Econologie dans le Monde, vive la crise financière!

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Christophe
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Econologie dans le Monde, vive la crise financière!




par Christophe » 13/10/08, 14:23

A ma connaissance c'est la 1ere fois qu'on cite le terme "éconologie" dans un journal aussi prestigieux que Le Monde et ceci dans un article plein de bon sens dont je ne peux que partarger ses lignes directrices! Je m'étonne même qu'un article si "militant" (certains dirons "plein de franchise" ou même "anti patriotique") soit publié dans le Monde!

Alors vive la Crise!

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Profitons de la crise pour refonder la société, par Gérard Mermet
LE MONDE | 13.10.08 | 13h34 • Mis à jour le 13.10.08 | 13h34


La bulle financière explose, la pauvreté, la faim et les inégalités gagnent du terrain dans le monde, au moment même où celui-ci prend conscience que la planète est dégradée, que les ressources sont limitées et que la survie des espèces vivantes n'est plus assurée. Y compris la nôtre. Cette concomitance inédite de difficultés, contraintes et menaces constitue pourtant une chance historique de transformer le monde et d'y vivre mieux. La France pourrait, si elle le voulait, être à la pointe de ce combat.

Si la crise est inquiétante, voire obsédante dans la plupart des pays développés (les enquêtes manquent sur les autres), elle l'est plus encore dans notre pays. Le moral est plus bas qu'ailleurs, l'inquiétude plus mal vécue, la méfiance plus forte, le cynisme plus apparent, la cohabitation plus difficile. Certaines exceptions nationales sont des handicaps à l'adaptation (sans même parler d'innovation) : irréalisme ; uniformisme ; amoralisme ; "petisme" ; culture de l'affrontement... Notre société "mécontemporaine" cultive ainsi le pessimisme et la peur. L'économie souffre d'anémie et la société d'anomie (disparition des repères et valeurs collectifs permettant de guider les comportements individuels).

Comment, dans ces conditions, aider les Français à garder (ou plutôt à retrouver) le moral ? On peut faire trois suggestions. La première, en forme de clin d'oeil, serait de s'éloigner davantage encore de la réalité. Outre le recours (déjà massif) aux antidépresseurs, on pourrait se conformer au précepte chinois des trois singes : ne rien voir (jeter les postes de télévision, ne plus lire les journaux) ; ne rien entendre (éteindre la radio, ne pas écouter les conversations) ; ne pas parler (sauf pour commenter les bonnes nouvelles, si l'on en trouve encore !). Mais cette inconscience volontaire ne ramènerait pas l'insouciance. Mieux vaut pour la démocratie et pour les générations futures favoriser le débat entre Mutants et Mutins que de voir s'accroître le nombre des Moutons (ou autruches).

La seconde suggestion, a priori plus facile à mettre en oeuvre, serait de relativiser la misère nationale. Le paupérisme, le misérabilisme, le dolorisme et le victimisme ambiants ne sont pas en effet des facteurs de dynamisation mais d'insatisfaction et de tension. Cela ne saurait empêcher de reconnaître et de déplorer la recrudescence récente des inégalités de revenus ou, surtout, des patrimoines.

La croissance n'a pas profité uniformément à tous, et la solidarité nationale devra mieux faire son travail de redistribution. Pour y parvenir, la réduction sensible ou la suppression de certains écarts inacceptables est un préalable : stock-options ; parachutes dorés ; niches fiscales ; retraites "coup de chapeau" ; rentes de situation et autres privilèges "haut de gamme".

Avant de demander aux classes moyennes de faire des efforts, il faudra demander (ou imposer) à la tranche supérieure une participation plus grande à la solidarité, un peu plus de décence et de vertu. Peu importe si l'impact macroéconomique est faible, la dimension symbolique sera considérable, comme ses conséquences sur le climat intérieur. Dans la situation actuelle, l'exemplarité est la condition première de la paix sociale, de l'adaptation par la réforme et l'innovation.

La troisième suggestion est d'une autre nature. Le moment n'a jamais été plus opportun pour réinventer le modèle de société de consommation avec lequel nous vivons depuis une cinquantaine d'années, et qui satisfait de moins en moins ceux qui en ont bénéficié. On constate en effet une assez faible corrélation entre le niveau des dépenses et celui du contentement.

La consommation s'apparente à une recherche de consolation, un moyen de remplir un vide existentiel croissant. Avec, à la clé, beaucoup de frustration et un peu de culpabilisation, accrue par la prise de conscience écologique.
A quoi s'ajoute, chez beaucoup de Français, le sentiment d'être manipulé par un système marchand qui apparaît plus "exhausteur" qu'exauceur de désir.

La régulation collective des marchés aujourd'hui souhaitée pourrait ainsi s'accompagner d'une régulation individuelle des désirs. Elle est déjà apparente dans certaines stratégies d'adaptation à la crise ou de résistance à la société de consommation, mises en place par des individus, des familles ou des communautés. On peut citer pêle-mêle les adeptes du low cost ou du hard discount (qui ne se recrutent pas seulement parmi les ménages aux fins de mois difficiles), les acheteurs de produits bio, les partisans du commerce équitable ou solidaire, ceux qui favorisent au contraire les producteurs locaux, ou les apôtres de la frugalité.

Parmi les alterconsommateurs, quelques intégristes trouvent leur plaisir dans l'abstinence plutôt que dans l'abondance. Mais, pour le plus grand nombre, la quête est avant tout celle de l'harmonie. La tendance "éco" s'annonce en tout cas durable. Elle mélange l'économique et l'écologique, de sorte que l'avenir est à l'"éconologie". A moins que ce ne soit à l'"écolonomie".

