Associated Press le 09/03/2007 21h08 George W. Bush et son homologue brésilien Lula promeuvent les biocarburants
Sur fond de manifestations hostiles, le président américain George W. Bush a conclu vendredi à Sao Paulo avec son homologue brésilien Luiz Inacio Lula de Silva un accord de coopération pour la promotion des biocarburants, en vue de satisfaire la demande internationale croissante pour ce type d'énergie alternative.
Le chef de la Maison Blanche a entamé jeudi une tournée de six jours en Amérique Latine, destinée a montrer le regain d'intérêt des Etats-Unis pour une ancienne zone d'influence penchant de plus en plus à gauche. Lors de ses étapes au Brésil, en Uruguay, Colombie, au Guatemala et au Mexique, il doit mettre l'accent sur le renforcement des liens commerciaux, la lutte antidrogue et les biocarburants.
Les Etats-Unis et le Brésil figurent parmi les principaux producteurs de ce type de carburants. On les fabrique au Brésil à partir de la distillation de la canne à sucre, abondante dans un pays où près de huit voitures récentes sur dix roulent avec ce biodiesel. L'accord signé vendredi matin par les Etats-Unis et le Brésil prévoit une coopération entre les deux pays pour en promouvoir la commercialisation, notamment en Amérique centrale et aux Caraïbes.
Des voix se sont élevées au Brésil contre cet accord. "Bush et ses amis essaient de prendre le contrôle de la production d'éthanol au Brésil et il faut y mettre un terme", estime le Mouvement des travailleurs sans terre du Brésil. Cette organisation redoute la mise en place d'une sorte de cartel de l'éthanol, sur le modèle de l'OPEP, entre Washington et Brasilia.
L'accord, ont fait valoir vendredi le président Bush et son homologue brésilien, permettra au contraire de créer des emplois tout en préservant l'environnement et en assurant une plus grande indépendance face aux fluctuations des marchés pétroliers. "Collaborer pour l'avenir de l'humanité" est de "bon sens", a déclaré le président Bush qui a visité un des principaux dépôts de carburants de Sao Paulo.
Mais lorsque M. Silva a suggéré que les Etats-Unis pourraient renoncer à la taxe douanière sur les importations d'éthanol brésilien, M. Bush a répondu que c'était impossible jusqu'à l'expiration de la loi actuelle en 2009.
Sur le chemin de l'aéroport à son hôtel, M. Bush a peut-être aperçu ces nombreuses stations-service où les automobilistes peuvent indifféremment s'approvisionner en essence ou en biocarburant. Des badauds ont regardé passer le cortège présidentiel, mais peu lui ont fait signe.
George W. Bush n'a pas vu les manifestations qui se sont déroulées dans la journée de jeudi à Sao Paulo où les forces anti-émeute ont tiré des gaz lacrymogènes sur les quelque 6.000 manifestants qui défilaient dans le quartier des affaires contre la visite du chef d'Etat américain. Des manifestants ont été frappés par la police et la presse brésilienne a fait état de 18 blessés, un bilan non confirmé par les autorités.
Plus de 500 personnes ont par ailleurs défilé à Porto Alegre, dans le sud du pays, aux cris de "Dehors l'impérialiste" et ont brûlé une effigie du président américain.
Le président vénézuélien Hugo Chavez, un de ses grands contempteurs, a de son côté entamé jeudi soir à Buenos Aires sa propre tournée en Amérique latine. "Il semble qu'il (George W. Bush) vient de découvrir la pauvreté" dans la région, a ironisé le chef de la gauche radicale. Il doit présider samedi un "rassemblement anti-impérialiste" dans un stade de Buenos Aires. A environ 65 kilomètres de Montevideo, où M. Bush s'entretiendra au même moment avec le président uruguayen, Tabare Vazquez.
A Sao Paulo vendredi soir, George Bush a une nouvelle fois estimé que "l'Amérique n'est pas assez remerciée pour ce qu'elle essaie de faire pour améliorer la vie des gens". "Le but de mon voyage est d'expliquer aussi clairement que je le peux que notre pays est généreux et a de la compassion", "nous nous soucions beaucoup de nos voisins", a-t-il dit. AP
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......mais une telle action de la part de Bush semble louche à certains :
Des voix se sont élevées au Brésil contre cet accord. "Bush et ses amis essaient de prendre le contrôle de la production d'éthanol au Brésil et il faut y mettre un terme", estime le Mouvement des travailleurs sans terre du Brésil. Cette organisation redoute la mise en place d'une sorte de cartel de l'éthanol, sur le modèle de l'OPEP, entre Washington et Brasilia.
L'accord, ont fait valoir vendredi le président Bush et son homologue brésilien, permettra au contraire de créer des emplois tout en préservant l'environnement et en assurant une plus grande indépendance face aux fluctuations des marchés pétroliers. "Collaborer pour l'avenir de l'humanité" est de "bon sens", a déclaré le président Bush qui a visité un des principaux dépôts de carburants de Sao Paulo.