L'agroécologie permettrait de doubler la production agricole

Agriculture et sols. Pollution, contrôles, dépollution des sols, humus et nouvelles techniques agricoles.
freddau
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L'agroécologie permettrait de doubler la production agricole




par freddau » 03/04/11, 10:42

L'agroécologie permettrait de doubler la production agricole en 10 ans, selon l'ONU

21 mars 2011 16:46, Les mots ont un sens, par Napakatbra
Array. Array. L'agroécologie permettrait de doubler la production agricole en 10 ans, selon l'ONU - LMOUS

Comment "nourrir 9 milliards d'êtres humains en 2050" ? La réponse coule de source, pour le rapporteur spécial de l'ONU, Olivier De Schutter : en laissant tomber l'agriculture intensive au profit de l'agroécologie. Une technique qui "cherche à améliorer la durabilité des écosystèmes en imitant la nature plutôt que l'industrie"...

Agroécologie ONU

L'agroécologie est une pratique agronomique raisonnée associant un travail du sol respectueux, une fertilisation et des traitements phytosanitaires naturels, une sélection variétale réfléchie et des rotations de cultures régulières, une optimisation des ressources en eau par stockage naturel, la lutte contre l'érosion par l'instauration de haies et l'association des cultures et des forêts... Objectif affiché : la réduction voire la suppression du recours aux intrants chimiques (engrais et pesticides).

Jusqu'à présent, cette pratique était décriée par les tenants de l'industrie, qui la décrivaient comme une "agriculture pour riches" faisant baisser les rendements et augmentant de fait la pénurie alimentaire à l'échelle mondiale. Tout faux ! Selon l'ONU, qui s'est fondé sur l'analyse exhaustive des dernières études scientifiques, l'agroécologie pourrait doubler la production alimentaire des régions les plus vulnérables en à peine 10 ans, tout en réduisant la pauvreté rurale et en apportant des solutions aux problèmes écologiques actuels.

L'agroécologie, technique la plus efficace

"Si nous voulons nourrir 9 milliards de personnes en 2050, il est urgent d'adopter les techniques agricoles les plus efficaces", a expliqué, le 8 mars dernier, le Rapporteur spécial de l'ONU sur le droit à l'alimentation, Olivier De Schutter. "Et les preuves scientifiques actuelles démontrent que les méthodes agroécologiques sont plus efficaces que le recours aux engrais chimiques pour stimuler la production alimentaire dans les régions difficiles où se concentre la faim".

Quelques exemples. "À ce jour, les projets agroécologiques menés dans 57 pays en développement ont entraîné une augmentation de rendement moyenne de 80% pour les récoltes, avec un gain moyen de 116% pour tous les projets menés en Afrique". "De récents projets menés dans 20 pays africains ont même démontré un doublement des rendements des cultures sur une période de 3 à 10 ans" a déclaré Olivier De Schutter. Le rapport souligne en outre que les projets agroécologiques menés en Indonésie, au Vietnam et au Bangladesh ont réduit de 92% l'utilisation d'insecticides pour le riz, permettant aux agriculteurs pauvres de faire d'importantes économies financières.

Les Etats doivent s'y mettre

"Les États et les donateurs ont ici un rôle clé à jouer. Les entreprises privées n'investiront ni leur temps ni leur argent dans des pratiques qui ne peuvent être récompensées par des brevets et qui n'ouvrent pas de marchés pour des produits chimiques ou des semences améliorées". Olivier De Schutter exhorte donc les États à soutenir les organisations paysannes, qui sont un maillon essentiel dans l'identification et la diffusion des meilleures pratiques agroécologiques. "On sait aujourd'hui que soutenir l'organisation sociale a autant d'impact que la distribution d'engrais. Lorsqu'ils travaillent ensemble, les paysans et les scientifiques sont une source importante de pratiques innovantes"...


http://www.lesmotsontunsens.com/l-agroe ... -onu-10111
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Christophe
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par Christophe » 03/04/11, 11:21

Très bien cette info!