Le défi pour les années à venir n'est pas tant de réformer l'offre (sous-entendu de réguler le capitalisme ou le libéralisme planétaire) que d'accompagner une transformation de la demande qui est en cours. Ceux qui imaginent que la crise est passagère s'illusionnent. Mais ceux qui prédisent la catastrophe pour les sociétés développées font une mauvaise analyse. Le moment est au contraire particulièrement propice pour refonder le système, dans le but de rendre les vies individuelles plus riches parce que plus autonomes et responsables, la planète plus saine et durable, les relations sociales plus détendues.

La nouvelle société de consommation possible ne répondrait plus comme aujourd'hui en priorité à des motivations "défensives", qui consistent à réparer les dégâts occasionnés par son fonctionnement : stress ; mal-être ; fatigue ; besoin de se divertir... Elle refuserait d'être le jouet des pressions diverses exercées sur les individus pour qu'ils se dotent des attributs toujours renouvelés de la modernité. Elle ne reposerait plus seulement sur le désir mimétique, la comparaison et la compétition avec autrui. La nouvelle consommation serait ainsi davantage un miroir reflétant l'identité profonde des individus qu'une vitrine exposant leur statut social, leurs différents rôles et avatars. Elle ne servirait plus seulement à satisfaire les sens, mais aussi à donner un sens à la vie et de la longévité à la planète. Il faut souligner que le seul horizon possible de cette remise en cause n'est pas la "déconsommation", facteur d'une décroissance qui aurait des conséquences douloureuses, voire désastreuses, pour de nombreux individus.

Dans un contexte de difficultés avérées, de catastrophes annoncées, une réflexion collective sur les valeurs et les modes de vie est nécessaire. D'autant qu'elle est moins un luxe de nantis qu'un réflexe de survie. Elle peut déboucher sur une "utopie réaliste", fondatrice d'un nouveau modèle de civilisation, avec des modes de vie plus satisfaisants dans un monde plus durable. Si l'on y parvient, on pourra dire rétrospectivement : vive la crise !


http://www.lemonde.fr/opinions/article/ ... _3232.html
Dernière édition par Christophe le 13/10/08, 18:05, édité 2 fois.
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par Christine » 13/10/08, 16:42

Oui, l'essentiel est dit et ça fait plaisir.

Mais si on comprend bien qu'il considère la décroissance volontaire comme une impasse, il ne propose rien de bien concret pour nous aider à construire cette société alternative. Il ne se "mouille" pas beaucoup : reflexe d'universitaire ?
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par Christophe » 13/10/08, 16:46

Y a tellement de choses que je défends (société de consomlation) que je me pose sérieusement la question si l'auteur n'est pas un lecteur, anonyme, des forums... :mrgreen:
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par Christine » 13/10/08, 17:37

Ou un jumeau spirituel ? une particularité génétique dans la connection des neurones ?

Car il faut bien avouer que "la société mécontemporaine", c'est presque aussi fort que la "consomlation", non ?

:cheesy:
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par Christophe » 13/10/08, 17:38

Hé ne pousses pas trop...sinon Bibi va encore me traiter de surdoué... :oops: :shock:
Dernière édition par Christophe le 13/10/08, 17:54, édité 1 fois.
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par Christine » 13/10/08, 17:54

et si on en revenait au sujet passionnant "comment donner une impultion positive à notre société trop usée"
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Christophe
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par Christophe » 13/10/08, 18:06

Euh vous pouvez repééééééééééter la kestion? :mrgreen: Une impulsion ca fait depuis 2003 qu'on y travaille avec Econologie non?

Je suis encore sur le cul qu'un tel article soit diffusé dans le monde...

Je m'étonne même qu'un article si "militant" (certains dirons "plein de franchise" ou même "anti patriotique") soit publié dans le Monde!
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par bham » 13/10/08, 18:56

Ben ça prouve que les mentalités évoluent ; ceci dit j'aurais été plus étonné de lire ça dans le Figaro.
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par Christophe » 13/10/08, 19:03

bham a écrit :Ben ça prouve que les mentalités évoluent ;


Euh les je ne sais pas...mais celle de l'auteur oui!
Mais c'est qui qui oeuvre tous les jours pour faire bouger les mentalités? Nous tous (entre autre évidement) ici sur ces forums!

bham a écrit : ceci dit j'aurais été plus étonné de lire ça dans le Figaro.


Ca viendra! On parie? Les medias ont l'habitude de faire des copié/collés des bonnes infos "tendance"...

LeMonde n'est pas réputé être à gauche si?
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par bham » 13/10/08, 19:13

Christophe a écrit :
bham a écrit :Ben ça prouve que les mentalités évoluent ;


Euh les je ne sais pas...mais celle de l'auteur oui!
Mais c'est qui qui oeuvre tous les jours pour faire bouger les mentalités? Nous tous (entre autre évidement) ici sur ces forums!

Faut espérer mais tu sais y'a tellement de choses à lire sur le net ; m'enfin éconologie est plutôt bien placé sur Google donc si le site vient à être autant lu que le Canard enchaîné à l'Assemblée (lequel Canard dérange aussi l'establishment)...
Christophe a écrit :
bham a écrit : ceci dit j'aurais été plus étonné de lire ça dans le Figaro.


Ca viendra! On parie? Les medias ont l'habitude de faire des copié/collés des bonnes infos "tendance"...

Le Monde n'est pas réputé être à gauche si ?

Si ! d'où un moindre étonnement.
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