Ben oui, une vision idyllique mais totalement naïve, ne tenant aucun compte des ordres de grandeur.
Ici (
http://www.amisdelaterre40.fr/spip/spip.php?article230 ) l'analyse que font les Amis de la Terre de la méthanisation appliquée à une échelle un peu plus réaliste (mais loin de couvrir une part significative des besoins) en Allemagne; il y a loin de la coupe aux lèvres.
Alors, oui la biométhanisation est une voie possible, ou les biocarburants liquides, mais c'est loin de constituer la solution miracle présentée par cette pétition; c'est tout au plus un moyen de compléter à la marge un mix énergétique, peut-être pour quelques besoins spécifiques... avec des nuisances et des limites bien pointées par les Amis de la Terre, peu suspects d'être nucléaristes et anti-écolos...
D'ailleurs, pour éviter de nous enfermer dans de faux débats, serait il si difficile de reconnaitre qu'une transition énergétique décarbonée conduira obligatoirement à un mix mondial composé de toutes les énergies peu émettrices de GES, développées de façon différenciée selon les situations géographiques et climatiques. Il n'y a pas de solution miracle universelle, et personnellement, je n'ai aucun problème à affirmer que le solaire est parfaitement valable en zone intertropicale et l'éolien dans les pays ventés régulièrement, que les possibilités de l'hydroélectricité sont encore largement inexploitées en Asie, en Afrique et en Amérique (mais pas en Europe), et que le nucléaire est une solution évidente pour les pays manquant d'autres ressources. Mais toutes ces sources d'énergie ont des inconvénients (
toutes), et il convient de faire ses choix en fonction des disponibilités locales...
Personne n'a jamais affirmé que le nucléaire devait constituer, partout, la seule source d'énergie (en France, malgré certaines affirmations imprudentes, le nucléaire ne représente qu'à peine 20% de l'énergie consommée); par contre, il remplacerait idéalement le charbon et une partie des hydrocarbures.
Les avantages évidents qu'apporterait une filière thorium-sels fondus en termes de sécurité, de diminution drastique des déchets et de pérennité de la ressource (plusieurs millénaires) suffisent ils à rendre le nucléaire acceptable pour ceux qui y sont violemment opposés ? J'ai quelques doutes compte-tenu de la dose d'irrationnel inhérente à ces débats, mais le réchauffement climatique se faisant plus pressant, et les ressources en carburant s'épuisant, on peut penser que la nécessité fera loi... Autant préparer l'avenir...
n.b. On a axé ce débat sur le thorium, mais une centrale à sels fondus surgénératrice peut tout aussi bien brûler de l'uranium238, dont le stock en France atteint plusieurs centaine de milliers de tonnes (soit plusieurs millénaires sans importation, ni minage); c'est un peu moins vertueux que le thorium, mais c'est intéressant quand même...