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Réchauffement climatique :
les vignerons s'inquiètent

Selon ces professionnels, le goût du vin a déjà changé et l'augmentation des températures modifiera les cépages traditionnels.

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Ils sont cinquante vignerons, chefs cuisiniers, œnologues ou sommeliers et, à ce titre, ardents défenseurs des terroirs français. Leurs signatures figurent au bas d'un «appel solennel» lancé au président de la République et au ministre de l'Environnement, à quelques mois de la conférence de Copenhague sur le climat. «Le réchauffement climatique rend les vignes de plus en plus vulnérables, écrivent-ils dans cette tribune du Monde. Fleurons de notre patrimoine culturel, les vins français, élégants et raffinés, sont aujourd'hui en danger.»

Selon ces professionnels, le goût du vin a déjà commencé à changer. Les dates de vendanges ont régulièrement été avancées, ces trente dernières années, et le soleil charge les raisins en sucre. «Le réchauffement donne des vins plus épicés et riches, avec des teneurs en alcool plus marquées, souligne le sommelier Franck Thomas. Ce sont des vins moins digestes, moins fins et moins agréables à boire au quotidien.» Avec l'augmentation des températures, ce phénomène est amené à s'accentuer. À long terme, la carte des vins français se trouvera profondément modifiée. Les appellations d'origine contrôlées seront bouleversées.

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Des vignes en Bretagne

«Dans quarante ou cinquante ans, le pinot noir ou le riesling tels qu'ils sont faits aujourd'hui en Bourgogne et en Alsace auront par exemple disparu», prédit Franck Thomas. À cette date, de nouvelles régions viticoles pourraient voir le jour en Bretagne et en Normandie, mais aussi en Angleterre. «Si rien n'est fait pour réduire les gaz à effet de serre, les vignes se déplaceront de 1 000 km au-delà de leurs limites traditionnelles d'ici à la fin du siècle », prévient en effet Anaïz Parfait, de Greenpeace. Selon Jean-Pierre Chabin, géographe à l'université de Bourgogne, «on peut penser qu'il y aura des vignes dans le sud de la Suède et en Écosse».

Mais pour Jean-Philippe Bret, producteur au domaine de la Soufrandière, en Bourgogne du sud, «ce qui fait la spécificité d'un vin de terroir, ce n'est pas seulement le climat, mais aussi des sols, une exposition et un savoir-faire. Parce que cette conjonction est impossible à retrouver ailleurs, o n ne fera jamais de Bourgogne ailleurs qu'en Bourgogne».

C'est pour éviter ce scénario que le chef Marc Veyrat, le sommelier Antoine Petrus et les domaines Zind Humbrecht en Alsace et Selosse en Champagne ont joint leurs noms à l'appel. Tous espèrent la signature à Copen­hague d'un «accord ambitieux», «engageant les pays industrialisés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre d'au moins 40 % d'ici à 2020».

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28 commentaires
  • KapitanosUK

    le

    ca vient du canard enchaine, les "professionels du vin" ont du trop picoler encore des vignes en Bretagne ce serait sympa, il faut signer ou?

  • J-M.S-T

    le

    La seule vérité dont on est certain, c'est que les modèles ne peuvent donner des résultats satisfaisants que dans la mesure ou les mécanismes physiques introduits dans ces modèles sont parfaitement connus. On serait vraiment outrecuidant de penser que sur un sujet aussi complexe que les climats, nous avons tous les éléments de calcul. Et cette pénurie est le motif des divergences observables entre les acteurs sincères du monde scientifique. On connaît tout sur la matière, mais un simple électron échappe à toute tentative de localisation exacte par rapport à son noyau et notre seule arme reste des équations à base probabilistique ! Les climats du monde sont d’une complexité phénoménale et tout scientifique vrai doit se faire bien humble devant ses prédictions. Par exemple, le phénomène de parapluie cité par Nikola001 et que j'appellerais plutôt de rétrodiffusion diffuse des rayonnements venus du soleil, dépend à la fois de la quantité de vapeur d'eau de l'atmosphère, des micro-particules solides de cette même atmosphère, de la température de la haute atmosphère ainsi que de la turbulence de l’air (vents). Ces conditions donnent ou non des nuages composés soit de particules de glace soit de gouttelettes d’eau. Si cette couverture nuageuse de haute altitude est trop importante, les rayonnements visibles et infra rouges sont renvoyé vers l'espace comme par un écran de cinéma. Une très grande rétrodiffusion en haute altitude peut empêcher l’énergie solaire de nous parvenir mais à la fois peut empêcher, en partie, les rayonnements infrarouges terrestres de s’évader vers l’espace (effet de serre) Ce double effet peut conduire à un refroidissement catastrophique du globe, surtout si les régions polaires n’ont pas de couverture nuageuse protectrice, ce qui est souvent le cas. Chaque phénomène peut être décrit séparément, mais l’ensemble est une autre paire de manche ! Il y a encore beaucoup de place pour les thèsards !

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