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Tensions hospitalières, vaccination: les enjeux de la montée en puissance du variant Delta cet été

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"Toute personne non-vaccinée sera contaminée par le variant Delta". Le directeur général ARS Nouvelle-Aquitaine a sonné l'alerte ce samedi sur BFMTV. Ce variant représente désormais plus de 20% des cas de Covid détectés en France.

Alors que se profilent les premiers départs en vacances et que les dernières restrictions sanitaires disparaissent, la menace du variant Delta vient compromettre la perspective d'un été serein.

Si l'épidémie en France semble toujours sous contrôle et que les chiffres des contaminations restent bas, le gouvernement et les spécialistes envisagent déjà une quatrième vague. Quels sont les risques réels de la propagation sur notre territoire de ce variant anciennement appelé "variant indien" ?

Les signaux toujours au vert à l'hôpital

Pour l’instant, il n'y a "pas du tout" d’afflux aux urgences lié aux nouvelles contaminations, rassure Frédéric Adnet sur l'antenne de BFMTV ce samedi. Le directeur médical du SAMU de Seine-Saint-Denis souligne toutefois que la baisse des nouvelles contaminations "commence à stagner".

"Par contre, au niveau des hospitalisations et du nombre de malades en réanimation, la baisse se poursuit. On pense que cela est principalement dû au fait que les populations les plus à risques d’aller à l’hôpital, en réanimation ou même de mourir sont largement vaccinées", commente-t-il.

Doit-on en conclure que le vaccin est réellement efficace contre le variant Delta ? Visiblement, car on observe au Royaume-Uni – dont plus de 60% de la population a reçu deux doses du vaccin AstraZeneca - un fort décalage entre la remontée du nombre de contaminations dues au variant Delta, et celui des hospitalisations et des morts.

Le vaccin Pfizer, largement utilisé en France, serait encore plus protecteur que les doses de la société suédo-britannique contre ce nouveau variant. Une étude des autorités sanitaires britanniques assurait mi-juin qu'il était efficace à 96%, après deux doses, contre les risques d'hospitalisation.

Les Landes, laboratoire de ce qui attend la France ?

En France, c’est le département des Landes, très peu touché par les précédentes vagues de Covid-19, qui concentre les inquiétudes. Au point que le déconfinement total dans la région, jugé trop risqué au vu de la situation, a été repoussé au 6 juillet.

Parce que ses habitants sont peu nombreux à avoir contracté le virus, l’immunité collective y est particulièrement faible. Ce qui permet au variant Delta de s'y propager à grande vitesse.

"Ce qu’il se passe dans les Landes est ce qu’il va se passer dans toute la région, puis partout en France", alerte sur BFMTV Benoît Elleboode, directeur général de l’ARS Nouvelle-Aquitaine.

"Ce qu’il faut bien comprendre aujourd’hui, c’est que personne n’y échappera. Toutes les personnes non-vaccinées seront contaminées par le variant Delta", affirme-t-il. Et ce, "même si elles ont été malades avec une précédente souche du virus".

Le variant Delta présente un taux de reproduction bien supérieur aux formes précédentes du coronavirus: une personne malade en contaminera en moyenne six autres. En revanche, si cette personne est vaccinée, assure Benoît Elleboode, elle "contaminera moins d’une personne en moyenne".

Éviter le retour des restrictions sanitaires

Si le maintien – voire le renforcement - des gestes barrières et des mesures sanitaires peut permettre de retarder l’éventuelle quatrième vague liée au variant Delta, "seul le vaccin pourra stopper l’épidémie", poursuit le directeur général de l’ARS Nouvelle-Aquitaine.

Le rebond épidémique semble inéluctable, pour Frédéric Adnet, mais ses répercussions sur l’hôpital (dont la saturation imposerait la mise en place de mesures sanitaires de freinage) peuvent être contenues grâce à la vaccination massive de la population. Actuellement, l'immense majorité des patients qui arrivent en réanimation sont des personnes non-vaccinées, déplore Benoît Elleboode, qui lance un appel aux Français:

"Pour préserver nos réanimations, il faut absolument que vous essayiez de convaincre de se faire vacciner tous les proches que vous connaissez qui sont à risques [à savoir, ceux de plus de 50 ans ou qui ont une comordbité, dont l'obésité]. Pour les protéger eux et vous en tant que proches, pour ne pas subir un décès inutile, poursuit-il. Décéder du Covid aujourd’hui, c’est complètement bête. On a une arme pour s’en protéger".
Léa Marie