Forêts et bois-énergie
Re: Forêts et bois-énergie
Oui, je me suis sans doute mal exprimé - en tout cas on s'est mal compris : il y avait une erreur dans la légende d'une photo de la première édition. Sur la photo, c'est un futaie régulière. Et j'avais mis "futaie jardinée" (qui est irrégulière)...
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Re: Forêts et bois-énergie
Non, c'était clair, rassure-toi, et j'ai compris, je voulais juste insister sur le caractère intrinsèquement irrégulier de la futaie jardinée, ce qui est inutile pour ceux qui connaissent un peu, mais non pour les béotiens...
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Re: Forêts et bois-énergie
Ahmed a écrit :Non, c'était clair, rassure-toi, et j'ai compris, je voulais juste insister sur le caractère intrinsèquement irrégulier de la futaie jardinée, ce qui est inutile pour ceux qui connaissent un peu, mais non pour les béotiens...
Bah moi je n'ai rien compris, mais en termes de sylviculture je suis moins que béotien!
Une petite explication de texte?
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Re: Forêts et bois-énergie
No problemo!
Une futaie régulière est une parcelle sur laquelle se trouvent des arbres majoritairement de même essence et de même âge; pour gérer les rotations, la forêt est composée d'un certain nombre de parcelles correspondant à des avancements végétatifs différents et, avec le décalage ad hoc, les interventions sylvicoles, jusqu'à la récolte, s'opéreront successivement sur chaque parcelle...
La futaie irrégulière fonctionne "dans le désordre": les classes d'âge et les essences sont mélangées et les interventions se font sur l'ensemble du peuplement en fonction de chaque situation particulière, d'où le qualificatif de "jardinée" puisque ne sont concernés que de petites surfaces à la fois...
Le rajeunissement se fait préférentiellement par régénération naturelle, en utilisant les semis spontanés auxquels une place est faite grâce à une mise à la lumière progressive...
Des questions? J'espère que je suis clair? La science qui se rapproche le plus de la sylviculture, c'est la sociologie... Et si j'en crois Moindewatt, ça n'arrange rien!
Une futaie régulière est une parcelle sur laquelle se trouvent des arbres majoritairement de même essence et de même âge; pour gérer les rotations, la forêt est composée d'un certain nombre de parcelles correspondant à des avancements végétatifs différents et, avec le décalage ad hoc, les interventions sylvicoles, jusqu'à la récolte, s'opéreront successivement sur chaque parcelle...
La futaie irrégulière fonctionne "dans le désordre": les classes d'âge et les essences sont mélangées et les interventions se font sur l'ensemble du peuplement en fonction de chaque situation particulière, d'où le qualificatif de "jardinée" puisque ne sont concernés que de petites surfaces à la fois...
Le rajeunissement se fait préférentiellement par régénération naturelle, en utilisant les semis spontanés auxquels une place est faite grâce à une mise à la lumière progressive...
Des questions? J'espère que je suis clair? La science qui se rapproche le plus de la sylviculture, c'est la sociologie... Et si j'en crois Moindewatt, ça n'arrange rien!
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Re: Forêts et bois-énergie
Ahmed a écrit :Des questions? J'espère que je suis clair?
C'est parfaitement clair, merci!
Comme quoi quand on m'explique avec des mots simples, j'arrive à comprendre!
C'est peut-être aussi le problème de Moindewatt?
Bon WE.
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Re: Forêts et bois-énergie
Je reviens sur le sujet de ce fil. J'ai relu le début et je ne suis pas d'accord avec les propos de Bûcheron qui affirme que seuls les jeunes peuplements sont en capacité d'accumuler beaucoup de CO² et que, par conséquent, il serait assez anodin, voire souhaitable, d'abattre les vieux pour les remplacer par de nouveaux.
Ce n'est pas ce qui ressort de ce que j'ai lu sur le sujet et je pense que son opinion résulte d'un biais d'observation: il est plus flagrant de constater visuellement les changements dans une jeune forêt que dans un peuplement adulte. Les arbres adultes s'accroissent surtout en diamètre et ce gain étant réparti sur l'ensemble des individus, c'est loin d'être flagrant sans mesures sérieuses...
