L'avenir passera-t'il par la biomasse?
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Un nouveau concept d'usine de granulation mobile, primée au concours Lépine et qui vise (c'est le ca de le dire, hélas!) a "valoriser" les déchets agricoles in situ et donc a diminuer encore la part de matière organique disponible pour restaurer l'humus des sols...
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"Ne croyez surtout pas ce que je vous dis."
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Pourquoi 8000 logements arrageois vont voir leur facture énergétique baisser?
07 Mai 2015
Dernièrement, le contrat d’exploitation du réseau de chaleur urbain de la CUA a été renouvelé. C’est Dalkia qui a remporté le marché pour vingt ans. Ce nouveau contrat prévoit notamment la mise en place d’une chaufferie biomasse qui réduira la facture énergétique de près de huit mille logements arrageois.
Tout d’abord, petite explication. Un réseau de chaleur urbain, c’est quoi ? C’est à peu près à l’image d’une installation domestique… mais à l’échelle d’une ville. C’est alimenté par une ou plusieurs centrales de production qui transportent, via des canalisations enterrées, de l’eau chaude jusqu’aux immeubles d’habitation collectifs, bureaux, écoles, hôpitaux, etc.
Suite au nouveau contrat signé entre Dalkia et la CUA, le réseau va quasiment doubler et passer de 10 à 18 km de tuyaux.
Mais ce n’est pas tout. Une nouvelle chaufferie va voir le jour. Elle alimentera la partie ouest de la ville. Sont notamment concernés : le centre hospitalier, l’hôpital privé des Bonnettes, la citadelle, le tribunal, des écoles et des logements collectifs gérés par Pas-de-Calais Habitat. Cela représente près de 8 000 logements. Et cette nouvelle chaufferie sera biomasse, c’est-à-dire qu’elle sera alimentée (en grande partie) en bois. Et l’utilisation de ce bois permet de bénéficier d’une fiscalité avantageuse car la TVA passe à 5,5 %. Résultat : l’usager va voir sa facture énergétique diminuer. Concrètement, c’est une baisse tarifaire, par rapport à la tarification actuelle, de 14,2 % sur la période 2014-2016 (consacrée à la construction et à la mise en service de la chaufferie biomasse) et de 20,8 % à partir du 1er juillet 2016 (date de mise en service de la chaufferie biomasse).
Cette nouvelle chaufferie sera implantée derrière la zone commerciale de Leclerc-Dainville où campent les festivaliers du Main Square Festival. Trois chaudières biomasse (une de 10 MW et deux de 6 MW) seront aménagées. Le tout sur soixante-dix mètres de long. La cheminée culminera à 31 mètres de hauteur. Le tout (7 800 m2 de bâti) sera implanté sur un petit hectare de terrain.
Le coût de construction de cette chaufferie biomasse pour Dalkia est de 14 millions d’euros. Les travaux sur le réseau vont débuter cet été. Le permis de construire pour la chaufferie a été déposé il y a peu. Sa mise à feu est programmée pour juillet 2016.
D’où viendra le bois ?
L’alimentation en bois se fera sur un rayon de 200 km autour d’Arras. Ce sera du bois issu des forêts gérées durablement. Il est envisagé de se fournir avec les déchets verts collectés par le SMAV. Trois à quatre camions chargés de bois alimenteront chaque jour cette chaufferie.
Réduire les gaz à effet de serre
Outre la baisse de la facture énergétique des Arrageois, cette nouvelle chaufferie biomasse aura pour mission de réduire les gaz à effet de serre rejetés dans l’atmosphère. Le bilan CO² de cette nouvelle chaufferie à énergie renouvelable comparé à la solution en place pour la saison 2013-2014, est divisé par deux soit 10 000 tonnes de rejet en moins dans l’atmosphère. En comparaison, cela équivaut à 4 166 véhicules parcourant 20 000 km par an et rejetant 120 g CO² par km. Par contrat, il est prévu une alimentation en bois de cette nouvelle chaufferie de l’ordre de 55 % entre 2016 et 2024, et de 71,6 % entre 2024 et 2034.
http://www.lavoixdunord.fr/region/pourq ... b0n2813902
Je passe depuis des années en TGV à Arras, et j' ignorais qu'ils s’appelaient les Arrageois.
