Pétrole: quand y en a plus, y en a encore
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Salut Christophe,
Je comprends ce que tu veux dire, mais je serais moins catégorique que toi... Certes on ne peut pas nous contraindre à rembourser la dette, mais ses intérêts sont exigibles, et les conséquences néfastes sont bien là...
La dette publique est un véritable boulet à trainer pour des pays comme la France, car en principe, on n'annule pas la dette pour des pays industrialisés, ni les intérêts... Cela n'est valable que pour ceux du 1/3 monde et j'ose espérer qu'on ne s'achemine pas vers cette voie, bien que j'aime à dire de manière polémique que la France est un PVSD (pays en voie de sous développement).
La dette est en effet un vrai boulet car c'est une dette pourrie : elle ne finance pas des investissements rentables de long terme, mais uniquement les "dépenses courantes", principalement les salaires de la fonction publique et les aides sociales.
Et cela freine, directement ou indirectement tous les investissements qui seraient nécessaires et utiles pour générer de la richesse et donc du bien être social.
En bref, la France un un foyer surendetté qui n'est plus capable de mener des projets d'envergure qui sont précisément nécessaires à son desendettement... Jolie impasse.
Pour la dette américaine, elle est abyssale, mais les ricains peuvent reboucher leur trou quand ils veulent... N'oublions pas qu'ils sont (pour l'instant) une puissance militaire sans adversaire digne de ce nom. Ils peuvent donc déclencher et participer à des conflits stratégiques leur donnant des avantages économiques considérables...
D'ores et déjà jls ont la mainmise sur presque toutes les réserves de pétrole mondiales et dès qu'ils font joujou avec le dollar, ils nous pompent nos maigres richesses: à la baisse et on leur vend nos produits pour rien, à la hausse et on paiera le pétrole qu'ils contrôlent avec notre chemise et même notre culotte... En Europe, il n'y a bien que l'Allemagne avec sa puissante industrie qui les tiendra un peu à distance...
Je terminerais ma petite bafouille sur la forte poussée inflationniste actuelle en France... Elle vous ennuie n'est-ce pas ? Moi aussi... Mais elle nous "baise" même quand on n'achète rien. L'Etat laisse filer l'inflation précisément pour financer sournoisement sa dette... Toutes les petites économies des Français, les fameux PEA, Codévi, assurances vie, j'en passe et des meilleures, ne suivent pas l'inflation. L'argent perd de sa valeur et la dette en même temps... Et ça l'Etat en est très heureux. D'une certaine façon, l'appauvrissement des Français est en train de manger la dette, mais seulement des petits bouts pour l'instant tellement elle est colossale.
Quoi qu'il en soit, tous les Français se sont mis collectivement dans la mouise, et personne ne viendra les en sortir, à part eux-mêmes... La seule façon, c'est de nous appauvrir en payant des taxes combinée à une pousée inflationniste. C'est ce qui se passe d'ailleurs.
Evidemment, et moi le premier, personne n'apprécie ce traitement de choc, mais les inepties et le laxisme dans la gestion des affaires françaises sont allés trop loin et trop longtemps. Maintenant, on en paye méchamment et logiquement les conséquences.
@+
Je comprends ce que tu veux dire, mais je serais moins catégorique que toi... Certes on ne peut pas nous contraindre à rembourser la dette, mais ses intérêts sont exigibles, et les conséquences néfastes sont bien là...
La dette publique est un véritable boulet à trainer pour des pays comme la France, car en principe, on n'annule pas la dette pour des pays industrialisés, ni les intérêts... Cela n'est valable que pour ceux du 1/3 monde et j'ose espérer qu'on ne s'achemine pas vers cette voie, bien que j'aime à dire de manière polémique que la France est un PVSD (pays en voie de sous développement).
La dette est en effet un vrai boulet car c'est une dette pourrie : elle ne finance pas des investissements rentables de long terme, mais uniquement les "dépenses courantes", principalement les salaires de la fonction publique et les aides sociales.
