Par Herv� Nifenecker
- Pr�sident fondateur de Sauvons Le Climat
Auteur
Ingénieur et docteur ès sciences, Hervé Nifenecker est Président fondateur du collectif Sauvons le Climat, qu'il a créé en 2004. Il s'exprime sur "la chaîne Energie" à titre personnel...
Le nuage du volcan Eyjafjöll plus radioactif que Tchernobyl
Par Herv� Nifenecker
- Pr�sident fondateur de Sauvons Le Climat
mercredi 26 mai 2010
Le volcan islandais Eyjafjöll a rejeté dans l�atmosphère 600 tonnes d�uranium et 1800 tonnes de thorium, selon le calcul d�un scientifique, Hervé Nifenecker. Plus grave : inhaler des cendres volcaniques serait presque trois fois plus toxique que de respirer de l�air chargé de césium 137 soviétique !

L'éruption du volcan islandais a projeté dans l'atmosphère des centaines de millions de tonnes de poussières. Sur le site de l'Institut de volcanologie Islandais, on trouve que 80 millions de m3 de cendres correspondant à 200 millions de tonnes ont été dispersées dans l'atmosphère pendant les 72 premières heures de l'éruption. La concentration moyenne d'uranium dans la croûte terrestre est de 3 grammes par tonne. La concentration en thorium est environ 3 fois plus grande. En utilisant cette concentration, on trouve qu'environ 600 tonnes d'uranium et 1800 tonnes de thorium se sont retrouvés dans l'atmosphère.
Avant de continuer, quelques précisions : pour l'uranium (et ses descendants) le nombre de désintégrations est de l'ordre de 130 millions de milliards par seconde soit 130 Téta-Becquerels. Les effets sanitaires des radiations sont évalués en Sieverts grâce à des facteurs de dose calculés par la Commission Internationale de Protection contre les Radiations (CIPR). Il faut généralement distinguer la radiotoxicité par inhalation du radioélément de celle due à l'ingestion, la durée de séjour du radioélément dans l'organisme dépendant fortement de son mode d'incorporation.
En utilisant les facteurs de dose de la CIPR on calcule le tableau suivant pour les facteurs de risques sanitaires
Ingestion adulte Ingestion 1 an Inhalation
Cs137 (Tchernobyl) 7.8×108 5.76×108 2.76×108
Uranium (Islande) 5.9×106 1.0 ×107 3.8 ×108
Thorium (Islande) 6.1×106 1.2 ×107 4.0 ×108
Total (Islande) 1.2×107 2.2 ×107 7.8 ×108
La radiotoxicité par inhalation des cendres de l'éruption serait donc supérieure à celle due aux retombées de Cs137 du nuage de Tchernobyl mais 20 à 50 fois moins radiotoxiques à l'ingestion.
Pour calculer les risques locaux il faut évidemment connaître la répartition spatiale des retombées. Il est probable que la part principale des retombées aura lieu à faible distance du volcan, en Islande. De même, l'essentiel des retombées du nuage de Tchernobyl a eu lieu en Ukraine et en Biélorussie. Selon les mesures faites par les vulcanologues islandais environ 20% de la masse totale des émissions correspondent à de particules de dimension inférieure à 10 microns.
Il est étonnant que l'ASN n'ait pas jugé opportun de communiquer sur ce sujet alors qu'elle a demandé à l'association « Robin des Bois » d'étudier la « Radioactivité Naturelle Technologiquement Renforcée », soit les cendres de charbon et les phosphogypses.
Que pèsent les 40 kg d'uranium rejetés dans le Rhône lors de l'incident de la SOCATRI devant les 600 tonnes dispersés dans l'atmosphère par le volcan islandais? Le bruit médiatique fait autour de ces rejets est plus qu'inversement proportionnel à leur dangerosité...
En réalité, on ne peut mesurer que très difficilement les effets radioactifs de ce nuage volcanique. Les vents de sable provenant du Sahara transportent aussi des quantités significatives d'uranium et de thorium, et il est donc difficile de faire la part du naturel habituel et du rejet volcanique. En revanche, dans le cas du nuage de Tchernobyl, le Cs137 n'est pas présent ailleurs dans la nature et il a une "signature" radioactive claire sous forme d'un rayonnement gamma spécifique.
Il ne s'agit pas ici d'affoler les populations. Depuis qu'elle existe, l'humanité a été soumise à des aérosols radioactifs sans en être particulièrement affectée. Mais il serait temps de traiter de manière homogène radioactivité naturelle et radioactivité d'origine anthropique, c'est-à-dire liée à l'activité humaine.
Pourquoi s'est-on inquiété de la radioactivité résiduelle due aux retombées du césium de Tchernobyl, sans avoir entendu un mot concernant les retombées du nuage de l'Eyjafjöll ?
Hervé Nifenecker est président d'honneur de Sauvons le climat
tellement g�n�s par les dangers de leur beau jouet qu'ils en arrivent � dire tout et son contraire.
1. "Le nuage de Tchernobyl s'est arr�t� � la fronti�re"
Cela n'a dur� qu'un temps puisque cela signifiait que toute radioactivit� d�tect�e en France (ou cancer ...) avait une autre origine, celle des centrales fran�aises.
2. "Le nuage est bien pass� mais il n'est pas dangereux"
Affirmation que l'on retrouve encore ci-dessus, ce qui entraine qu'aucune pr�caution n'est prise, organis�e.
