Nucléaire, mondialisation; les leçons à tirer de Fukushima?

Pétrole, gaz, charbon, nucléaire (REP, EPR, fusion chaude, ITER), centrales électriques thermiques gaz et charbon, cogénération, tri-génération. Peakoil, déplétion, économie, technologies et stratégies géopolitiques. Prix, pollutions, coûts économiques et sociaux...
Avatar de l’utilisateur
sen-no-sen
Econologue expert
Econologue expert
Messages : 6856
Inscription : 11/06/09, 13:08
Localisation : Haut Beaujolais.
x 749




par sen-no-sen » 29/03/11, 17:12

Christophe a écrit :Ok sen-no-sen, donc si je te suis: le mondialisme est tout simplement la doctrine de la mondialisation, non? Ce ne sont donc pas 2 terme concurents...mais complémentaires.


D'un point de vue historique: mondialisation=phénomène inéluctable de "rapprochement des nations"(rapprochement, pas fraternité!), donc pas de volonté derrière ce phénomène,simple évolution des choses.

Mondialisme = doctrine économique mise en place pour garantir l'émergence d'une gouvernance mondiale (sans entrer dans la théorie du complot,nombre d'organisation y travail et ça donne L'Union Européenne, L'ALENA,L'ASEAN etc...).
Du point de vue économique on peut dire que la mondialisation est la conséquence du mondialisme.
Étant donné que les dirigeants préfèrent parler de conséquence plutôt que de cause tu comprendra pourquoi l'un des termes remplace l'autre.
0 x
"Le Génie consiste parfois à savoir quand s'arrêter" Charles De Gaulle.
Christophe
Modérateur
Modérateur
Messages : 79672
Inscription : 10/02/03, 14:06
Localisation : Planète Serre
x 11212




par Christophe » 29/03/11, 17:19

On est bien d'accord! J'ai tout compru! :cheesy:
0 x
Obamot
Econologue expert
Econologue expert
Messages : 29068
Inscription : 22/08/09, 22:38
Localisation : regio genevesis
x 5714




par Obamot » 29/03/11, 19:16

sen-no-sen: la confusion me fait penser à l'œuf et la poule.

Bien d'accord avec le fait que la mondialisation était déjà un «État de facto» depuis longtemps, et sans gouvernement (non il n'y a pas d'erreur...)

Le mondialisme est la doctrine souterraine qui a prévalu longtemps pour implanter la mondialisation (et il n'y avait pas que des points négatifs dans cette tentative de rapprocher les peuples, c'était même une lutte au départ, qui allait à contre-courant). Le problème c'est aussi l'uniformisation. Il n'en reste pas moins non plus que chaque culture résiste à sa manière à celle-ci. Par exemple: l'Afrique, l'Asie ou le monde arabe sont diamétralement différents...

De ce point de vue, il y a quelque chose de très positif dans le monde arabe, qui n'avait jusqu'à son printemps pas plié aux sirènes de l'Occident (ce n'est pas terminé et il y a aussi beaucoup de points négatifs) J'espère donc bien que de ce point de vue, le printemps ne sera pas un automne...
0 x
Avatar de l’utilisateur
sen-no-sen
Econologue expert
Econologue expert
Messages : 6856
Inscription : 11/06/09, 13:08
Localisation : Haut Beaujolais.
x 749




par sen-no-sen » 29/03/11, 19:35

Obamot a écrit :sen-no-sen: ça me fait penser à l'œuf et la poule.


Exact du point de vue économique, mais ce qu'il faut bien relever c'est que le mondialisme est une idéologie , avec ses "officines", il ne s'agit pas d'une évolution normales des choses comme présenté par nos politiciens.
0 x
"Le Génie consiste parfois à savoir quand s'arrêter" Charles De Gaulle.
Obamot
Econologue expert
Econologue expert
Messages : 29068
Inscription : 22/08/09, 22:38
Localisation : regio genevesis
x 5714




par Obamot » 29/03/11, 19:49

Il faudrait demander à Manuel Barroso, Tony Blair, Condolezza RIce et quelques autres ... ils doivent connaître un rayon sur la question! :?
0 x
Christophe
Modérateur
Modérateur
Messages : 79672
Inscription : 10/02/03, 14:06
Localisation : Planète Serre
x 11212




par Christophe » 31/03/11, 18:30

Extraits de Stalker de Tarkovsky :

http://www.youtube.com/watch?v=nBBR8Pn7eUQ
http://www.youtube.com/watch?v=JcevEw1vczQ
http://www.youtube.com/watch?v=QQYrR4Stos4
http://www.youtube.com/watch?v=rC7CTgHlowE

J'espere que ca casse pas trop le suspens du film...que j'ai pas encore vu...
0 x
Christophe
Modérateur
Modérateur
Messages : 79672
Inscription : 10/02/03, 14:06
Localisation : Planète Serre
x 11212




par Christophe » 01/04/11, 20:21

Article à lire sur la réorganisation énergétique au Japon...la France pourrait prendre exemple: http://www.lemonde.fr/japon/article/201 ... 92975.html

(...)