Et cela freine, directement ou indirectement tous les investissements qui seraient nécessaires et utiles pour générer de la richesse et donc du bien être social.
En bref, la France un un foyer surendetté qui n'est plus capable de mener des projets d'envergure qui sont précisément nécessaires à son desendettement... Jolie impasse.
Pour la dette américaine, elle est abyssale, mais les ricains peuvent reboucher leur trou quand ils veulent... N'oublions pas qu'ils sont (pour l'instant) une puissance militaire sans adversaire digne de ce nom. Ils peuvent donc déclencher et participer à des conflits stratégiques leur donnant des avantages économiques considérables...
D'ores et déjà jls ont la mainmise sur presque toutes les réserves de pétrole mondiales et dès qu'ils font joujou avec le dollar, ils nous pompent nos maigres richesses: à la baisse et on leur vend nos produits pour rien, à la hausse et on paiera le pétrole qu'ils contrôlent avec notre chemise et même notre culotte... En Europe, il n'y a bien que l'Allemagne avec sa puissante industrie qui les tiendra un peu à distance...
Je terminerais ma petite bafouille sur la forte poussée inflationniste actuelle en France... Elle vous ennuie n'est-ce pas ? Moi aussi... Mais elle nous "baise" même quand on n'achète rien. L'Etat laisse filer l'inflation précisément pour financer sournoisement sa dette... Toutes les petites économies des Français, les fameux PEA, Codévi, assurances vie, j'en passe et des meilleures, ne suivent pas l'inflation. L'argent perd de sa valeur et la dette en même temps... Et ça l'Etat en est très heureux. D'une certaine façon, l'appauvrissement des Français est en train de manger la dette, mais seulement des petits bouts pour l'instant tellement elle est colossale.
Quoi qu'il en soit, tous les Français se sont mis collectivement dans la mouise, et personne ne viendra les en sortir, à part eux-mêmes... La seule façon, c'est de nous appauvrir en payant des taxes combinée à une pousée inflationniste. C'est ce qui se passe d'ailleurs.
Evidemment, et moi le premier, personne n'apprécie ce traitement de choc, mais les inepties et le laxisme dans la gestion des affaires françaises sont allés trop loin et trop longtemps. Maintenant, on en paye méchamment et logiquement les conséquences.
@+
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Remundo a écrit :Certes on ne peut pas nous contraindre à rembourser la dette, mais ses intérêts sont exigibles, et les conséquences néfastes sont bien là...
1) Les intérêt = fausse richesse ou plutot vrai appauvrissement et vraie inflation.
2) Ok si nous on doit payer alors je propose que demain tout le monde les paye ces d'intérets...les USA, gendarme du monde, en premiers et ils en sont bien incapables...
Je crois que leur dette (intérêts compris de toute facon au bout de quelques années les intérets dépassent la dette...et la est ZE BIG PROBLEME) représente plus que tout l'argent fiduciaire en circulation sur terre...tu vois le n'importe quoi de la situation?
Les seuls à être obligés de payer sont les PVD (africains notamment...) ca me fait gerber ce systeme j'ai honte d'y appartenir...Tiens sont ou tes jolis smiley?
Dernière édition par Christophe le 15/04/08, 19:13, édité 3 fois.
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ex-océano a écrit :Et en France, si on a des idées, on n'a pas de banquier assez couillu pour nous permettre de les réaliser -n'en déplaise à toutes leurs pubs mensongères car non suivies de faits-...
Ah, les banquiers... Leurs couilles sont bien grosses pour s'engager sur les subprimes car les commissions étaient aussi juteuses que les produits foireux.
Puis elles sont toutes petites pour un emprunt de particulier solvable, mais sans plus.
Quand aux financements industriels français, je ne crois pas que ce soit eux qui freinent, mais plutôt les industries qui préfèrent aller AILLEURS qu'en France. On trouvera toujours un contre exemple, mais la tendance de fond est malheureusement bien là.