Pour en arriver �
3. "De toute fa�on, la radioactivit� naturelle (ici celle du volcan) est plus importante"
Ce n'est malheureusement pas la question : on nous a vendu le nucl�aire en brandissant le z�ro risque, le z�ro contamination, le z�ro incident.
On sait aujourd'hui que ce n'est pas le cas, notamment en France.
Alors les tenants du nucl�aire tentent de nous perdre dans la radioactivit� naturelle : "Comme un volcan explose de temps en temps, c'est pas grave si nous on balance des produits radioactifs".
Non, Messieurs, il y a une �norme diff�rence : quand cela vient d'un volcan, nous n'y pouvons rien, c'est pour cela que cela n'am�ne aucun commentaire, lorsque c'est d'origine anthropique, forc�ment nous y pouvons quelque chose (ou alors, si le nucl�aire s'av�re incontr�lable, n'en faisons plus).
Ce n'est plus "Sauvons le Climat" mais "Sauve qui peut !"
[Réponse de l'auteur]
Je ne sais pas si je suis ind�crottable parce que fid�le � mes convictions et id�es, par contre je constate que vous l'�tes par votre style qui ne peut s'emp�cher de manier le m�pris et l'arrogance. Vieux jeu, sans doute, j'essaie quand m�me de vous r�pondre courtoisement. Je pr�cise que je parle en mon nom propre et non en celui de "Sauvons le Climat". Avant d'en venir au fond de la question je tiens � pr�ciser que je ne suis pas oppos� � l'�olien. S'il s'agit de fournir de l'�lectricit� � des endroits isol�s (les �les, par exemple) ou de remplacer l'usage de combustibles fossiles je suis m�me tout � fait pour. S'il s'agit, comme en France continentale d'une machine de guerre antinucl�aire je ne vois pas pourquoi il faudrait l'encourager avec un syst�me aussi pervers que l'obligation d'achat. Je ne verrais pas d'inconv�nient � ce que les consommateurs acceptent (volontairement) de payer plus cher leur �lectricit� pour encourager l'emploi de l��olien. Pour l'instant ils payent un surco�t sans qu'on leur ait demand� leur avis. J�ajoute qu�EDF et AREVA ne peuvent �tre soup�onn�s d��tre antinucl�aires mais qu�ils font partie des plus gros acteurs de l��olien en France. L�argent n�a pas d�odeur� Venons en au vif du sujet. Une question d'abord: o� avez vous vu qu'un responsable scientifique aurait dit que "Le nuage de Tchernobyl s'est arr�t� � la fronti�re"? Je serais tr�s curieux de voir vos sources. Je vous donne les miennes: Dans le journal Lib�ration du 2 Mai 1986 (apr�s le long WE ayant suivi la catastrophe). Tchernobyl, le choc du nuage : Pierre Pellerin, le directeur du SCPRI a annonc� hier que l�augmentation de radioactivit� �tait enregistr�e sur l�ensemble du territoire sans aucun danger pour la sant�. Et le 12 Mai 1986, toujours dans Lib�ration Le mensonge radioactif : Le nuage radioactif a bien survol� une partie de l�hexagone. Les pouvoirs publics en France ont menti, le nuage radioactif de Tchernobyl a bien survol� une partie de l�Hexagone : le Professeur Pellerin en a fait l�aveu deux semaines apr�s l�accident nucl�aire. Qui mentait ? Pour conna�tre la v�rit� sur ce qui s�est pass� en France je recommande le livre � Tchernobyl,un "nuage" passe... � par Bernard Lerouge, Yvon Grall, et Pierre Schmitt L�Harmattan 2009. Sur le point 2, effectivement, je pense que le nuage ne pr�sentait pas de danger en France. Et il �tait sage de ne pas affoler les populations. Dans d�autres pays europ�ens l�inqui�tude a conduit des femmes � avorter de peur de mettre des monstres au monde, crainte compl�tement injustifi�e. Toujours en France il est tout � fait exact que la radioactivit� suppl�mentaire due � Tchernobyl a �t� bien plus faible que la radioactivit� naturelle. Int�gr�e entre 1986 et 2036 la dose suppl�mentaire due � Tchernobyl est estim�e � 1,5 mSv, soit 1% de la dose dues � la radioactivit� naturelle. Dans la seule ann�e 1986 l�irradiation suppl�mentaire est estim�e � 0,5 mSv alors que la radioactivit� naturelle conduit � une dose de 2,5 mSv/an. J�ajoute que jamais on n�a mis en �vidence d�effets nocifs de la radioactivit� naturelle, m�me dans des endroits (en Iran et au Kerala, par exemple) o� elle flirte avec les 100 mSv. J�aimerais bien savoir qui a � vendu � le nucl�aire en brandissant z�ro risque, z�ro contamination et z�ro incident. Vous avez de bien curieuses sources. C�est de la pure propagande. La culture de s�ret� est n�e au CEA puis � EDF et on aurait bien fait de s�inspirer d�une telle culture dans d�autres domaines. On sait tr�s bien que le nucl�aire (comme l��lectricit�, la voiture, le train, les avions, ou la baignade) pr�sente des dangers. La question est de limiter autant que faire se peut les risques. Et, depuis pr�s de 40 ans le nucl�aire fournit aux fran�ais une �lectricit� de qualit�, polluant tr�s peu l�atmosph�re sans qu�aucun d�c�s dans le public puisse �tre associ� � cette �nergie, contrairement