J'avais jamais entendu le terme agroécologie, donc si on lit bien, le bio produit plus que le chimique? C'est Monsanto et Dow Chemicals qui vont faire la gueule!!! (bien fait)

Le rapport est-il disponible?

Réponse oui:

Résumé de presse: https://www.econologie.info/share/partag ... k74QH5.pdf
Rapport 23 pages e français: https://www.econologie.info/share/partag ... NquFpD.pdf

Source: http://www.srfood.org/index.php/fr/comp ... ht-to-food

Mais pourquoi vouloir doubler la production pour nourrir 9 milliards d'hommes puisque la capacité actuelle est de 10 milliards selon J. Ziegler...en supprimant les gâchis à tous les niveaux (40% à 50% dans les pays riches).

Lire aussi : https://www.econologie.com/forums/alimentati ... 10399.html
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Christophe
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par Christophe » 03/04/11, 12:05

Voici le contenu du résumé:

Rapport ONU : L’agroécologie peut doubler la production alimentaire en 10 ans

GENÈVE – En à peine 10 ans, les petits agriculteurs peuvent doubler la production alimentaire des régions vulnérables en recourant à des méthodes de production écologiques, affirme un nouveau rapport de l’ONU.* Fondé sur un examen approfondi des plus récentes recherches scientifiques, le rapport appelle à un virage fondamental en faveur de l'agroécologie comme moyen d’accroître la production alimentaire et de réduire la pauvreté rurale.

« Si nous voulons nourrir 9 milliards de personnes en 2050, il est urgent d'adopter les techniques agricoles les plus efficaces », explique Olivier De Schutter, Rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à l'alimentation et auteur du rapport. « Et les preuves scientifiques actuelles démontrent que les méthodes agroécologiques sont plus efficaces que le recours aux engrais chimiques pour stimuler la production alimentaire dans les régions difficiles où se concentre la faim. »

L’agroécologie applique la science écologique à la conception de systèmes agricoles qui répondent aux défis climatiques, alimentaires et de pauvreté rurale. Cette approche améliore la productivité des sols et protège les cultures en s'appuyant sur l'environnement naturel comme certains arbres, plantes, animaux et insectes.

« À ce jour, les projets agroécologiques menés dans 57 pays en développement ont entraîné une augmentation de rendement moyenne de 80% pour les récoltes, avec un gain moyen de 116%
pour tous les projets menés en Afrique », explique le Rapporteur de l’ONU. « De récents projets menés dans 20 pays africains ont même démontré un doublement des rendements des cultures
sur une période de 3 à 10 ans. »

« L'agriculture conventionnelle accélère le changement climatique, repose sur des intrants coûteux et n’est pas résiliente aux chocs climatiques. Elle n’est tout simplement plus le meilleur choix pour l’avenir », affirme l’expert de l’ONU.

« L’agroécologie est au contraire reconnue par un nombre croissant d’experts pour son impact positif en termes de production alimentaire, de réduction de la pauvreté et d'atténuation du changement climatique. Même le Malawi, un pays qui a lancé il y a quelques années un important programme de subvention des engrais chimiques, met désormais en œuvre des programmes agroécologiques. Ceux-ci bénéficient à plus de 1,3 million de personnes qui ont vu les rendements de maïs passer de 1 tonne/ha à 2-3 tonnes/ha. »

Le rapport souligne aussi que les projets agroécologiques menés en Indonésie, au Vietnam et au Bangladesh ont réduit de 92% l'utilisation d'insecticides pour le riz, permettant aux agriculteurs
pauvres de faire d’importantes économies financières. « Remplacer les pesticides et les engrais par la connaissance de la nature fut un pari gagnant, et des résultats comparables abondent dans d'autres pays asiatiques, africains, et latino-américains », note Olivier De Schutter.

