L’œuvre Fuck Abstraction de Miriam Cahn est accusée – hors contexte – de pédopornographie. Exposée depuis le 17 février au Palais de Tokyo, cette œuvre de l’artiste suisse représente une personne aux mains liées, contrainte à une fellation. Pour certain·e·s, comme l’association Juristes pour l’enfance, il s’agit d’un·e enfant.
La peinture fait l’objet d’une pétition en ligne qui demande son retrait et a récolté à ce jour quelque 8 500 signatures. “Ce ne sont pas des enfants. Ce tableau traite de la façon dont la sexualité est utilisée comme arme de guerre, comme crime contre l’humanité”, selon l’artiste citée dans un communiqué du musée parisien.
Nous avons visité l’exposition le mois dernier, et un avertissement au public est annoncé avant d’entrer dans cette salle qui présente de la nudité, des scènes sexuelles et violentes. Il semble assez clair, en lisant les cartels et légendes, que l’artiste a représenté ici des adultes coupables et victimes de crime de guerre.
La petitesse du personnage exprime sa soumission, son corps décharné par la guerre, devant un bourreau grand et musclé. Mais comme l’art est libre d’interprétation, tout le monde y projette ce qu’il veut voir. Le 7 mars, le Palais de Tokyo s’était dit “conscient” que la démarche artistique de l’artiste peut “générer des malentendus” et annonçait renforcer son dispositif de médiation. Le tableau devrait rester exposé, et c’est tant mieux, car il s’insère dans un récit muséographique, et qu’il est important de le voir pour avoir une meilleure compréhension globale de cette salle et des autres œuvres exposées à ses côtés.
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