisine 200 milliards d'euros et coûtera bien plus lorsque le monstrueux chantier s'achèvera, au mieux dans des dizaine d'années ! Voilà en relief les risques de l'énergie nucléaire.

https://www.sciencesetavenir.fr/nature- ... eux_132050
https://www.lemonde.fr/planete/video/20 ... _3244.html
http://japanization.org/le-japon-renvoi ... ntaminees/
https://www.france24.com/fr/20190311-fu ... -mer-japon
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Re: Fukushima Daiichi: la situation (un an) après (ASN et IRSN)




par bardal » 15/04/19, 10:44

être chafoin a écrit :La question est : les habitants de la région contaminée de Fukushima voudront-ils revenir ? Pour l'instant ce n'est pas vraiment gagné. Mettons-nous à leur place une minute : est-ce que je reviens 8 ans après cette catastrophe dans une zone partiellement décontaminée (les espaces de forêts, soit 75% du territoire n'ont pas été traités et resteront une zone "dangereuse" pendant plusieurs dizaine d'années), où des murs de déchets radioactifs s'empilent dans les paysages (millions de sacs), où je devrai garder un œil sur mon dosimètre (toute exposition à la radioactivité, même extrêmement faible, augmente la probabilité de développer un cancer), me méfier des produits locaux (particulièrement des produits de la mer, traditionnellement appréciés par les habitants de ce pays et à fortiori de cette zone côtière), habiter des villes désertées (15% des personnes évacuées sont revenues), un territoire où une bande d'environ 30km de long est toujours interdite à l'habitation, attendre de voir quelle solution va trouver Tepco pour gérer les millions de litres d'eau radioactive qui vont bientôt dépasser la capacité de stockage prévue sur la centrale...

On aura beau me dire qu'il faut être rationnel et ne pas s'effrayer des épouvantails de papier, que les statistiques prouvent que c'est l'énergie la moins dangereuse, la plus vertueuse,etc., qu'il faut l'aborder sans tabous, je sais quant à moi quelle serait ma décision.
Des vieux, des pauvres, des entrepreneurs japonais ont choisi de rentrer près de Fukushima. Et vous que feriez-vous ?

Voilà la situation 8 ans après... le coût de la catastrophe avoisine 200 milliards d'euros et coûtera bien plus lorsque le monstrueux chantier s'achèvera, au mieux dans des dizaine d'années ! Voilà en relief les risques de l'énergie nucléaire.

https://www.sciencesetavenir.fr/nature- ... eux_132050
https://www.lemonde.fr/planete/video/20 ... _3244.html
http://japanization.org/le-japon-renvoi ... ntaminees/
https://www.france24.com/fr/20190311-fu ... -mer-japon


J'espère, être chafoin, que tu ne vas jamais en Bretagne, ou dans le Limousin, ou en Corse; car tu trouveras dans ces lieux une radioactivité bien plus importante que celle de la plupart des communes entourant Fukushima... Certes, elle y est "naturelle", mais ses effets sont les mêmes que les retombées du Japon, et leur dangerosité se mesure avec les mêmes instruments et les mêmes unités...

Plus en détail, ton post reprend toutes les formulations erronées et confuses permettant de créer une atmosphère angoissante et dramatique, sur fond de mystère diabolique; voyons un peu cela:

- les "murs de déchets radioactifs" ne sont, heureusement, que de la terre contaminée par les retombées, bien moins dangereuses; on voit d'ailleurs dans tes videos des personnes maniant ces sacs sans protection particulière, et apparemment sans effet visible ni mesurable. Je crois que tu ne sais pas ce que sont les déchets radioactifs, ni avec quelles précautions ils sont traités...

- "toute exposition à la radioactivité, même extrêmement faible, augmente la probabilité de développer un cancer"... Euh, non... La théorie dite "linéaire sans seuil" est abandonnée depuis longtemps; elle est manifestement fausse, et ce n'est qu'au dessus d'une certaine dose (100 mSv/an environ) que l'on peut mesurer un effet délétère du rayonnement radioactif; heureusement d'ailleurs pour les Bretons et les Corses, qui, sinon devraient présenter un taux de mortalité par cancer effrayant, ce qui n'est pas le cas (et que dire d'ailleurs des habitants de certains coins de l'Inde, de l'Iran ou du Brésil, ou la radioactivité est 70 à 100 fois supérieure à la limite autorisée pour la population européenne). Cette "information" est totalement erronée et ne vise qu'à manipuler peurs et inquiétudes.