au gaz, par exemple. Vous regrettez qu�aucune pr�caution n�ait �t� prise en France lors de la catastrophe de Tchernobyl Au moins on avait fait des mesures. Ne pourrait on pas aussi se poser la question de pr�cautions � prendre dans le cas d�un nuage radioactif naturel ? Ou, au moins, nous dire ce qu�il en est des retomb�es �ventuelles. J�aimerais qu�on m�explique pourquoi de telles pr�cautions ne devraient �tre prises que dans le cas d�un nuage � artificiel �. Il n�y a pas de diff�rence de nature des effets de la radioactivit� naturelle et de la radioactivit� artificielle. Donc il est possible d�intervenir aussi bien dans le cas d�un nuage � artificiel � que dans celui d�un nuage �naturel � . Il est aussi possible d��vacuer les c�tes susceptibles d��tre inond�es, les r�gions fortement sismiques ou les flancs des volcans. Depuis des mill�naires les hommes ont accept� de prendre des risques dans la mesure o� ils esp�raient des b�n�fices suffisants. Je pense que les faibles risques (� condition que la culture de la s�ret� susmentionn�e soit effective) pr�sent�s par la production d��lectricit� nucl�aire sont largement justifi�s par la possibilit� d��chapper � la dictature des combustibles fossiles (qui sont eux meurtriers et dangereux pour l�environnement). J�ajoute que je trouve �trange que les antinucl�aires semblent se soucier bien davantage des risques faibles du nucl�aire civil mais sont �trangement silencieux sur ceux, r�els et de plus en plus mena�ants du nucl�aire militaire. Enfin, j�esp�re que le r�chauffement climatique ne transformera pas � Sauvons le Climat � en � Sauve qui peut � . Et pour cela il faut renoncer aussi vite que possible � l�utilisation des combustibles fossiles, avec les ENR (eh oui) et avec le nucl�aire.
Je me demande cependant si la fa�on dont l'auteur compare le c�sium et l� uranium/thorium est pertinente et je ne sais pas comment la radiotoxicit� a �t� calcul�e ...
L�auteur semble uniquement consid�rer l�inhalation et l�ingestion, m�me pour le Cs137 qui est pourtant un �metteur gamma ... Cela peut conduire � une forte sous-estimation.
.
[Réponse de l'auteur]
La comparaison des radiotoxicit�s (� activit�s �gales) est faite gr�ce aux coefficients �tablis par la CIPR. La radiotoxicit� d�pend de la nature des rayonnements, les rayons alphas �tant les plus destructeurs, les rayonnements beta et gamma �tant comparables (en fait, dans les deux cas, ce sont des �lectrons qui interagissent avec les cellules). Un autre facteur est la p�riode biologique de l'�l�ment (le temps pendant lequel il s�journe dans l'organisme). L'uranium ing�r� est assez rapidement �limin� par les voies naturelles; par contre, inhal�, il demeure longtemps dans les poumons qui ne disposent pas de moyens efficaces pour s'en d�barrasser. Je ne suis pas s�r de mes estimations car je ne connais pas avec certitude les concentrations de l'uranium et du thorium dans les cendres du volcan. Il est possible qu'elles soient moins importantes que celles que j'ai retenues. De m�me, il faudrait savoir quelle est la distribution des retomb�es. Ce que je pense c'est qu'on se serait attendu � ce que des autorit�s comme l'ASN et ses homologues des autres pays aient communiqu� sur le sujet. O� faut-il croire qu'on ait d�cid� une fois pour toute de ne s'int�resser qu'� la radioactivit� "artificielle"? Je pr�cise que j'avais pos� une question sur les retomb�es du volcan sur le site de l'ASN sans obtenir de r�ponse.
Je pourrait vous r�pondre que les arguments des antis nucl�aires ne sont pas beaucoup mieux, mais ce genre de discours n'est pas constructif...
En lisant l'article toutefois je comprends que l'auteur s'interroge sur la non-communication au sujet de la radioactivit� rel�ch�e dans l'atmosph�re par le volcan, et s'efforce de faire des comparaisons afin de donner un ordre de grandeur.
Jamais il n'est dit que les rejets de Tchernobyl ne sont pas "graves" (ce qui serait malhonn�te).
Je vous rejoins totalement d'ailleurs sur votre point de vue de la fin : ce n'est pas parcequ'un volcan crache de la radioactivit� qu'on doit se permettre de le faire. Il faut m�me tout faire pour limiter notre impact radiologique.
@ Mr Jacques MAUDOUX
Les donn�es du CIPR de facteurs de dose int�grent, entres autres le type de rayonnement. Il est donc possible de comparer par ce biais l'impact des diff�rents radio-�l�ments sur un organisme.
D'ailleurs, en ingestion et inhalation, le rayonnement alpha (U et Th) est bien plus dangereux que le gamma (Cs).
[Réponse de l'auteur]
Merci pour ce judicieux commentaire
L'industrie nucl�aire est l'une des industries les plus polluantes au monde (depuis l'extraction de l'uranium jusqu'� l'enfousissement des d�chets), mais chut, par orgueil national, cachons ce sein contamin� que l'on ne saurait voir.
