
La Fédération internationale de football (FIFA) l’assure : la Coupe du monde au Qatar sera la première de l’histoire dont le bilan écologique sera « neutre en carbone ». Comprendre, la compétition ne rejettera pas un gramme de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère, malgré la climatisation des stades, l’édification de sept nouvelles enceintes, la construction d’infrastructures de transport ou encore les allées et venues en avion des supporteurs venus des quatre coins de la planète. Comment un tel tour de force serait-il possible ? La FIFA a une botte qui n’a rien de secrète ; elle s’appelle la compensation carbone.
Système décrié car il couvre souvent des pratiques de « greenwashing », la compensation carbone est un mécanisme permettant à des Etats ou à des entreprises de financer des projets de réduction d’émissions de gaz à effet de serre (GES) à l’étranger en échange de crédits-carbone, c’est-à-dire de droits à polluer. L’exemple le plus connu, et aussi le plus controversé, est celui de la séquestration de CO2 en soutenant des projets forestiers.
La FIFA et le pays hôte promettent de compenser chaque émission de GES liée au Mondial en investissant – via l’achat de crédits-carbone – dans des projets susceptibles de réduire d’autant les émissions, afin d’atteindre un bilan final égal à zéro. Selon les estimations de la FIFA, le tournoi devrait générer 3,6 millions de tonnes équivalent CO2, soit tout de même davantage que les gaz à effet de serre produits par un pays comme l’Islande en 2021. C’est bien plus également que les deux dernières éditions, en Russie en 2018 et au Brésil en 2014, dont l’empreinte carbone avait été évaluée, toujours par la fédération, à environ 2 millions de tonnes de CO2.
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