Did67 a écrit :nico239 a écrit :
Si le niveau de la colère est à ce point élevé ce n'est pas parce que les gens veulent consommer PLUS, sinon les pauvres auraient déjà fait la révolution et ceux là on ne les a jamais entendus.
Le niveau de la colère est à ce point élevé parce que ceux qui ont été habitués à avoir, à avoir eu un peu (ce qui est dérisoire pour certain mais beaucoup pour eux), ne supportent pas l'idée d'avoir moins voir «plus du tout» comme les pauvres...
On ne sera pas forcément d'accord. Normal, c'est des points de vue !
Même si en effet, l'appréciation dépend un peu de la "tranche" de population et aussi, bien entendu, de la situation (en milieu rural, travail à plus de 50 km, enfants, etc...). Il faudrait, au-delà des "prélèvements obligatoires", rajouter les dépenses certes "libres", mais "obligatoires" : électricité, carburant quand on est en milieu rural, chauffage quand on est dans le nord, nourriture, eau, médicaments pour certains...
Difficile de généraliser donc. Chacun trouvera des situations pour illustrer son propos.
Il reste que pour beaucoup, le "niveau de vie" n'a pas baissé. Que la croissance, même faible, reste croissance.
Il reste qu'on remplace massivement des appareils qui marchent encore (en dépit de l'obsolescence programmée), juste parce qu'ils sont "démodés" ou parce que sont apparues des "nouveautés", avec de "nouvelles fonctions", parfois utiles, parfois bidon (quel intérêt les écrans incurvés ?)... Mais matraqué par la pub, qui se rend compte que c'est inutile ? Et qui que c'est juste pour mieux nous attraper ???
En 2017, record de vente de SUV : https://www.autoplus.fr/actualite/SUV-V ... 23136.html
C'est pas les véhicule les plus écono ni les plus écolo : prise au vent, poids, roues larges (résistance au roulement et prix plus élevé des pneus). Mais c'est le rêve de la majorité. Et puis, il y a ceux qui en ont un. Ils sont "in". Et les autres, frustrés, car ils sont "out".
Encore une fois, je ne parle pas des 20 % des revenus les plus faibles. Mais 80 %, cela fait du monde.
Et je ne dis pas que j'ai raison. Mais que cette réflexion est bien absente.
Pour reprendre mon "Travailler moins et ramasser plus", n"y a-t-il définitivement aucune voie pour "Croitre moins et être content de sa journée quand même !" ???? Ne devrait-on pas réfléchir ? Débattre ?
No soucy nous vivons bien dans une société de consommation effrénée et ceux qui en ont les moyens achètent des SUV à tour de bras.
Il n'en reste pas moins qu'il y a une tranche non négligeable de la population qui n'en a absolument pas les moyens mais qui a des moyens, des petits moyens et dès que c'est petit au 1er soubressaut : le petit se transforme en plus grand chose.
Or dès qu'une vague est un peu plus haute que l'autre c'est cette tranche là qui se retrouve momentanément ou plus durablement à la limite du sous l'eau ce qui n'était pas le cas auparavant...
Parler du seul pouvoir d'achat n'a pas de sens dans la réalité quotidienne.
Il faudrait non pas parler du seul pouvoir d'achat mais du reste à vivre qui inclut l'évolution des dépenses contraintes.
Mais je comprends bien que certains puissent douter qu'une partie non négligeable de la population qui puisse être à la limite.
C'est pour cela qu'il faudrait effectivement que le niveau des carburants atteigne les 2€ (idem pour gaz et électricité) pour que la partie dubitative de la population touche du doigt à son tour qu'au final mince oui c'est vrai moi aussi je suis à la limite...
À la limite la crise actuelle est prématurée car elle touche encore une tranche de la population qui n'est pas assez importante.
Malgré la multitude de reportages et de témoignages de gens comme vous et moi cela ne suffit pas il faudrait qu'une autre tranche soit touchée pour que la prise de conscience des difficultés de la tranche actuelle prenne mieux corps.
Leurs témoignages sont assez clairs : et la question pour eux n'est pas «ok je croîs moins mais je suis quand même content« mais «je refuse de décroître».
Alors on peut toujours les laisser tomber, fermer les yeux comme on le fait avec les plus pauvres ou se dire mince celui qui a des soucis d'argent alors qu'il travaille il est sociologiquement tout près de moi.
Certes j'ai 300€ de marge alors que lui n'en a que 50 mais demain ne serais-je pas celui qui boira la tasse une fois de temps en temps?