[Réponse de l'auteur]
Votre cat�chisme devient lassant. Je suppose que vous n'�tes pas abonn� � EDF.
1. Je ne vois pas o� j'ai manqu� de courtoisie. Que cette nouvelle r�ponse serve de d�monstration sur ce point.
2. Bien s�r, vous vous exprimez en votre nom propre mais, sur l'�olien, l'institution "Sauvons le climat" a-t-elle des positions diff�rentes de celles que vous affirmez ?
3. Justement, sur l'�olien, vous relayez les positions de "Vent de Col�re" (site isol� seulement, contre le tarif ...) : "pas oppos� � l'�olien", j'en doute, mais nous y reviendrons.
4.Concernant l'arr�t du nuage de Tchernobyl � la fronti�re, je n'ai jamais parl� de responsable scientifique, je sais combien vous �tes attach�s � d�fendre le pauvre Pellerin, vous dites vous-m�mes "les pouvoirs publics ont menti", cela me va aussi.
5. Sur la non-nocivit� du nuage de Tchernobyl et la radioactivit� naturelle, je reste en d�saccord avec vous, c'est le fond de votre raisonnement et c'est ce qui m'a fait r�agir. Bien que non sp�cialiste, je con�ois qu'il ne faille pas aller jusqu'� l'extr�me de l'avortement, je con�ois m�me que dans certains endroits la radioactivit� naturelle soit plus importante que celle de Techernobyl (en France, pas en Bi�lorussie)... mais ce n'est par pour autant qu'il faut fermer les yeux ! Vous le dites vous-m�mes, il y a eu augmentation de la radioactivit� en France avec le nuage de Tchernobyl et qu'a-t-on fait ? Rien ou seulement, comme vous dites, des mesures. C'est insuffisant, reconnaissez-le
[Réponse de l'auteur]
Ce n'est pas moi qui ai dit que les pouvoirs publics ont menti, c'est Lib�ration du 12 Mai. Et je ne d�fends pas ici le Pr.Pellerin je me contente de montrer que c'est Lib�ration qui avait menti. En ce qui concerne le nuage de Tchernobyl je pr�cise que je n'ai pas discut� de sa radiotoxicit� principale qui �tait due � l'iode. Je me suis concentr� sur le C�sium qui est responsable des cons�quences � long terme. Il est clair qu'en Ukraine et Bi�lorussie les retomb�es d'iode ont pos� un grave probl�me de sant� publique. En ce qui concerne les pr�cautions � prendre il faut comprendre qu'elles ne sont jamais neutres: on vient d'en avoir la d�monstration avec la grippe H1N1. On aurait pu interdire la consommation de lait ou de salade, pour un r�sultat minime en terme de sant� publique mais un d�triment significatif pour les agriculteurs. On retrouve l� une probl�matique assez g�n�rale consistant � savoir s'il faut accepter un risque minime pour l'ensemble de la population pour sauvegarder des int�r�ts particuliers qui peuvent �tre importants. Ou est la balance? Une autre solution eut �t� de distribuer de l'iode � la population (ce qu'ont fait les polonais). Mais l'iode peut provoquer des allergies. Je pense que les risques pos�s par la distribution d'iode �taient beaucoup plus importants que ceux pris en ne le faisant pas. Il me semble que, dans tous les cas, il faut peser les alternatives: prendre des mesures pouvant avoir des effets pervers ou ne rien faire. Les chirurgiens sont journellement confront�s � de tels dilemmes.
D'ailleurs, vous r�clamez le d�clenchement d'un plan orsec rad � propos du nuage islandais et vous vous empressez de cacher sous le tapis les cendres du nuage de Tchernobyl ou, pire, celles de Tricastin (dissimul�es pendant longtemps � l'ASN), c'est bien cela que vous dites dans votre article, non ?
6. Le risque z�ro en mati�re de nucl�aire est de la propagande ? Donc acte. Les propagandistes sont justement ceux du CEA, c'est quoi d'autre, la culture de suret�, que la pr�tention du z�ro risque ?
Je cite donc mes sources sur le "z�ro" risque :
http://energies.edf.com/edf-fr-accueil/la-production-d-electricite-edf/-nucleaire/la-culture-de-surete-120224.html
"La s�ret� des centrales est une priorit� absolue, afin que la production d'�lectricit� nucl�aire n'ait aucune incidence sur l'homme et l'environnement."
"Aucune" incidence = risque "z�ro" ou pas ?
Peut �tre, qu'en suivant votre raisonnement, on peut balancer des produits radioactifs jusqu'� concurrence de la radioactivit� naturelle ?
7. Nous sommes d'accord, le nucl�aire pr�sente de tr�s forts risques si cette culture de suret� n'est pas respect�e ... comme c'est d�j� le cas actuellement (sous traitants, modification des proc�dures / usure des pi�ces ...) dans une ambiance de rentabilit�, privatisation, concurrence de mauvaise aloi.
Je laisse de c�t� votre affirmation de "z�ro" d�c�s en 40 ans pour le nucl�aire ...
