EDF Energies Nouvelles lorgne sur l’éolien offshore chinois Aurélie Barbaux Usine Nouvelle le 09/10/2017
EDF Energies Nouvelles compte sur son parc éolien offshore prototype Blyth au Royaume-Uni pour valoriser son expertise hors d’Europe. Installation des turbines d'éoliennes offshore sur le site démonstrateur Blyth d'EDF EN au Royaume-Uni Ses trois projets d’éolien offshore français, à Dunkerque, Saint-Nazaire, Courseulles-sur-Mer et Fécamp, pataugent dans les recours. Qu’importe. EDF Energies Nouvelles, qui exploite déjà le parc C-Power (325 MW) en Belgique, celui de Teesside (62MW) au Royaume-Uni, et qui connectera son site prototype Blyth (41MW) au réseau avant la fin d’ici 2017, voit plus loin et plus grand. "Nous avons la volonté de devenir un acteur important de éolien offshore", a déclaré Antoine Cahuzac, le PDG d’EDF EN, à l’occasion d’une visite du parc Blyth en Mer-du-Nord,
Tester des innovationsSur ce site démonstrateur à proximité de Newcastle (Royaume-Uni) gagné par appel d‘offre en 2014, EDF EN dispose de trois emplacements. Sur le premier, à 6 km du rivage, EDF EN utilise pour la première fois sur des éoliennes offshore posées en mer des fondations "gravitaires". D’une structure creuse de béton et acier de 4500 tonnes, elles sont amenées à leur emplacement par flottaison avant d’être immergées à 30 mètres de profondeur par lestage avec plus de 10 000 tonnes de sable. EDF EN avait testé la technique pour installer le mât de mesures du futur parc éolien offshore de Fécamp (498 MW). "Les fondations gravitaires de Blyth pourront nous servir sur le parc offshore de Fécamp (83 éoliennes) car ce sont les mêmes conditions de sol au fond", précise Antoine Cahuzac. Le démonstrateur de Blyth est aussi le premier à utiliser des câbles sous-marins de 66 kV enterrés. Et, pour l’instant, les cinq turbines MHI Vestas V164 de 8,3 MW du site sont les plus puissantes installées dans un parc offshore.
Valoriser son expertiseMais EDF EN a d’autres atouts à faire valoir. La filiale d’EDF est aussi partenaire d’un projet de parc d’éolien offshore flottant en Méditerranée. Et grâce à l’acquisition en juillet dernier, via sa filiale Reetec, de la société allemande Off-shore Wind Solutions (OWS), EDF EN assure la maintenance d’un parc de 400 MW en Allemagne. Ces références européennes donnent de l’assurance à Antoine Cahuzac, qui avoue regarder avec insistance du côté de la Chine. Un marché difficile et pour l’instant très chino-chinois. "En Chine, seules 2% des turbines installées ne sont pas chinoises. Mais les fabricants chinois d’éoliennes ne réalisent que 1% de leur chiffre d’affaires en dehors de Chine. On serait néanmoins naïfs de croire que l’on ne verra pas de turbines chinoises ailleurs qu’en Chine", observe Antoine Cahuzac.
TRouver des partenairesMais, les Chinois sont encore peut présents dans l’éolien offshore. Antoine Cahuzac pense donc qu’EDF EN peut y valoriser son expertise. "On regarde sur les côtes chinoises et sur la côte est des Etats-Unis, mais on ira avec des partenaires, explique le PDG d’EDF EN. Notre ambition est d’avoir des projets de 500 MW à 1GW d’ici à 2025." D’ici là, les parcs éoliens offshore français d’EDF EN au large de Fécamp, Courseulles-sur-Mer, Saint-Nazaire, soit une puissance totale de 1428 MW, devraient être connectés au réseau.