Rhône Etudiant grièvement brûlé à Lyon : les syndicats appellent à manifester mardi
Un étudiant de Lyon 2 s'est aspergé d'essence devant le bâtiment du Crous (Centre régional des œuvres universitaires et scolaires) vendredi après-midi.
Le jeune homme âgé de 22 ans, originaire de Saint-Etienne, brûlé à 90%, d'après les pompiers, se trouve actuellement «entre la vie et la mort» au Centre des brûlés de l’hôpital Edouard-Herriot de Lyon, indiquent les syndicats.
"L’université lui exprime tout son soutien"
La ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal s'est rendue à Lyon ce matin pour rencontrer les personnels du Crous et de l'université pour leur faire «part de sa profonde émotion face à l’acte dramatique» du jeune homme, «auquel elle a adressé ses premières pensées», selon le ministère. Une cellule d'écoute sera mise en place dès mardi par l'université.
L’étudiant de 22 ans n’avait pas fait part de ses «difficultés personnelles» à l’université Lyon 2, a appris samedi l’AFP auprès de sa présidente Nathalie Dompnier. «Nous n’avions pas connaissance de difficultés personnelles concernant cet étudiant, très impliqué au sein des instances de l’établissement», a déclaré Mme Dompnier, en précisant que le jeune homme ne percevait plus sa bourse car il «triplait» sa deuxième année de licence. «L’université lui exprime tout son soutien, ainsi qu’à sa famille, à ses proches et à tou.tes ses camarades», a écrit également la présidente dans un communiqué.
Une enquête a également été ouverte par le procureur de la République.
Juste avant de passer à l'acte, le jeune homme, étudiant en licence de lettres et sciences humaines, avait publié un long message sur Facebook, dans lequel il évoquait ses difficultés financières et se revendiquait de la lutte contre le fascisme et le libéralisme.
Prévenue du geste de son compagnon par un sms, la petite amie de la victime avait alerté les services de secours.
Un témoin de la scène qui travaillait sur un chantier s’est précipité avec un extincteur pour éteindre les flammes et des pompiers de passage ont prodigué les premiers secours, avant l’arrivée des équipages alertés par les témoins.
Ce samedi matin, Solidaires étudiant.e.s a réagi sur Facebook.
Le Parti socialiste réagit
Dans un communiqué de presse rédigé ce samedi 9 novembre, Yann Crombecque, premier secrétaire fédéral du PS déclare au sujet de l'étudiant qui s'est immolé devant le Crous : "L'explication qu'il a donnée de son geste avant de le réaliser nous interpelle profondément. Elle met en lumière de manière terrible comment la précarité tue et comment le désespoir politique, combiné à la détresse sociale, peuvent conduire à un tel geste.
Alors que notre protection sociale se dégrade de plus en plus sous les effets des politiques gouvernementales, que la réforme de l'assurance chômage va aggraver la situation des plus précaires, il est de la responsabilité de la gauche de redonner de l'espoir politique à notre jeunesse, et plus largement à nos concitoyen.ne.s en grandes difficulté pour accéder aux besoins fondamentaux d'une vie digne : se loger, se nourrir, s'émanciper par l'éducation."
Les syndicats dénoncent «la précarité» à l’université
Les fédérations syndicales étudiantes SUD-éducation et Solidaires ont dénoncé samedi dans un communiqué commun «la précarité» de «la vie des étudiant-e-s», au lendemain du geste «à la portée politique» d’un jeune homme de 22 ans qui s’est immolé en pleine rue à Lyon.
«Son acte ne saurait être réduit au seul désespoir, c’est aussi à la portée politique. Dans son message, notre camarade décrit la précarité qu’il subit, conséquence des politiques libérales, et le racisme quotidien», pointe le syndicat, qui souligne que «la précarité s’étend» et «broie de plus en plus de vies, y compris la vie des étudiant-e-s».
Le syndicat Solidaires appelle à des rassemblements devant les Crous mardi. À Lyon, la manifestation aura lieu à 10 heures, au 59 rue de la Madeleine (7e).