Le nucléaire continue dans le monde

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GuyGadeboisLeRetour
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Re: Le nucléaire continue dans le monde




par GuyGadeboisLeRetour » 10/12/21, 20:06

2019:
Le rapport d’un expert nucléaire remet en cause la compétence technique de deux prestataires retenus par EDF pour fabriquer les DUS, des groupes électrogènes essentiels à la sécurisation de nos centrales.


Sa nomination a fait jaser en interne. Bombardé au début du mois juillet à la tête de la toute puissante direction du parc nucléaire et thermique d’EDF, Cédric Lewandowski est le premier à ce poste à ne pas être ingénieur des Mines. Ex-dircab de Jean-Yves Le Drian au ministère de la Défense, ce diplômé de Sciences Po aux multiples réseaux a désormais pourtant une responsabilité écrasante, tant les problèmes techniques s’accumulent sur les grands chantiers de l’entreprise publique. Et il n’y a malheureusement pas que l’EPR de Flamanville qui suscite de grosses inquiétudes, avec ses malfaçons, son explosion des coûts (11 milliards d’euros estimés au lieu des 3,3 milliards prévus initialement), et ses énormes retards (mise en service aujourd’hui envisagée en 2022, au lieu de 2012 à l’origine).

Un autre programme, celui des DUS (diesels d’ultime secours), imposé par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) à la suite de la catastrophe de Fukushima, patine lui aussi dangereusement. En 2012, le gendarme du nucléaire avait fixé à EDF le délai impératif du 31 décembre 2018 pour équiper chacun de ses 58 réacteurs d’un moteur diesel dit «d’ultime secours» (à l’exception des deux de Fessenheim, qui devront d’arrêter en 2020 et 2022). Ces puissants groupes électrogènes de 60 tonnes doivent être installés dans un bunker de 35 mètres de long à l’extérieur de la centrale, leur rôle étant de pouvoir fournir coûte que coûte de l’électricité en cas de crise majeure et de défaillance des autres équipements. C’est en effet leur absence qui a engendré la fusion catastrophique du réacteur nucléaire de Fukushima.

Problème : seuls deux DUS sont actuellement opérationnels sur le site de la centrale de Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher). Mais si EDF a obtenu de l’ASN, au début de cette année, un délai supplémentaire (fixé à fin 2020) pour l’achèvement du programme, il est loin d’être certain qu’elle parviendra à respecter ce nouveau calendrier. Car si l’électricien évoque des difficultés de génie civil pour justifier ses retards, le problème est, selon nos sources, beaucoup plus grave.

Pour bien comprendre,il faut remonter à 2013. Cette année-là, EDF lance un appel d’offre pour s’équiper des fameux DUS. Deux prestataires sont retenus : d’une part le belge ABC (Anglo Belgian Corporation) associé à la société d’ingénierie Clemessy (groupe Eiffage) et de l’autre l’Américain Fairbanks Morse and Engine. L’offre de Man Diesel France, associé à Alstom, est en revanche écartée. Suite à cet échec,un ancien consultant de Man porte plainte contre EDF pour délit de favoritisme, recel et mise en danger d’autrui. Cette plainte, dans laquelle Greenpeace France s’est portée partie civile, est aujourd’hui instruite par la juge Bénédicte de Perthuis. Et il y a trois mois, elle a reçu le rapport de Yves-Marie Le Marchand, ingénieur en génie atomique et expert auprès de la cour d’Appel de Paris. Un document explosif dont Capital a pris connaissance.