[Réponse de l'auteur]
Je ne r�clame pas du tout un plan Orsec Rad pour le nuage islandais. Je ne pense pas que ce nuage pr�sente un danger radioactif significatif en France. Mais je demande simplement des informations sur le sujet. Le texte d'EDF n'affirme pas qu'il n'y a pas de risques mais qu'il faut prendre toutes mesures pour les rendre n�gligeables. Etes vous contre cela? Ne caricaturez pas mon propos: �videmment qu'il ne faut pas jeter les d�chets radioactifs (ou autres) n'importe o�. Mais en m�me temps il faut raison garder et ne pas diaboliser le nucl�aire ni affoler les gens pour un oui pour un non. Avez vous des donn�es sur le victimes du nucl�aire en France (et dans le public, exception faite des travailleurs) depuis 40 ans?
... et votre comparaison malvenue avec le nucl�aire militaire pour rester sur l'essentiel (pour ce qui me concerne) :
8. D'accord avec vous pour r�duire la d�pendance au fossile gr�ce aux ENR.
Commen�ons donc par respecter nos engagements europ�ens (les 23 %) qui laissent la part belle au nucl�aire (78%) ce qui ne devrait pas vous d�plaire.
Etes-vous pour ou contre cet engagement de 23 % d'ENR ?
Quelles ENR ensuite ? D'�vidence les plus matures et donc les moins ch�res comme ... l'�olien.
Et vous voil� en flagrant d�lit de contradiction �norme : pour les ENR mais contre l'�olien hors site isol�.
Bref, �tes-vous pour le tout nucl�aire ou pas, finalement ?
Vous avez le droit, ce serait logique, mais dites-le alors.
Je me bats moi pour une stabilisation (au moins) du nucl�aire, permettant de revenir � des mesures de suret� coh�rentes.
Je suis aussi un militant de l'�olien, pas anti nucl�aire au d�part (je suis encore abonn� � EDF, eh oui) mais bon, plus je gratte, plus je m'inqui�te. Et ce que vous avez dit ne va pas me rassurer, ni sur le nuage islandais ni sur la logique de raisonnement de nos responsables nucl�ocrates. D'o� ma r�action un peu vive.
[Réponse de l'auteur]
Je ne suis pas sp�cialement pour les 23%. Mais davantage pour 23% d'ENR (sans distinction) que pour 21% d'�lectricit� renouvelable. Les 23 % me semblent avoir �t� d�cid�s de mani�re arbitraire. Ceci �tant, je pense qu'il faut favoriser les pompes � chaleur (2/3 d'�nergie renouvelables soit g�othermique soit solaire), le solaire thermique pour l'ECS ou, dans les cas favorables, pour le chauffage, le bois �nergie, les bio-carburants de 2�me g�n�ration. Comme je vous l'ai dit je serais d'accord pour l'�olien et le PV � condition de ne pas recourir � l'obligation d'achat. On peut envisager une subvention au kWh vendu ou consomm� sur place. Ceci est particuli�rement vrai pour le PV. Son utilisation sur place, par le producteur, conduirait � des progr�s dans l'utilisation des courants continus (recherche des batteries de t�l�phone portable, d'ordinateur et, dans quelque temps des batteries de v�hicules �lectriques. Actuellement il est beaucoup plus int�ressant de vendre son courant PV que de le consommer soi-m�me. Une aberration ruineuse pour la collectivit� et qui promet l'�clatement d'une belle bulle dans quelques temps. Je r�p�te que je suis pour l'�olien en site isol� (ai-je dit le contraire?) et l� o� il permet de se substituer � des combustibles fossiles comme en Allemagne, au Danemark, dans nos �les. Je mets aussi de l'espoir (surtout dans les pays qui produisent leur �lectricit� avec du charbon) en la technique de Capture Stockage du CO2.
1. Sur le nuage de Tchernobyl, qui a menti ? Pellerin, les autorit�s, Lib�ration ?
Si c'est seulement ce dernier, (la m�chante presse), pourquoi est-ce votre seule source 24 ans apr�s ? Il n'y en a pas d'autres ?
2. D'accord avec vous, "accepter un risque minime pour l'ensemble de la population pour sauvegarder des int�r�ts particuliers qui peuvent �tre importants." (ici les int�r�ts d'EDF privatis�) mais que se passe-t-il lorsque le risque n'est plus minime ? A quel seuil un risque n'est plus minime en mati�re de nucl�aire ? Si je vous comprend bien, c'est lorsque la radioactivit� "artificielle" d�passe la radioactivit� "naturelle", avant, ce n'est pas un risque.
3. "O� est la balance" ?,en effet, par exemple sur l'iode : Pellerin, comme vous aujourd'hui, tenez absolument � ne surtout pas le distribuer, � cause d'allergies �ventuelles,dites-vous, je consid�re, moi, que l'iode n'a pas �t� distribu� pour nous maintenir dans le silence concernant le nucl�aire quels qu'en soient les risques pour la sant�.
En fait, vous avez tr�s mal g�r� cette crise et vous en payez les cons�quence encore aujourd'hui : plut�t que de prendre toutes les pr�cautions, iode compris, et de critiquer l'�chec des sovi�tiques, rien � part des mensonges qui vous embarrassent encore aujourd'hui, que ce soit pour le pass� ou le pr�sent.
