l'une, originelle, les militants, puristes, etc... qui serait "blanche"
- l'autre labellisée, au rabais, car le consensus entre producteurs, circuits, consommateurs, règlements européens... On a alors abaissé les normes.
Sauf à m’être mal fait comprendre, je n’ai pas utilisé le terme parfait mais exigeant, la perfection n’étant pas de ce monde.
En gros, je suis d'accord sur l'abaissement des normes, résultant d'un consensus...
C’est déjà ça !
De même que les croyants vont croire que Dieu est idéal, c'est lorsque cela est devenu une religion que ça c'est corsé... Guerres, accumulation inimaginable de richesse (le Vatican reste une fortune dépassant sans doute Monaco !), dogmatisme (mariage, homosexualité), etc... Pour ma part, n'ayant jamais rencontré dieu, j'analyse uniquement les religions, comme "manifestation existante sur terre".
Ca c’est un point de vue populaire, pas théologique, il y en a bien qui croient au père Noél, à l’amour, à l’avenir, à l’évolution et des tas d’autres choses « invisibles », mais on sortirait du sujet en cours, pour un autre qui me passionne (un de plus)! Juste une précision les religions ne sont pas la manifestation du divin existant sur cette terre, c’est juste une prétention humaine non dénuée d'intention, c’est d’ailleurs pourquoi il y en a autant et d’aussi contradictoires comme en politique, en économie et tout ce qui est d’origine humaine.
De même, je ne m'intéresse qu'au "bio réellement existant", celui que le consommateur lambda rencontre dans sa vie réelle... Celui que tu appeles le deuxième...
Mais c'est sur le premier que je voudrais te répondre :
- à mon avis, tu te trompes quand tu penses que les militants originels avaient un "modèle parfait" ; je me suis intéressé aux mouvements tels Nature et Progrès, Lemaire-Boucher, dès les années 1977 / 1978...
et moi quelques années plus tôt!
- je parle de mémoire, mais les adhérents utilisaient bien les "produits naturels", y compris la roténone, avant qu'elle ne soit interdite
- tu peux en trouver une trace écrite dans ce document cosigné Nature et Progrès [je ne vois aucune mention restrictive genre "sauf adhérents Nature et Progrès" ]:
Tu fais bien de soulever le sujet et je l’ai évoqué précédemment. L’AB comme toute « nouveauté » a tâtonné (et tâtonne encore) pour trouver ce qui protège le producteur comme le consommateur et donc donnait lieu à des débats quelques fois houleux sur ce qu’il était « bon » d’utiliser ou pas comme le sulfate de cuivre. Ensuite chacun agissait selon sa conscience y compris pour la roténone, le pyrèthre et tout ce qui pouvait se substituer aux produits chimiques en cours en culture officielle, mais avec quelques interdits acceptés par la majorité d'entre eux (comme en politique plus que 50%) avec ses mécontents d'un coté comme de l'autre. C'est humain!
- je note bien entendu les "réserves", mais le consommateur ne pouvait exclure la présence de résidus de roténone
Tout à fait ! L’important était et doit encore être que le consommateur est en droit, et l’agriculteur en devoir d’informer et d’être informé, puis de consommer ou pas !
- de même , tu trouveras trace dans ce cahier des charges Nature et Progrès des dérivés cuivrés : http://www.natureetprogres.org/servicepro/sp87.pdf
Il faudrait le même mais des années 70.
Mais par exemple
4) La CONVERSION DOIT ETRE TOTALE dans un délai de 5 ans
Toutes les fermes ou entreprises sous mention Nature et Progrès s’engagent à orienter toutes leurs activités vers la bio-écologie pour atteindre 100% de leur activité en cinq années maximum.
5) Nature et Progrès DENONCE LES OBLIGATIONS DE TRAITEMENT de certaines maladies ou parasites, rendues obligatoires par l’autorité compétente (autorité préfectorale,…). Exemple : varron pour les bovins. Nature et Progrès se positionne pour une recherche préalable de méthodes de traitement compatibles avec la bio
Souligne que le rôle de cette règle est d'atteindre le mieux possible, pas d'être parfait ni blanc que blanc.
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autre différence entre nous! ce point me semble là aussi fondamental car c'est basé sur des constatations qui donnent lieu à cet hypothèse. As-tu lu toute la littérature de Kervran et ses mesures agronomiques? mais ça fait partie du scepticisme habituel. Cela rejoint d'ailleurs la biodynamie (utilisant les principes de l'homéopathie qui est aussi sous le doute) mais ses résultats ne peuvent être contestés pour autant.- pour la méthode Lemaire-Boucher, ils étaient adeptes de la "transmutation à basse énergie" chère à Kervran, dont, personnellement, je doute beaucoup (enfin, je n'y crois pas du tout !)
- c'était basé sur la fertilisation à base d'algues (Lithotame) : si ce système s'était développé, cela aurait été une catastrophe écologique pour certaines côtes bretonnes ( ne pas confondre avec les algues vertes, produits des excès d'azote soluble)...
