La Russie ouvre le robinet du premier gazoduc "historique" vers la Chine
AFP•02/12/2019
Le président russe et son homologue chinois ont salué lundi l'inauguration "historique" d'un gazoduc commun, le premier de trois projets gaziers en cours d'achèvement par la Russie pour asseoir sa domination sur le marché du gaz.
"Le robinet est ouvert!" a déclaré le patron de Gazprom Alexeï Miller, alors que le gaz russe des gisements de Sibérie orientale franchissait la frontière chinoise dans le gazoduc "Power of Siberia" (Force de Sibérie).
Le tube connecte, via plus de 2.000 km de tuyaux, les gisements de Sibérie orientale à la frontière chinoise. A terme, le réseau dans son ensemble sera long de plus 3.000 km.
Ce chantier a mobilisé au total quelque 10.000 personnes pendant cinq ans, travaillant alors que les températures dans ces régions pouvaient tomber à -50°C.
Lors d'une vidéo-conférence avec le Chinois Xi Jinping, Vladimir Poutine a salué "un événement véritablement historique" qui "portera la coopération stratégique russo-chinoise à un tout autre niveau".
"Le développement des relations sino-russes est et sera une priorité de la politique étrangère de chacun de nos pays", a pour sa part déclaré Xi Jinping, très lié à son "ami" Poutine.
Sur place des deux côtés de la frontière, des employés de Gazprom et PetroChina, en uniformes bleus et blancs pour l'entreprise russe et rouges pour la société chinoise, sont apparus à l'écran, en rangs serrés, figés, avant d'acclamer d'une seule voix le lancement officiel du tube.
Destiné à assouvir l'immense appétit énergétique chinois, ce projet concrétise la volonté russe d'un rapprochement avec l'Asie, face à un Occident jugé hostile. Côté chinois, il sera achevé en 2022-2023 pour amener du gaz jusqu'à Shanghai.
Le coût de "Power of Siberia" a été estimé par Gazprom à 55 milliards de dollars, pour une capacité en 2022-2023 de 38 milliards de m3 par an, soit 9,5% du gaz consommé en Chine.
Les critiques du gazoduc relèvent cependant que son coût astronomique signifie qu'il ne sera peut-être jamais rentable, et que son objectif est plus politico-diplomatique qu'économique.
- "Renaissance" -
Néanmoins, selon les analystes de S&P Platts, on assiste à une "renaissance" du secteur gazier russe, devenu "plus avant-gardiste, commercialement astucieux et stratégique que jamais".
Le gazoduc russo-chinois, s'accompagne d'un énorme contrat d'approvisionnement gazier à la Chine, estimé à plus de 400 milliards de dollars sur 30 ans, signé par Gazprom et le géant chinois CNPC en mai 2014 après une décennie de pourparlers.
Hasard ou non, l'année 2014 est aussi celle de l'annexion par Moscou de la péninsule ukrainienne de Crimée, qui provoqua une pluie de sanctions économiques occidentales et un important refroidissement des relations avec l'Europe, le principal consommateur de gaz russe au monde.
La Russie regardant vers l'Est désormais, le nouveau gazoduc "est un des projets énergétiques les plus attendus en Asie, jugent les analystes de S&P Global Platts.
https://www.boursorama.com/bourse/actua ... befe4dc393
Dans article Usine Nouvelle
https://www.usinenouvelle.com/article/e ... ne.N909464
et sur Boursorama une vidéo de 1 minute avec Poutine qui donne l'autorisation d' ouverture de la vanne au patron de Gazprom
https://www.boursorama.com/videos/actua ... 6dc61743d1
Et ça le jour d'ouverture de la COP25 Madrid, c'est croustillant.