Uranium: réserves et courbe de Hubbert équivalente

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Re: Uranium: réserves et courbe de Hubbert équivalente




par Exnihiloest » 22/11/18, 22:25

Ahmed a écrit :Ça signifie simplement que le pouvoir des plus riches sur les plus pauvres s’accroît et donc que le fonctionnement de cette société est de plus en plus difficile (comment dialoguer lorsque les intérêts des diverses classes divergent toujours plus?).

Affirmation gratuite.
De plus refuser tout nouvel écart de richesses des uns par rapport aux autres sous prétexte qu'il donnerait plus du pouvoir sur les autres aux enrichis, interdirait alors tout enrichissement qui ne se ferait pas de concert pour tout le monde. Encore une dangereuse utopie qui, de fait, renforce la pauvreté générale en interdisant à ceux qui le peuvent, d'améliorer leur sort et d'entrainer les autres, ou tue dans l'oeuf les motivations humaines consistant à se remuer pour satisfaire ses propres besoins. "Charité bien ordonnée commence par soi-même" : à prendre au sens propre.
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Re: Uranium: réserves et courbe de Hubbert équivalente




par moinsdewatt » 03/02/19, 14:26

Mauritanie : Aura Energy trouve un acheteur pour l’uranium de Tiris

Image

Agence Ecofin 29 janv 2019

La compagnie minière Aura Energy a annoncé, mardi, qu’elle a conclu avec Curzon Uranium Trading un accord pour lui vendre une partie de la future production d’uranium de son projet Tiris, en Mauritanie.

L’accord porte sur la vente de 800 000 livres d’oxyde d’uranium (U3O8) sur une période de 7 ans, à compter du début de production. Une production supplémentaire optionnelle de 1,8 million de livres sera également mise à la disposition de Curzon.

Le prix de vente convenu (plus de 44 $/Ib) dépasse le prix au comptant de la livre d’uranium, actuellement de 29 $, et les coûts d’exploitation totaux du projet Tiris.

« La conclusion de cet accord intervient après de nombreux mois de négociations et rapproche clairement Aura du statut de producteur », a déclaré Peter Reeve, président exécutif d'Aura.

Aura mène actuellement une étude de faisabilité définitive pour le projet Tiris, qui est en voie d'achèvement. Les premiers travaux de construction devraient commencer cette année et le projet devrait entrer en production, d'ici 2020.



https://www.agenceecofin.com/uranium/29 ... m-de-tiris
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Re: Uranium: réserves et courbe de Hubbert équivalente




par izentrop » 01/04/19, 09:33

Des infos éclairantes sur le blog d'un ingé sécurité nucléaire https://doseequivalentbanana.home.blog/ ... -duranium/
Aux conditions actuelles d’extraction, d’enrichissement, d’utilisation, de recyclage, et compte tenu des réserves connues, ouais, environ 100 ans à consommation à peu près constante.
Mais y’a des variables d’ajustement à tous les niveaux du cycle du combustible :
extraction
enrichissement
consommation
recyclage

Ce qui limite ces ajustements, c’est un peu la technique, beaucoup l’économie : aujourd’hui, l’uranium coûte une misère, donc 0 effort pour l’économiser. On n’exploite que les gisements les plus riches, on enrichit sans forcer, on consomme sans optimiser, on recycle à peine.Ce qui permettrait ces ajustements, ce serait un coût de l’uranium plus élevé… Justement quand il commencera à se faire un peu plus rare. Comme le pétrole où les gisements étaient plus nombreux au fur et à mesure que les prix sont montés. Comme toute ressource naturelle de stock, en fait (hydrocarbures, métaux…).

Et ce qui est cool avec le nucléaire, c’est que l’uranium c’est quelque chose comme 1-2% du prix du kWh payé par l’usager, en France en tout cas. De l’ordre de 0,15 centimes sur les 15 centimes que coûte un kWh...

Donc même une augmentation d’un facteur 10 sur le coût de l’uranium, ça va augmenter le kWh d’un centime et demi sur plusieurs décennies, c’est négligeable.
Si les conditions économiques permettent d’envisager des paramètres d’ajustement du ratio consommation/stock d’uranium, quels sont-ils ?

Exploitation de l’uranium naturel

1) Exploiter des gisements moins riches. Très simple, faut juste vérifier que ça reste rentable.
2) Exploiter des « gisements secondaires » : cendres de charbon, résidus miniers de d’autres industries minières… Même chose, rien de sorcier, juste une question de rentabilité.
Ces deux options permettent de gagner pas mal de ressources, sans changer les ordres de grandeur, je pense, mais sans être très chères.

3) Exploiter l’uranium marin.
Là, on est sur une idée un peu folle, compliquée techniquement (et donc chère) à mettre en œuvre, mais extraire l’uranium naturellement dissout dans l’eau de mer multiplierait les réserves par… Beaucoup. Plus d’info dans le thread ci-dessous.

4) Récupérer l’uranium hautement enrichi ou le plutonium des armes nucléaires. Ça s’est déjà fait, aucune difficulté technique ni économique, faut juste avoir des pays qui se désarment ^^
Enrichissement

5) Il faut enrichir plus… En France, quand on enrichit l’uranium, on fait 1 tonne d’enrichi à 3-4% et 7 tonnes d’appauvri à 0,3% à partir de 8 tonnes de naturel à 0,7%.
Si on poussait l’enrichissement pour réduire la teneur dans l’appauvri à 0,2%, voir 0,1%, alors on économiserait de l’uranium naturel, à production d’uranium enrichi égale.
Mais enrichir coûte cher, et l’uranium naturel, aujourd’hui, ne coûte rien. On se fatigue pas, donc.
Mais puisque l’appauvri n’est pas perdu mais sagement entreposé chez nous, on pourrait toujours ultérieurement en tirer encore un peu d’enrichi si le besoin le justifiait, pas de problème, c’est pensé pour.
Utilisation en réacteurs

6) On peut tirer, en fonction du taux d’enrichissement, de sa fabrication, de son mode d’utilisation, plus ou moins d’énergie d’une tonne de combustible nucléaire. Là encore, question d’équilibre économique entre faire l’effort ou gâcher de l’U qui coûte rien.
Et ce n’est pas marginal, parce qu’en augmentant un peu l’enrichissement (de 3.5% à 4.5%), on arrive à quasiment doubler la quantité d’énergie qu’on peut tirer d’une tonne de combustible. Toutefois, ça induit de multiples contraintes, sur la gestion du cœur et sur le retraitement. Rien d’insurmontable, ça s’est même déjà fait, mais ça coûte.
Retraitement-Recyclage

7) Actuellement, en France, produit un peu plus de 10% de notre électricité nucléaire avec du combustible recyclé, avec le MOx (récupération du plutonium et de l’uranium du combustible usé et fabrication de combustible neuf avec).
D’une part, on pourrait pousser ce concept plus loin, parce qu’aujourd’hui on ne récupère qu’une partie de l’uranium usé pour l’associer au plutonium, mais on pourrait aussi récupérer le reste et le ré-enrichir. C’est le projet d’EDF, de manière à monter à 25% de production à base de combustible recyclé d’ici l’horizon 2025.
Pas de verrou technique, ça s’est déjà fait sur une centrale nucléaire avant d’être abandonné… Par raison économique.
Par contre, le recyclage, même limité, est loin d’être généralisé au monde entier. Donc y’a un moyen de pousser plus loin le recyclage à échelle mondiale et donc d’économiser considérablement de la ressource en uranium.
Bon, jusqu’à présent, à part pour l’uranium marin, j’ai évoqué des solutions assez modestes et qui jouent marginalement sur l’ordre de grandeur. Capable de multiplier les ressources par 2, 3 , peut-être, j’en sais rien… Mais on va finir GRAND.

8) La FUCKING surgénération. Le plutonium, on le recycle qu’une fois. Avec des réacteurs surgénérateurs, déjà, on va pouvoir le recycler des tas de fois. Et, surtout, on va pouvoir en produire des quantités astronomiques.
Juste à base d’uranium appauvri. On a notre cœur de réacteur surgénérateur, enrobé d’uranium appauvri qui va absorber les neutrons qui vont s’échapper du cœur. ET PAF. Neutron, uranium 238, bim, plutonium 239. Bon, c’pas si simple, mais le résultat est celui-là.
Et du coup, en France, on se retrouverait à pouvoir alimenter un parc de surgénérateurs plusieurs millénaires, voire plusieurs dizaines de milliers d’années.
Juste avec l’uranium appauvri qu’on a déjà en stock, purifié, entreposé, tout prêt. Sans avoir plus besoin d’extraire un gramme du sol (une fois le cycle lancé, ce qui nécessite une longue phase de transition tout de même).
Et à l’échelle mondiale, c’est l’idée aussi. En ajoutant la surgénération basée non plus sur l’uranium, mais sur le thorium (+ abondant que l’U), c’est encore plus la fête du slip.
Bon, par contre, la surgéné, c’est compliqué – faisable, des réacteurs l’ont montré (Phénix…) et le montrent encore (BN-600, 800…) – mais compliqué. Et donc cher à terme, très cher aujourd’hui (car pas mature).
Un peu comme l’extraction de l’U marin. Mais du coup, le jour où les réserves d’uranium commencent à être un problème, on a 6 variables (à ma connaissance) d’ajustement pour se donner un peu de large…
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Re: Uranium: réserves et courbe de Hubbert équivalente




par bardal » 01/04/19, 11:05

izentrop a écrit :Des infos éclairantes sur le blog d'un ingé sécurité nucléaire https://doseequivalentbanana.home.blog/ ... -duranium/
Aux conditions actuelles d’extraction, d’enrichissement, d’utilisation, de recyclage, et compte tenu des réserves connues, ouais, environ 100 ans à consommation à peu près constante.
Mais y’a des variables d’ajustement à tous les niveaux du cycle du combustible :
extraction
enrichissement
consommation
recyclage

…/…

8) La FUCKING surgénération. Le plutonium, on le recycle qu’une fois. Avec des réacteurs surgénérateurs, déjà, on va pouvoir le recycler des tas de fois. Et, surtout, on va pouvoir en produire des quantités astronomiques.
Juste à base d’uranium appauvri. On a notre cœur de réacteur surgénérateur, enrobé d’uranium appauvri qui va absorber les neutrons qui vont s’échapper du cœur. ET PAF. Neutron, uranium 238, bim, plutonium 239. Bon, c’pas si simple, mais le résultat est celui-là.
Et du coup, en France, on se retrouverait à pouvoir alimenter un parc de surgénérateurs plusieurs millénaires, voire plusieurs dizaines de milliers d’années.
Juste avec l’uranium appauvri qu’on a déjà en stock, purifié, entreposé, tout prêt. Sans avoir plus besoin d’extraire un gramme du sol (une fois le cycle lancé, ce qui nécessite une longue phase de transition tout de même).
Et à l’échelle mondiale, c’est l’idée aussi. En ajoutant la surgénération basée non plus sur l’uranium, mais sur le thorium (+ abondant que l’U), c’est encore plus la fête du slip.
Bon, par contre, la surgéné, c’est compliqué – faisable, des réacteurs l’ont montré (Phénix…) et le montrent encore (BN-600, 800…) – mais compliqué. Et donc cher à terme, très cher aujourd’hui (car pas mature).
Un peu comme l’extraction de l’U marin. Mais du coup, le jour où les réserves d’uranium commencent à être un problème, on a 6 variables (à ma connaissance) d’ajustement pour se donner un peu de large…


Sur le coût de la surgénération, n'exagérons rien. Ce qui est sûr, c'est que la filière choisie par le CEA (neutrons rapides-plutonium-sodium) sera obligatoirement plus coûteuse que la filière eau pressurisée-neutrons thermiques actuelle. Mais il était (et il reste) parfaitement possible de choisir des solutions surgénératrices sels fondus- thorium, ou sels fondus-uranium-plutonium, qui promettent d'être moins coûteuses que les solutions Phénix, et même moins coûteuses que les centrales génération III, tout en offrant les mêmes avantages de surgénération que Phénix ou Superphénix…

On se demande même pourquoi les recherches sur ces filières sels fondus, engagées dès les années 70, ont été abandonnées au milieu des années 80 au profit de la filière plutonium-sodium; aucune explication sérieuse du CEA n'a jamais été donnée, et ce choix abracadabrant persiste.

Rappelons que ce genre de centrale, bien plus simple à construire, est intrinsèquement sûre et est capable de brûler à 100% (contre 2-3% avec la filière actuelle) aussi bien l'uranium naturel que le thorium, portant la disponibilité du minerai à plusieurs millénaires, même si on en brûlait 50 fois plus qu'aujourd'hui.

L'utilisation de thorium en lieu et place d'uranium fournirait de surcroît une solution élégante pour éliminer les déchets radioactifs en les brûlant pour faire de l'électricité.

Oui, vraiment, on se demande ce qui peut bien motiver de tels choix… Bof, la Chine, qui travaille dare-dare sur le sujet, nous fournira le moment venu les centrales à sels fondus, lorsque le photovoltaïque (qu'ils nous fournissent déjà) et l'éolien (lui aussi importé) auront montré leurs limites (ce qui est déjà le cas en Allemagne et en Espagne).
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Re: Uranium: réserves et courbe de Hubbert équivalente




par izentrop » 01/04/19, 14:49

bardal a écrit :Oui, vraiment, on se demande ce qui peut bien motiver de tels choix… Bof, la Chine, qui travaille dare-dare sur le sujet, nous fournira le moment venu les centrales à sels fondus, lorsque le photovoltaïque (qu'ils nous fournissent déjà) et l'éolien (lui aussi importé) auront montré leurs limites (ce qui est déjà le cas en Allemagne et en Espagne).
Oui pour la France, merci Mr Hulot :mrgreen:
De nombreux problèmes techniques restent à résoudre au niveau des matériaux, de la maintenance, d’une chimie complexe et évolutive. Beaucoup d'études et de tests s'avèreront nécessaires avant de pouvoir réaliser un démonstrateur. Par exemple, il faut trouver un alliage capable de résister des années durant à la corrosion de sels fondus à une température de 600-700°C. Aucune construction d’un réacteur prototype n’est actuellement lancée. Elle demanderait par ailleurs un processus de certification qui ne serait pas simple, vu l’originalité du concept, et que personne n’a encore engagé. http://www.laradioactivite.com/site/pag ... Fondus.htm
Il n'y a pas que les chinois sur le coups.
Le réacteur à sel fondu de Terrestrial Energy entame une étape clef

Il y a aussi TerraPower, une entreprise énergétique co-fondée par Bill Gates développe un réacteur nucléaire d’un nouveau genre https://trustmyscience.com/entreprise-e ... eau-genre/
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Re: Uranium: réserves et courbe de Hubbert équivalente




par moinsdewatt » 02/04/19, 02:02

Plus 65% de production en volume pour l'uranium de Kazatomprom en 2018.


Kazatomprom uranium sales jump 65%

Reuters | 5 days ago |

Kazakh uranium miner Kazatomprom expects further revenue growth this year on higher prices, it said on Wednesday after posting a 112 percent jump in 2018 adjusted net profit on higher sales volumes and prices.

London-listed Kazatomprom's net income adjusted for one-off transactions stood at 66.8 billion tenge (about $177 million), it said in a statement.

The world's biggest uranium miner said it expected 2019 consolidated revenue of 485-505 billion tenge, with higher prices offsetting lower physical sales.

For 2018, revenue rose 58 percent to 436.6 billion tenge while Kazatomprom's uranium <UX-U3O8-SPT> sales grew 65 percent in physical terms, it said.

But this year, Kazatomprom plans to sell slightly less uranium in physical terms, its presentation showed – 13,500 to 14,500 tonnes compared with 15,287 tonnes in 2018.

Without one-off adjustments, Kazatomprom's 2018 profit surged 173 percent to 380.3 billion tenge last year, according to the statement.

The company would stick to the previously announced plans to make dividend payments of no less than $200 million for 2018 and 2019, Kazatomprom chief executive Galymzhan Pirmatov told reporters on Wednesday.



http://www.mining.com/web/kazatomprom-u ... s-jump-65/
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Re: Uranium: réserves et courbe de Hubbert équivalente




par izentrop » 02/04/19, 02:40

Traduit c'est mieux pour un forum français :)
Le mineur d'uranium kazakh Kazatomprom s'attend à une nouvelle croissance de son chiffre d'affaires cette année, a-t-il déclaré mercredi, après avoir enregistré une hausse de 112% de son bénéfice net ajusté pour 2018 suite à la hausse des volumes et des prix de vente.

Le bénéfice net de Kazatomprom, coté à la Bourse de Londres, ajusté pour les transactions ponctuelles s’élève à 66,8 milliards de tenges (environ 177 millions de dollars), indique le communiqué.

La plus grande entreprise d'extraction d'uranium au monde a déclaré s'attendre à un chiffre d'affaires consolidé pour 2019 de 485 à 505 milliards de tenges, la hausse des prix compensant la baisse des ventes physiques.

Pour 2018, le chiffre d'affaires a progressé de 58% à 436,6 milliards de tenges, tandis que les ventes d'uranium <UX-U3O8-SPT> de Kazatomprom ont progressé de 65%, a-t-il ajouté.

Mais cette année, Kazatomprom prévoit de vendre un peu moins d'uranium en termes physiques, selon une présentation de 13 500 à 14 500 tonnes, contre 15 287 tonnes en 2018.
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Re: Uranium: réserves et courbe de Hubbert équivalente




par eclectron » 02/04/19, 10:45

bardal a écrit :........

- il reste environ 50 ans d'uranium à miner pour couvrir les besoins actuels avec les techniques actuelles (filière eau pressurisée-uranium, pas de surgénération), réserves connues d'uranium; on remarquera qu'en puisant l'uranium dans l'eau de mer (c'est plus coûteux, mais n'a pratiquement aucun impact sur le prix du kWh produit), on peut multiplier les réserves par mille au moins, sans rien changer par ailleurs.

- en passant à la surgénération (et la filière sodium-plutonium n'est pas la seule possible, une filière sels fondus est tout à fait concevable, et a déjà été expérimentée), on brûle non plus 1% de l'uranium, mais 100%; nos 50 ans de réserves clssiques deviennent 5000 ans (peut-être 4500, ou 4000, je m'en fouts)

- en passant à la filière thorium (4 fois plus abondant que l'uranium), lui aussi brûlé à 100%...

- même si l'humanité avait à augmenter très sérieusement sa production, ce que je souhaite, les ressources actuelles se comptent en millénaires; même si on multipliait par 50 (ce qui d'ailleurs ne me parait pas utile)...

... Et essayez de vous renseigner à des sources fiables...


Tout cela est Intéressant mais suscite quelques interrogations tout de même.

1)Ces solutions miracles de nucléaire propre et abondant, ont elles dépassé le stade du démonstrateur ?

2)Leur mise en oeuvre ne pose-t-elle pas de problèmes cachés, ou minorés ?( l’ingénieur est souvent optimiste sur SA solution... :lol: )

3) Si non, pourquoi ces filières ne sont elles pas développées ?( par ce que ça ne va pas tarder a urger :roll:, le temps de mise en oeuvre n'est pas a négliger, surtout si ce sont des filières émergentes )
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Re: Uranium: réserves et courbe de Hubbert équivalente




par bardal » 02/04/19, 17:27

Non, ces solutions n'ont jamais dépassé le stade de démonstrateur, c'est ce qui fait aujourd'hui leur faiblesse face aux autres filières, qui ont accumulé des milliers d'années-réacteur et bénéficient d'une vraie filière allant de la production du combustible au traitement des déchets; c'est à coup sûr cette inertie d'un appareil de production existant, très lourd et très capitalistique, qui explique le peu d'enthousiasme à développer cette voie. Mais il ne s'agit pas de "solutions miracles", simplement d'options d'exploitation de l'énergie nucléaire à mon avis plus intéressantes que les solutions actuelles.

Leur mise en œuvre ne pose-t-elle pas de problèmes cachés ou minoré? Si, probablement, comme pour toute innovation, et la seule façon de les régler, c'est d'expérimenter longuement (et c'est ce qui a manqué); par contre, leurs avantages semblent si évidents et importants qu'il parait absurde de ne pas se confronter aux éventuels problèmes (dont on a une idée assez précise d'ailleurs).

Pourquoi ces filières ne sont elles pas développées? Cela, on en a une idée assez claire: à l'époque des premiers développements, l'urgence absolue des décideurs (on ne manquait pas d'énergie et le réchauffement climatique n'était qu'une spéculation de quelques originaux) était la satisfaction des besoins militaires; la filière thorium était incapable de fournir une matière adéquate pour les bombes atomiques et la filière eau pressurisée avait un réacteur adaptée à la propulsion des sous marins; c'est d'ailleurs ce réacteur qui a servi de modèle aux réacteurs civils actuels. La découverte de gisements d'uranium aux USA a fait le reste, et les Etats Unis ont entraîné le reste du monde dans cette filière. La guerre des lobbies a fait le reste en aboutissant à la victoire de la filière uranium… Rappelons qu'à cette époque France et Angleterre avait un projet commun de réacteur à sels fondus, projet qui est tombé à l'eau à la suite des projets américains…

En France, le CEA, qui s'est engagé dans la voie Superphénix et Astrid, bloque tout projet sels fondus; seul le CNRS, avec un budget extrêmement léger, développe cette voie.

Sur l'ensemble du dossier, voir https://fissionliquide.fr/tag/sel-fondu/ et https://fissionliquide.fr/tag/msfr/ . Attention, il s'agit de dossiers assez lourds et un peu désordonnés...
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Re: Uranium: réserves et courbe de Hubbert équivalente




par eclectron » 02/04/19, 23:38

Merci du retour détaillé.
Sur le papier, l’énergie mondiale pourrait en effet être l’électricité nucléaire et ce, pour +1000 ans.
Cela implique de transiter sur tout ce qui est transports, plutôt vers l’hydrogène à priori. Sacré renouvellement ou adaptation du parc machine.
Je crains hélas que toutes ces technos ne soient pas opérationnelles à temps, que se soit pour agir significativement en faveur du climat et éviter des crises sur le pétrole.
Les "on pourrait" ne me rassurent pas sur le fait d’éviter des crises importantes, question de délais et d'ampleur de la reconversion.
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