Une chose est sûre: l'accumulation de carbone est fonction principalement de la surface de capteur solaire par unité de surface.
Ce n'est pas ce qui ressort de ce que j'ai lu sur le sujet et je pense que son opinion résulte d'un biais d'observation: il est plus flagrant de constater visuellement les changements dans une jeune forêt que dans un peuplement adulte. Les arbres adultes s'accroissent surtout en diamètre et ce gain étant réparti sur l'ensemble des individus, c'est loin d'être flagrant sans mesures sérieuses...
Une chose est sûre: l'accumulation de carbone est fonction principalement de la surface de capteur solaire par unité de surface.
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Re: Forêts et bois-énergie
Je pense que la quantité de CO² stockée durablement par une forêt devrait ressembler à une "courbe en cloche" :
- jeune, le "reboisement" est en partie herbacé ; le CO² stocké est relargué assez vite (minéralisation) ; ce n'est pas encore une forêt...
- puis, cela devient une forêt, qui stocke durablement du C dans de la lignine, couche après couche ; seule une mince quantité est "recyclée" chaque année : les feuilles... Une partie de cette matière fraiche non ligneuse est humifiée, donc est également séquestrée...
Là, on peut estimer que la quantité stockée dépendra de la croissance du stock sur pied. J'avoue ne pas connaître la courbe. Assez vite, il me semble que le facteur limitant est l'énergie incidente, et donc cela devrait être stable. Peu importante que quelques arbres croissent beaucoup et de nombreux petits arbres croissent peu... Me semble-t-il.
- puis, une forêt non exploitée tend vers un équilibre ; les arbres les plus vieux meurent et sont en partie militarisée ; hormis la formation de substances humiques, qui elle aussi se stabilise (équilibre entre substances minéralisée et celles formées, autour d'un taux de 5 à 6 % sous nos climats) et hormis des entrainements de substances humiques solubles telles que celles entrainées par l'Amazone vers la mer (ce qui ne me semble pas se produire sous nos climats), il me semble qu'on a alors atteint un équilibre ; et donc que la forêt n'est plus du tout un "poumon", mais un système stable qui consomme autant de CO² qu'il n'en rejette...
- bien sûr, dans une forêt exploitée, c'est la destination du bois qui déterminera le bilan : s'il entre dans Notre-Dame de Paris, il est durablement séquestrée, en attendant le prochain incendie... S'il s'agit de bois de feu ou de pellets, il est immédiatement remis en circuit. Et s'il reste sur place (branches, racines), on est dans le cycle de la minéralisation et de l'humus...
- jeune, le "reboisement" est en partie herbacé ; le CO² stocké est relargué assez vite (minéralisation) ; ce n'est pas encore une forêt...
- puis, cela devient une forêt, qui stocke durablement du C dans de la lignine, couche après couche ; seule une mince quantité est "recyclée" chaque année : les feuilles... Une partie de cette matière fraiche non ligneuse est humifiée, donc est également séquestrée...
Là, on peut estimer que la quantité stockée dépendra de la croissance du stock sur pied. J'avoue ne pas connaître la courbe. Assez vite, il me semble que le facteur limitant est l'énergie incidente, et donc cela devrait être stable. Peu importante que quelques arbres croissent beaucoup et de nombreux petits arbres croissent peu... Me semble-t-il.
- puis, une forêt non exploitée tend vers un équilibre ; les arbres les plus vieux meurent et sont en partie militarisée ; hormis la formation de substances humiques, qui elle aussi se stabilise (équilibre entre substances minéralisée et celles formées, autour d'un taux de 5 à 6 % sous nos climats) et hormis des entrainements de substances humiques solubles telles que celles entrainées par l'Amazone vers la mer (ce qui ne me semble pas se produire sous nos climats), il me semble qu'on a alors atteint un équilibre ; et donc que la forêt n'est plus du tout un "poumon", mais un système stable qui consomme autant de CO² qu'il n'en rejette...
