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TRIBUNE

Les animaux en toute conscience

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par Pierre Jouventin et David Chauvet
publié le 30 août 2012 à 19h06

Darwin affirmait, il y a cent cinquante ans, qu'il n'y a pas une différence de nature mais de degré entre l'homme et les autres espèces animales. Pourtant, il y a encore quelques décennies, parler chez l'animal de conscience, c'est-à-dire des états supérieurs de l'activité intellectuelle, eût été inconcevable dans les milieux scientifiques. Il y régnait un climat de «mentaphobie» dénoncé par Donald Griffin, fondateur de l'éthologie cognitive. Ce temps semble définitivement révolu. A l'issue d'un congrès à l'université de Cambridge sur le sujet, des scientifiques internationaux renommés, dont Stephen Hawking, ont signé le 7 juillet une Déclaration de conscience des animaux (3), dont la conclusion est que «les humains ne sont pas les seuls à posséder les substrats neurologiques qui produisent la conscience. Les animaux non humains, soit tous les mammifères, les oiseaux, et de nombreuses autres créatures, comme les poulpes, possèdent aussi ces substrats neurologiques».

Le néocortex n’est donc plus considéré comme indispensable pour penser finement. Dès 1920, on a démontré que les abeilles utilisent des concepts mathématiques pour indiquer leur butin aux congénères. Or les insectes ne possèdent pas de cerveau mais des ganglions nerveux, de même que le poulpe, mollusque de génie ! Ces vingt dernières années, une avalanche de découvertes nous a réconciliés avec le règne animal dont nous nous croyions si éloignés. Les éléphants coopèrent pour trouver des solutions. Les rat

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