Facebook, Instagram: Mark Zuckerberg abandonne le "fact-checking" pour plaire à Donald Trump

Facebook, Instagram: le patron de Meta Mark Zuckerberg a annoncé se séparer des vérificateurs de faits, alors que Donald Trump s'arrête à redevenir président des Etats-Unis, le 20 janvier 2025.
Une annonce surprise de la part de Mark Zuckerberg, en vidéo: "Bonjour tout le monde. Je veux vous parler d’une chose importante. Le retour aux racines de liberté d’expression de Facebook et d’Instagram", explique-t-il. Une vidéo de 5 minutes où le patron annonce une levée des barrières sur ses plateformes, un changement bien radical.
1 million de dollars pour l'investiture de Trump
Chez Mark Zuckerberg, il faut croire qu’il y a un avant et un après élection présidentielle américaine. Celui-ci avait rapidement salué la victoire de Donald Trump en ligne et avait passé la veille de Thanksgiving dans la villa du président élu en Floride. Il a également donné 1 million de dollars pour son investiture dans deux semaines.
Comment on dit: « Il n’y a pas d’amour, mais que des preuves d’amour". Cette vidéo de Mark Zuckerberg s'apparente à une forme de mea culpa. Le ton est contrit. Comprenez: "On a trop bloqué, fliqué les plateformes."
Rappelons que Donald Trump avait été suspendu de Facebook après l'attaque du Capitole, il y a précisément quatre ans, avant de voir son compte réactivé à l’aube de la campagne électorale.
De la modération devenue "censure"
Preuve d’amour toujours, Zuckerberg a aussi taclé Joe Biden, alors que son administration a poussé pour davantage de modération en ligne. De la "modération" devenue "censure" pour Mark Zuckerberg. Et c’est tout le système de "vérification des faits" de Facebook, le "fact checking" qui vole en éclats. Les vérificateurs à la porte car trop orientés, trop politisés pour le patron de Meta, qui épingle au passage les médias traditionnels.
La fin d'un partenariat avec des dizaines de médias
Revenons quelques années en arrière un instant. La première élection de Trump, le Brexit… Facebook avait été tenu pour responsable en partie de la manipulation des électeurs. Le réseau social avait alors lancé un programme de vérification. 80 médias dans le monde étant notamment rémunérés pour faire le tri. Depuis, les fausses informations s'étaient réduites sur les plateformes de Meta. C’est désormais ce système que vise Mark Zuckerberg.
Cet abandon va d'abord commencer aux Etats-Unis puis en Europe dans un second temps. La vérification par des professionnels sera remplacée par des "notes de communauté", que l'on peut déjà retrouver sur le réséau social X. Ce sont les utilisateurs qui pourront commenter une info, y apporter du contexte, préciser une erreur entre autres.
"C'est cool", se réjouit Musk
D’ailleurs Mark Zubergerg a évoqué X, un hommage entre concurrents. Elon Musk, son propriétaire, a réagi hier après-midi en publiant, laconique: "C’est cool", sur un article qui reprend ces annonces.
Mark Zuckerberg, dans sa vidéo, a dit son enthousiasme: "Nous pouvons rétablir la liberté d’expression" et a annoncé le retour des contenus politiques et a expliqué clairement vouloir laisser passer plus de messages ou articles au sujet de l’immigration ou du genre.
Enjeux économiques
Ses raisons? Maintenir à flot son entreprise Meta. Mark Zuckerberg ne veut pas passer quatre années ans sur le banc, alors que Donald Trump va redevenir président des Etats-Unis. Un fidèle du président élu a même été nommé à la tête de la communication de Meta. Le service de modération a quitte la Californie, trop progressiste, pour l’Etat fépublicain par excellence, le Texas.
En réalité, Mark Zuckerberg a dit vouloir travailler avec Donald Trump pour contrer les régulations venues d’autres pays,, qui en veulent aux industries américaines, citant sans complexe, la Chine, l’Amérique Latine, l’Europe. L'entrepreneur américain a appellé la nouvelle administration à "contre-attaquer".