@janic
. Mais tu connais, toi, dans l'histoire de l'humanité, un progrès technique qui n'a pas d'abord servi aux guerres? Moi, je n'en connais pas, depuis la découverte du bronze (et même avant); ça suffit à disqualifier guerres et militaires, mais pas la science ou la technologie.
Malheureusement tu dis-vrai, mais cela fini par devenir le justificatif à une situation regrettable considérant que c’est la seule solution à retenir.
Sur l'étude OMS sur Tchernobyl
Manifestement, tu ne connais pas les méthodes employées en épidémiologie et en étude de santé publique. Nul ne se limite aux situations personnelles des individus, mais le principe consiste à comparer la prévalence et l'incidence d'une population soumise à un risque avec celle d'une population identique non soumise à ce risque; des études de cohortes permettent de préciser ces données.
J’avoue humblement que le nucléaire n’est pas ma priorité au niveau de mes sujets favoris. C’est aussi pourquoi lorsque l’on invoque des études de cohortes, d’équipes pluridisciplinaires et touti quanti, je me méfie sachant, par expérience, que cela cache souvent un discours à sens unique. Lis le sujet sur les vaccinations où les mêmes principes s’y trouvent évoqués avec ses propres difficultés d’interprétations et aussi de vouloir défendre tel ou tel système.
Or les études épidémiologiques peuvent être pipées comme n’importe quel autre sujet d’actualité
lorsqu’un seul point de vue, majoritaire, est imposé aux populations, naïves et trop crédules, par un discours officiel qu’elles n’ont guère la possibilité d’analyser et éventuellement de contester.
L'étude à Tchernobyl a été remarquablement dense et longue, par une équipe pluridisciplinaire multinationale de haute expertise, et les résultats sont précis et détaillés, avec des découvertes de phénomènes paradoxaux étonnants, et porteurs de leçons sur les conduites à tenir. Mais tout cela est bien mieux expliqué dans le texte complet de l'étude (hélas publiée en anglais), que je t'invite à lire (même si tu n'es pas d'accord, tu apprendras beaucoup).
Il faudrait déjà que je lise l’anglais ce qui n’est pas le cas. D’autres l’ont probablement fait et analysé. Moi, ce qui m'intéresse c'est ce qu'en disent, pour comparaison, d'autres "experts" au discours différent.
Rassure toi, les experts impliqués n'appartenaient pas majoritairement à l'OMS (mais ces histoires de complot mondial ont un peu tendance à me faire sourire, même si certains conflits d'intérêt sont souvent bien réels).
Il faut arrêter avec ces histoires de complot à tous bouts de champs. C'est comme invoquer que les associations qui analysent des produits de consommation font du complotage parce qu'elles soulignent les défauts que les fabricants se gardent bien de signaler (par exemple l'obsolescence programmée)La réalité est malheureusement beaucoup plus simple (pas simpliste) elle est humaine tout simplement où chacun défend son pré carré lié à ses choix et convictions ou intérêts, qui ne sont pas des indicateurs de vérité pour autant, et c’est valable pour toutes les convictions et opinions.
La question aujourd'hui ne s'énonce pas en termes de vertu, mais d'efficacité, c'est bien plus terre-à-terre.
A l’efficacité comme argument ! Une bombe atomique est bien plus efficace qu’une guerre de terrain, cela justifie-t-il une recommandation d’efficacité ?
Vois, par exemple (le sujet est évoqué par la télé derrière moi) l’efficacité des produits de traitement des cultures et par effet boomerang, la mortalité catastrophique des abeilles et d’une façon générale sur tous les insectes pollinisateurs.
Et c'est soumis à des contraintes qui, me semble-t-il, sont un peu trop négligées par divers intervenants de ce forum.
Bien sur mais des contraintes qui sont « nombrilistes » préoccupées par l’impact direct de la filière sur son environnement sans prendre en compte tous les aspects indirects possibles. Autre comparaison : si la pêche n’était pas contrainte par des décrets, il n’y aurait plus guère de poisson à pécher et limiter ou interdire telle ou telle action, sert aussi à protéger les populations concernées. Or le nucléaire n’a eut aucune contrainte limitative ce qui a bloqué l’utilisation précoce de solutions alternatives évidemment.
Concrètement, notre pays est, comme tous les autres, dans l'obligation de sortir des énergies carbonées; soit, pour nous, sur les 1500 TeraWh consommés annuellement, convertir environ 1 000 TeraWh, soit deux fois la consommation d'électricité... C'est énorme, pas facile, très coûteux, douloureux; pour certaines activités, on ne sait même pas comment faire. Et certains s'accrochent aux 24 TeraWh fournis par les nouvelles EnR, et proposent de supprimer en plus les 500 TeraWh produits par le nucléaire.
Il n’a, de mémoire, jamais été question d’interrompre brutalement (malgré ses dangers) la filière nucléaire, mais de remplacer progressivement et aussi rapidement que possible cette technologie.
Mais, avec des raisonnements pareils, est ce que l'on n'est pas un peu fou? Est ce que l'on a pris la mesure, même approximative, de la tâche à accomplir? Pour moi, les priorités sont évidentes: foutons la paix au nucléaire, qui n'est pas dangereux, pas très cher, et a le mérite d'exister et de nous fournir l'essentiel de l'électricité... Foutons lui la paix, même Fessenheim... De toutes façons, même avec tout, ça ne suffira pas...
Mauvais raisonnement ! Foutre la paix au nucléaire, c’est comme invoquer de foutre la paix à la drogue (peu dangereuse au regard de la population) au tabac ou l’alcool ou aux terroristes qui ne font que très peu de victimes globalement, alors que par ailleurs d’immenses efforts sont fait pour éviter la mort d’un seul individu, chaque année, par une politique sanitaire absurde.
Et dépêchons nous d'investir dans ce qui sera le plus efficace pour sortir du pétrole, du gaz et du charbon, sans rien gaspiller et en faisant les meilleurs choix; ce qui veut dire:
- une politique globale, intense, déterminée d'économies d'énergie et de sobriété (et ça n'est pas les vélos ou les ampoules led...)
- une optimisation de tout ce qui est production décarbonée d'énergie (dans ce cadre, il y a place pour les EnR)
- un développement effréné des technologies nouvelles productrices ou économes d'énergie.
Là, on se rejoint (je veux dire au niveau des écolos évidemment !) mais si c’était si simple ce serait fait depuis longtemps ! et le dernier point n’est qu’un vœux pieux surtout pour son coté effréné évidemment ! par contre tu n'évoques rien pour sortir aussi du nucléaire!
La dedans, la vertu, l'esthétique, l'affectif ou les dogmes idéologiques n'ont guère de place... Ils sont pour les riches, les nantis, et nous ne le sommes pas...
sauf que vertu, esthétique, affectif sont de puissants moteurs des sociétés , particulièrement humaines, et on ne peut raisonnablement faire sans!
Par contre, un maximum de justice sociale et une forte solidarité avec les pays moins bien dotés encore sont un préalable...
C’est oh combien vrai ! Je milite (à mon petit niveau) pour que conscience soit prise sur l’incidence de l’agriculture, et particulièrement l’élevage, sur la pollution, le gaspillage planétaire (au détriment de populations moins favorisées ailleurs) bien plus grave que certaines pollutions industrielles. Un développement effréné de ces industries alimentaires ne serait guère compensé par un autre développement effréné de technologies, lors même que c’est souvent la technologie qui nous fout dedans.
« On fait la science avec des faits, comme on fait une maison avec des pierres: mais une accumulation de faits n'est pas plus une science qu'un tas de pierres n'est une maison » Henri Poincaré