Hormi le fait que ce soit encore leur clients qui vont payer leurs folies spéculatives, je suis bien content qu'ils se soient cassés la gueule, ça va les rendre un peu plus modestes et lucides... Enfin j'ose l'espérer.
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le temps du retrait est venu
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Christophe a écrit :1) Les intérêts = fausse richesse ou plutot vrai appauvrissement et vraie inflation.
Voilà, nous sommes bien d'accord ! Appauvrissement et Inflation...
Les USA ont laissé filer le $ en partie pour amoindrir la dette qu'ils traînent à cause des Mds de $ brûlés en Irak à une époque où il était moins faible... AU passage, ils nous ont "bloqué" nos exportations, en tout cas fait bosser pour eux à moindre frais. Certes, on paye le pétrole moins cher, mais ils sont allés voir "Cheikh Mouhamad" au Qatar pour limiter la production et les capacités de raffinage en maintenant ainsi très haut les cours du baril. Je crois qu'aujoud'hui, il a dépassé 112 $. Et ce n'est pas fini... Les pays de l'OPEP n'ont aucun intérêt à ouvrir trop large les robinets. Ils laissent couler un minimum pour revendre plus bien cher leur huile plus tard...
Maintenant, imaginez qu'après les élections, les ricains redressent leur $... Le baril va monter illico de 50% en Euros et ils vont asphixier l'Europe. Espérons qu'en Iran, ça se calme... Si Mc Cane passe, cela risque bien de chauffer, je vois même les Yankees intervenir chez le très "respectable" " im'adit l'dijhad"...
Si vous voulez avoir toutes les ficelles et ruses géopolitiques et macroéconomiques, vous n'avez qu'à regarder ce que font les USA. Ce sont des maîtres absolus en la matière.
Ils ne sont pas prêts de payer leurs dettes, ils vont la déguiser, et la rembourser sur le dos du reste du monde, soit en pillant directement les ressources des pays pauvres, soit en déstabilisant les économies developpées ou en forte expansion en jouant avec leur monnaie et le pétrole.
Tiens sont ou tes jolis smiley?
Aller, je crois qu'il est de circonstance:
Topic:
https://www.econologie.com/forums/smiley-con ... t5128.html
Je vous mets le vomi haute fréquence
Dernière édition par Remundo le 15/04/08, 23:31, édité 1 fois.
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L' OPEP dans son dernier bulletin statistique annuel officialise que les réserves de pétrole du Vénezuela sont passées à 296.5 milliards de baril fin 2010, au dessus des 264.5 milliards de baril de l' Arabie Saoudite.
http://www.thehindubusinessline.com/mar ... 276408.ece
Le BP report 2010 lui indique un chiffre pour le Venezuela laissé à 211 milliards de barils. (et identique à celui de l' OPEP concernant l' Arabie Saoudite).
‘Venezuela crude reserves surpass Saudi in 2010’
Dubai, July 20 2011
Venezuela’s proven crude oil reserves surpassed those of Saudi Arabia last year, the Organisation of Petroleum Exporting Countries (OPEC) has said, confirming the South American nation’s claims.
OPEC said in its annual statistical bulletin that Venezuela’s proven crude oil reserves reached 296.5 billion barrels in 2010, up 40.4 per cent year-on-year and higher than Saudi Arabia’s 264.5 billion barrels.
However, doubts have been expressed over whether all of Venezuela’s heavy oil discoveries are actually viable economically.
It is also doubtful as to how economic Venezuelan reserves additions could be, as most come from the heavy and extra-heavy oil in the Orinoco Belt, which is difficult and expensive to extract.
Iraq and Iran’s proven reserves were also upgraded — by 24.4 per cent to 143.1 billion barrels and by 10.3 per cent to 151.2 billion barrels, respectively — roughly in line with the countries’ earlier disclosures.