* a remise en cause du nucléaire : quelles alternatives ?

"Il était question, avant le séisme du 11 mars, de porter la part du nucléaire de 27 % à 50 % d'ici à 2030", souligne Evelyne Dourille-Feer, économiste au Centre d'études prospectives et d'informations internationales, et spécialiste de l'économie japonaise, dans le but notamment de réduire la dépendance de l'Archipel aux importations de charbon, de pétrole et de gaz. Mais cet objectif a bien évidemment été revu depuis l'accident, et on peut s'attendre à un gel du nucléaire dans les prochaines années.

"Les compagnies qui disposent de centrales nucléaires ont déjà commencé à évaluer les coûts pour faire monter en gamme et améliorer la sécurité de leur équipement nucléaire, explique Evelyne Dourille-Feer. Le coût du nucléaire va donc fortement augmenter et ne sera plus aussi compétitif par rapport à des centrales conventionnelles, à base de pétrole, de gaz naturel liquéfié ou de charbon."

Installation de panneaux solaires au-dessus d'un bâtiment public à Minami-Sanriku, ville du nord-est de Honshu dévastée par le séisme du 11 mars.

L'accident de Fukushima et le gel du nucléaire qui se dessine au Japon sont aussi l'occasion d'accélérer le développement des énergies renouvelables. Mais celles-ci sont loin d'être en mesure de remplacer la part du nucléaire. "Au niveau hydro-électrique, le maximum est déjà exploité, constate Evelyne Dourille-Feer, donc il n'y a pas de gros développements à attendre de ce point de vue." Le solaire ou l'éolien ont davantage de marges de progression, mais leur part reste marginale.

Les analystes imaginent donc surtout un développement des centrales thermiques conventionnelles, avec à la clé une hausse des émissions de gaz à effet de serre. Un signe qui ne trompe pas : peu après la catastrophe du 11 mars, le cours du charbon bondissait de 11 %, tandis que celui du gaz naturel liquéfié prenait 4 %.

(...)

* Une recherche avancée sur les économies d'énergie

En parallèle à cette réorganisation attendue du secteur énergétique, "les Japonais vont dépenser beaucoup de crédits dans la recherche sur les économies d'énergie, comme ils l'ont déjà fait dans le passé, après les chocs pétroliers des années 70", note Evelyne Dourille-Feer.

Pour compenser son manque de matières premières fossiles, le Japon a en effet développé très tôt un plan national de recherche sur les économies d'énergie. Une loi oblige ainsi depuis 1979 les industriels à améliorer leur efficacité énergétique de 1 % chaque année, et toute usine doit avoir au moins un employé dédié à ce sujet.

Une autre loi instaurée en 1998, dite du "top runner", oblige chaque nouveau modèle industriel à égaler, sinon surpasser, les modèles les plus économes en énergie disponibles sur le marché. Les autorités japonaises ont ainsi instauré un esprit d'émulation entre industriels, les forçant à des innovations énergétiques constantes. Nul doute que le Japon est ainsi devenu leader sur le marché des véhicules à moteurs hybrides et électriques.

>> Lire un bilan par le ministère de l'économie japonais (en anglais et au format PDF) du programme "top runner"

Conséquence de cette politique pionnière de recherche en économies d'énergie, les Japonais consomment par tête moitié moins d'énergie que les Américains, selon des données de l'ONU. Le niveau de consommation d'énergie est équivalent à celui d'il y a quarante ans, malgré la hausse du niveau de vie. Selon les projections officielles, la consommation énergétique ne devrait augmenter que de 0,7 % par an jusqu'en 2018. Après Fukushima, les Japonais vont donc tenter de tirer parti de leur avance en matière d'économies d'énergie pour réduire leur double dépendance au nucléaire et aux importations de matières premières fossiles.

>> Lire un reportage auprès d'une famille japonaise de la banlieue de Tokyo, illustrant l'avance du Japon en matière d'économies d'énergie, sur le site d'informations californien KQED.
0 x
Maximus Leo
Econologue expert
Econologue expert
Messages : 2183
Inscription : 07/11/06, 13:18
x 124




par Maximus Leo » 08/04/11, 13:06

Les conséquences économiques des accidents nucléaires, c'est un un sujet soigneusement esquivé par les pro-nucléaires.

Le thé vert japonais est réputé être le meilleur du monde. J'ai eu contact hier avec un marchand de thé. Résultat de Fukushima : on ne vend plus de thé japonais ! Aucun producteur de thé n'est mort irradié mais ils sont ruinés probablement pour toujours.
0 x
Christophe
Modérateur
Modérateur
Messages : 79672
Inscription : 10/02/03, 14:06
Localisation : Planète Serre
x 11212




par Christophe » 15/04/11, 22:33

Vidéo du jour de France24 sur la fermeture de Fessenheim: http://www.youtube.com/watch?v=ek_VQwJ_AR8 et conséquences "morales" de Fukushima.
0 x
Christophe
Modérateur
Modérateur
Messages : 79672
Inscription : 10/02/03, 14:06
Localisation : Planète Serre
x 11212




par Christophe » 12/05/11, 15:52

Comment la France gère-t-elle l'après Fukushima ?

Depuis l'accident de Fukushima et le débat sur le nucléaire qui s'en est suivi, la France n'a cessé de réaffirmer son engagement dans l'atome. Une fidélité à rebours du mouvement mondial amorcé avant même la catastrophe selon un rapport du Worldwatch Institute et alors même que le pays semble devoir encore travailler sur sa gestion d'un éventuel accident nucléaire.


Renoncer au nucléaire, ce serait « se couper un bras ». Pour défendre le mode d'énergie français qu'il soutient vigoureusement depuis le début de l'accident japonais, le Président de la République ne mâche pas ses mots. Lors d’un déplacement à la centrale de Gravelines -la plus importante d’Europe-, Nicolas Sarkozy a réaffirmé toute sa confiance dans la filière nucléaire et la sécurité du parc français. « Parce qu’il y a eu un tsunami au Japon, il faudrait que l’on remette en cause ce qui a fait la force de la France, ce qui fait sa fierté et son indépendance ? Ce serait un choix irréfléchi et déraisonnable. (…) Je n’ai pas été élu pour remettre [le nucléaire] en cause. Il ne sera donc pas remis en cause », a-t-il déclaré après avoir fustigé le « manque de sang froid d’observateurs qui ne connaissent rien au nucléaire, font des amalgames, et disent des choses qui ne sont pas respectueuses de nos ingénieurs et techniciens ».

Quel prix pour le nucléaire ?

Une position de cavalier solitaire, si l’on en croit un rapport du World Watch Institute « Nuclear power in a post Fukushima world », publié fin avril (voir document lié). Car même avant l’accident japonais, le nucléaire n’était pas en aussi bonne forme que l’on voulait bien le dire, expliquent les auteurs, rappelant que si la décennie avait été présentée comme celle du nucléaire, « l’AIEA recense actuellement 64 réacteurs en construction dans 14 pays. Par comparaison, au moment du pic de l’industrie nucléaire en 1979, il y en avait 233 ». En 2010, sur 30 pays nucléarisés, 9 ont réduit la part énergétique issue de l’atome, dont la France (74,1% de l’électricité contre 78,5% en 2005). « Fukushima semble donc introduire le chapitre final », estime l’expert Mycle Schneider, l’un des auteurs du rapport

Pour motiver sa fidélité à l’atome, Nicolas Sarkozy, lui, évoque principalement l’argument économique : arrêter le nucléaire « coûterait 45 milliards d’euros » et multiplierait le prix de l’électricité pour les particuliers par quatre. Un argument jugé « fallacieux » par l’association France Nature Environnement (FNE) qui estime qu’il faudra de toutes façons un investissement du même ordre pour entretenir un parc vieillissant (26 ans en moyenne) ce qui le rendra de moins en moins compétitif par rapport aux autres énergies dont les renouvelables. Le cout des centrales de la prochaine génération, l’EPR, avoisine les 5 milliards d’euros (pour Flamanville) et son développement est déjà considéré comme un fiasco en Finlande où la construction de l’EPR d’Olkiluoto est sans cesse retardée et a d’ores et déjà vu son budget exploser de plus de 50%, souligne le rapport du Worldwatch institute. Il pointe aussi les difficultés des opérateurs EDF et Areva dont l’avenir stratégique semble laisser songeur les experts financiers tels Standard and Poors qui, dès décembre 2010, avait dégradé la note d’Areva de BBB+ à BBB- ou un analyste de Citigroup cité dans le rapport et qui estime que « si le régulateur publie un plan de mise à niveau pour les centrales nucléaires d’ici la fin juin, nous sommes sceptiques quant au fait qu’EDF soit en mesure de présenter un plan crédible de moyen terme avant qu’il ne connaisse et évalue ces détails ».Quant à l’indépendance énergétique procurée par l’atome, elle relève tout simplement du « mythe » selon Greenpeace qui rappelle que 100% de notre uranium est importé, essentiellement du Niger.

Les différentes propositions gouvernementales - les stress-tests qui devraient concerner toutes les installations nucléaires (et pas seulement les centrales), l’audit de la Cour des comptes sur le coût réel du parc électro-nucléaire et l’organisation d’une sorte d’acte II du Grenelle sur la sobriété énergétique- permettront-elles de calmer le jeu ? Rien n’est moins sûr. Si l’audit financier est bien accueilli, plusieurs ONG regroupées au sein du Réseau Action climat Greenpeace, les Amis de la Terre, le CLER, Sortir du nucléaire, etc.) ont d’ores et déjà annoncées qu’elles ne participeraient pas à l’éventuelle initiative « grenellienne ». Nombreux sont ceux qui regrettent l’absence d’inclusion des hypothèses d’erreurs humaines ou d’actes terroristes dans les critères des stress tests. Cette omission est difficilement compréhensible alors que l’audition des principaux acteurs de la gestion post-accidentelle du nucléaire (CODIRPA) réunis pour une audition parlementaire le 5 mai 2011, ont insisté sur la nécessité de se préparer à « l’inimaginable ».

Quelle préparation aux accidents ?

« Il est assez peu vraisemblable qu’un accident standard ait lieu en France car les agents nucléaires sont très bien préparés. Mais il faut accepter de se préparer à des situations inimaginables qui prennent en compte un effet domino (avec des installations industrielles situées à proximité, ndlr), des actes de malveillance ou des catastrophes climatiques », le tout en prenant les bonnes décisions très rapidement, dans un environnement extrêmement complexe et incertain, a alors expliqué Jacques Repussard, le directeur général de l’IRSN. Y sommes-nous prêts? EDF insiste sur les précautions prises en amont pour éviter la fusion des réacteurs (pompes et générateurs de secours, filtres à sable, etc). Chaque opérateur dispose d’une liste nominative de volontaires prêts à intervenir en cas d’accident majeur. Mais « la question n’est pas de prévoir l’imprévisible, c’est de s’entraîner à y faire face », estime de son côté, l’administrateur général adjoint du CEA. Or, si des exercices ont bien lieu régulièrement -12 à 15 chaque année chez Areva, une dizaine au niveau national et environ 300 au total chez EDF, 19 pour le CEA- peu impliquent la population (4 tout au plus). Et ils se contentent souvent de la gestion de la phase accidentelle, c'est-à-dire du rétablissement du fonctionnement normal de la centrale alors qu’il faut aussi envisager l’information des populations, la contamination des aliments et des déchets, le suivi sanitaire, le relogement puis les indemnisations…Alors que deux mois après le tremblement de terre, l’accident de Fukushima est loin d’être réglé (voir encadré), les exercices sont généralement très courts (36h étant considéré comme une longue durée chez Areva).

Pour Jean-Claude Delalonde, président de l’ANCCLI (regroupement des Commissions locales d’information et de surveillance qui sont chargées de travailler sur l’information des risques nucléaires des populations et parties prenantes), qui déplore encore le manque de transparence de la part des acteurs du nucléaire et de moyens pour les CLIS, le verdict est sévère : « Il faut faire le constat de notre impréparation à l’échelle du territoire français », tranche-t-il. Cette échelle doit d’ailleurs être élargie comme nous l’ont enseigné les accidents de Tchernobyl et Fukushima. « Il existe une demande énorme d’information, et ce de manière immédiate, de la part des différents pays qui veulent protéger leur population au Japon et sur leur territoire. Il faut donc que l’informations circule en anglais et que les pays se coordonnent sur leurs recommandations », explique en substance Edward Lazo, de l’agence de l’énergie nucléaire de l’OCDE.

En place depuis 5 ans, le CODIRPA devrait publier au cours de l’année 2011 un guide de sortie de la phase d’urgence après un accident nucléaire. L’initiative, qui reste assez unique au monde, était prévue depuis longtemps mais l’accident de Fukushima, s’il est lourd d’expérience, semble aussi avoir bousculé toutes les certitudes.


Source: http://www.novethic.fr/novethic/planete ... 133834.jsp
0 x

 


  • Sujets similaires
    Réponses
    Vues
    Dernier message

Revenir vers « Energies fossiles: pétrole, gaz, charbon et électricité nucléaire (fission et fusion) »

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Bing [Bot] et 139 invités