[Réponse de l'auteur]
Ce n'est pas moi qui ai g�r� la crise. A l'�poque j'�tais un simple chercheur en physique des particules et syndicaliste CFDT. Je vous ai indiqu� un excellent livre qui fait une analyse d�taill�e de ce qui s'est pass� � l'�poque en France. En fait ce qui a �t� reproch� � Pellerin c'est d'avoir dit qu'il n'y avait pas de danger. La communication du gouvernement a �t� assez calamiteuse, cela je le reconnais volontiers. L'exigence d'une centralisation des informations a �t� une erreur en donnant l'impression qu'on voulait cacher quelque chose. Et vous voyez qu'en ce qui concerne les �missions du volcan c'est justement une transparence que je demande.
Que des travailleurs du nucl�aire en soient mort, est-ce "n�gligeable" ?
Pas � mes yeux.
Pour eux, vous, vous faites une "exception". Vous ne les comptez pas dans le bilan des victimes.
Au fait, combien de travailleurs morts du nucl�aire en France depuis quarante ans ?
[Réponse de l'auteur]
Bien s�r que non, je ne passe pas les travailleurs du nucl�aire par pertes et profits. Je ne sais pas exactement combien sont d�c�d�s d'accidents divers. Je me souviens du d�c�s de l'un d'eux, tomb� du toit, pendant la construction du r�acteur � haut flux de Grenoble. J'ai particip� aux luttes des salari�s du CEA pour voir reconnues les maladies professionnelles li�es � la radioactivit�. Il est probable que certains de ceux qui ont travaill� � l'usine du Bouchet sur la m�tallurgie de l'uranium ont eu de telles maladies professionnelles, mais je n'en connais pas le nombre. Le suivi m�dical de ces salari�s a conduit � un renforcement des normes, alors qu'au d�but de l'industrie nucl�aire on ne savait pas grand chose sur les risques encourus. Les mineurs d'uranium, surtout au d�but, ne travaillaient pas dans des conditions id�ales et certains ont sans doute souffert de cancers du poumon (on a d�couvert depuis que les risques �taient multipli�s pour les fumeurs). Les statistiques portant sur des ensembles de plusieurs dizaines de milliers de travailleurs du nucl�aire dans le monde ne montrent pas d'exc�s de cancer, parfois m�me, au contraire (cet effet paradoxal a �t� attribu� aux visites m�dicales d'embauche qui, parfois, diagnostiquaient des cancers pr�existants). Au CEA m�me, je pense que le nombre de cancers dus � l'amiante a �t� bien sup�rieur � celui d� � la radioactivit�. En tous cas il y a eu beaucoup moins de d�c�s parmi les travailleurs du nucl�aire que chez les mineurs de charbon. Mais cela n'emp�che pas qu'il faut prendre toutes mesures diminuant les risques pour les travailleurs du secteur, de m�me d'ailleurs qu'il faut, d'une mani�re g�n�rale, diminuer le nombre d'accidents du travail encore beaucoup trop �lev� en France. Je pense m�me qu'il doit y en avoir dans l'industrie �olienne. En connaissez vous le nombre? J'appr�cierais que vous cessiez les attaques ad hominem alors que vous ne savez rien de mon pass�. Vous n'avez pas le monopole du coeur.
Vous essayez de d�tailler, d'�tayer et on se rend compte que vous n'�tes franchement pas pour :
Premi�re �tape de votre raisonnement : tout sauf l'�olien
Deuxi�me �tape : m�langer l'�olien au PV et ne parler que du PV (8 fois plus cher que l'�olien).
Troisi�me �tape : refuser finalement l'�olien sauf en site isol�, dans les �les ... ou au Danemark !
Dans ces conditions, les 6 % d'�lectricit� thermique en France, malgr� tout ce nucl�aire, on en fait quoi ? Rien
Moi je ne suis ni pour le tout nucl�aire, ni pour le tout �olien mais pour la diversification �nerg�tique.
Le nucl�aire ne veut pas partager le g�teau (g�teau o� on lui laisse 78 % des parts) ? Tant pis pour lui.
Ce qui est marrant, c'est que le nucl�aire se croit attaqu� par l'�olien, sur la d�fensive.
Ce qui l'est moins, c'est qu'il se d�fend tr�s mal, le nucl�aire, en accusant la nature (ici le nuage islandais) puis en traitant comme "n�gligeables" les "invisibles" d'hier, d'aujourd'hui, de demain passant par pertes et profits pour nous garantir "aucune" incidence ... euh, finalement, des incidences "n�gligeables.
Bient�t, forc�ment, on nous fera avaler des incidences "importantes" ... mais toujours pas de capsules d'iode.
Donc nous sommes d'accord sur ce point, tant mieux.
Etes-vous toujours � la CFDT ?
[Réponse de l'auteur]
J'ai cess� d'en �tre � 73 ans...
La France est un pays riche, avec une tr�s grande superficie de territoire, et un des potentiels en �nergie renouvelable tr�s peu exploit�... Il �tait donc logique qu'elle accepte de convertir 12% suppl�mentaire de sa consommation d'�nergie fossile et fissile polluante et non indig�ne en consommation d'�nergie renouvelable propre et indig�ne (en moyenne l'effort europ�en est de 10%).
[Réponse de l'auteur]
La consensualit� n'exclut pas l'arbitraire. Un objectif de 3 fois 20 en 2020 ressemble plus � un slogan qu'� une d�cision murement r�fl�chie. Mais la querelle sur le nucl�aire bloque tout. En tout cas l'Allemagne et le Danemark ont de bons n�gociateurs et ont bien tir� les marrons du feu...