The demand for OPEC crude in 2011 is estimated at 30.0 million barrels per day (mb/d), around 0.1 mb/d higher than in the previous report. This indicates a rise of 0.4 mb/d over the previous year.
In 2012, the initial forecasts for world oil demand, non-OPEC supply and OPEC NGLs indicate the demand of 30.3 mb/d of OPEC crude, an increase of 0.3 mb/d over the current year. However, these forecasts could be impacted by unforeseen events.
Venezuela, Iran and Iraq were part of a group that refused to hike output at the June 8 OPEC meeting.
Meanwhile, in its monthly oil report, OPEC said world oil demand is forecast to grow by 1.36 mb/d in 2011, slightly lower than it had earlier estimated, as the unsteady global economy has added risks to the forecast.
“In 2012, global oil demand is expected to grow at a slightly lower 1.32 mb/d. The global economic recovery has been facing challenges across the OECD, adding to the uncertainties to next year’s forecast. US gasoline demand is expected to be back in its normal growing mode; however, it will remain a major factor affecting oil demand projections.
The disruption in nuclear power generation in Japan could also increase oil consumption in the coming year.”
http://www.thehindubusinessline.com/mar ... 276408.ece
Le BP report 2010 lui indique un chiffre pour le Venezuela laissé à 211 milliards de barils. (et identique à celui de l' OPEP concernant l' Arabie Saoudite).
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La nouvelle ruée vers l'or noir des gisements de schiste
Le Figaro 10 Oct 2012
Aux États-Unis,des trésors de gaz et de pétrole ont été révélés grâce à la technique de fracturation hydraulique des roches. Assez pour bouleverser la donne énergétique et pousser les locaux à louer leurs terres, en dépit des inconnues environnementales.
Dans la lueur blême du petit matin, un timide soleil d'automne dévoile les tons rouge et or des collines boisées du comté de Tuscarawas, encore largement assoupi. Aux commandes de son petit monomoteur Piper immaculé, Ralph Randolph part en virage sur l'aile, pointant l'horizon du doigt et les forêts multicolores qui semblent s'étendre à l'infini. «À l'est, c'est le comté de Carroll, explique cet entrepreneur de New Philadelphia, pilote à ses heures. C'est paisible en apparence, mais vous allez vite comprendre ce que ça cache.» Comme par enchantement, les frondaisons de l'Ohio, pays des amish et des Mohicans, révèlent leur secret, invisible ou presque depuis le sol: une myriade de chantiers dissimulés aux regards, de larges saignées végétales abritant de sages alignements de tronçons de pipeline en passe d'être enfouis. En cette splendide fin d'été indien, le nord-est de l'Ohio vit à l'heure d'une fébrile chasse au trésor, matérialisée par une noria incessante de camions, de grues, d'ouvriers et d'ingénieurs, tous en quête du nouveau Graal énergétique: les gisements de gaz de schiste, dénommés Marcellus et Utica, qui s'étendent sur huit États, du Tennessee à New York en passant par l'Ohio.
De larges saignées végétales abritent des tronçons de pipeline provenant des puits d'exploitation des gisements de gaz de schiste, dans l'Ohio Crédits photo : Maurin Picard
Situé à 7.800 pieds (2.300 m) de profondeur, Utica était encore totalement inaccessible il y a peu, faute de technologie perfectionnée pour forer à de telles profondeurs. Et puis la révolution du fracking a eu lieu. Une technique révolutionnaire de fracturation de la roche par injection d'eau, de sable et de mélange chimique à haute pression, permettant d'extraire de la roche argileuse les gouttelettes de gaz retenues dans ses anfractuosités.