Bien sur, mais il faut, là encore, se replacer dans le contexte : entre des fertilisants chimiques et des fertilisants d’origine « naturelle » le choix ne pouvait faire peser la balance que d’un coté, même imparfait, insuffisant, excessif parfois.
OUF!Conclusion :
- ces labels sont mieux que le "bio simplement labellisé", pas de doute là-dessus
Re OUF!- dans mon langage, ils sont "plus que bio", puisque leur cahier des charges comprend de multiples mentions plus restrictives
Re RE OUF!- ils sont donc plus "gris clair" que le "bio simplement labellisé"
- ils n'en sont pas, pour autant, à mon opinion, "100 % pur" ou "100 % blanc" - cf ne serait-ce donc que l'usage de cuivre, toujours accepté, ou pendant longtemps, l'usage des roténones, au nom d'un dogme : ce qui est naturel est bien, ce qui est chimique est mal... Ne serait-ce aussi, les limites de l'usage d'engrais d'origine naturels (cela reste donc une forme d'agriculture minière, même si le recours au recyclage organique est encouragé, préconisé, etc...).
Pour moi, cela explique notre désaccord.
Je comprends ce désaccord, mais ne le partage pas pour autant puisque jamais aucun agrobio n’a prétendu à une perfection, mais au moindre mal dans son contexte qui, rappelons le, était sous surveillance étroite pour descendre en flamme si le moindre produit chimique avait été décelé. Si tu as suivi les médias de l’époque avec les UNANIMITE à considérer que le bio c’était une escroquerie, des voleurs, des sectes, des hippies et autres joyeusetés, du roténone ou du lithotamne échappaient à cette chasse à la sorcière.
Il se trouve que j’ai vendu des produits bio à l’époque de ce discrédit (généralement improuvé, mais la médisance n’a pas besoin de preuves) et je pense que, dans ma ville, aucun commerce alimentaire n’a jamais été autant visité par le service de répression des fraudes qui repartait la queue entre les jambes jusqu’au passage rapproché suivant.
Comme je n’ai pas langue dans la poche (ça se lit, non ?) je faisais aussi des conférences sur ces sujets et nos amis des fraudes étaient au première loges (au fond de la salle bien entendu) faisant au préalable pression pour que je ne les fasse pas, pressions sur les médias pour ne pas faire passer l’info. Mais ces fonctionnaires ne faisaient que leur boulot, sans trop de zèle d’ailleurs mais avec efficacité, parce qu’il en avait reçu l’ordre d’au dessus (en clair, le corps médical d’abord car remettant en question leur système de pseudo santé, et les marchands de poisons chimiques) C’était idiot d’ailleurs puisque je ne représentais aucun risque, moi petit moustique de rien du tout face au mammouth.
Pour le lecteur lambda, je résume mon point de vue :
a) le "bio labellisé" tel qu'on le trouve dans le commerce, c'est bien mieux que le conventionnel, mais c'est loin d'être parfait ; c'est pour cela que j'ai écrit que ce n'était pas un "module en rupture avec le conventionnel", mais s'il est né d'une opposition !
b) certains labels garantissent une production encore nettement plus respectueuse de la terre et du consommateur, sur plusieurs points : Nature et Progrès, Demeter... [Lemaire-Boucher, j'ai perdu de vue, donc je n'en reparle pas, faute de connaissances actualisées]
c) pour moi, cela ne les soustrait pas à toute critique ; ce n'est pas un "système parfaitement blanc" [et ça l'origine de "décalages" avec les points de vue de janic]
Le Janic en question n’a pas prétendu au plus blanc que blanc, ni au parfait, je le répète et l’ai d’ailleurs souligné dès le début.
J’ai dit et le répète (mais on se rejoint au moins en partie sur ces points) nous ne sommes plus depuis bientôt un demi siècle en période de perfection, mais de moindre mal (de survie disait le fondateur de la Vie Claire). Pour comparaison, c’est comme l’écologie, c’est bien d’essayer de réduire, de limiter notre impact négatif sur la planète, mais on s’y prend trop tard, ce qui ne doit pas décourager pour autant toutes les actions allant dans ce sens. Le Vg dont je suis adepte étant une part de ces moyens mais sans illusions pour autant. L’inertie, les habitudes sont plus fortes que les bonnes volontés.
d) pour rigoler un peu, je prétends faire mieux (mais sous une forme amateur, non commerciale, donc sans risques !) dans mon "jardin du fainéant", à titre "méditatif" (cela me permet de réfléchir, en terme de "systèmes globaux", aux différentes "agricultures" avec un "s"]...
Le mulching n’est pas neuf et est un des moyens utilisé en culture bio, bien que plus facile sur de petits espaces.
Je pense que c'est "plus blanc", mais pas "100 % blanc étincelant !"
Tu dois savoir que le blanc n’est qu’un trompe l’œil en fait il faut du bleu pour que le cerveau l’interprète comme blanc, plus blanc que blanc. Une illusion de plus !