Selon l'expert, des trois industriels ayant répondu à l’appel d’offre, seul le groupe Man Diesel & Turbo France (dont la maison mère allemande appartient à Volkswagen), associé à Alstom, avait les compétences techniques pour répondre aux critères très exigeants du cahier des charge. Anglo Belgian Corporation ? Il ne pouvait pas justifier d’une expérience dans ce type de moteur. Il est en effet spécialisé dans les moteurs diesel de chalutiers, de cargos et de remorqueurs, et vend aussi en Afrique des générateurs pour centrales thermiques. Mais rien dans le nucléaire… Deuxième gagnant de l’appel d’offre, l’Américain Fairbanks Morse and Engine travaille de son côté pour l’industrie nucléaire, mais il a eu semble-t-il de grandes difficultés à fabriquer les machines correspondant aux normes requises par EDF pour ses fameux DUS. «Les groupes électrogènes en référence chez Fairbanks sont des moteurs tournant à 900 tours par minute et fabriquant du 60 Hertz, explique Yves-Marie Le Marchand dans son rapport. Or le cahier des charges d’EDF requiert une vitesse de rotation de 1000 tours/minute et un courant alternatif de 50 hertz.» Pour combler ce gros handicap, Fairbanks a fini par demander l’aide… à Man, le groupe écarté par EDF, comme en témoignent les documents commerciaux de l’Américain EnPro Industries, maison mère de Fairbanks, que nous avons pu consulter. Pourquoi donc le groupe Man a-t-il accepté cette collaboration avec son rival ? Sans doute parce qu’après avoir également déposé une plainte en référé contre EDF pour contester l’appel d’offre, Man avait fini par être discrètement récompensée par l’électricien français, via des contrats de turbines dans les DOM-TOM. Une paix des braves conclue discrètement, selon nos sources, au plus haut niveau entre Henri Proglio, l’ex président d’EDF, et Patrick Kron, alors patron d’Alstom, l’allié dans l’appel d’offres Man.

Autre entorse au cahier des charges : dans ce dernier, EDF mentionnait initialement des aléas extrêmes de températures « grands chauds et grands froids » à prendre en considération. Les DUS devaient en effet être conçus pour pouvoir fonctionner jusqu’à + 49 ° et - 35 °. Devant les difficultés techniques rencontrées par les fabricants belge et américain, ces critères ont finalement été abandonnés. Inquiétant, au moment où la France vient de connaître ses records absolus de chaleur, avec notamment 46 degrés atteints à Vérargues dans l’Hérault.

Interrogé par Capital, EDF se réfugie derrière le secret de l’instruction et indique ne pas avoir connaissance du rapport en question. L’énergéticien précise toutefois : “Pour chaque appel d’offre de fourniture de gros composants, EDF sollicite le panel industriel comme le demande les directives européennes en la matière. Il s’agit d’une procédure impartiale dont les critères d’attribution sont prédéfinis : le coût, bien entendu, mais d’autres critères, comme les délais de fourniture ou d’études, rentrent dans l’évaluation des propositions des deux consultés.”
https://www.capital.fr/entreprises-marc ... df-1346562

2020:
EDF : les moteurs de secours des centrales nucléaires sont-ils vraiment sûrs ?

Exclu Capital

Décidément, EDF a de sérieux problèmes avec ses centrales nucléaires… Très éprouvé par les déboires de la construction de l’EPR de Flamanville (dix ans de retard sur le calendrier initial et triplement du coût prévu…), le deuxième producteur mondial d’électricité connaît aussi de gros ratés avec son programme de «diesels d’ultime secours» (DUS). Pour rappel, à la suite de la catastrophe de Fukushima, causée en mars 2011 par la défaillance des groupes électrogènes alimentant la centrale japonaise, l’Autorité de sûreté nucléaire française (ASN) avait en 2012 imposé à EDF d’installer, sur chacun de ses sites nucléaires, deux moteurs de secours autonomes. Capables de résister à des inondations et à des aléas extrêmes de températures, ils devaient être abrités dans des bâtiments bunkerisés et dotés d’une réserve de 120.000 litres de carburant pour faire face à une éventuelle coupure d’électricité.

La mise en place de ces DUS devait avoir lieu avant le 31 décembre 2018. Mais les deux consortium retenus après appel d’offres, le groupement des américains Westinghouse et Fairbanks Morse Engine, et celui associant le français Clemessy (groupe Eiffage) et le belge ABC (Anglo Belgian Corporation), ne sont pas parvenus à tenir ce timing. Bon prince, l’ASN leur a alors accordé un délai, fixé au 31 décembre 2020.