@Pro-Nucl�aire :
Je ne suis, bien entendu, pas abonn� � Electricit� Radioactive De France.
De plus, la concentration d'uranium 135 dont vous partez pour votre calcul est identique � celle qui existe dans nos contr�es, en quoi cette poussi�re est elle plus dangereuse que de la poussi�re provenant de carri�res ou mines fran�aises? Je n'ai jamais entendu parler d'irradiation dans des carri�res de calcaire ou autre en France??
simple : l'un est stable, naturel, et l'autre est instable, li� � l'activit� de l'homme (enfin des pronucl�aire).
c'est un peu comme imposer sa fum�e de cigarette � un non fumeur ...
[Réponse de l'auteur]
Vous avez raison, ce qui est naturel est toujours bon (les amanites phallo�des ont une excellent go�t, du reste, para�t-il) et l'artificiel est toujours dangereux, comme les m�dicaments produits par l'industrie pharmaceutique (horreur). Dans le domaine de la radioactivit� il est �vident que nos cellules savent reconna�tre les rayons b�ta �mis par de sympathiques noyaux naturels (potassium 40, par exemple) de ceux �mis par les diaboliques C�sium 137.
L'augmentation locale de radioactivit� est au max de l'ordre de 0.5mSv.
Un parisien qui va s'installer � Clermont Ferrand passe de 2.5mSv � 5mSv (donc +2.5mSv).
Idem si il d�cide de s'installer en Bretagne (uniquement � cause des roches granitiques).
Si il va dans certains endroits du Br�sil, il passe � 20 ou 30mSv.
Dans certain endroits en Iran ou en Inde, c'est 250mSv (naturellement).
Et pour info, les �tudes �pid�miologiques montrent une sous incidence des cancers au sein de ces populations.
Voir http://energie.lexpansion.com/climat/-que-se-passe-t-il-aujourd-hui-autour-de-tchernobyl-_a-35-4536.html pour une version "vulgaris�e".
Clairement, les avortements volontaires � cause de Tchernobyl ont fait bien plus de morts (hors question du statut de l'embryon hein, l� n'est pas le d�bat) que la somme des morts li�s aux irradiations de Tchernobyl. Et ces avortements �taient injustifi�s, tout comme tout alarmisme. En France, on le savait puisqu'on a toujours �t� des sp�cialistes dans le domaines de nucl�aire... contrairement � beaucoup de nos voisins.
Ah aussi... le background radioactif artificiel, c'est principalement les restes des essaies nucl�aires des ann�es 60 (avec une bombe tous les trois jours, �a laisse forc�ment quelques traces).
"Que des travailleurs du nucl�aire en soient mort, est-ce "n�gligeable" ?"
Les accidents nucl�aires les plus graves ont lieu dans les h�pitaux voyons !
http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_des_surirradi%C3%A9s_de_l%27h%C3%B4pital_d%27%C3%89pinal
Des sources puissantes, et bien moins de s�curit� quand dans une centrale par exemple.
Ah aussi, la zone autour d'une centrale � charbon est 30 fois plus radioactive que celle autour d'une centrale nucl�aire (les cendres de charbon contiennent une bonne quantit� d'U).
http://www.epa.gov/radiation/understand/calculate.html (les deux derni�res lignes), ou le r�cent rapport des Robin des Bois.
Renseignez vous !
"Dans le domaine de la radioactivit� il est �vident que nos cellules savent reconna�tre les rayons b�ta �mis par de sympathiques noyaux naturels de ceux �mis par les diaboliques C�sium 137. "
>vos comparaisons ne sont pas valables, le c�sium c'est comme le plutonium, c'est pas du chocolat ! c'est justement une mati�re qui n'existait pas sur terre, ce poison radiotoxique a �t� invent� par les pro-nucl�aire : moi je dis qu'ils s'affichent clairement, et qu'ils aillent habiter pr�s des centrales ! les terrains sont pas chers ...
alors, le plutonium naturel serait meilleur que l'artificiel ? n'importequoi ... vous n'avez pas les comp�tences je pense, suivez plutot ce lien, qui r�v�lera pourquoi l'industrie du nucl�aire veut semer la confusion entre radioactivit� naturelle et artificielle : c'est pour mieux noyer le poison ...
http://users.skynet.be/mauriceandre/
pour en revenir � nos ch�re particules alpha, arr�t�es par une feuille de papier mais qui irradient pour toujours une fois rentr�es par les poumons/sang (nano particule), o� sont pass�s tous les nuages des bombes � uranium appauvri (il en reste 212kg apr�s avoir enrichi 1 kg pour en faire un combustible des centrales nucl�aires qui ne sotn que des chaudi�res) des guerres du golfe, balkans etc ?
ces nuages l� aussi sont arr�t�s � la fronti�re, comme la sable du sahara sur nos voitures ?
vous propagez des mensonges comme ce lobby pr�historique qui n'aurait jamais du exister
[Réponse de l'auteur]
Les obus � uranium naturel ne sont pas plus recommandables que les obus � uranium appauvri, ni que les obus en g�n�ral.
J'ajouterais volontiers que notre bon esprit si prompt � s'�mouvoir qu'un ph�nom�ne naturel rejette un peu d'uranium en altitude n'a � ma connaissance �mis aucune objection � la dispersion dans la basse atmosph�re de centaines de tonnes d'uranium appauvri (produit par l'industrie atomique) sous forme micro et nanom�triques par les tirs d'obus perforants lors des conflits de Yougoslavie et d'Irak.
