
En Inde, pas un mois ne s’écoule sans qu’un scandale éclabousse l’industrie pharmaceutique. En octobre 2017, l’autorité de régulation du secteur a révélé que deux antiacides très populaires – utilisés dans le traitement des nausées et des douleurs gastriques et commercialisés sous le nom de Pantocid (qui appartient à la marque Sun Pharma) – avaient échoué à passer avec succès les contrôles de qualité. Le laboratoire concerné, numéro un dans le pays, a aussitôt rétorqué qu’il s’agissait de contrefaçons qui n’étaient pas de son fait.
Il s’agit là d’un exemple parmi d’autres, tant le phénomène est prégnant : 20 % des médicaments en vente sur le marché national et 35 % de ceux fabriqués en Inde et écoulés sur tous les continents sont toujours non conformes aux règles en vigueur, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Un constat d’autant plus désastreux pour la population indienne que « cela est susceptible de déclencher des maladies sévères qui affectent en premier lieu les populations les plus vulnérables », relevait l’OMS, au printemps 2017.
Dans ce pays connu pour être l’une des grandes terres d’accueil de la criminalité pharmaceutique, la situation a pourtant tendance à s’améliorer, à en croire une étude du ministère de la santé publiée en mars 2017. L’Institut national de biologie y évalue à 3 % la part des médicaments disponibles dans les pharmacies indiennes n’ayant pas les effets thérapeutiques escomptés, soit parce qu’ils sont « sous-dosés », soit parce qu’ils« ne répondent pas aux normes de qualité ». A titre de comparaison, cette part était de 5 % en 2009.
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