Ce nouveau délai était visiblement encore trop court ! Le 2 juin, EDF a demandé un nouveau report de l’échéance au gendarme du nucléaire. Toujours étonnamment compréhensive, l’ASN a accepté de repousser jusqu’au 28 février l’achèvement de la mise en service du parc de DUS. Fin de l’histoire ? Peut-être pas : selon nos informations, l’électricien a constaté récemment de nouvelles défaillances très inquiétantes sur ces équipements de secours. C’est ce que révèle un courrier que Capital s’est procuré, adressé par la division de l’ingénierie d’EDF à Westinghouse France. L’auteur y indique : « Nous continuons à subir de nombreuses avaries. En particulier, lors de plusieurs démarrages moteurs, des départs de feu sont survenus au niveau du collecteur d’échappement des machines. (…) Le risque d’incendie n’ayant pas été écarté après 6 départs de feu, nous avons été contraints, le 12 juin 2020, de demander aux exploitants de ne plus démarrer les moteurs et de déclarer indisponibles les DUS Nogent 1, Nogent 2, Cattenom 2, Cattenom 3, Golfech 1 et Golfech 2. » Rien que cela…
Un extrait de la lettre envoyée par EDF à Westinghouse
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Interrogés par Capital, EDF, l’ASN et Westinghouse (le fournisseur des DUS) répondent en cœur que tout va bien (lire leur réponse en fin d’article*), que ces incidents ont été résolus. Une source interne à Westinghouse assure pourtant à Capital que le souci n’est toujours pas définitivement réglé, qu’il le sera d’ici le printemps. Et les multiples demandes de reports d’échéances EDF incitent à la méfiance.

S’il y a un spécialiste qui n’a pas été surpris par ces fâcheux contretemps, c’est l’ingénieur en génie atomique Yves-Marie Le Marchand. Expert près de la Cour d’Appel de Paris, il a dès le début contesté les choix d’EDF lors de son appel d’offres de 2013 pour la construction des DUS, comme l’avait raconté Capital en 2014. Selon lui, le consortium formé par Man Diesel (filiale du groupe allemand Man) et Alstom, était de loin le plus compétent. Les deux autres étaient un peu moins chers, mais ils présentaient plus de risques. Anglo Belgian fabrique surtout des moteurs de bateaux, et l’Américain Westinghouse, fondé en 1886, connaît depuis des années de grosses difficultés. Lourdement endetté, il a été racheté en 2006 par le japonais Toshiba, qui a jeté l’éponge en 2017 et placé la firme américaine en faillite, avant de la revendre à un fond d’investissement. Coïncidence : l’ingénieur au Corps des Mines Patrick Fragman, qui était membre du conseil d’administration de l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) lorsqu’il a eu à donner son avis sur le choix des constructeurs des DUS, est aujourd’hui PDG du groupe Westinghouse à Pittsburgh.

Autre problème : certains critères de sécurité initialement définis par l’Autorité de Sûreté nucléaire (ASN) et l’IRSN ont fini par être abandonnés, devant l’incapacité des constructeurs à les atteindre. Ainsi, selon le CCTP (Cahier des clauses techniques particulières) présenté par EDF lors de son appel d’offres, les DUS devaient pouvoir fonctionner sous des températures extrêmes de l’air extérieur, allant de - 35° à + 46°. Or selon l’ingénieur Le Marchand, qui a pu inspecter les moteurs fournis par Fairbanks Morse Engine, ceux-ci ne sont pas prévus pour fonctionner en dessous de - 15 °.

