Un ver dans le cerveau : Robert Kennedy Jr. n’est pas seul dans sa tête

S'il est un fait indiscutable concernant Robert F. Kennedy Jr., nouveau ministre de la Santé des États-Unis, c'est qu'il n'est pas seul dans sa tête. Ce constat ne s'appuie pas sur ses habituelles élucubrations conspirationnistes et antivax qui défient la raison. Même si le raccourci est tentant. Dernièrement, dans une interview à la chaîne Fox News, il recommandait, par exemple, l'utilisation de l'huile de foie de morue pour lutter contre l'épidémie de rougeole qui s'étend au Texas.

Non, quand nous affirmons que « Bobby », comme le surnomme Donald Trump, n'est pas seul dans sa tête, nous nous appuyons sur une réalité biologique : la présence d'un ver parasite dans son cerveau. L'existence de l'intrus a été révélée par le New York Times durant la dernière campagne présidentielle. Les détails de cette parasitose au plus haut niveau du pouvoir américain ne sont pas connus, mais plusieurs experts ont évoqué, comme diagnostic probable, une neurocysticercose, c'est-à-dire une infection du système nerveux central par la larve du « ténia armé » ou Taenia solium de son petit nom latin. Un ver solitaire donc.

Les fourmis, victimes d'un ver réputé pour être un redoutable manipulateur

Le neveu de l'illustre président assassiné, John Fitzgerald Kennedy, a probablement avalé son compagnon de route en consommant de la viande de porc contaminée et mal cuite. Le parasite a ensuite migré jusque dans son encéphale où, avant de mourir, il a boulotté un peu de matière grise laissant derrière lui des trous visibles à l'imagerie médicale.

À LIRE AUSSI « Va chier » : le coup de génie de la Ligue contre le cancerQuand il s'agit de prendre des décisions importantes, il n'est jamais bon d'abandonner ses neurones à l'appétit d'un parasite. C'est ce que nous enseignent les fourmis, victimes, elles, d'un ver réputé pour être un redoutable manipulateur. Les scientifiques l'appellent Dicrocoelium dendriticum aussi connu sous le sobriquet de petite douve du foie.

Ce nom vernaculaire tient au fait que durant son cycle de vie, la douve adulte prospère dans le foie des ruminants, bien souvent le mouton. Ses œufs sont ensuite excrétés dans les fèces de l'animal puis avalés par un escargot dans lequel les larves éclosent et se développent. La bave facile, le mollusque rejette ces larves dans des boules de mucus gobées par la fourmi qui passe par là, ignorant qu'elle signe son arrêt de mort.

Car une fois dans la fourmi, le parasite en prend le contrôle total. Son objectif : achever son cycle, c'est-à-dire retourner dans le tube digestif du mouton où il deviendra adulte et pourra alors produire de nouveaux œufs. Et ainsi de suite. Problème : comment passer du ventre de la fourmi à celui du mouton, sachant que ce dernier, « végétarien » strict, ne consomme aucune viande, fût-elle d'insectes… Sauf quand quelques arthropodes insouciants se perdent dans les herbes hautes et se font accidentellement brouter. Mais celle qui préfère le travail à la chanson a déjà fort à faire dans sa fourmilière. Elle n'a pas de temps à perdre à se dorer la chitine au sommet des trèfles, luzernes et autres tiges de pissenlits.

C'est à ce moment que le parasite manipule le comportement de la fourmi, la forçant à se jeter littéralement dans la gueule du mouton. Le soir, quand la température commence à baisser, comme hypnotisée, elle abandonne ses congénères à leurs tâches, pour grimper au sommet des brins d'herbe. Avec ses mandibules, elle s'accroche fermement et ne bouge plus une antenne. Elle ne peut s'opposer aux ordres du parasite, ne décide plus par elle-même. Elle attend, là, sans rien faire.

Nuit après nuit, tel un zombie décérébré, elle obéit encore, répète mécaniquement ce même comportement, augmentant les chances de se faire brouter par un mouton. Si la température dépasse les 20 degrés, elle retrouve un comportement normal et retourne dans sa colonie. Ainsi, elle ne s'expose pas à la chaleur qui pourrait lui être fatale autant qu'à son colocataire.

En 2018, une étude très détaillée publiée dans la revue Science Report a permis de comprendre, en partie, le mécanisme de cette manipulation. Le parasite se fixe dans la tête de l'insecte, sur une zone du cerveau qui contrôle les muscles de ses mandibules. Cela provoque une sorte de tétanie qui maintient la fourmi accrochée en haut des herbes. Reste encore à comprendre comment le squatteur pilote sa victime jusque-là.

À LIRE AUSSI Que dire à un collègue qui transpire beaucoup des aisselles ? Cette manipulation spectaculaire du comportement de la fourmi par un parasite nous ramène au cas troublant de Robert Kennedy Jr. Ne faut-il pas craindre les prises de décision d'un ministre de la Santé dont on sait la cervelle mitée par un ver ? La vie de millions d'Américains se trouve confiée à l'hôte d'un boulotteur de cervelle, connu pour créer de nombreux troubles cognitifs.

Du parasitisme… politique ?

Junior s'est d'ailleurs plaint de problèmes de mémoire, de difficultés de concentration, d'attention et surtout de confusions mentales, voire d'épisodes de désorientation. Ces troubles sont manifestes lorsqu'il soutient l'idée que le vaccin contre la rougeole provoque l'autisme chez les enfants. Alors qu'il sait, depuis plus de vingt ans, que cette théorie fumeuse gobée ad libitum par la communauté antivax est le fruit d'une fraude scientifique montée par le médecin britannique Andrew Wakefield. Trouble encore, quand il affirme de sa voix éraillée, que le virus du Covid est une arme biologique génétiquement modifiée pour épargner les juifs et les Chinois tout en ciblant les Caucasiens et les Noirs ? C'était lors d'un dîner privé à New York, filmé par l'un des convives.

À Découvrir Le Kangourou du jour Répondre Ce Kennedy, qui a rêvé de marcher dans les pas de son illustre tonton, a toujours fait tache dans le tableau d'une des plus grandes dynasties des États-Unis. Sa cousine Caroline, fille de JFK, le décrit comme un prédateur, exploitant le prestige de son patronyme pour servir ses ambitions personnelles. Une forme de parasitisme politique, dont l'inspiration se trouve peut-être dans les mœurs opportunistes d'un petit ver mangeur de cerveau.

La Fièvre du mardi soir, la chronique santé décalée qui manie l'ironie et le sarcasme pour faire passer un petit message sérieux.