Un trésor: les quantités libérées ont largement contribué durant la décennie écoulée à faire chuter de 75 % le prix du gaz pour les foyers américains, tandis qu'il augmentait de 65 % en France. En outre, certains gisements sont riches en condensats (des liquides issus du gaz) - que la Chine importe avidement pour la fabrication du plastique -, ainsi que du pétrole brut non corrosif («sweet crude oil») d'excellente qualité. C'est ce pétrole de schiste, localisé principalement dans le gisement Utica en Ohio, qui a changé la donne, au point d'inciter les «majors» à fermer leurs puits de Pennsylvanie pour déplacer leurs moyens dans le «Buckeye State» voisin. Car son avantage est double: il permet à la fois d'enrayer la chute du prix du gaz, en ralentissant artificiellement la production, et de mieux miser sur l'indémodable or noir.
Le phénomène, enclenché en juillet 2010, a pris une ampleur spectaculaire. Des 129 forages recensés à ce jour, 27 sont opérationnels. Les autres ne sont que des sites exploratoires, mais ils sont déjà en train de transformer en gruyère les forêts de l'Ohio, à mesure que croît l'excitation des sondeurs. Personne ne se risque encore à dire si le pétrole de schiste pourrait couler à flots durant des années, ou si le soufflé retombera dans six mois. Des indices, cependant, ne trompent pas. Survolant Tippecanoe, dans le comté de Harrison, Ralph Randolph vient de repérer sur un site en cours de développement trois gigantesques cuves encore vides. «Elles n'étaient pas là la dernière fois que je suis passé ici, s'étonne-t-il. S'ils ont construit ces cuves, croyez-moi, c'est que le site est prometteur.»
De partout affluent les grands noms du «Big Oil» :Chesapeake, premier entré en jeu, a été rejoint par Exxon, Shell, BP et même le français Total. À Younsgtown, le métallurgiste français Vallourec construit une usine de tubes en acier sans soudure, destinés à alimenter les futurs pipelines qui bientôt couvriront la région. Montant de l'investissement initial: 650 millions de dollars, et 350 emplois à la clé.
Le jackpot des fermiers
Toutes les «majors» ont signé un nombre impressionnant de concessions relatives aux droits d'exploitation avec les fermiers locaux. Mais ceux-ci cultivent la discrétion. Au nord-est du bourg de Carrollton, sur Patriot Road, une route mal carrossée le long de laquelle ont surgi des puits de schiste, les mines s'allongent et les portes claquent à la moindre sollicitation, malgré les signes extérieurs de richesse évidents. «Laissez-moi tranquille, je n'ai rien à vous dire», s'emporte Tom Herbert, un prospère retraité retranché dans son immense propriété perchée sur les collines. Un peu plus loin, Dawn Devine, une jeune mère de famille qui vient juste de ranger son luxueux 4×4, entrouvre la porte de sa demeure repeinte de frais, mais botte carrément en touche lorsque la conversation porte sur les droits d'exploitation. «Il faut les comprendre, explique Brad Hillyer, un avocat à la carrure de lutteur, spécialiste des négociations pétrolières et dont le cabinet d'Uhrichsville ne désemplit pas depuis deux ans. Les gens du coin n'aiment pas qu'on vienne fouiller dans leurs affaires. Ils redoutent que leurs voisins apprennent le montant de leurs gains.» À combien se montent-ils au juste? «Il faut compter de 5200 à 5700 dollars l'acre (0,4 ha) pour cinq ans, précise Hillyer. Un de mes clients a reçu un premier chèque de 157.000 dollars et je n'ai rien vu passer depuis en dessous de 90.000 dollars.»
Le jackpot, le vrai, pour les propriétaires, n'est pas là. Il est dans les royalties, c'est-à-dire le dividende du propriétaire indexé sur la valeur de la production lorsque le puits tournera à plein régime. De quoi devenir millionnaire dès la première année d'exploitation. «Les royalties étaient d'environ 12,5 % avant 2010, précise James Pham, un avocat de Californie à l'enthousiasme contagieux, arrivé depuis huit mois à peine. On en est désormais à 20 %, et ce n'est qu'un début.»