L’explication ? Fairbanks travaille aux Etats-Unis sous licence Man. En le choisissant comme partenaire pour répondre à l’appel d’offres d’EDF, l’électricien Westinghouse pensait donc pouvoir utiliser cette même technologie. Mais voilà : Man France, qui était lui aussi candidat à l’appel d’offres d’EDF aux côtés d’Alstom, a obtenu de sa maison mère allemande qu’elle refuse à Fairbanks d’étendre sa licence américaine à la France. Résultat : les moteurs livrés à EDF sont des OP38, un vieux moteur Fairbanks qui n’était plus fabriqué depuis 1970, car jugé trop polluant par les autorités américaines. Pourtant, EDF n’a pas hésité à le faire valider par l’IRSN. Le 31 mars 2020, l’institut de radioprotection a ainsi accepté de réhausser sa température minimale de «grand froid» de -35° à -15°.

EDF fait un chèque à Westinghouse

Devant ces aléas techniques et les retards de mise en service, EDF aurait pu logiquement réclamer de lourdes pénalités financières aux constructeurs, comme prévu par l’appel d’offres européen. Dans un premier temps, l’électricien public avait d’ailleurs chiffré la somme due par le groupement Westinghouse-Fairbanks à un peu plus de 74 millions d’euros. Mais par un véritable tour de passe-passe, un protocole transactionnel de 11 pages (dont Capital.fr a pu prendre connaissance) a été signé le 20 décembre 2019 entre le polytechnicien Jean-Bernard Lévy, patron d’EDF, et le polytechnicien Tarik Choho, président de Westinghouse France. Ce dernier a dû se frotter les mains… En effet, oubliant les pénalités de retard réclamées, EDF s’est engagé à verser à Westinghouse, en guise de cadeau pour l’aider à surmonter ses propres difficultés financières, une «somme transactionnelle» d’un montant de 47,5 millions d’euros pour solde de tout compte. Pour ce prix là, le PdG d’EDF aurait peut-être pu exiger que les groupes électrogènes de secours fournis ne prennent pas feu aux premiers essais…
Les réponses d'EDF, de l'ASN et de Westinghouse

*Sollicité par Capital sur les incidents survenus sur 6 DUS, EDF nous a répondu ainsi : "À date, 52 des 56 DUS construits sont mis en exploitation et fonctionnent correctement. Les quatre DUS restant seront mis en exploitation conformément au calendrier prescrit par l’Autorité de sûreté nucléaire. Tous les matériels en exploitation (52 DUS) ont passé des essais d’endurance et ont été qualifiés. Ils sont conformes et sûrs.”

L’Autorité de sûreté nucléaire indique de son côté avoir été “informée de ces événements”. Et d’ajouter : “L’ASN a veillé à ce que les causes en soient déterminées et à ce que des mesures correctives soient mises en œuvre, ce qui a été fait.”

Enfin Westinghouse se veut aussi rassurant : “La situation observée lors de certains essais a fait l’objet d’une analyse de causes et a été corrigée. Elle est aujourd’hui sous contrôle. Aucun départ de feu n’a été constaté depuis cet été.”
https://www.capital.fr/entreprises-marc ... rs-1386772

Vas-y Izy, défends encore ces fumiers... :evil: :evil: :evil:
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Re: Le nucléaire continue dans le monde




par izentrop » 10/12/21, 20:19

Voilà qui est bien sourcé et qui fini bien.
Merci, tu fais des progrès :wink:
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Re: Le nucléaire continue dans le monde




par GuyGadeboisLeRetour » 10/12/21, 20:40

izentrop a écrit :Voilà qui est bien sourcé et qui fini bien.
Merci, tu fais des progrès :wink:

Bien entendu tu crois à la comm de Whestinghouse à qui on a fait (nous) un cadeau de plus de 100 millions. Mon Dieu ce que tu peux être bête.... à ce point, c'est surréaliste. "On vous a collé de vieilles merdes conçus et réformées dans les années 70, qui prennent feu, mais rassurez-vous, tout est sous contrôle"... Les malversations succèdent aux malfaçons, les malfaçons aux retards, les retards aux milliards foutus en l'air, et l'autre naze qui se réclame de "l'art du doute" avale tout, tout rond, tu parles d'un zététicien.... :shock: :evil:

La zététique selon Izy:

"JE DOUTE DE TOUT CE QUI N'ALIMENTE PAS MES CERTITUDES"

(Constat)
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Re: Le nucléaire continue dans le monde




par GuyGadeboisLeRetour » 11/12/21, 12:01

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Re: Le nucléaire continue dans le monde




par moinsdewatt » 18/12/21, 10:50

Nucléaire : l'EPR finlandais autorisé à démarrer par l'autorité de sûreté

AFP le 16 déc. 2021

L'autorité finlandaise de sûreté a donné son autorisation pour démarrer le réacteur nucléaire EPR d'Olkiluoto 3 construit par le consortium franco-allemand Areva-Siemens, a annoncé jeudi l'exploitant finlandais de la centrale, qui vise une production commerciale en juin.


Au terme d'un chantier qui accuse près de douze ans de retard sur le calendrier initial, le Stuk a accordé "l'autorisation de procéder à la divergence et effectuer des tests à faible puissance" avec un premier démarrage au cours du mois de décembre, a annoncé le producteur d'électricité TVO dans un communiqué.

L'exploitant de la centrale d'Olkiluoto, située dans le sud-ouest de la Finlande, table désormais sur une première production d'électricité fin janvier et une production régulière en juin. "La réaction nucléaire dans le réacteur OL3 va être déclenchée pour la première fois au cours du mois de décembre", précise TVO. Selon le régulateur nucléaire finlandais, les tests menés ces derniers temps "démontrent que le réacteur fonctionne comme prévu", souligne le groupe. Areva s'est de son côté réjoui dans un communiqué "du franchissement de cette étape clé".

Le démarrage, autorisé à faible puissance, se fera par étapes encore soumises à des autorisations du régulateur pour passer à 5%, puis 30%, puis 60% de la capacité de 1 650 mégawatts du réacteur.

Olkiluoto-3, qui s'ajoute à une centrale comportant deux réacteurs en opération, est le premier chantier d'un réacteur nucléaire à avoir été commandé en Europe après la catastrophe de Tchernobyl en 1986.

Le fiasco de sa construction, lancée en 2005 et qui devait initialement être terminée en 2009, a entraîné des pertes considérables pour Areva et terni l'image de l'EPR, censé incarner la renaissance du nucléaire. Deux d'entre eux ont déjà été lancés en Chine et un autre est en construction à Flamanville, dans le nord-ouest de la France, là aussi un chantier avec des nombreux retards et problèmes.


https://www.connaissancedesenergies.org ... ete-211216
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Re: Le nucléaire continue dans le monde




par GuyGadeboisLeRetour » 18/12/21, 13:47

Rendez-vous dans "quelques temps"... :mrgreen:
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Re: Le nucléaire continue dans le monde




par Obamot » 18/12/21, 23:27

moinsdewatt a écrit :
(AFP) : l'EPR finlandais autorisé à démarrer par l'autorité de sûreté [...] là aussi un chantier avec des nombreux retards
lepr-finlandais
Sûretę de quoi et où? Comprenez-vous seulement la notion “d’écosystèmes de virus” propre au covid et au milieu dans lequel les humains vivent, et qui fera qu’à chaque nouvelle catastrophe nucléaire, celle-ci sera susceptible de bouleverser les biotopes, avec des conséquences incalculables?

(Pour ne citer que cet exemple, sans parler des déformations physiques dans le règne du vivant, les mutations, les leucémies et autres cancers, déclenchés parfois des dizaines d’années après par l’irradiation à faible dose...)
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Re: Le nucléaire continue dans le monde




par sicetaitsimple » 21/12/21, 15:32

Première divergence de l'EPR d'Olkiluoto en Finlande:

https://www.boursier.com/actions/actual ... 65559.html
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Re: Le nucléaire continue dans le monde




par GuyGadeboisLeRetour » 22/12/21, 18:40

ÇA VA COMME ÇA ARRÊTEZ VOS CONNERIES !!!

