Dernières infos, j'espere pour eux que le choix de faire un site internet payant s'averera judicieux...en tant que webmaster depuis quelques années, j'en doute mais ils ont dû faire leur calculs...
Bonjour à toutes et à tous,
En ces jours de rentrée, je souhaite vous donner de bonnes nouvelles de l'avenir d'Arrêt sur images.
Nous avons été silencieux cet été. Pourtant, du Tour de France à la libération spectaculaire des infirmières bulgares, en passant par les nouveaux empiètements de la presse people, nous aurions eu beaucoup de sujets à traiter, dans un univers médiatique plus monocolore, et plus violent que jamais.
Mais nous préparions la rentrée.
En un mot comme en cent, nous avons décidé de construire un site.
Puisqu'aucune chaine de télé ne veut produire ni diffuser Arrêt sur images, et puisque au fond seuls ses télespectateurs veulent que cette émission continue, nous allons nous passer de la télévision.
Nous allons faire l'émission sur Internet.
Evidemment, ce ne sera pas la même émission. D'ailleurs, ce ne sera pas vraiment une émission.
Ce sera...un site.
Avec des textes, comme dans les blogs. Avec des images diffusées par les télés, évidemment. Avec des reportages, filmés ou écrits, sur les personnages de la tragi-comédie médiatique. Et avec des débats en plateau, comme dans l'émission supprimée par France 5. Les débats seront évidemment plus courts. On ne regarde pas des images sur Internet de la même manière qu'à la télévision.
Donc, la grand messe du dimanche sera éclatée en une pluie de rendez-vous et d'enquêtes. Il y aura des rendez-vous quotidiens ou hebdomadaires. Il y aura aussi des surgissements inopinés. Il y aura des visages que vous connaissez déjà. Il y aura aussi de nouveaux visages. Le site sera très réactif à l'actualité, mais nous construirons aussi un solide fonds d'archives, pour restituer sa mémoire à l'univers audiovisuel, univers de la fugacité et de l'amnésie.
Le site sera essentiellement financé par ses abonnés.
Nous avons beaucoup hésité à choisir ce mode de financement. Ne fallait-il pas tout miser sur la pub ? Ne fallait-il pas faire appel à de généreux investisseurs?
C'est votre nombre, qui a emporté notre décision. Votre nombre, et la motivation de tous ceux d'entre vous que nous avons croisés cet été, au hasard de nos déplacements.
Nous n'avons donc pas fait appel à des investisseurs. Et nous souhaiterions que le recours à la pub soit modéré.
En choisissant ce mode de financement, nous savons que nous allons à contre-courant d'un certain air du temps. L'air du temps répète que l'évolution vers la gratuité de tous les services produits sur Internet est inéluctable. L'air du temps répète qu'on n'y peut rien.
Nous n'aimons pas trop écouter l'air du temps.
Nous faisons donc le pari inverse. Nous parions qu'assez de citoyens estimeront qu'une information indépendante sur l'univers médiatique est un service qui a un coût.
Pour autant, nous ne souhaitons pas nous limiter aux convaincus. Certaines parties du futur site seront accessibles à tous. Nous voulons qu'il contribue fortement au débat public. Nous voulons que ses analyses, ses informations, irriguent Internet, et viennent contrarier le ronron de la grosse machine.
La campagne d'abonnements sera lancée courant septembre, le temps d'achever les derniers préparatifs. Tous les détails de la résurrection d'Arrêt sur images vous seront alors dévoilés en priorité, à vous tous qui avez signé pour que votre émission continue.
Simultanément à cette campagne, nous entreprendrons la construction du site définitif.
Ce devrait être l'affaire de quelques mois. Le temps de trouver les mains qui le construiront (ce qui n'est pas le plus facile) et...de le construire, accueillant, durable, vaste, confortable, équipé pour traverser le déluge.
Vivement 2008 !
Daniel Schneidermann