La crise climatique ne se cantonne plus aux rapports d’experts : elle est bien réelle, détectée dans les records de chaleur, les catastrophes naturelles et les transformations en cours. À L’Express, nous scrutons les progrès comme les menaces, pour vous offrir une vision exigeante et lucide des enjeux qui se jouent aujourd’hui et dessinent demain.
Malgré l’inertie de certains secteurs, 2025 marque une accélération de la transition énergétique. Le déploiement massif du solaire et de l’éolien, combiné à des investissements inédits dans le stockage d’énergie, laisse entrevoir une possible baisse des émissions mondiales dès cette année, selon l’Agence internationale de l’énergie.
Le nucléaire, également, revient dans le débat. En Europe, plusieurs pays relancent ou prolongent leurs centrales existantes, convaincus de son rôle-clé dans un mix décarboné. Ce choix reste controversé, notamment sur les questions de sûreté et de coûts, mais gagne du terrain dans un contexte d’urgence climatique.
Certains écosystèmes menacés bénéficient de protections renforcées, à l’image des décisions récentes d’accorder une personnalité juridique à certains fleuves ou forêts dans plusieurs pays d’Amérique latine et d’Asie.
Mais ces progrès peinent encore à compenser l’ampleur des bouleversements. Parmi les grandes tendances identifiées en 2025 :
Les données de l’observatoire Copernicus sont sans appel : entre mi-2023 et mi-2024, la température moyenne mondiale a dépassé le seuil symbolique de +1,5 °C sur douze mois glissants. Le mois de mai 2025 est le deuxième plus chaud jamais mesuré en Europe.
Dans les océans, le quatrième épisode mondial de blanchissement massif des coraux est en cours. Ces phénomènes, de plus en plus fréquents, illustrent l’accélération du dérèglement, notamment en lien avec l’intensification d’El Niño.
Fonte des glaciers, acidification des océans, perte rapide de biodiversité : les effets s’intensifient sur tous les continents. Les événements extrêmes – sécheresses, vagues de chaleur, mégafeux – sont plus fréquents et plus destructeurs.
Elle est désormais franchie temporairement. Pour l’éviter durablement, il faudrait réduire les émissions mondiales de près de 50 % d’ici 2030, un objectif de plus en plus difficile à atteindre selon les scénarios du GIEC.
Elle reste très controversée. Si certaines technologies (captation du CO₂, ensemencement des nuages) suscitent l’intérêt de certains États ou entreprises, les risques environnementaux, politiques et éthiques sont nombreux. Elle pourrait constituer un recours en cas d’échec des politiques de réduction.
L’Accord de Paris reste un cadre de référence, mais ses engagements volontaires montrent leurs limites. La COP29, prévue fin 2025 à Bakou, sera scrutée de près : les négociations porteront notamment sur la révision des contributions nationales et le financement climatique, sources récurrentes de tension entre pays du Nord et du Sud.
Dans un monde où les équilibres climatiques se délitent, l’information fiable devient un levier d’action. L’Express décrypte les politiques, les technologies et les rapports de force à l’œuvre dans la lutte contre le réchauffement. Pour comprendre, anticiper, et peser dans les débats d’aujourd’hui et de demain.