Les mois se suivent et la tendance se confirme, au grand dam des usagers. A compter du 1er octobre, les tarifs réglementés de vente (TRV) du gaz feront l’objet d’une nouvelle augmentation en France. Non des moindres : + 12,6 %, toutes taxes comprises (TTC), en moyenne. Jamais de tels pourcentages n’avaient encore été enregistrés depuis 2013, année depuis laquelle ces barèmes sont révisés à un rythme mensuel plutôt que trimestriel. Au 1er septembre, il s’agissait « seulement » de + 7,9 % TTC.
Autant la récession due à l’épidémie de Covid-19 avait fait chuter les cours du gaz en 2020, autant la reprise économique les a redressés avec force. Constante en 2021 – hormis au mois d’avril –, la hausse du tarif réglementé frappe environ 3 millions de ménages. Ce tarif est appelé à disparaître en juillet 2023 pour laisser toute la place aux offres de marché ; celles-ci concernent déjà les deux autres tiers des foyers, la plupart à prix fixe pour une période déterminée.
Pour un ménage chauffé au gaz, l’évolution du TRV du fournisseur Engie (ex-GDF) n’est pas sans dommage : en octobre, elle correspondra à une facture de 1 482 euros par an. Soit un bond redoutable : + 29 % depuis janvier 2019 et + 44 % depuis janvier 2020, toutes taxes comprises.
Pas de rupture de stocks en vue
La France importe la quasi-totalité du gaz naturel qu’elle consomme. « Elle est donc exposée, comme le reste de l’Europe, aux variations des prix de marchés européens et mondiaux », a rappelé la Commission de régulation de l’énergie (CRE), lundi 27 septembre. L’autorité administrative indépendante française calcule les tarifs en fonction de divers coûts, notamment ceux d’approvisionnement.
La hausse du tarif réglementé, appelé à disparaître totalement en juillet 2023, frappe environ 3 millions de ménages
Cette envolée tarifaire tient à la reprise de l’activité – et, donc, de la demande en Asie, qui attire les cargaisons de méthaniers. Les importations proviennent en partie de gazoducs au départ de Russie, à qui l’Agence internationale de l’énergie a demandé de livrer davantage de combustible. Autre élément : la hausse du prix des quotas européens d’émission de dioxyde de carbone, ces « permis de polluer » dont s’acquittent de gros industriels. Un « aspect spéculatif autour des matières premières » entre aussi en compte, selon Anne-Sophie Alsif, chef économiste au Bureau d’informations et de prévisions économiques, cabinet de conseil.
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