bham a écrit :C moa a écrit :Je suis d'accord que les techniques d'extraction sont de plus en plus complexes et de plus en plus coûteuses. De ce point de vue l'augmentation du brut est une bonne chose.
J'espère car en 1985 il y a eu le même genre de ralentissement après le second choc pétrolier, les cours se sont effondrés et il a fallu attendre les années 2000 pour que les investissement reprennent.
Je comprends pas bien Cmoa, tu peux développer, STP ? Selon moi plus le pétrole sera cher à extraire avec un cours bas, plus des carburants alternatifs comme le pétrole Laigret auront leur chance.
Revenons un peu en arrière dans l'histoire pour bien comprendre. A la suite des chocs pétroliers des années 70, de gros efforts ont été fait pour diminuer la dépendance au pétrole. En France, on a par exemple rendu l'isolation des maisons obligatoires, on a construit le parc nucléaire que l'on sait. De 76 à 85, on a pas trop senti les effets de ces économies sur les cours du brut et les compagnies et les pays producteurs ont investit massivement. Tant et si bien qu'en 1985 les cours se sont effondrés (l'offre étant supérieure à la demande) et beaucoup de projets E&P ont été gelés voire abandonnés. Pour faire simple, un coût de production élevé et un prix de vente faible ce n'est pas compatible. Si un projet coute cher et qu'il ne rapporte pas suffisamment, il n'est pas développé tout simplement.
Le problème est de savoir QUAND et SI il y aura transition, rappelles-toi l'interview de Le Floch Prigent récupéré par Christophe ? Tu le dis bien d'ailleurs "ne sera possible qu'avec de nouvelles recherches et la mise en production de nouveaux champs" et ceci n'est possible qu'avec un cours du pétrole élevé qui, c'est vrai, nous incite à l'économie mais qui par ailleurs ne permet pas d'entrevoir de solutions de remplacement.
La transition elle aura lieu par la porte ou par la fenêtre mais elle aura lieu !! Quant à savoir quand ?? Là il faudrait être devin. Je compare souvent le pétrole à l'amiante. C'est un produit génial, polyvalent, facile à mettre en oeuvre pour donner d'autres produits finis.... Il n'a qu'un inconvénient il est dangereux. A l'image de l'amiante, nous ne pourrons nous passer du pétrole qu'en trouvant pour chacune de ses applications un remplaçant digne de ce nom.
Pour moi, si un baril fort permet de faire des économies d'énergie il permettra
aussi de développer les solutions de remplacement.
Si demain on maintient un prix autour de 100 USD le baril, de nombreux champs seront développés et cela permettra de maintenir les cours sans les emballer (à condition que le marché devienne moins volatile). Au delà de l'aspect écologique, un emballement plus violent que celui que l'on a connu pourrait être préjudiciable pour tous.
Cette pression sur le prix nous aidera à repenser notre/nos mode(s) de fonctionnement, nous serons plus conscient de la nécessité de faire des économies et surtout nous serons plus à même d'accepter des alternatives (covoiturage, sac en papier plutôt qu'en plastique, crayon en bois plutôt qu'en plastique...). Si on ne fait pas d'économie, les énergies alternatives (Laigret en tête) auront du mal à s'imposer car elles resteront marginales et seront longues à développer.
Lorsqu'aujourd'hui on consomme 100 de brut, les 100 sont d'origine fossile. Demain si conserve les 100 de consommation et que l'on réussit à produire 1 à partir de méthodes alternatives (Laigret, Micro algues...) ce sera énorme mais on voit bien que c'est une goute d'eau. Si en revanche, demain en travaillant efficacement sur la voiture élec/hybride, en repensant la place des plastiques dans les emballages et dans les biens de consommations... nous remplaçons 30 de brut par un produit de substitution, nous ne consommons plus que 70, le 1 devient, à volume constant, beaucoup plus important dans le circuit. Il sera mieux pris en compte et son développement sera facilité (par l'état, par les investisseurs plus nombreux...). Pour que cela marche, il faut globalement que les 30 pétroles soient plus chers que les 30 alternatifs non pétrolier.
Ensuite, si on continue de remplacer d'autres pans de la pétrochimie par d'autres produits moins problématiques, la proportion de pétrole alternatif grandira pour finalement produire peut être 30 ou 40 % de la demande en brut (qui sera peut être de 20 à ce moment là). Et surtout le pétrole "naturel" qui sera encore utilisé ne sera utilisé que dans des utilisations où l'on ne sait pas faire autrement.
Espérant avoir été plus clair...