Karim Ben Ali
Karim Ben Ali est un lanceur d'alertes français.
Affaire ArcelorMittal
[modifier | modifier le code]Épandages toxiques
[modifier | modifier le code]Karim Ben Ali est devenu lanceur d'alerte malgré lui, lorsque Le Républicain lorrain publie en juin 2017, sans le prévenir, un article où il est fait mention de centaines de mètres cubes d'acide chlorhydrique déversés pour le compte d'ArcelorMittal pendant trois mois dans la nature au lieu de porter la matière dangereuse au centre de recyclage Paprec de Malancourt et surtout par la diffusion d'une vidéo[1] de Karim Ben Ali : il y dénonce le transporteur Suez environnement et son agence d'intérim comme étant complice de la pollution[2].
Les faits sont niés par ArcelorMittal ; il subit tas des pressions, intimidations et menaces… "On a dévissé les roues de ma voiture", avant d’être licencié sans ménagement pour "rupture de discrétion commerciale". Ses deux frères, également intérimaires chez Arcelor, sont licenciés du jour au lendemain[3].
Enquête et procès
[modifier | modifier le code]La Direction régionale de l'Environnement (Dreal) ouvre une enquête à l'été 2017 pour « atteinte à l'environnement » et conclut qu'il n'y a pas eu pollution mais une simple « gestion irrégulière des déchets », délit qui fait ensuite l'objet de poursuites par le parquet de Thionville. La communauté d’agglomération du Val de Fensch s’est constituée partie civile et quatre associations de protection de l’environnement ont demandé à être reconnues comme victimes[4]. Le député Michel Larive (LFI) a évoqué le cas de Karim Ben Ali à l'Assemblée nationale pour dénoncer l’absence de statut pour les lanceurs d’alerte[5].
En décembre 2018, il porte plainte contre ArcelorMittal pour « mise en danger et atteinte volontaire à l'intégrité de la personne », et pour « infraction aux règles de la sécurité et de la santé ». Poursuivi pour des menaces proférées le 8 janvier 2019 devant ArcelorMittal à Florange, Karim Ben Ali est relaxé le 5 mars 2019 par le tribunal correctionnel de Thionville[6],[7]. Ce même tribunal relaxe ArcelorMittal pour sa gestion irrégulière des déchets le 23 septembre 2019[8]. Le parquet a fait appel de la relaxe d'ArcelorMittal.
Médias
[modifier | modifier le code]Karim Ben Ali fait l'objet d'un documentaire "Karim contre Mittal" tourné par Pedro Brito da Fonseca en 2019 et diffusé par France 3 le 14 septembre 2020 dans la série « Les Désobéissants », consacrée aux lanceurs d'alerte en France[9].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- ↑ VIDEO - Témoignage d'un chauffeur de camion: "J'ai déversé de l'acide d'ArcelorMittal Florange dans la nature", France Bleu, 3 juillet 2017.
- ↑ Lanceur d'alerte : brisé pour avoir fait son devoir | Karim Ben Ali, Denis Robert, Le Média, 28 octobre 2019.
- ↑ Hakima Bounemoura, « VIDEO. Lanceur d’alerte : « Ma vie est foutue, je suis devenu un paria », raconte Karim Ben Ali », 20 minutes, (lire en ligne, consulté le ).
- ↑ ArcelorMittal Florange jugé pour “gestion irrégulière des déchets”, Le Quotidien (Luxembourg), 27 mai 2019.
- ↑ Assemblée Nationale, 29 novembre 2017.
- ↑ Menaces contre ArcelorMittal : le lanceur d'alerte Karim Ben Ali relaxé, France Bleu, 5 mars 2019.
- ↑ Hakima Bounemoura, « « Je suis devenu un paria », raconte le lanceur d'alerte Karim Ben Ali », sur 20 Minutes (consulté le ).
- ↑ Affaire du crassier : ArcelorMittal relaxé, Le Républicain Lorrain, 23 septembre 2019.
- ↑ Lanceur d'alerte : un documentaire sur Karim Ben Ali diffusé le 14 septembre, Le Républicain Lorrain, 11 septembre 2020
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Interview sur Le Média par Denis Robert : « Lanceur d'alerte : brisé pour avoir fait son devoir » (28 octobre 2019) [1]
- "Karim contre Mittal", documentaire de Pedro Brito da Fonseca [2]