C'est curieux comme certains ont une perception des risques s�lective.
[Réponse de l'auteur]
Vous ne savez lire que ce qui vous conforte dans votre id�ologie. L'IRSN a, en effet, publi� un communiqu� et une note d'information sur les retomb�es radiaoctives du nuage du volcan Eyjafj�ll sur la France. Je me r�jouis de cette intervention un peu tardive et, peut �tre, cons�cutive � mon �tonnement de ne pas entendre l'ASN (ou l'IRSN son bras s�culier) sur ce sujet? Je constate que les chiffres donn�s par l'ISRN concernant les quantit�s d'uranium et de thorium et les miens ne sont gu�re diff�rents: 400 tonnes d'uranium et 1300 tonnes de thorium pour l'IRSN, 600 tonnes et 1800 tonnes pour les chiffres que j'avais propos� � la suite d'une analyse tr�s sommaire. Une diff�rence plus significative vient du facteur � affecter � l'activit� de l'uranium pour tenir compte de l'existence d'un cha�ne radioactive: l'IRSN retient un facteur 4 en ne consid�rant que les d�sint�grations des noyaux de charge sup�rieure � celle du radon (Z=86). J'ai retenu la totalit� de la cha�ne soit un facteur 14. Le "principe de pr�caution" ne conduit-il pas � maximiser les dangers? Je note que l'IRSN utilise par ailleurs, l'activit� du Polonium 210 (Z=84) ce qui semble en contradiction avec sa supposition de d�part. La v�rit� est sans doute � chercher entre les deux m�thodes. L'IRSN fait une estimation des retomb�es sur la France. Je n'ai pas trait� ce probl�me et aurait, du reste, �t� bien incapable de le faire. Le fait demeure que la totalit� de l'Uranium et du thorium retombera bien quelque part, � plus ou moins longue �ch�ance. La plus grande partie des retomb�es aura (ou a d�j� eu) lieu sur l'Islande, tout comme celles de Tchernobyl ont eu lieu en Ukraine ou en Bi�lorussie. Doit on consid�rer que la vie d'un Islandais ne vaut pas celle d'un Fran�ais? L'estimation de l'IRSN pour la France est rassurante, tant mieux pour nous. Dans sa comparaison avec les retomb�es de C�sium 137 due � Tchernobyl, l'IRSN ne prend en compte que les activit�s. Il y a lieu de compl�ter cette approche par une comparaison en terme de radiotoxicit�. Si, en ce qui concerne l'ingestion, les radiotoxicit�s du C�sium et de l'Uranium sont du m�me ordre de grandeur, il n'en n'est pas de m�me de la radiotoxicit� � l'inhalation qui est pluieurs centaines de fois plus grande pour l'uranium 238 que pour le C�sium 137. L'IRSN estime que, en France, l'activit� radioactive au niveau du sol due � l'�ruption islandaise est environ 500 fois plus faible que celle observ�e habituellement. En m�me temps, il affirme que l'activit� au sol, en France, due au C�sium de Tchernobyl serait de un � dix millions de fois plus importante que celle due � l'�ruption. Elle serait donc environ 1000 � 10000 fois plus forte que celle observ�e du fait de la radioactivit� naturelle. Si on applique les facteurs de dose � l'inhalation on voit donc que la radiotoxicit� due au C�sium 137 ne serait qu'une dizaine de fois plus importante que celle due � la radioactivit� naturelle. Ajoutons que le C�sium 137 est, en pratique, fix� dans le sol alors que la source essentielle de radioactivit� alpha, le Plomb 210 est bien en suspension dans l'air et suscpetible d'�tre inhal�. Il est donc certain que la radiotoxicit� naturelle � l'inhalation est bien sup�rieure � celle due au C�sium 137 de Tchernobyl. Finalement on doit se f�liciter de cette d�marche de l'IRSN qui tend � traiter sur un pied d'�galit� les radioactivit�s suppl�mentaires dues � des �v�nements "naturels" ou "artificiels". Une bonne compr�hension des diff�rents aspects sanitaires de la radioactivit� naturelle doit �tre la base des estimations des cons�quences d'accidents nucl�aires. Or, jusqu'� pr�sent, il n'a pas �t� possible de mettre en �vidence d'effets nuisibles de la radioactivit� naturelle.
[Réponse de l'auteur]
J'avais oubli� un point de votre attaque. Vous tombez encore mal. Avec Elisabeth Huffer je m'�tais int�ress� � la question des effets possibles de l'usage de l'uranium appauvri dans les conflits du Golfe et des Balkans. Voici la r�f�rence: http://lpsc.in2p3.fr/gpr/french/UA/UA.html Vous y verrez que l'uranium appauvri est l�g�rement moins radioactif que l'uranium naturel et, surtout, que l'uranium est, avant tout, un toxique chimique beaucoup plus que radioactif. Vous y verrez aussi que dans les premiers 10 cm du sol d'un jardin de 1000 m2, on trouve, en moyenne, environ 1 kg d'Uranium naturel, soit une quantit� de l'ordre du poids d'Uranium dans une t�te d'obus � Uranium appauvri. Mais il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre.