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Jusqu'où ira Poutine
«Pourquoi s'être jeté dans la gueule du loup ? Il fallait être fou !»
En lançant une offensive contre Tskhinvali, la capitale des séparatistes ossètes, le président géorgien Mikheïl Saakachvili est-il tombé dans un piège tendu par la Russie ? Son armée est en déroute, son pouvoir très menacé et le processus qu'il a déclenché sème l'inquiétude bien au-delà du Caucase...
De notre envoyé spécial, Christophe Boltanski
Les tankistes qui, en signe de victoire, lèvent le poing en direction de trottoirs quasi déserts, ne vont pas vers le front, ils en repartent. Les traits tirés, ils s'entassent à quatre ou cinq avec leur paquetage sur de vieux chars T-55 recouverts de feuillages et crachant une épaisse fumée noire. La colonne de blindés reflue vers la capitale géorgienne, Tbilissi, et traverse en trombe Gori, la grande ville du Nord. Un lieu stratégique qui commande l'un des principaux axes de circulation du pays. Après quatre jours de violents affrontements, l'armée géorgienne bat en retraite. «Comment pourrait-on résister aux Russes ? s'écrie Mamouka, un soldat qui revient des combats en Ossétie du Sud, la province sécessionniste distante d'une vingtaine de kilomètres. Et l'aviation ? Qu'est-ce qu'on peut faire contre leurs avions ? Si on reste seuls, ils vont écraser la Géorgie.»