Kiki a osé dire: Ce que tu n'as pas compris, c'est qu'un tronçon de tuyauterie qui vibre, dans une installation industrielle, ce n'est pas forcément rédhibitoire.
Etranges vibrations
Dès 2018, la compagnie d’électricité TVO et l’Autorité de sûreté STUK, en Finlande, ont signalé l’existence de vibrations sur la ligne d’expansion du pressuriseur (LEP), partie du circuit primaire, lors de tests sur le réacteur EPR d’Olkiluoto en construction.
Le dessin des quelques EPR en service ou en construction étant le même, ce défaut doit se retrouver sur les deux réacteurs de Taishan en Chine (mais on n’a aucune information à ce sujet), ainsi que sur celui de Flamanville en France et celui en construction à Hinkley point en Angleterre.
En mars 2021, un avis de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) [11] prononçait en Annexe 1 la recommandation suivante :
« L’IRSN recommande que Framatome identifie les origines des vibrations élevées de la ligne d’expansion du pressuriseur observées sur différents réacteurs EPR [12] et présente, à un stade précoce de la conception les évolutions nécessaires sur les futurs réacteurs EPR2 pour pallier cette problématique de vibrations. »
Comme cela est bien dit… Cette phrase reconnaît de fait que le problème ne se limite pas à l’hypothétique EPR2 mais concerne également les EPR en construction, ce qui, jusque là, n’avait pas été signalé par les organismes de sûreté français.
Dans son article sur le sujet [13] du 17 juillet 2021, Thierry Gadault, après avoir exposé le problème, livre des réponses à ses questions :
– d’une source interne à EDF : « Si une rupture intervenait sur la jambe d’expansion du pressuriseur, il y aurait forcément des rejets radioactifs importants à l’extérieur, pour éviter que l’enceinte ne monte en pression ».
– de l’IRSN :
– « Des vibrations excessives peuvent occasionner des dommages par fatigue ».
– « Framatome doit identifier les origines des vibrations élevées et revenir à une situation comparable à celle du parc en exploitation [14]. Une nouvelle conception de la LEP ne doit pas être exclue, quand bien même cela devrait mettre en cause la conception du génie civil ».
– « Celles (les vibrations) relevées sur l’EPR sont vraisemblablement dues à des interactions fluide-structure. Il s’agit de phénomènes complexes qui font toujours l’objet de recherches ».
– « En fonction de l’origine des vibrations, il est possible que la disposition des gros composants du circuit primaire ou la conception de certains éléments doivent être revues (par exemple des longueurs ou l’agencement de tuyauteries et de leur supportage) ».
Il est clair que le dessin du réacteur EPR2 doit être revu. Qu’en sera-t-il pour l’EPR de Flamanville ? On attend la réponse…
Ici encore, dans la mesure où ce problème n’existe pas sur les réacteurs actuellement en fonctionnement et jusqu’à ceux de 1450 MW, ne faut-il pas à nouveau s’interroger sur la taille et la puissance de l’EPR ?
https://journaldelenergie.com/nucleaire ... grandeurs/Bref, tout baigne dans l'huile !
Ps: Article signé Bernard Laponche "Bernard Laponche est ingénieur de l'École polytechnique de Paris (1957), docteur ès sciences (physique des réacteurs nucléaires) et docteur en économie de l'énergie (prospective énergétique)" (Wiki). Sans doute un ignare qui ne connait pas le sujet.