Selon le document cité il faudrait effectivement plus de 3 000 éoliennes pour remplacer Fessenheim - en tenant compte de l'intermittence des éoliennes, dans le cas d'éoliennes de 2MW. On peut faire "mieux" avec des éoliennes plus récentes, plus puissantes.
Mais il faut ensuite tenir compte du "crédit de capacité" une notion qui tente de prendre en compte le fait que les éoliennes produisent... quand elles veulent, quand il y a du vent. Elles produisent même quand on n'a pas besoin d'électricité, mais elles peuvent aussi ne rien produire, même lorsque le besoin d'électricité est grand. Les soirs d'hivers sous anticyclone de Sibérie par exemple.
Pour éviter ces périodes de pénurie, il faut installer des éoliennes et des centrales photovoltaïques "en surnombre", beaucoup plus que nécessaires en conditions nominales, pour bénéficier, lorsque les conditions ne sont pas partout optimums, d'un effet de foisonnement entre de multiples sources distantes interconnectées ; bonjour les paysages. Cette prolifération se traduit par des épisodes de production excessive d'électricité dont on ne sait pas quoi faire à ce moment-là, qui est "vendue" à prix négatif (c'est pourquoi, à ces moments, l'Allemagne paye pour que d'autres pays acceptent son électricité surabondante). Toutefois, ces épisodes de surproduction n'empêchent pas qu'il y ait quand même des épisodes de production insuffisante, par exemple lors des soirées glaciales sans vent sous l'anti-cyclone de Sibérie. Dans ce cas il est inutile de multiplier à l'infini les capacités intermittentes, s'il n'y a pas d'autres énergies disponibles – fossiles ou nucléaire – le pays grelotte et le TGV s'arrête.
L'ADEME avait produit un rapport (délirant) promettant 100% d'électricité renouvelable en France en 2050.
Toutefois elle avait compris qu'on ne pouvait pas toujours compter sur les nouvelles énergies renouvelables. Elle avait donc prévu de faire appel à nos sympathiques voisins pour nous fournir une capacité de 16 GW d'électricité lorsque nous en aurions besoin.
Sauf qu'en réponse aux demandes des Gaulois, leurs sympathiques voisins, les germains par exemple, pourraient répondre : "Eh bien, dansez maintenant". Le gag de la cigale éconduite a déjà été raconté, il y a copyright. (© Esope, droits rachetés par La Fontaine)
Parce que de son côté la fourmi germaine a fait ses calculs et a vu qu'elle risque de se trouver à découvert avec un compte en rouge : le gestionnaire du réseau électrique allemand, GRD, a annoncé que dès 2020 l'Allemagne pourrait manquer d'électricité en période de grand froid et de faible production d'éolien et photovoltaïque ; le parc de 80 GW de centrales fossiles de secours pourrait être insuffisant. (La capacité de production en pointe du parc allemand pourrait ne plus garantir la sécurité d’approvisionnement à partir de 2020 lors d’un hiver rigoureux)
Toutefois, le GRD reste rassurant : en cas de vague de froid il suffira de demander – poliment cela va de soi – de l'électricité aux voisins... les Gaulois par exemple
Bref, qui donnera à qui ?
C'est pourquoi on nous alerte, sans même économiser un gramme de CO2 émis, on est en train de créer le risque de blackout en France :
Perspective pour le réseau électrique national : de la cécité volontaire au blackout : noir c’est noir !Les énergies renouvelables pourraient-elles fournir 100 % de l'énergie électrique ?