
Ahmed, je ne suis pas un bourreau croissant immarescible... (façon élégante de suggérer un comportement violent et idiot...)
A court-terme, je prône simplement et plutôt une stabilité de la production d'énergie, mais une ré-orientation massive des sources sur l'EnR. Desertec est peu pertinent pour nous "seuls" européens, car on pourrait voir moins grand et commencer nationalement par du solaire off-shore en méditerrannée (France, Espagne, Italie, Grèce...) ; ou encore plus modestement par du solaire terrestre décentralisé partout où on peut en faire.
Mais dans le cadre de pompage et dessanilisation de l'eau de mer, je serais quand même favorable à une croissance forte de la production électrique, à partir de solaire thermodynamique direct. Mais en France, on n'a pas besoin de cet accroissement de production électrique car Mère Nature nous apporte de la bonne eau douce toute l'année et nos sols sont riches. On a franchement du bol.
Mais certains, bien plus nombreux que les européens, n'ont pas cette chance et sont contraints s'ils veulent arrêter de mourir de soif ou de faim, de produire de l'eau douce et/ou mettre en culture des terres par irrigation. Et oui, dans cette optique, des projets comme Desertec sont pertinents,
Je lis que Ahmed voit dans la Ford T l'avènement du consumérisme avec un ton prenant les choses d'assez haut... Moi j'y vois modestement l'avènement de la mobilité pour le plus grand nombre, de manière à transporter les hommes et les charges de manière plus agréable et rapide. C'est moins abstrait et bien plus pragmatique.
Là où ça devient génial, et cela n'arrive que 100 ans après, c'est qu'on a maintenant les moyens de faire une FordT 10 fois plus performante sans pollution notoire, par le recyclage de l'acier et des motorisations électriques ou hybride avec bio-carburant et pour tout le monde.
Enfin bon, le débat devient là technique et ce n'est pas le terrain philosophique d'Ahmed... Ahmed aime le débat d'idé(aux)logies, où il oppose fermement sa vision décroissante jugée supérieure à la société actuelle fortement pénétrée par le marché et le productivisme, mais est-ce au fond un mal ?
A partir du moment où on aura réglé les questions de respect du travailleur et de respect de la nature, le "marché" est le meilleur outil de diffusion des biens, donc d'élévation du niveau de vie., n'en déplaise aux décroissants.
De nombreux penseurs décroissants font l'erreur d'attribuer à la croissance tous les maux du monde : pollution /misère pour résumer.
Or la pollution est créée par le choix des ressources qui nourrit la croissance, la misère est plutôt créée par le manque de production. Un pauvre français vit 100 fois mieux qu'un pauvre Mauritanien précisément parce qu'il baigne dans un milieu plein de biens dont il finit par profiter : les vieilles télé, la nourriture juste périmée du supermarché, etc...
Le système de production/la croissance seront sains lorsque ses ressources seront entièrement renouvelables, et en effet, sa croissance infinie n'est pas nécessaire du tout, mais une augmentation de la production/consommation peut être souhaitable dans de nombreuses régions du monde
Dans les pays occidentaux, en particulier la France, on n'a à peu près adouci les questions sociales (bien que cela ne soit pas durable car en parallèle, la production de biens est atone), mais nulle part on a réglé le respect de la nature parce que les ressources nourrissant la productions sont polluantes.
Et cela parce que cela implique principalement des mutations du mix électrique (le fossile au sens large) auxquels de nombreux et puissants lobbies s'opposent farouchement en infiltrant les organes des Etats...
Enfin bon, le débat devient là technique et ce n'est pas le terrain philosophique d'Ahmed...
Avec Ahmed, on ne sera jamais d'accord. Mais on s'aime bien, c'est comme le pôle+ et le pôle -

Désolé pour la longueur, la rentrée m'inspire