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(LCE du 22/12/2021)
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Re: Le nucléaire continue dans le monde




par GuyGadeboisLeRetour » 27/12/21, 16:11

Nucléaire : importante fuite radioactive à la centrale du Tricastin

Une énorme quantité de tritium, un isotope radioactif de l’hydrogène, a été mesurée dans les eaux souterraines de l’unité de production d’électricité. EDF et l’autorité de sûreté assurent que la fuite est circonscrite. Mais les liquides contaminés de cette centrale, l’une des plus vieilles de France, se retrouvent inévitablement dans l’environnement.


Une fuite radioactive très importante s’est produite début décembre à la centrale du Tricastin (Drôme), qui fait tourner quatre réacteurs et est l’une des plus anciennes installations nucléaires en France. Une énorme quantité de tritium, un isotope irradiant de l’hydrogène, a été mesurée dans les eaux souterraines de l’unité de production d’électricité : 28 900 becquerels par litre (Bq/L), une unité de mesure de la radioactivité, ont été enregistrés par EDF le 12 décembre dernier. Le groupe a dû déclarer à l’Autorité de sûreté du nucléaire (ASN) « un événement significatif pour l’environnement » et a rendu public le problème quelques jours plus tard, le 20 décembre :https://www.edf.fr/la-centrale-nucleaire-du-tricastin/les-actualites-de-la-centrale-nucleaire-du-tricastin/marquage-en-tritium-de-l-eau-souterraine-contenue-dans-l-enceinte-geotechnique-situee-sous-la-centrale-du-tricastin.

Pour prendre la mesure de l’énormité de ce chiffre, il faut avoir en tête que le « bruit de fond », c’est-à-dire la quantité normale de tritium dans les eaux souterraines non contaminées, est compris entre 1 et 2 Bq/L, selon un rapport de la Commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité (Criirad) en 2020, commandé par Greenpeace.

L’activité mesurée en décembre sous l’installation du Tricastin est donc au moins quatorze mille fois au-dessus du niveau normal. C’est exceptionnel. Et c’est d’autant plus impressionnant que la demi-vie du tritium est de 12,5 ans, durée nécessaire à cet élément pour perdre la moitié de sa radioactivité. Au bout de cette période, les 28 500 Bq/L deviennent 14 250 Bq/L, puis 7 125 Bq/L au bout de vingt-cinq ans, etc. Il faudra donc 175 ans pour que la radioactivité mesurée dans la fuite retrouve un niveau d’activité « naturel ».

Ce calcul est en réalité théorique car EDF pompe régulièrement l’eau contaminée par la centrale pour la mélanger avec de l’eau « propre », et ainsi diluer son activité, avant de rejeter le tout dans le canal de Donzère-Mondragon qui longe la centrale, et se jette in fine dans le Rhône.

La pollution au tritium a été mesurée dans l’« enceinte géotechnique » construite sous la centrale pour empêcher l’eau radioactive de se répandre dans l’environnement. Elle prend la forme de murs de béton de 60 centimètres d’épaisseur et de 12 mètres de profondeur, fermés au sol par des roches sédimentaires, des marnes, dites imperméables. À l’intérieur, l’eau y est maintenue à un niveau plus bas qu’autour du site, afin d’isoler le liquide, ainsi soumis à une plus forte pression.

La contamination au tritium provient d’une fuite particulièrement importante : une cuve servant à recueillir des effluents de la centrale a débordé et déversé 900 litres de liquide, qui se sont peu à peu écoulés et ont fini par atteindre les eaux souterraines.

Selon EDF, la fuite est sous contrôle : le niveau record de 28 500 Bq/L mesuré sur un forage était retombé à 11 000 Bq/L quelques jours plus tard – c’est tout de même plus de cinq mille fois au-dessus du niveau normal. « Le marquage des eaux souterraines en tritium est bien circonscrit et limité aux eaux souterraines présentes dans l’enceinte géotechnique interne située sous la centrale », selon le communiqué. « Cet événement est sans conséquence sanitaire », selon le groupe.

