L ‘ASBL Vent de Raison n’y va pas de main morte. Elle accuse le gouvernement wallon de mensonge « éolien »
Ce n’est pas la première fois que l’ASBL Vent de Raison s’énerve contre les éoliennes. Mais cette fois, les accusations valent leur pesant d’énergie verte : « Le gouvernement wallon engage une politique énergétique frauduleuse, parce que basée sur des mensonges », articule soigneusement Patrice d’Oultremont, au nom de l’ASBL. « C’est lourd comme accusation », admet-il. « Mais j’assume et je peux le répéter parce que c’est la réalité. Personne n’a jamais pu démontrer que l’usage des éoliennes permettait de réduire le recours aux énergies fossiles ni les émissions de CO2 ».
Ce qui met l’association en rogne, c’est le nouveau cadre de référence éolien adopté par le gouvernement wallon le 25 août dernier. L’objectif est de parvenir aux 8 000 Gw/h d’énergie renouvelable d’ici 2020 (dont 4 500 Gw/h issu de l’éolien), avec à la clé une réduction de 30 % des émissions de CO2 dans le même délai. Ce plan suppose l’implantation de 80 éoliennes de 2,1 MW par an.
Pour Vent de Raison, c’est très clair : le postulat de départ est faux. « Une centrale éolienne oscille en permanence entre production zéro et production maximale. L’ajustement passe par des centrales au gaz qui travaillent en miroir face aux oscillations des éoliennes », explique Patrice d’Oultremont.
Cet ajustement réclame par conséquent lui-même une consommation d’énergie fossile et une production de CO2 qui annulent l’impact vert éolien. « La loi veut ignorer que le Kw/h au pied de l’éolienne n’est pas immédiatement utilisable comme le Kw/h produit par une centrale au gaz. Or, cette transformation du vent en électricité coûte aussi en énergie et en argent », poursuit-il.
« Plus il y a de vent, plus il y a de CO2 »
« Et nous sommes en mesure de prouver tout cela », avance Patrice d’Oultremont, graphiques à l’appui. L’homologue irlandais d’Elia, à savoir le distributeur Eirgrid, a mis au point un système de contrôle permanent de tous les paramètres calculables liés au fonctionnement des éoliennes. Dont les émissions de CO2.
« Depuis un an, cette société publie ses relevés de quart d’heure en quart d’heure. Et que voit-on ? Plus il y a de vent, plus on produit du CO2. C’est lié à toute la machinerie complexe qui permet une stabilisation de la production d’énergie éolienne. On nous affirme le contraire. Le mensonge, il est là ! », répète-t-il gravement. « Nous, nous avons la preuve de ce que nous affirmons. Alors que le gouvernement affirme sans preuve qu’il s’agit d’une énergie renouvelable, permettant de réduire les émissions de CO2. Nous mettons au défi le gouvernement de le prouver! » lancent les représentants de l’ASBL.¦
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