Tricastin, encore un incident! Nucléaire, début de la fin?

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Christophe
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Tricastin, encore un incident! Nucléaire, début de la fin?




par Christophe » 29/07/08, 16:47

Jamais 2 sans 3 ? Et apres? Quel nouvel incident nous reserve Edf? En prolongant la durée de vie des centrales, la centrale du Tricastin a plus de 25 ans (Construite en 1974, mise en service en 1980 et 1981) , Edf prend vraiment ses rêves pour des réalités...

A moins que tous ces incidents soient la "routine" et sont simplement passés inaperçus durant des années...L'incident du 8 juillet n'étant qu'un révelateur catalyseur...

http://fr.wikipedia.org/wiki/Site_nucl% ... _Tricastin

Nouvel incident à la centrale nucléaire du Tricastin
NOUVELOBS.COM | 29.07.2008 | 16:06

Une centaine d'employés ont été évacués mardi matin à la suite du déclenchement d'une alarme provoqué vraisemblablement par un nouvel échappement de poussières radioactives dans le réacteur No4. 45 employés ont été conduits à l'infirmerie. Selon EDF, cet incident n'a pas d'incidence sur la santé des personnel concernés.

Une centaine d'employés ont été évacués mardi matin 29 juillet de la centrale nucléaire du Tricastin (Vaucluse) à la suite du déclenchement d'une alarme provoqué vraisemblablement par un nouvel échappement de poussières radioactives dans le réacteur No4, a-t-on appris de sources concordantes.

Sur les 127 évacués, 45 ont été conduits à l'infirmerie. Deux personnes portaient des "traces extrêmement faibles" de radioactivité qui ne sont "pas significatives". "On est en deça des seuils", selon Jean Girardi, un ingénieur de la centrale joint par LCI.

Selon EDF, cet incident n'a pas d'incidence sur la santé des personnel concernés. Des investigations se poursuivaient pour déterminer les causes de ce dégagement. L'incident s'est produit vers 9h30 dans le bâtiment d'enceinte du réacteur No4 alors que celui-ci est à l'arrêt pour des opération de maintenance.
Ce nouvel incident à la centrale du Tricastin intervient alors que cent employés de cette même centrale avaient été "légèrement contaminés" le 23 juillet par des radioéléments qui se sont échappés d'un tuyau dans le bâtiment d'enceinte du même réacteur No4. Le 7 juillet dernier, 74 kilos d'uranium s'étaient échappés d'une cuve de rétention de l'usine Socatri, filiale d'Areva, mitoyenne de la centrale EDF.


http://tempsreel.nouvelobs.com/actualit ... astin.html
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par jonule » 04/08/08, 13:49

ok, où a finit le gaz ,

en s'en fout c'est ça ?

ah non je sais : certains du chiffre vont dire "ben noyé dans l'air la concentration devient négligeable" ... oui mais il suffit d'une seule particule hautement radiocative qui se loge dans un poumon, passe dans le sang ...
dans l'air, après ça retombe dans les paturages ou l'eau de pluie ... un jour ou l'autre !

alors comment reconnaitre un cancer du poumon du au tabac ou à de l'uranium ?
ben ça se voit pas, à moins éventuellement de passer tout le corps humain au spectromètre de masse échantillon par échantillon mais c'est destructif donc une fois que le corps est mort ... les métaux lourds comme le plomb, mercure, uranium cesium (et beaucoup d'autres) se fixent principalement dans le coeur et le cerveau ...

pour rerparler des centrales qui vont fermer, il va enfin falloir payer le prix de ces démentèlements, qui vont etre privatisés, bien que "normalement" un pactole a du être mis de coté pour ça ... où serait il passé avant privatisation ? ? ? ? ?
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par jonule » 04/08/08, 13:59

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à qui le tour ? fessenheim ? d'ici 2 mois !

Fessenheim : un collectif européen demande l'arrêt définitif de la centrale

AFP - 25.07.08 - Un collectif européen a annoncé vendredi avoir déposé un recours pour demander l'arrêt immédiat et définitif de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), la plus ancienne du parc nucléaire français. Selon l'Association trinationale de protection nucléaire (ATPN), qui regroupe des communes et des associations françaises, allemandes et suisses, cette centrale, entrée en service en 1977, fonctionne "avec un référentiel de sécurité ancien et dépassé".

