Plus sérieusement, oui l'industrie nucléaire comporte des risques, comme toute activité humaine; mais bien moins, apparemment, que les autres industries productrices d'énergie, y compris PV, éolien et hydro-électricité; à production égale, évidemment.
Evidemment ! Tu dois être bien trop jeune,
apparemment, pour avoir vécu le développement du nucléaire en France, dont l’objet principal était de fournir les produits nécessaires pour nos bombes atomiques. Le nucléaire civil n’avait aucun vocation à fournir de l’électricité aux populations, mais de justifier leur existence aux populations crédules en leur laissant croire, ou plutôt en leur faisant croire, que c’était sans danger. Donc oui, les « déchets » thermiques étaient plus utiles, par une exploitation industrielle que de rejeter directement la chaleur produite dans le fleuve d’à coté ou de la mer en bordure. C’est comme valoriser nos déchets de consommation.
Donc comment se mesurent comparativement des risques lorsque ceux-ci ne peuvent être évalués avec certitude, sinon avec précision. C’est le cas du réchauffement climatique que certains contestent, mais pas le smog dans les villes à certains moments.
Et sur Tchernobyl, je m'en tiens à ce jour à l'étude scientifique consensuelle publiée par l'Oms (
https://www.greenfacts.org/fr/tchernobyl/ ), sans doute provisoire, mais sérieuse et appuyée sur une solide enquête pluridisciplinaire de terrain, qui avance 59 morts directes (incluant 15 morts par cancers) et 4000 morts possibles à terme (chiffre volontairement pessimiste). Après, les personnages politiques, associatifs, ou simplement convaincus peuvent annoncer ce qu'ils veulent sur ce qu'ils souhaitent, je n'ai aucune raison de leur porter foi plus qu'à une équipe scientifique ayant mené enquête lourde.
Le gros problème c’est justement l’indépendance actuelle de l’OMS qui se garde bien de déplaire aux puissants et ne retient que ce qui a été reconnu. Ainsi tel cancer, telle leucémie sont ils consécutifs à l’irradiation ou a un mode de vie qui génère ces pathologies habituellement ? Faute de pouvoir trancher, ces cas sont d’office retirés des comptes et tout à l’avenant !
Ensuite une enquête, ne peut être reconnue comme valable sans contre enquête indépendante qui va examiner les points litigieux et soutenir ou réfuter celle-ci. Lis "le crime de Tchernobyl" qui décrit la situation réelle, sur place, et non dans des "enquêtes" loin des zones fortement irradiées.
Pour clore, provisoirement, ce chapitre, à ma connaissance, et sauf étude montrant le contraire:
- Fukushima n'a à ce jour fait aucune victime du fait de la radioactivité; les 20 000 morts sont le fait du tsunami (mais ils n'intéressent pas JP Dupuy)
- le "risque nucléaire" est pour nous à peu près égal au risque de mourir de la chute d'un astéroïde, c'est à dire 3 millions moins de fois que de mourir d'un accident de voiture...
C’est un argument recevable évidemment en supposant la probabilité comme crédible puisque s’appuyant sur ce genre d’étude que tu cites, mais qui pourrait aussi s’appuyer sur d’autres visions bien plus pessimistes. Pour autant les risques mortels en voiture sont à considérer par un ratio, nombre de véhicules jour/ nombre d’accidents et de mort. Or il n’y a pas de Tchernobyl par jour, mais si nos 58 réacteurs explosent ça augmentera sérieusement le ratio.
2°)le smic et l'inflation
Je ne comprends pas ce que tu expliques; mais si tu veux que je ne chiffre qu'à 5 fois l'augmentation du smic, je te l'accorde (voire même 4 fois), ça ne change rien au raisonnement...
C’était juste un petit rectificatif !
3°) le legs du nucléaire
Si l'option nucléaire n'avait pas été prise dans les années 60, nous en serions au niveau du tout charbon ou du tout pétrole, avec les mêmes conséquences que pour les autres pays ayant recours à ces énergies, une dizaine de milliers de morts par an (soit, quand même, 300 000 morts en 30 ans, une paille!); si l'on avait choisi le charbon, il y aurait en plus plusieurs centaines de milliers de tonnes de cendres, contenant plus de déchets radioactifs que n'en ont produits les centrales nucléaires... Que des aberrations, des erreurs, des choix douteux aient été faits, oui, bien sûr... Mais je ne saurais choisir la peste du charbon en lieu et place de la grippe du nucléaire. Ce legs me parait moins encombrant que d'autres, moins meurtrier surtout...
Ca parait logique, selon
un seul point de vue ! Comme indiqué précédemment, le nucléaire des années 60 n’avait rien de vertueux, puisqu’à objectif militaire et la pollution par charbon ou hydrocarbures n’était pas prise
volontairement en compte malgré les mises en garde des « écolos » de l’époque. Le nucléaire civil c’est comme une (ou un) prostitué se faisait refaire une virginité pour paraitre vertueux.
Donc s’apercevoir postérieurement que le risque, pour l’humain, paraisse plus important, plus grave, pour un confort de vie immédiat, avec les énergies fossiles, c’est tout à fait défendable en terme d’urgence, pas de dangerosité et encore moins d’économie.
... Mais je ne saurais choisir la peste du charbon en lieu et place de la grippe du nucléaire. Ce legs me parait moins encombrant que d'autres, moins meurtrier surtout...
Impossible à dire lequel est peste, lequel est grippe. Cette dernière, malgré ses tentatives d’éradication foireuses, continue à faire des milliers de morts en France, mais plus la peste. Donc si l’utilisation des énergies fossiles diminue et, on peut toujours l’espérer pour dans pas trop longtemps, les déchets nucléaires, les centrales à démanteler, les parties hautement radioactives à retraiter (ce que l’on ne sait pas vraiment faire semble-t-il) eux vont continuer pendant des siècles à être meurtriers sur une durée et des effets que nul ne connait.
PS: si tu as la curiosité de consulter le sujet voisin sur les vaccinations, tu y retrouveras les mêmes mécanismes où se confondent, politique, économie, foi, convictions en opposition, etc... peu importe le sujet concerné d'ailleurs!
L'honnêteté intellectuelle consiste donc à présenter au lecteur, en l'occurrence, des points de vue différents auxquels chacun adhèrera ou pas.
Aussi comme le disait un politicien "
je n'ai pas à choisir entre la peste et le cholera (la grippe ici), je préfère choisir la santé"
« On fait la science avec des faits, comme on fait une maison avec des pierres: mais une accumulation de faits n'est pas plus une science qu'un tas de pierres n'est une maison » Henri Poincaré