Voilà comment les campagnes de l'Ohio, frappées par la crise de la métallurgie, de l'industrie automobile et du crédit immobilier en 2008, se prennent soudain à rêver d'une folle prospérité. «Les montagnes d'argent versées par Chesapeake et les autres foreurs aux propriétaires sont en train de doper littéralement l'économie locale», se réjouit Brad Hillyer.
Changement de décor et d'ambiance. À une heure de route, par-delà les vallons, Youngstown fait peine à voir avec son centre-ville sinistré et ses bâtisses abandonnées, tristes vestiges d'un passé industriel révolu. C'est pourtant là que Vallourec vient de poser ses valises. La bourgade a perdu deux tiers de sa population en trente ans, passant de 168.000 à 66.000 habitants. «L'exode continue», soupire le maire, Charles Sammarone, truculent septuagénaire dans son bureau en Formica d'un autre âge. Youngstown a deux gros ennuis, explique-t-il: la faillite menace et l'insalubrité de 5.000 édifices abandonnés va s'aggravant.
Onze tremblements de terre en 2011
Alors Sammarone a eu une idée: céder les droits d'exploitation de 180 acres (72 ha) de terre en bordure de la ville pour financer les travaux de démolition. Pourquoi s'en priver, puisque chacun peut légitimement revendiquer sa part du gâteau de schiste et que l'État de l'Ohio lui-même s'apprête à céder les droits d'exploitation de ses parcs et forêts, après une loi passée en ce sens en juin 2011? Les bénéfices feraient réfléchir le plus fervent des «anti-fracking», comme les appelle Sammarone, ceux qui objectent aux conséquences environnementales mal cernées de la technique de fracturation hydraulique: «Cela crée des emplois, réduit notre dépendance au pétrole étranger et soulage le fardeau fiscal des villes», relève Jerry James, président de l'Ohio Oil and Gas Association. Au total, 200.000 emplois pourraient être créés grâce au fracking en Ohio d'ici à 2015, selon les estimations les plus optimistes, et générer 22 milliards de dollars de revenus. Le chômage, quant à lui, est tombé à 7,2 % en quatre ans, contre 7,8 % pour le reste du pays. Dans l'intervalle, les États-Unis sont passés de 5 à 6,2 millions de barils bruts de pétrole produits par jour, réduisant leur dépendance énergétique de 42 %.
Or, à Youngstown, le fracking a mauvaise presse, depuis que onze tremblements de terre, classés 4 sur l'échelle de Richter, ont ébranlé la ville pour la seule année 2011. Un puits de D & L Energy en est à l'origine. Sammarone, dont la maison a tremblé lors du dernier séisme le 31 décembre, a découvert que l'opérateur avait violé toutes les règles d'exploitation existantes, en forant en deçà de 9.000 pieds (2.700 m) et en laissant s'infiltrer l'eau contaminée. Sommé par sa propre femme de «régler le problème une bonne fois pour toutes», il a exigé et obtenu un moratoire de la production de ce site, mais espère convaincre ses concitoyens partagés que le fracking pourrait bien sauver Youngstown de la ruine.
À l'heure où l'Ohio hume fébrilement les prémices d'un nouvel âge d'or, les opposants au fracking ne pèseront pas lourd face à la ruée sur les gisements de schiste. «Je voudrais bien récupérer ma part du gâteau, confesse Ralph Randolph, tandis qu'il parque son Piper sur le tarmac de l'aérodrome de New Philadelphia. Je possède ces 180 acres dans le comté de Jefferson. Malheureusement, j'avais signé juste avant 2010 pour… 100 dollars l'acre de droits d'exploitation. Ce sera dur de renégocier. Mais s'ils y trouvent du pétrole, je pourrai réclamer mes 12,5 %. Et tant pis si mes voisins ont signé depuis pour 20 %. Je me contenterai de mon sort!»
http://www.lefigaro.fr/mon-figaro/2012/ ... chiste.php
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