"Les riverains français, suisses et allemands de cette centrale (...) ne veulent plus vivre avec cette épée de Damoclès", a indiqué l'ATPN dans un communiqué. Le recours a été déposé devant les ministre de l'Energie, Jean-Louis Borloo, et de l'Economie Christine Lagarde.

"Ce recours est une demande préalable à la saisine d'une juridiction" a expliqué à l'AFP Corinne Lepage, dont le cabinet d'avocat a été chargé du dossier. "Si dans les deux mois, ils ne nous donnent pas satisfaction, nous saisirons un tribunal administratif", a ajouté l'ancienne ministre de l'Environnement.

Parallèlement, l'association indique qu'elle travaille sur une saisine de la Commission européenne. Les installations du site, régulièrement dénoncées par les associations écologistes pour leur vétusté, sont dans un état "globalement satisfaisant", avait estimé fin mai l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).


quant aux dernières débacles et autres fuites du genre :
France — Paris, le 24 juillet - Quinze jours après la fuite radioactive de la filiale d'Areva, Socatri, au Tricastin, suivie de celle d'une autre filiale, FBFC, à Romans-sur-Isère, c'est au tour des installations d'EDF de démontrer les incuries de l'industrie nucléaire française. 15 personnes ont été contaminées le 18 juillet à la centrale de Saint-Alban, et hier c'est la contamination massive de 100 travailleurs à la centrale EDF de Tricastin qui a eu lieu.
Considérés comme « anomalie » ou simple « écart », tous ces incidents mettent à jour la dangerosité d'une technologie mal maîtrisée. Devant un tel constat, Greenpeace demande la tenue d'un vaste débat sur le nucléaire, mais aussi la suspension du programme EPR.

Pour l'association écologiste, cette série d'incidents met en lumière l'étendu du problème que pose l'industrie nucléaire : installations vieillissantes, procédés mal maîtrisés, sous-traitance en cascade, contaminations des travailleurs, pollutions anciennes et durables de l'environnement… Le tout sans que le système de contrôle ne soit en mesure de prévenir ces incidents, mais tout juste capable de faire un constat avec parfois des années de retard !

« Ces incidents démontrent qu'au delà des incantations, le nucléaire qu'on nous présente comme une énergie propre et sûre reste une énergie polluante, dangereuse et mal maîtrisée ! » déclare Frédéric Marillier, chargé de campagne nucléaire et énergie à Greenpeace France. « Il ne faut pas croire que l'on a affaire à une série noire ces 15 derniers jours car le nucléaire en France c'est plus de 900 incidents de ce type par an ainsi que des pollutions régulières et anciennes autours des installations. »

Greenpeace demande la suspension du programme EPR car il est inconcevable de relancer le nucléaire alors que l'on se rend compte aujourd'hui qu'on ne maîtrise pas cette technologie et qu'on redécouvre qu'elle pollue. D'autant plus que le nucléaire n'est pas indispensable et que la priorité doit être enfin et réellement donnée aux alternatives comme les économies d'énergies et les renouvelables.

L'association demande aussi la tenue d'un vaste débat national sur le nucléaire en France qui permette aux citoyens non seulement d'appréhender clairement les dangers potentiels du nucléaire mais aussi de faire un bilan structuré sur son intérêt ou non face à l'urgence climatique.


tu vois Christophe, ils sont pour une alternative (passage en bleu) !

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Eh au fait ! Je crois bien que Greenpeace ce sont les SEULS à agir pour la volonté des français qui n'arrivent pas à se faire entendre !
sinon vous connaissez quelqu'un d'autres ? hého c'est le moment de causer !-)

à l'époque des essais nucléaires en polynésie, ils se sont illégalement fait détruire leur bateau par l'armée française, ce scandale avait été révélé et remis au gout du jour hier soir sur un excellent reportage, de gens qui n'ont pas peur comme vous et moi d'aller sur le terrain pour se faire entendre, quite à se prendre une baffe mais ils finissent toujours par avoir raison, car c'est la voie du bon sens.

ce sont les seuls à demander un débat sur le nucléaire / EPR, il n'est pas trop tard !

on vous aura prévenu pourtant .........
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par Remundo » 07/08/08, 11:07

Salut tout le monde, Christophe, Jonule...