De son côté, l’ASN valide ce diagnostic, considérant également que la pollution est restée « circonscrite à l’intérieur de l’enceinte géotechnique » et a classé l’incident au niveau zéro de l’échelle internationale des événements nucléaires INES. L’autorité s’est rendue sur place pour inspecter les lieux le 21 décembre, neuf jours après l’enregistrement du pic en tritium.

Des « défaillances des capteurs des alarmes » surveillant les niveaux des cuves ont été découvertes. Et l’ASN a demandé à EDF de lui transmettre les résultats des analyses radiologiques des prélèvements effectués chaque jour dans la nappe « interne » du site. Dans un avis publié le 23 décembre, l’autorité estime qu’« aucune contamination de la nappe phréatique à l’extérieur du site n’a été mise en évidence ».

Mais cette fameuse enceinte de béton sous l’installation nucléaire est-elle réellement étanche ? Pour Bruno Chareyron, directeur du laboratoire de la Criirad, l’idée que la centrale du Tricastin puisse confiner la contamination du tritium radioactif relève du mythe. L’atome de l’hydrogène est en effet très petit et « particulièrement mobile ». Il est donc « susceptible de diffuser à travers des murs de 60 cm de béton » : « l’enceinte géotechnique ne peut donc être considérée comme étanche au tritium », selon cet ingénieur spécialisé en physique nucléaire.

En 2018, lors d’une précédente fuite de tritium au Tricastin, les inspecteurs de l’ASN avaient écrit dans leur compte-rendu de visite que les « représentants » d’EDF avaient « indiqué que l’atteinte du sol ou de la nappe par l’écoulement » ne pouvait pas « être totalement exclue compte tenu de l’état des joints inter-bâtiments ». L’activité maximale mesurée du tritium avait alors atteint alors 2 000 Bq/L – soit mille fois de plus que le niveau normal.

Trois ans plus tard, ces joints ont-ils été remplacés ? L’atteinte du sol ou de la nappe par la fuite des 900 litres d’eau contaminée en décembre 2021 peut-elle être totalement exclue ? Interrogée par Mediapart, l’ASN répond que « les joints mis en cause en 2017 et 2018 ont été remis en état » et qu’« une nouvelle procédure de maintenance a été mise en place en 2019 » pour renforcer « les dispositions de contrôle ».

Elle précise aussi que « ces joints ne sont pas en cause dans l’événement du 25/11/2021 ». Au passage, l’ASN révèle la date du début de la fuite : le 25 novembre dernier, soit trois semaines et demie avant le communiqué officiel d’EDF informant le public de l’incident.

De son côté, EDF explique que « la surveillance renforcée en place permet de confirmer que les prélèvements réalisés dans la nappe phréatique avec les puits de contrôle situés en bordure externe de la centrale sont conformes aux valeurs habituellement observées, de l’ordre de 10 à 25 Bq/L ». Ces niveaux que le groupe dit « habituellement observés » sont en réalité très élevés. Car en l’absence de rejets par des centrales nucléaires, les niveaux de tritium dans les eaux de surface devraient être de l’ordre de 0,1 à 2 Bq/L, explique la Criirad dans son rapport de 2020.

L’autorité de sûreté ajoute encore que « les événements de 2018 n’ont pas mis en évidence d’anomalie dans les eaux souterraines du site ». Pourtant, lors d’une précédente enquête, Mediapart avait découvert qu’en août 2018, à la suite d’une fuite qui avait duré 24 heures dans la centrale du Tricastin, des effluents étaient sortis de la zone contrôlée vers l’extérieur.

Ils étaient contaminés au tritium avec une activité maximale de 2 000 Bq/L, soit au moins mille fois plus que le niveau normal, et deux cents fois plus que la limite fixée par le Code de santé publique pour déclencher une enquête sur la radioactivité de l’eau. Cet incident avait provoqué une crise interne au sein de la centrale nucléaire. Il est au cœur de l’alerte lancée par « Hugo », un membre de la direction, qui poursuit EDF pour mise en danger d’autrui, non-respect du Code du travail ainsi que pour harcèlement.

