L’usage d’internet modifie la mémoire humaine
L’utilisation fréquente de moteurs de recherche et de ressources en ligne a modifié la façon dont nous mémorisons les informations, rapporte une étude scientifique. Les ordinateurs et internet sont devenus une sorte de mémoire auxiliaire. Plutôt que de se rappeler certains faits, les internautes se souviennent de la façon de les retrouver en ligne. Publiée dans la prestigieuse revue Science, la recherche a été menée sous la direction de Betsy Sparrow, de l’institut de psychologie de l’université de Colombia, aux États-Unis.
L’étude relève qu’internet est devenu une sorte de moyen de stockage externe de notre mémoire, sur lequel l’humain se repose. Ce phénomène est déjà connu sous le nom de « mémoire transactive » : un individu va se rappeler qui consulter parmi ses proches ou où rechercher une information, plutôt que de faire l’effort de la retenir lui-même.
Une expérience menée dans le cadre de l’étude montre que lorsqu’un internaute croit qu’il pourra facilement accéder à nouveau à une information tapée dans un document, il la mémorise moins bien que s’il pense qu’elle sera ensuite effacée de l’ordinateur. Par contre, il se souviendra facilement de l’endroit où le document a été rangé. « La mémoire humaine est en train de s’adapter aux nouvelles technologie de communication,» conclut Betsy Sparrow dans une entrevue pour le New York Times. Grâce à la possibilité d’accéder en permanence à d’immenses sources d’information en ligne, l’homme délègue donc aux machines une partie de sa mémoire.
T. Tissot
Source: http://www.ceriseclub.com/actualites/20 ... maine.html
En tant que "pro du net" je confirme largement ceci, pourquoi retenir une info X quand on la retrouve généralement en tapant "info X wiki" sur google? Un bel exemple en pratique me concernant à propos du % de bois dans le bilan énergie primaire de l'humanité, cf https://www.econologie.com/forums/synthese-g ... 10950.html
Un autre article: http://www.rtl.be/loisirs/hightech/news ... a-memoire-
Selon une étude très sérieuse de la revue Science, les internautes s'adaptent d'ores et déjà à une nouvelle forme de mémoire liée au cyberespace. Après avoir observé les réactions d'un groupe de volontaires, Betsy Sparrow et son équipe sont arrivées à des conclusions surprenantes.
Premier dispositif, les participants devaient écrire sur un ordinateur plusieurs phrases insolites comme par exemple « l'oeil d'une autruche est plus gros que son cerveau ». Il a ensuite été dit à une moitié du groupe que les informations seraient sauvegardées et à l'autre qu'elles seraient effacées. Résultat de l'expérience, les individus croyant que le fichier était sauvegardé se rappellent moins souvent du contenu tapé alors que les autres avaient tendance à s'en souvenir. On constate alors un rôle central laissé à l'ordinateur en tant que mémoire auxiliaire.
Autre exercice relaté dans la revue Science, les scientifiques posaient la question suivante : « quels sont les pays avec une seule couleur sur leur drapeau ? » L'idée étant de vérifier quel était le réflexe premier, penser aux drapeaux ou rechercher en ligne directement. Pour réussir ce test, il fallait non seulement retenir l'information recherchée (la phrase tapée sur un moteur de recherche) et dans quel dossier parmi les 5 proposés étaient stockés les résultats. A la surprise générale, les candidats retiennent majoritairement le dossier où est enregistrée la réponse plutôt que l'information recherchée (les drapeaux des pays).
Nous préférerions donc nous souvenir de la requête faite au moteur de recherche plutôt que son résultat car il est possible de le retrouver à tout moment. Ce type de mémoire est connu sous le nom de mémoire transactive, c'est à dire que nous préférons consulter un proche ou ici un ordinateur plutôt que retenir nous-même une information donnée. En conclusion, l'étude envisage Internet comme un stockage externe à notre connaissance auquel notre mémoire d'internaute se serait déjà adapté. Serait-ce un pas supplémentaire vers la fameuse interface homme-machine tant fantasmée par les auteurs de science-fiction ?
On peut élargir le débat sur l'impact des nouvelles technologies sur les compétences du cerveau humain...