- c'est le cas aussi pour "l'eau radioactive", qui n'est que de l'eau contaminée (ce qui n'est pas la même chose !), d'ailleurs stockée sans protection particulière.

- quant aux 200 milliards d'euro, il ne s'agit que d'une prévision, inutile de transformer cela en point d'étape (d'ailleurs, le fil que tu donnes ne le fait pas).

Bref, ta "vision" de la situation à Fukushima n'est qu'une vision romancée, volontairement dramatisée, le plus souvent erronée, avec pour seul objectif d'angoisser et de réactiver des peurs infantiles; tout n'est pas faux, mais tout est déformé comme dans un conte pour enfant (les loups existent bien, mais ils n'ont pas grand-chose à voir avec le grand-méchant-loup), ou un mythe archaïque (Troie a bien existé, mais son histoire réelle n'est pas celle contée par Homère). Nous ne sommes plus dans le domaine du rationnel...

Cela ne serait pas bien grave si ce n'était pas au détriment d'une vraie étude de la catastrophe de Fukushima, afin d'en tirer des leçons valables pour toute activité mettant en œuvre le nucléaire qui, comme toute industrie, comporte des dangers et risques qu'il est possible de limiter.
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Re: Fukushima Daiichi: la situation (un an) après (ASN et IRSN)




par être chafoin » 15/04/19, 14:04

bardal a écrit :Bref, ta "vision" de la situation à Fukushima n'est qu'une vision romancée, volontairement dramatisée, le plus souvent erronée, avec pour seul objectif d'angoisser et de réactiver des peurs infantiles; tout n'est pas faux, mais tout est déformé comme dans un conte pour enfant (les loups existent bien, mais ils n'ont pas grand-chose à voir avec le grand-méchant-loup), ou un mythe archaïque (Troie a bien existé, mais son histoire réelle n'est pas celle contée par Homère). Nous ne sommes plus dans le domaine du rationnel...
Il y a sûrement les contes pour enfant qui font peur et il y a ceux qui font rêver, les contes de princesses, où des baguettes magiques embellissent ou effacent la noirceur du monde, où les morts même disparaissent...

Tu peux me reprendre à raison sur les termes, mais le tableau est là : les stocks de sacs de terre contaminée, les habitants qui ne veulent pas rentrés, le problème non résolu de l'eau de décontamination sur la centrale, la pollution induite dans les écosystèmes (notamment marins) sont bien réels et tu ne réponds pas à la question : est-ce que tu rentrerais ?

L'information sur les effets de la radioactivité sur les probabilités de développer un cancer est peut-être "totalement erronée" et pourtant c'est Jean-René Jourdain, pharmacien et radiobiologiste à L'IRSN qui en parle dans la vidéo du Monde. Donc, à moins que tu ne sois un expert en matière de recherche et d'expertise sur les risques nucléaires et radiologiques, comme lui, pour t'expliquer avec lui sur les théories abandonnées, je pense qu'on peut pour le moins s'interroger sur cette idée que tu crois que je chercherais à manipuler quiconque...

L'estimation des coûts par les autorités avait doublé entre 2013 et 2016. En 2017 ils étaient évalués à 193 milliards d'euros d'après wikipédia. Et dans l'article de France24 :
Mais en 2015, Akira Ono,le chef de la centrale de Fukushima, estimait de son côté auprès du Times que ces opérations pourraient prendre jusqu’à 200 ans. Le Japan Center of Economic Research envisage également que la facture de la décontamination pourrait atteindre de 400 à 570 milliards d’euros, toujours selon le Washington Post.
Tu vois que je n'avais pas volontairement forcé le trait, me contentant raisonnablement de la tendance des prévisions basses.
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