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Ahmed a écrit :Un nouveau concept d'usine de granulation mobile, primée au concours Lépine et qui vise (c'est le ca de le dire, hélas!) a "valoriser" les déchets agricoles in situ et donc a diminuer encore la part de matière organique disponible pour restaurer l'humus des sols... :frown:
J'avais vu un prototype en démonstration, il y a un an et demi...
Deux ou trois réflexions :
a) Le concours Lépine n'est pas, et de loin, la garantie d'un développement commercial ! La plupart des "trouvailles" finissent aux oubliettes ! Cela peut rassurer ?
b) La paille a déjà, aujourd'hui, une valeur commerciale (environ 25 euros la tonne, départ champs, mais il y a eu, il y a deux ans, suite à des gelées sur les blés d'hiver dans l'est, une flambée à 75 euros ; à comparer à environ 60 / 65 euros la tonne de sciure). Je ne sais pas si cela a été pris en compte.
c) Me chauffant aux pellets (de sciure de résineux), je ne suis pas certains que je passerai aux pellets de paille : leur taux de silice est plus élevé ; il y a risque de formation de machefer dans le bruleur. Sur les chaudières individuelles "top", cela risque de contrarier le fonctionnement automatique.
Mais il est vrai que dans des chaudières moyennes puissance, on arrive à bruler de la biomasse "tout venant"... Donc là...
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Tant que j'ai le choix, oui !
Même si a priori, certaines normes pour les pellets ont été élargies je crois, pour "valider" les pellets de miscanthus... Qui semblent ne pas poser de problèmes dans les chaudières à pellets individuelles...
Mais j'étais plus réservé surtout pour les pailles. Aussi pour les raisons agronomiques, évoquées par Ahmed (diminution des retours de biomasse vers les sols).
Je vous invite à lire : http://www.lemonde.fr/planete/article/2 ... _3244.html
Même si a priori, certaines normes pour les pellets ont été élargies je crois, pour "valider" les pellets de miscanthus... Qui semblent ne pas poser de problèmes dans les chaudières à pellets individuelles...
Mais j'étais plus réservé surtout pour les pailles. Aussi pour les raisons agronomiques, évoquées par Ahmed (diminution des retours de biomasse vers les sols).
Je vous invite à lire : http://www.lemonde.fr/planete/article/2 ... _3244.html
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Les Mureaux adoptent la biomasse
le 27/07/15
La ville des Mureaux (78 ) a investi 9 M€ pour doter son réseau de chaleur d'une unité de production biomasse alimentée par le bois.
Avec cette chaufferie biomasse, Les Mureaux atteint 70% de chaleur issus des énergies renouvelables. Le projet a été mis en oeuvre par les Mureaux Bois Energie (MBE), filiale du Groupe Coriance dédiée à ce réseau de chaleur. Comportant des silos bois capables de stocker 800 m3, l'unité de production bénéficie de 72 h d'autonomie.
Constituée de deux chaudières de 4,2 MW et 1,6 MW, elle est alimentée par 12 000 t de biomasse par an. Elle intègre des technologies récentes permettant de limiter les concentrations en poussières des fumées ainsi que des systèmes de filtration des émissions. Elle limite le rejet des émissions de CO² dans l'atmosphère à 6 500 t par an.
http://www.constructioncayola.com/envir ... omasse.php
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Depuis que l'on a réussit a accoler la formule magique "énergie renouvelable" sur la biomasse, chaque municipalité ou institution, dès qu'elle le peut, se fend de son projet censé contourner subtilement les limitations ou menaces des énergies fossiles.
