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Diesel. Les villes allemandes de plus en plus hostiles

En Allemagne, les villes inquiètent les constructeurs automobiles. Plusieurs d’entre elles pourraient interdire les véhicules diesel. Des mesures qu’ont déjà proposées plusieurs grandes villes dans le monde.

En Allemagne, plusieurs grandes villes pourraient interdire les véhicules diesel prochainement.
En Allemagne, plusieurs grandes villes pourraient interdire les véhicules diesel prochainement. | ARCHIVES OUEST-FRANCE
  • En Allemagne, plusieurs grandes villes pourraient interdire les véhicules diesel prochainement.
    En Allemagne, plusieurs grandes villes pourraient interdire les véhicules diesel prochainement. | ARCHIVES OUEST-FRANCE

Nos mairies auront-elles raison de la pollution en ville ? En Allemagne, la question donne des sueurs froides à l’industrie automobile. Entreprises du secteur et pouvoirs publics étaient réunis à Berlin mardi pour trouver des solutions à la pollution des véhicules diesel. Il y a urgence. Plusieurs grandes villes du pays pourraient interdire purement et simplement le diesel. Un rêve pour les associations écologiques, un cauchemar pour les constructeurs et les 15 millions d’automobilistes.

« La préservation de la santé plus importante que le droit de propriété »

À la pointe du combat contre le diesel : Stuttgart. Située dans le land du Bade-Wurtemberg, la capitale régionale est la ville la plus polluée d’Allemagne. À tel point que son tribunal administratif a validé vendredi le principe d’une interdiction des véhicules diesel dans la ville, une mesure qu’envisage de prendre le maire.

La justice avait été saisie par une association de défense de l’environnement et elle a été sensible à ses arguments. Le président du tribunal, Wolfgang Kern, a même estimé que « la préservation de la santé publique était plus importante que le droit de la propriété et la liberté des propriétaires de voitures concernés par cette interdiction ».

Des initiatives multiples

D’autres villes allemandes ont également pris des initiatives pour réduire la circulation. En Bavière, Munich s’est associé au promoteur immobilier du nouveau quartier de Domagk-Park pour proposer aux habitants de nombreuses alternatives à la voiture : vélos classiques et électriques, scooters, voitures électriques en location, etc.

Le maire de Munich, comme celui de Hambourg, envisage également d’interdire les véhicules diesel ne répondant aux dernières normes européennes. Pour les villes, la solution devrait permettre de parer rapidement aux problèmes sanitaires engendrés par les gaz d’échappement. D’autant que la croissance de la population devrait faire croître leurs parcs automobiles. D’ici 2030, la ville de Munich devrait compter près de 300 000 nouveaux habitants.

Sollicitée par la ville de Düsseldorf, la justice fédérale allemande doit se pencher prochainement sur le dossier. Le tribunal fédéral de Leipzig doit rendre une décision début 2018 quant à la légalité d’une interdiction par les villes des véhicules diesel.

Le diesel bouc émissaire ?

Les scandales de trucage d’émissions polluantes en Allemagne ne sont sûrement pas étrangers aux menaces municipales d’interdire le diesel.

Il y a deux ans Volkswagen reconnaissait avoir équipé les moteurs de près de 11 millions de véhicules avec un logiciel truqueur, faussant les émissions de gaz polluant lors des contrôles techniques. Dernièrement, le quotidien allemand Der Spiegel a également révélé des soupçons de cartel entre les constructeurs automobiles allemands. Ces derniers se seraient entendus afin de manipuler conjointement les émissions polluantes de leurs véhicules diesel.

Mais si le moteur diesel est vilipendé par les pouvoirs publics locaux, c’est surtout du fait de ses effets néfastes pour la santé publique. Réputé moins pollueur que son homologue à essence car émettant moins de dioxyde de carbone, le moteur diesel rejette en revanche davantage d’oxyde d’azote. Ce dernier forme des « smogs », des nuages polluants en ville, responsable de problèmes pulmonaires et cardiaques.

Un mouvement mondial

Les villes allemandes ne sont pas les seules à avoir pris des initiatives contre les véhicules diesel. Réunis à Mexico fin 2016, dans le cadre du forum Cities 40, les maires de plusieurs grandes villes ont annoncé leur intention d’interdire le diesel en leur sein d’ici à 2025. Parmi elles : Paris, Mexico, Athènes, ou encore Madrid qui ont promis de faire « tout ce qui était en leur pouvoir pour soutenir l’utilisation de voitures électriques, hybrides ou à hydrogène ».

La Maire de Paris Anne Hidalgo songe à interdire le diesel à Paris dès 2020. Les premières mesures ont déjà été prises. Depuis septembre 2015, poids lourds et les cars construits avant 2001 ont interdiction de circuler dans Paris, et depuis le 1er juillet 2016, les véhicules les plus polluants sont également bannis.

Les villes prennent ainsi de l’avance sur les États. La France et le Royaume-Uni se sont tous deux engagés à bannir la vente de voiture à moteur thermique – essence et diesel – sur leur sol, mais avant 2040. Quant à l’Allemagne, consciente des emplois liés à l’industrie automobile, elle s’est refusé à envisager toute interdiction de ces véhicules.

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