- bien sûr, dans une forêt exploitée, c'est la destination du bois qui déterminera le bilan : s'il entre dans Notre-Dame de Paris, il est durablement séquestrée, en attendant le prochain incendie... S'il s'agit de bois de feu ou de pellets, il est immédiatement remis en circuit. Et s'il reste sur place (branches, racines), on est dans le cycle de la minéralisation et de l'humus...
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Re: Forêts et bois-énergie
Did67 a écrit :- bien sûr, dans une forêt exploitée, c'est la destination du bois qui déterminera le bilan .
Ca me parait effectivement le plus important, du moins à une échelle de temps "humaine". Ce que nous dit Amhed est certainement exact, mais la limite c'est la croissance d'un arbre en bonne santé, capable de fournir un bois d'oeuvre de bonne qualité.
PS: "les arbres les plus vieux meurent et sont en partie militarisée". Non, on n'est plus à l'époque de la Marine de Colbert!
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Re: Forêts et bois-énergie
sicetaitsimple a écrit :
PS: "les arbres les plus vieux meurent et sont en partie militarisée". Non, on n'est plus à l'époque de la Marine de Colbert!
Oups, lapsus écrit. Je ne peux plus édité. Tout le monde a compris, je pense, qu'il fallait comprendre "minéralisé"...
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Re: Forêts et bois-énergie
Merci, Did, d'avoir précisé de façon plus globale l'évolution en œuvre: effectivement, le stockage de carbone ne croît pas à l'infini! Sans intervention anthropique et sous contraintes stables, un équilibre dynamique finit par apparaître entre stockage et relargage de carbone.
Ce qu'il est important de comprendre, c'est que chaque "remise à zéro du compteur" (coupe rase suivie d'une plantation) induit un déficit durable de la captation du carbone, malgré des apparences plus satisfaisantes pour les esprits peu avertis. C'est ce qui motive la propagande qui justifie les prélèvements abusifs pour les chaufferies bois industrielles qui sont présentées comme nous exonérant des inconvénient des chaufferies classiques et nous dispensant donc de remettre en cause notre modèle de fonctionnement.
Une autre idée qui fausse le jugement de ceux uniquement préoccupés* par les chiffres et qui sont aveugles aux réalités que, malheureusement ces derniers dissimulent bien plus qu'ils ne les décrivent, c'est l'expansion forestière française. En effet, si elle est bien réelle du fait principalement de la déprise agricole, les surfaces qui sont ainsi comptabilisées correspondent surtout à des catégories administratives et prennent en compte un grand nombre de peuplements pauvres ou dégradés qu'un examen de terrain ne ferait pas volontiers inscrire sous la dénomination "forêt". Cependant, les destructeurs de tous poils s'excitent sur ces statistiques, y trouvant prétexte à leurs dangereux délires.
* Mais aussi le jugement de beaucoup d'autres, par voie de conséquence...
Ce qu'il est important de comprendre, c'est que chaque "remise à zéro du compteur" (coupe rase suivie d'une plantation) induit un déficit durable de la captation du carbone, malgré des apparences plus satisfaisantes pour les esprits peu avertis. C'est ce qui motive la propagande qui justifie les prélèvements abusifs pour les chaufferies bois industrielles qui sont présentées comme nous exonérant des inconvénient des chaufferies classiques et nous dispensant donc de remettre en cause notre modèle de fonctionnement.
Une autre idée qui fausse le jugement de ceux uniquement préoccupés* par les chiffres et qui sont aveugles aux réalités que, malheureusement ces derniers dissimulent bien plus qu'ils ne les décrivent, c'est l'expansion forestière française. En effet, si elle est bien réelle du fait principalement de la déprise agricole, les surfaces qui sont ainsi comptabilisées correspondent surtout à des catégories administratives et prennent en compte un grand nombre de peuplements pauvres ou dégradés qu'un examen de terrain ne ferait pas volontiers inscrire sous la dénomination "forêt". Cependant, les destructeurs de tous poils s'excitent sur ces statistiques, y trouvant prétexte à leurs dangereux délires.
* Mais aussi le jugement de beaucoup d'autres, par voie de conséquence...
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