« L'approche gagne aussi du terrain dans les pays développés comme les États-Unis, l'Allemagne ou la France », poursuit l’expert. « Toutefois, en dépit de son incroyable potentiel dans la réalisation du droit à l'alimentation, l'agroécologie est encore insuffisamment soutenue par des politiques publiques ambitieuses, et peine donc encore à dépasser le stade expérimental. »


Le rapport identifie une douzaine de mesures que les États devraient mettre en œuvre pour développer les pratiques agroécologiques.

« L'agroécologie est une approche exigeante au niveau des connaissances », explique Olivier De Schutter. « Elle requiert donc des politiques publiques qui soutiennent la recherche participative et la vulgarisation agricole. Les États et les donateurs ont ici un rôle clé à jouer. Les entreprises privées n’investiront ni leur temps ni leur argent dans des pratiques qui ne peuvent être récompensées par des brevets et qui n’ouvrent pas de marchés pour des produits chimiques ou des semences améliorées. »

Le Rapporteur spécial exhorte notamment les États à soutenir les organisations paysannes, qui sont un maillon essentiel dans l’identification et la diffusion des meilleures pratiques agroécologiques. « On sait aujourd’hui que soutenir l’organisation sociale a autant d’impact que la distribution d’engrais. Lorsqu’ils travaillent ensemble, les paysans et les scientifiques sont une source importante de pratiques innovantes », poursuit l’expert de l’ONU.

« Nous ne réglerons pas les problèmes de la faim et du changement climatique en développant l’agriculture industrielle sur de grandes plantations », affirme Olivier De Schutter. « Il faut au
contraire miser sur la connaissance des petits agriculteurs et sur l’expérimentation, et améliorer les revenus des paysans afin de contribuer au développement rural. Un soutien énergique aux
mesures identifiées dans le rapport permettrait de doubler la production alimentaire dans les 5 à 10 ans dans des régions où la faim sévit.
La réussite de la transition à mener dépendra de notre capacité à apprendre plus vite des innovations récentes. Nous devons aller vite si nous voulons éviter une répétition continue des crises alimentaires et climatiques au cours du 21 siècle. »

(*) Le rapport “Agroécologie et droit à l’alimentation” a été présenté ce 8 mars devant le Conseil
des droits de l’homme de l’ONU à Genève. Il est disponible en anglais, français, espagnol, chinois
et russe sur www.srfood.org et http://www2.ohchr.org/english/issues/food/annual.htm

FIN

Olivier De Schutter a été nommé Rapporteur Spécial sur le droit à l’alimentation en mai 2008 par
le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. Il est indépendant de tout gouvernement et de
toute organisation.

Pour plus d’informations sur le travail du Rapporteur spécial, visitez : www.srfood.org ou
www2.ohchr.org/english/issues/food/index.htm
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par Obamot » 03/04/11, 12:31

...Tout ça est excellent: de toute façon l'épuisement des sols conduit tout droit à l'agroécologie... il n'y a pas d'autre alternative raisonnable amha...
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dedeleco
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par dedeleco » 03/04/11, 15:02

Sur Arte, il y a 3 jours, ils présentaient un japonais Takano, à Fukuoka, qui a remplacé les pesticides par des canards, qui mangent les parasites et insectes : duckrice ou riz aux canards !!
Je me suis demandé où il se trouvait et par chance il est au sud du Japon, loin du radioactif de Fukushima, où le riz est devenu radioactif .
http://j-a-g.skyrock.com/

Takano Furuno, au Japon, cultive du riz mais veut trouver le moyen de ne pas employer de produits chimiques. Un jour par hasard, il trouve dans un vieux livre une histoire racontant qu'avant on mettait des canards dans les rizières. Intrigué, Takano tente l'experience et il est rapidement surpris de constater les conséquences. Les canards mangent toutes les mauvaises herbes et les insectes nuisibles, et en remuant les fonds ils oxygènent l'eau. Très vite, il augmente ses rendements, crée un label de riz "bio", le "duck rice" qu'il vend 20 à 30% plus cher que le riz traditionnel. En plus, quand le secteur du riz est en crise, il vend de la viande de canard, très appreciée au Japon. Dans ce pays, son modèle a été copié par plus de 10.000 fermiers, qui produisent aujourd'hui plus de 5% du riz consommé au Japon.