A chaque fois que je regarde la télé, je pense à Jonule :cheesy:

Tu dois être partagé entre le désolant spectacle des fuites de radioéléments et le formidable été médiatique anti-nucléaire arrivant à point nommé dans le débat sur les EnR et le développement d'EPR.

N'étant pas un farouche anti-nucléaire, je me réjouis néanmoins de cet excellent retour de balancier. Les gens prendront conscience que le nucléaire, c'est pas tout propre et maitrisé contrairement aux affirmations pompeuses de certaines institutions que je ne nommerai pas...

De toute façon, ne vous faites pas de souci, cela n'aura aucune incidence sur la politique énergétique française du "tout nucléaire". Elle est bien trop lourdement engagée et intriquée, aussi bien sur le plan civil que militaire, pour faire volte-face :idea:

@+
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par jonule » 07/08/08, 11:20

ben c'est pas avec un raisonnement comme celui là que ça va changer en tout cas ! on dirait un mouton qui se force à avaler sa purée ! :lol:

moi c'est pas que je me fais du soucis, c'est juste que tant qu'à faire à être écrasé sans être entendu, autant en profiter pour gueuler et se faire entendre !

quand on pense qu'il n'y a que les activistes écologiques comme greenpeace pour faire quelquechose pour se faire entendre médiatiquement, il faut les soutenir si on pense comme eux qui pensent comme nous.

oui les chantiers ont été commencés de force sans consultation public, c'est de la dictature, après avoir changé la loi sur la transparence nucléaire secret défense ...

je pense au premier accident EPR ... en 2020 ... sera t il annoncé ou mis sous silence ? qui détectera les fuites ?
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par Remundo » 07/08/08, 12:46

ça mange de la purée, un mouton ? :cheesy:

On a déjà débattu du problème, et je pense que ni toi, ni moi, n'avons changé d'avis...

Je te rejoins sur le fait qu'il y a un aspect anti-démocratique dans la politique du tout nucléaire, et qu'elle est menée sans grande transparence. 99% de la population n'a aucune idée du fonctionnement d'une centrale nucléaire, et 99,9% n'a aucune connaissance en physique nucléaire. 99,9% ne sait pas quantifier le danger induit pas une dose radiative

Comme c'est curieux, la physique nucléaire n'est presque pas enseignée (quelques heures de cours en Terminale S, bien vite oubliées après le bac...?) Comme c'est curieux... les jolis schémas de centrales montrent moultes belles turbines à vapeur, avec leurs pales, leur immense aérogénérateur qui fait une vapeur d'eau bien pure... et un joli coeur tout beau tout rouge...

Cela dit, le nucléaire est à seule voie de transition énergétique vers le renouvelable pour la France, la mettant à l'abri des "excès" du marché des hydrocarbures, et la plaçant comme le leader européen de l'électricité. Sans le "nuke", la France serait actuellement dans une très grave crise économique et nos petits problème de pouvoir d'achat actuels nous paraîtraient bien doux.

J'aimerais que le nucléaire soit une voie de transition, faute de mieux pour l'instant dans la politique industrielle mondiale de l'énergie... Je crains que beaucoup ne la voit comme le nouvel eldorado pour 100 ans, comme les premiers découvreurs du pétrole il ya 100 ans...

On voit où ça nous a mené pour le climat, en tout cas pour le CO2... Je te laisse, Jonule, nous exposer ce que la planète sera dans 100 ans si l'on brûle tout le U235 qu'il y a sur terre, et mieux encore, qu'on le surgénère en Plutononium... le combustible bon marché des bombes atomiques, faut-il le rappeler... :|

Soyons optimistes et espérons qu'une inflexion franche et raisonnable aura lieu avec la récession économique de l'après peak-oil, et peut-être quelques désastres climatiques à venir dans 25 ou 30 ans...

Effectivement Jonule, tu as bien vu le truc : je mange, mais ça coince un peu dans le gosier... :?
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par Christophe » 07/08/08, 12:52

Sans le "nuke", la France serait actuellement dans une très grave crise économique


Alleluia ! Merci EdF qui sauve l'économie francaise...Sans dec j'espere que c'était ironique ta remarque??

Ca veut bien dire que la situation économique de la France est encore plus pourie qu'on le pense?

Alors comment font les autres pays européens proches qui n'ont pas de nuke et de bons, du moins meilleurs que la France, résultats économiques?

Si le pétrole est stratégique dans l'économie d'un pays, je pense que le prix de l'électricité l'est bcp moins...

Une petite question: https://www.econologie.com/forums/fonctionna ... t5858.html
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par jonule » 07/08/08, 13:37

c'est clair, c'est pas le nculéaire qui a empêché la privatisation d'EDF et le racket organisé sur la flambée des prix de l'électricité, ce qui est loin d'être finit ... donc un peu faible comme raisonnement, il date de 1973 sous giscard non ?-)
maintenant le prix du pétrole et le nucléaire sont imposés par les industriels, il n'y a pals à choisir, plus d'idées à trouver ...

en tout cas cela fait plaisir de voir que tu es lucide remundo en reconnaissant que la plupart des gens n'ont pas accès à l'information nucléaire et le danger que cela représente, et que plus ça va, plus on s'éloigne des réalités qui vont finir par (re)tomber de toute façon un jour ou l'autre, c'est fatal c'est humain ... certains seront préparés d'autres pas.

Cela dit, le nucléaire est à seule voie de transition énergétique vers le renouvelable pour la France, la mettant à l'abri des "excès" du marché des hydrocarbures, et la plaçant comme le leader européen de l'électricité. Sans le "nuke", la France serait actuellement dans une très grave crise économique et nos petits problème de pouvoir d'achat actuels nous paraîtraient bien doux.

tu vois quand j'entends ça on croirait entendre le JT : pourquoi s'intéresser à un jeu économique dont nous n'avons pas notre mot à dire, vu que le prix du pétrole et le nucléaire sont imposés ?
le pouvoir d'achat est un leurre par rapport aux vrais problèmes comme le soulignait Christophe, comme la crise économique et tout le reste : il faut redescendre un peu sur terre et penser à faire à manger pour nos enfants non ?

oui tout le plutonium (inexistant sur terre) créé par l'utilisation de l'uranium (seul combustible fissile sur terre à l'époque, mais il n'est plus le seul maintenant donc) stocké pendant des années et/ou utilisé dans la fabrication de bombes atomiques, sera utilisé dans les centrales EPR que sarko et ses potes nous impose.
encore plus joli le pays de notre enfance.
ok la pollution nucléaire ne se voit pas, mais elle tue en silence ... alors taisez vous bonnes gens et dormez tranquille.
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par Remundo » 07/08/08, 15:35

Salut Christophe !
Christophe a écrit :
Sans le "nuke", la France serait actuellement dans une très grave crise économique


Alleluia ! Merci EdF qui sauve l'économie francaise...Sans dec j'espere que c'était ironique ta remarque??

Ca veut bien dire que la situation économique de la France est encore plus pourie qu'on le pense?

Alors comment font les autres pays européens proches qui n'ont pas de nuke et de bons, du moins meilleurs que la France, résultats économiques?

Si le pétrole est stratégique dans l'économie d'un pays, je pense que le prix de l'électricité l'est bcp moins...

Une petite question: https://www.econologie.com/forums/fonctionna ... t5858.html

Ah, je te sens piquant :cheesy:

Je vais essayer ce préciser ce que je voulais dire...

Sur ce lien: http://www.debat-energies.gouv.fr/energ ... leaire.htm

Tu pourras voir que le nucléaire en France produit la bagatelle de 40% de l'énergie primaire consommée, tout usage confondu.

Si maintenant l'on considère la proportion dans le mix électrique, aux dernières nouvelles, 87% des GWh injectés l'on été avec l'atome... voir:
http://www.industrie.gouv.fr/energie/st ... e_elec.htm
paragraphe "production totale"

Donc, sans forcer beaucoup le trait, toute l'electricité française, c'est du nuke...

