« Ils me lèchent le cul » : Donald Trump ironise sur les pays qui veulent négocier les droits de douane
Alors que les nouveaux droits de douane sont entrés en vigueur ce mercredi, Donald Trump a assuré mardi soir que des pays lui « léchaient le cul » pour négocier. Le président américain promet « des accords sur mesure » avec certains de ses alliés militaires, comme le Japon et la Corée du Sud.
Il faut reconnaître à Donald Trump une réelle faculté : celle de surprendre et de choquer jour après jour. La guerre commerciale bel et bien lancée, le président américain s’en est cette fois pris à l’ensemble des pays qui souhaitent négocier face aux nouveaux droits de douane.
« Ces pays nous appellent, ils me lèchent le cul. Ils meurent d’envie de conclure un accord : s’il vous plaît, s’il vous plaît monsieur, concluez un accord, je ferais n’importe quoi », s’est moqué le milliardaire ce mardi soir lors d’un dîner avec des membres importants du parti républicain. S’adressant au Congrès américain, Donald Trump a ajouté : « Laissez-moi vous dire qu’on ne négocie pas comme je négocie ».
Trump: "These countries are calling us up. Kissing my ass." pic.twitter.com/a52SfBnsf8
— Aaron Rupar (@atrupar) April 9, 2025
« Nous ne sommes pas à plat ventre devant Trump, nous sommes debout », a réagi ce mercredi matin la porte-parole du gouvernement Sophie Primas sur CNEWS/Europe 1.
Les nouveaux tarifs douaniers annoncés la semaine dernière sont entrés en vigueur ce mercredi, dont un taux monumental de plus de 100 % à la Chine, provoquant une forte poussée de fièvre entre les deux premières puissances mondiales. Cette surtaxe supplémentaire - par exemple de 20 % pour l’Union européenne - a fait replonger les Bourses en Asie. Pour la Chine, la Maison-Blanche a rendu public un décret présidentiel « amendé » faisant grimper de « 34 % » à « 84 % » la taxation qui sera perçue par Washington sur les importations en provenance de Pékin. Si on y ajoute les 20 % déjà en vigueur, cela fait 104 %.
« Des accords sur mesure »
À l’échelle mondiale, une première salve de droits de douane de + 10 % était entrée en vigueur ce samedi sur l’ensemble des importations des États-Unis. À l’exception des 104 % contre la Chine, la nouvelle surtaxe américaine depuis 6 heures heure de Paris frappe quelque 60 partenaires commerciaux avec un taux allant de 11 % à 50 %, comme l’UE à 20 % ou le Vietnam à 46 %. Face à la panique boursière, Donald Trump se veut rassurant. Il a promis mardi soir « des accords sur mesure, pas du prêt-à-porter, mais de la haute couture », d’abord avec les alliés militaires de l’Amérique, Japon et Corée du Sud en tête.
Malgré un léger rebond ce mardi soir, les marchés boursiers sur toute la planète sont affolés par la guerre commerciale mondiale que Donald Trump a déclenchée. Vers 4h30 heure de Paris, l’indice vedette Nikkei à Tokyo s’est enfoncé de 2,62 %, après avoir lâché jusqu’à 3,5 %. À Séoul, l’indice Kospi a reculé de 0,6 %. La Bourse de Sydney a baissé de 0,84 %, celle de Taipei de 2 %. Les places chinoises souffrent également -2 % à Hongkong, -0,86 % à Shanghai et -1 % à Shenzhen.
Le pétrole a accéléré son plongeon - au plus bas depuis quatre ans autour de 60 dollars le baril - et le won sud-coréen a glissé jusqu’à un niveau jamais atteint depuis 2009. La Corée du Sud est très dépendante de ses exportations, surtout pour ses automobiles qui se vendent énormément sur l’immense marché de son allié américain. En urgence, Séoul a annoncé ce mercredi une aide de deux milliards de dollars pour soutenir ses constructeurs, à la suite de l’imposition d’une taxation américaine supplémentaire de 25 %.
Une réponse européenne attendue la « semaine prochaine »
L’UE devrait présenter sa réponse « en début de semaine prochaine », selon un porte-parole. Mais selon une liste consultée par l’AFP, le bourbon ne sera pas concerné par la surtaxe de 25 % que Bruxelles propose d’imposer sur des produits américains. Pour le président français Emmanuel Macron, « l’objectif est d’arriver à une situation où le président Trump revienne sur sa décision ».
Considérée comme plus proche de Donald Trump, la Première ministre italienne d’extrême droite Giorgia Meloni a annoncé ce mardi soir qu’elle se rendrait à Washington le 17 avril. Après un rebond des places mondiales mardi, l’indice Dow Jones avait terminé en baisse de 0,84 %. Paris avait auparavant regagné 2,50 %, Londres 2,71 % et Tokyo 6,02 %.
Alors que le yuan « offshore », la monnaie chinoise circulant hors du pays, est tombé à son plus bas niveau depuis 2010, la guerre commerciale pourrait saper l’économie mondiale, avec des risques d’inflation, de chômage et de baisse de croissance, avertissent des analystes. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres s’est dit « particulièrement inquiet pour les pays en développement les plus vulnérables sur lesquels les impacts seront plus dévastateurs ».