http://www.tv5.org/TV5Site/upload_image ... _fev10.pdf

Prions pour qu'il n'y ait pas trop près une centrale nucléaire.
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par Did67 » 03/04/11, 15:51

Mwouaih...

Même pour les bonnes causes, pourquoi faut-il toujours que les "experts" simplifient à outrance ?

Il en va de l'agroécologie comme du nucléiare...

Loin de moi l'idée de penser que c'est nul. Pour avoir essayé de pratiquer une forme d'agroécologie dans les années 80 ou années 90 en Afrique, je peux vous garantir que c'est autrement plus compliqué. Déjà maintenir les rendements... OU alors j'étais déjà con ? La simple question de la matière organique en milieu sahélien, je peux vous écrire un livre, sans avoir "LA" solution !!!

Ceux que cela intéresse peuvent aussi se pencher sur les écrits de Pierre Rabhi, à qui l'agroécologie en milieu sahélien a donné une sagesse loin des propos fracassants de cet "expert" ...

Mais bon, la réflexion va dans le bon sens, je ne dis pas le contraire !
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par highfly-addict » 03/04/11, 16:17

Parfaitement d'accord avec Did67, voire même plus.... :frown:

Les agriculteurs des "zones vulnérables" sont donc des nuls incapables de produire de quoi nourrir la population locale .....
Mais on va arranger ça, hein ! : on leur montre comment il faut faire puisqu'ils sont trop C..s ! 8) :mrgreen:

Bla bla positivo-scientiste aux relents colonialistes puants et juste n'importe quoi !

Une chose est certaine : cet "expert" ne doit pas sortir souvent de son bureau et "gratter" la terre pour produire ce qu'il mange , c'est dommage, ça lui ferait surement du bien !

Désolé pour le coup de gueule mais les bureaucrates et "experts", je ne les supporte plus ! :evil:
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par sen-no-sen » 03/04/11, 16:28

C'est déja ça, ils avouent que le bio pourrait nourrir la planète, un scoop!
Maintenant il faut attendre que nos dirigeants se bougent...d'ici 50 ans ça devraient le faire!

Le prochain scoop: les énergies renouvelables pourraient couvrir la totalités des besoins énergétiques planétaires!
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par dedeleco » 03/04/11, 19:26

Il faut écouter la longue expérience passée pratique, ancienne, de milliers d'années, même de 10000 ans :
Un jour par hasard, il trouve dans un vieux livre une histoire racontant qu'avant on mettait des canards dans les rizières

et le Sahara et les déserts sont les plus difficiles, puisque presque rien d'usuel utile n'y pousse, sans eau.
J'admire les cactus et autres plantes qui arrivent à vivre, en oubliant de les arroser, sans eau pendant des mois.
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par Did67 » 03/04/11, 19:37

highflyaddict a écrit :
Une chose est certaine : cet "expert" ne doit pas sortir souvent de son bureau et "gratter" la terre pour produire ce qu'il mange ,


L'occasion est trop belle.

Définition d'un expert (qui circulait "de mon temps", donc années 80 /90, entre "gens de terrain") : "c'est quelqu'un qui a survolé au moins deux fois un pays, dont une de jour !"

PS : il en existe quelques-uns, de vrais ; j'en ai rencontré deux ou trois brillants, qui quasiment instantanément comprennent un système, voit le "goulot d'étrangelement" et mettent le doigts sur ce que, à force d'avoir le nez dans le guidon, tu n'avais pas vu... Faut être juste.

Deux ou trois sur quelques dizaines...
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