Qui s'en sert ? à 63% le rédidentiel et le tertiaire. l'autre tiers, les industries. Voici un récapitulatif des gens concernés et leur utilisation des MWh...
http://www.industrie.gouv.fr/energie/st ... -elect.htm

Ceci étant posé...

Imagine qu'EDF multiplie ses prix par 2 ou 3... (Economiquement légitime du point de vue d'EDF vue la flambée du gaz et du pétrole). Catastrophe économique immédiate.

Le nuke français soutient à lui tout seul tous les secteurs, aussi bien industriels que résidentiels/bâtiments de services.

Donc le prix de l'électricité, est certes peut-être moins important que celui du barril, mais en France, il n'en est pas moins stratégique car il en va de la compétitivité des entreprises, de la capacité d'épargne des habitants.
Et cela va bien au delà ! Dans les négociations internationales, c'est un moyen de pression très fort pour la France: ça s'appelle l'indépendance énergétique.

L'on serait contraint de signer des contrats immondes avec Cheikh Muhammad et Dmitri Beresofvsky nous mettant à genoux si on n'avait pas le nuke pour cracher les kW bien de chez nous et pas trop chers... Les Allemands, pour une fois mal placés, jouent très serré avec les Russes sur le gaz, précisément car ils n'ont pas un parc nucléaire suffisant !!

Il faut savoir aussi qu'EDF vend en moyenne une puissance entre 6 et 13 GW à l'étranger. Cela représente en gros 10 centrales nucléaires qui ne tournent que pour nos voisins européens... voir le dernier bulletin juin 2008 ici:
http://www.rte-france.com/htm/fr/mediat ... 008_06.pdf
et aussi quelques bons petits milliards d'euros, ne parvenant pas à équilibrer la balance des paiements de la cigale française, naturellement...

Cela nous amène doucement à "comment font les voisins ?"...
Hé bé ils grillent du charbon ou rachètent à EDF... Les plus "écolofriendly" se basent sur une production massive d'hydraulique (Scandinavie, SUisse), ou bien, compte tenu de la faiblesse de leur besoin, tentent l'aventure de l'éolien (Danemark).

Par ailleurs, certains pays travaillent plus que nous... Les Deutsch en terme d'industrie de l'énergie, sont leaders sur tous les secteurs du renouvelables (éolien, biomasse, hydraulique, solaire photovoltaïque, Stirling et thermodynamique). Ils aident déjà les espagnols à développer les tours solaires à concentration, entre autres.

En France, le Coq chante sur une montagne de déchets radioactifs; il est tellement à l'aise avec ça qu'il fait venir pour une poignée de millions d'Euros les déchets des autres pour les "retraiter" (c'est à dire les stocker) chez nous, dans un coin de campagne pas trop habité... mais je là deviens mauvaise langue.

Voilà, comprendra qui voudra :idea:
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par jonule » 07/08/08, 16:02

je suis pas sûr que les sites "gouv.fr" soient les meilleurs en termes d'information objective ?

je ne parle pas de leur interprétations, cependant, si on se réfère à un site "indépendant" et informatif comme sortirdunucléaire :
"Si le nucléaire représente 75% de l'électricité produite en France, il représente en fait seulement 15% de l'énergie consommée en France et seulement 6% dans le monde."
>le nucléaire en 15 questions :
http://www.sortirdunucleaire.org/index. ... =questions

et pour rester dans le sujet :
01/08/2008 : Actu-Environnement.com
Le nucléaire, une irresponsabilité environnementale ?


La fuite d'effluents contaminés à l'uranium survenue le 8 juillet dernier sur le site de la Socatri-Areva au Tricastin (Drôme) a conduit la société Areva à limoger le directeur-général de sa filiale, la Socatri, et à verser une indemnisation aux agriculteurs lésés. Cette affaire renvoie à la responsabilité environnementale et au principe « pollueur-payeur » en matière d'industrie nucléaire.


Ce mois de juillet aura été riche en événements radioactifs. Après les dysfonctionnements du chantier EPR à Flamanville, le tour de France des accidents nucléaires se poursuit : le 8 juillet, 74 kilos d'uranium répandus dans des effluents sur le site du Tricastin, le 17, fuite sur une canalisation de l'installation nucléaire de la CERCA à Romans-sur-Isère, puis, le 18 juillet, contamination de 15 salariés intérimaires travaillant à la centrale nucléaire de Saint-Alban (Isère), et, le 23, contamination d'une centaine de personnes au Tricastin. Des événements à la fois graves et ordinaires, qui s'inscrivent dans la « banalité du mal » qu'évoquait la philosophe Hannah Arendt, sorte de fatalité de la société du risque, dont l'opinion ne sait quelle gravité réelle leur attribuer.

Quelques 900 incidents ''mineurs'' du type de ceux déclarés ces derniers jours au Tricastin sont recensés chaque année dans le nucléaire en France, témoignant, selon les experts, du bon contrôle de la filière, mais révélateurs, selon les écologistes, de la dangerosité de cette énergie. Cette série noire du nucléaire survient alors que la loi sur la responsabilité environnementale a été adoptée le 22 juillet 2008. Si celle-ci a inscrit dans le droit français la notion de préjudice écologique, elle n'a pas pris en charge le risque nucléaire. En effet, du fait des risques particuliers inhérents à l'industrie nucléaire et de leur caractère transfrontalier, la responsabilité civile des opérateurs ne relève pas du droit commun.

Un régime exorbitant du droit commun

En Europe, les exploitants d'installations nucléaires, publics ou privés, civils ou militaires, sont couverts par la Convention de Paris du 29 juillet 1960, la Convention complémentaire de Bruxelles du 31 janvier 1963, le Protocole du 16 novembre 1982, puis celui de février 2004 modifiant cette Convention. Ces textes prévoient que la réparation des dommages causés par un accident nucléaire sera effectuée sur fonds publics, dans le cas où les dommages excéderaient le montant couvert par l'assurance ou la garantie financière de l'exploitant. Mais cette « réparation » est elle-même limitée.

En France, la transposition en droit interne de ces conventions s'est effectuée au travers des lois du 30 octobre 1968 et du 11 mai 1990 qui reposent sur le principe de la responsabilité objective de l'exploitant et de lui seul en cas d'accident nucléaire, mais limitent pour le moment cette responsabilité à 90 millions d'euros par accident, les coûts supplémentaires étant supportés par l'Etat dans la limite de 380 millions d'euros. La garantie financière sera portée à 700 millions d'euros dès l'application du Protocole de 2004, qui dépend maintenant de la ratification de l'ensemble des pays signataires.

Ces garanties publiques ne s'appliquent en fait qu'à des accidents nucléaires de niveau inférieur ou égal à 5 sur l'échelle de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) qui s'élève jusqu'au niveau 7. La catastrophe de Tchernobyl fut de niveau 7, tandis que l'accident de Three Mile Island (Etats-Unis, 1979) fut de niveau 5, comme celui de Windscale (Grande-Bretagne, 1957), et celui de Saint-Laurent-des-eaux (France, 1980) de niveau 4. Même les riches Etats-Unis ne couvrent pas les accidents de niveau 6 et 7.

Ce qui veut dire que les immenses conséquences de tels accidents seraient supportées par les victimes. La possibilité – et la réalité historique à Tchernobyl – d'accidents de niveaux 6 et 7 devrait être reconnue et prise en charge par l'industrie nucléaire. Une ''écotaxe'' assurancielle pourrait s'appliquer pour tous les niveaux d'accidents nucléaires, mais elle n'existe pas.

Une proposition équitable d'internalisation des coûts du risque nucléaire majeur a été formulée par deux économistes allemands. Elle consiste à appliquer le principe « pollueur-payeur » en prélevant une taxe d'un centime d'euro par kWh produit par chaque réacteur dans le monde. En l'an 2000, la production nucléaire primaire d'électricité des 440 réacteurs du monde fut de 2586 TWh (2586 x 109 kWh). Le fonds ainsi constitué par les sommes recueillies auprès des opérateurs nucléaires serait donc abondé à hauteur de plus de 25 milliards d'euros par an. En vingt ans, le montant de ce fonds serait d'un ordre de grandeur suffisant pour indemniser les victimes et couvrir les autres coûts d'un accident nucléaire majeur.

Aux Etats-Unis, au milieu des années cinquante, alors que le nucléaire civil commençait à intéresser quelques investisseurs privés aux Etats-Unis, se posa la question de la responsabilité des opérateurs en cas d'accidents. Les compagnies d'assurances refusant de couvrir un risque difficilement chiffrable, le sénateur Clinton Anderson et le député Melvin Price proposèrent au Congrès, dès 1957, une loi de court terme (10 ans) destinée à aider le développement du nucléaire civil naissant en apportant la garantie de l'Etat fédéral en cas d'accident.

Plus précisément, cette loi plafonnait la responsabilité de l'industrie nucléaire à 560 millions de dollars et limitait la couverture des compagnies d'assurances privées à 100 millions de dollars par réacteur. Plusieurs fois prorogé, l'actuel Price-Anderson Act rehausse ces plafonds à 9,1 milliards de dollars et 200 millions de dollars respectivement. Le coût de la catastrophe de Tchernobyl a été estimé à 360 milliards de dollars pour les seuls pays de Russie, Ukraine et Biélorussie. Le coût d'un accident nucléaire majeur aux Etats-Unis est évalué entre 500 et 600 milliards de dollars selon la situation géographique du réacteur qui serait en cause.

Compte tenu du plafond de 9,1 milliards de dollars, on peut dire que l'industrie nucléaire américaine n'est responsable que de 2% des coûts potentiels d'un accident majeur dû à son activité ! Les autres 98% seraient payés par le contribuable, via le Trésor fédéral. Autant dire qu'on est loin du principe « pollueur-payeur » de la Conférence de Rio (1992). Une étude a estimé que le Price-Anderson Act est l'équivalent d'une subvention publique annuelle de 3,4 milliards de dollars 1990 de frais d'assurances évités à l'industrie nucléaire américaine.

Le 22 juillet dernier a été transposée en droit français, avec un an de retard, la directive (2004/35 du 21 avril 2004) sur la responsabilité environnementale en ce qui concerne la prévention et la réparation des dommages environnementaux. C'est la première réglementation européenne strictement fondée sur le principe « pollueur/payeur ». Lors du débat parlementaire, le député Yves Cochet (Verts) a proposé la création d'un fonds d'indemnisation des victimes, provisionné par les entreprises elles-mêmes, plutôt que par le contribuable.

La question du délai de prescription suite au fait générateur d'un dommage environnemental a également été posée. Sa durée, fixée à 30 ans, s'avère insuffisante pour se tourner vers les industriels responsables de dommages, tels que la persistance de la radioactivité, ou l'incidence des PCB dans le Rhône, qui perdure plusieurs décennies après leur interdiction. Enfin, le député s'est étonné que le nucléaire fasse partie des activités exemptées de responsabilités environnementales : la loi doit s'appliquer aux dommages éventuels environnementaux et de santé humaine que pourraient causer les centrales nucléaires.

Qu'il s'agisse de l'indemnisation des victimes, de la remise en état de l'environnement après un accident nucléaire, ou de la durée de la responsabilité d'un industriel tel que le groupe Areva après un dommage en France, ce qui frappe, c'est la disproportion entre les financements prévus par les Conventions européennes et les coûts réels, qui incombent à la collectivité. Les dommages nucléaires sont toujours explicitement exclus des polices d'assurance, ce qui implique que les dossiers d'indemnisation ne seront pas gérés par les assureurs habituels des victimes, mais par un dispositif spécifique.

Quant aux maladies présumées avoir pour cause l'accident nucléaire, elles sont définies par décret. Les niveaux d'indemnisations sont également fixés par décret. L'interlocuteur en cas d'accident grave n'est pas clairement désigné. Il reste à instaurer un guichet unique afin que les victimes puissent identifier un seul référent pour l'indemnisation. Et surtout, à élaborer des dispositifs de gestion de situation post-accidentelle, non pas tant « pour » la société, qu' « avec » elle.


* Michael Kelly et Johannes Welcker, ''Risk Cover for Nuclear Power Stations'', http://www.uni-saarland.de/fak1/fr12/we ... _Risk.html
** J.A. Durbin et G.S. Rothwell, ''Subsidies to Nuclear Power Through Price Anderson Liability Limit'', Contemporary Policy Issues, Vol. VII, 1990, pp. 73-79
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