Ceci sans voir, ni comprendre que ces anciennes sources d'énergie ne sont considérables ou simplement existantes que parce qu'elles avaient été abandonnées au profit des ressources fossiles...
Ceci sans voir, ni comprendre que ces anciennes sources d'énergie ne sont considérables ou simplement existantes que parce qu'elles avaient été abandonnées au profit des ressources fossiles...
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les chaudieres a pelet moderne sont exigante sur la qualité des pelet ... leur utilisateur sont donc prisonier des pelet de haute qualité
heureusement il est possible d'utiliser du combustible moins bon , mais les bonne chaudiere restent a inventer ... et plutot gazogene que chaudiere , pour accepter des combustible encore plus divers
je vois dans l'agriculture beaucoup de paille qui se perd ... de peur d'en manquer on en stocke dans de mauvaise condition ... et quand la nouvelle de meilleure qualité arrive on se debarrasse de la vieille : en faire du combustible ne serait pas stupide
et il n'y a pas que la paille : il y a aussi les foret mal exploité ou il se perd beaucoup trop de matiere vegetale : on peut en prelever beaucoup plus sans risque d'apauvrir le sol
et il y a les foret qui brulent en été ! il vaudrait mieux les raser completemnt sur des coupe feu , ça n'empecherait pas le reste de pousser et ça eviterait de tout bruler
la ou les foret brule , on reproche de ne pas debroussailler parce que ça coute trop cher ... si les broussaille avaient une valeur pour faire du combustile debroussailler ne serait plus une depense mais un revenu
donc une machine qui fait des pelet avec de la paille devrait en faire aussi avec des broussaille
heureusement il est possible d'utiliser du combustible moins bon , mais les bonne chaudiere restent a inventer ... et plutot gazogene que chaudiere , pour accepter des combustible encore plus divers
je vois dans l'agriculture beaucoup de paille qui se perd ... de peur d'en manquer on en stocke dans de mauvaise condition ... et quand la nouvelle de meilleure qualité arrive on se debarrasse de la vieille : en faire du combustible ne serait pas stupide
et il n'y a pas que la paille : il y a aussi les foret mal exploité ou il se perd beaucoup trop de matiere vegetale : on peut en prelever beaucoup plus sans risque d'apauvrir le sol
et il y a les foret qui brulent en été ! il vaudrait mieux les raser completemnt sur des coupe feu , ça n'empecherait pas le reste de pousser et ça eviterait de tout bruler
la ou les foret brule , on reproche de ne pas debroussailler parce que ça coute trop cher ... si les broussaille avaient une valeur pour faire du combustile debroussailler ne serait plus une depense mais un revenu
donc une machine qui fait des pelet avec de la paille devrait en faire aussi avec des broussaille
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Tout a fait d'accord avec Ahmed, la broussaille et la paille doivent retourner à la terre, mélangée avec les déjections animales et humaines pour reconstituer l'humus, d'ou stockage de CO2.
Les lisiers sont une aberration polluante des élevages modernes, plus rentables à court terme que le fumier, mais laissant échapper dans l'atmosphère.
Et aussi, les engrais fossiles disparaissent tout aussi rapidement que les énergies fossiles.
Les lisiers sont une aberration polluante des élevages modernes, plus rentables à court terme que le fumier, mais laissant échapper dans l'atmosphère.
Et aussi, les engrais fossiles disparaissent tout aussi rapidement que les énergies fossiles.
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Ahmed a écrit :Depuis que l'on a réussit a accoler la formule magique "énergie renouvelable" sur la biomasse, chaque municipalité ou institution, dès qu'elle le peut, se fend de son projet censé contourner subtilement les limitations ou menaces des énergies fossiles.
Ceci sans voir, ni comprendre que ces anciennes sources d'énergie ne sont considérables ou simplement existantes que parce qu'elles avaient été abandonnées au profit des ressources fossiles...
La nature est, heureusement, un peu plus complexe que nos raisonnements simplistes !