Ce n’est donc pas la première fois que la centrale du Tricastin connaît des incidents de ce type. En 2019, une activité de 5 300 Bq/L – plus de deux mille fois au-dessus du bruit de fond – avait été mesurée dans les eaux de la centrale, et EDF avait là encore dû prévenir l’ASN. Le groupe n’avait communiqué l’information au public que onze semaines plus tard, selon la Criirad.

En 2013, EDF avait déclaré à l’ASN « un événement intéressant l’environnement » en raison de la mesure d’une forte hausse du tritium mesuré, avec un pic de 700 Bq/L sous l’installation. Ces fuites radioactives dans la nappe phréatique sous la centrale du Tricastin avaient fait l’objet d’une plainte déposée par trois associations.

En dehors de ces incidents, la centrale rejette de toute façon régulièrement du tritium radioactif dans le canal de Donzère-Mondragon. Les quantités sont gigantesques : 44 000 milliards de becquerels en 2017, et 34 700 en 2018, selon les estimations de la Criirad. L’eau du Rhône est ainsi systématiquement contaminée par le tritium du Tricastin – et des autres installations nucléaires construites dans sa vallée : Bugey, Saint-Alban, Cruas et les installations d’Orano à Pierrelatte.
Cette eau contaminée est bien sûr diluée par le débit du canal et du Rhône. Mais il reste inévitablement de la radioactivité dans la nappe alluviale, où sont puisées les eaux potables des communes environnantes. Or les contrôles de ces eaux, « le plus souvent trimestriels » sont insuffisants, alerte la Criirad. « Ils sont donc susceptibles de sous-estimer très fortement la contamination effective de l’eau ingérée par les populations impactées. » Par exemple, si un contrôle est effectué un jour où le rejet est très faible, les habitants recevront l’information qu’il n’y a pas de tritium dans l’eau alors que l’élément radioactif y est présent.

Est-ce dangereux pour la santé des personnes qui boivent et utilisent cette eau ? Le tritium ingéré dans l’eau est rapidement éliminé par le corps humain, explique encore la Criirad dans son rapport. Mais quand du tritium se trouve dans de la nourriture, son activité d’irradiation est plus forte et plus longue. Et s’il se lie à l’ADN d’une personne, il peut entraîner des cassures et des mutations de chromosome pouvant causer des cancers. La « radiotoxicité du tritium semble avoir été largement sous-évaluée et peu de travaux existent sur les effets à long terme, notamment génétique, de la contamination par ce radioélément » selon Bruno Chareyron, de la Criirad.

La présence de tritium dans l’eau potable bue par les habitant·es vivant à proximité de la centrale du Tricastin est surveillée – en général une fois par trimestre. À partir des données du ministère de la santé, la Criirad a réalisé une carte de l’activité du tritium dans les eaux potables des communes de la vallée du Rhône, entre Donzère et Caderousse. Il en ressort, sur la période étudiée – entre 2016 et 2019 - que « les habitants de très nombreuses communes, situées au sud du Tricastin, boivent régulièrement de l’eau contaminée au tritium » : à Lapalud, Bollène, Lamotte-du-Rhône, Mondragon, Mornas, et Piolenc.

Cette contamination dans l’eau du robinet « est très en dessous des normes applicables en France », explique l’ingénieur, mais il s’interroge : « Est-il normal de donner à boire à plusieurs dizaines de milliers de personnes, dont de jeunes enfants et des femmes enceintes, une eau contaminée par un élément radioactif rejeté par une centrale nucléaire proche ? »

Communication a minima, communiqué enfoui dans les tréfonds du site du Tricastin, utilisation du mot « marquage » plutôt que « contamination » ou « pollution » : en pleine discussion sur une relance du programme nucléaire français, EDF fait tout pour que cet incident gênant passe inaperçu.

Jade Lindgaard
https://www.mediapart.fr/journal/france ... -tricastin
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