Mais définissons le terme "biomasse", et cela deviendra plus clair :
a) s'agit-il des déchets de nos poubelles, des "retours" dans la restauration, des déchets de tri de nos industries agro-alimentaires [le commun des mortels n'imagine même pas ce qui est jeté pour qu'il trouve, dans les cageots et filets des supermarchés, les légumes bien calibrés et bien formés qu'il aime acheter !!!) , etc... toutes sortes de "biomasses" actuellement détruites, parfois à des coûts élevés, alors qu'on peut les valoriser énergétiquement, avec retour des éléments minéraux sur la terre (méthanisation / épandage des digestats)
b) s'agit-il du fumier de nos élevages ??? Il se décompose dans les sols en CO² et minéraux, à l'exception d'une fraction issue de la lignine, qui devient de l'humus...
Méthaniser ne change pas grand chose, si ce n'est récupérer au passage l'énergie qui sinon, s'échappe sur le tas de fumier (qui, rappelez-vous, "fument" !). L'énergie récupérée, il reste le digestat qui renferme les éléments minéralisés qui vont servir d'engrais à la plante et la lignine (qui n'est pas transformée par les bactéries du digesteur) et va donc, dans le sol, devenir de l'humus... Pas grande différence d'avec le fumier "classique", les odeurs et pertes dans l'atmosphère en moins, l'énergie récupérée en plus...
c) s'agit de bois ou dérivés du bois ?
Là, cela se corse un peu et en effet, la forêt n'a qu'une certaine capacité à "extraire" des minéraux du sol (de la roche mère qui se décompose)... Les mycorhizes l'aident bien... Le reste ne manque pas : eau (même si cela baisse), CO² (là, cela augmente !), soleil... Il en résulte une "certaine production" de bois exportable sans dommages...
Ce qu'on appelle "gestion raisonnée" ou "durable".
Qui n'est pas si bien définie. Ou place-t-on le curseur, notamment en ce qui concerne la biodiversité (laisser le petit-bois entretient toutes sortes de petites bêtes !).
Il reste que la forêt française se développe en surface et en volume et qu'actuellement, on n'extrait pas ce qu'il serait possible d'extraire sans détruire durablement (bien sûr, une coupe laisse des traces et est une plaie dans la forêt qui met quelques temps à cicatriser - il faut "penser" en cycle de 50 à 100 ans !)...
A ce niveau,; en effet, quelques méga-projets posent des questions, dès lors qu'on peut penser que les industriels (car ce sont des sociétés privées qui exploitent ces installations, même quand elles sont publiques) vont etre tentés de raser gratis à proximité plutôt que de faire de la cueillette 100 km à la ronde, ce qu'il faudrait faire !
On met tout ça dans le sac "biomasse"...
Je n'ai pas l'intention d'être exhaustif ici. Juste pour montrer qu'il faudrait nuancer un peu...
Enfin, mis à part les ermites, produire l'énergie que nous utilisons tous (ne serait-ce que nos ordis pour converser ici !) ne se fera pas sans compromis. Autrement dit, en laissant la nature "intouchée", cela va être,n à mon avis, un peu difficile.
[j'aime à rappeler que si tel est le cas, la France serait couverte d'une forêt dite "climacique" - ce qu'elle était encore largement avant le moyen-âge -, dont la composition varierait selon les sols, le climat, l'altitude, mais ce serait des forêts denses, plus ou moins mélangées, ici dominées par les résineux, ailleurs par des mélanges de feuillus... Si telle n'est pas le cas, c'est bien parce qu'on se donne déjà largement le droit d'asservir la nature - euphémisme quand il s'agit du Bassin Parisien par exemple ! -, pour manger, pour se vêtir, pour le loisir, pour l’énergie... Être extrémiste et "ne toucher à rien", cela va être dur ! Sur internet, c'est facile. Dans la réalité, c'est autre chose. Commencez. Je vous suivrais !!!!]
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