L'impossibilité de la croissance.

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L'impossibilité de la croissance.




par sen-no-sen » 20/08/14, 23:07

Suite à mes échanges avec certaines idées et pour étayer mes dires sur l'inévitable décroissance que nous devons défendre en tant que politique directrice,un article de l'environnementaliste Georges Monbiot intitulé "l'impossibilité de la croissance":
in english ici:

http://www.monbiot.com/2014/05/27/the-impossibility-of-growth/

traduction là:

http://babordages.fr/limpossibilite-de-la-croissance-par-georgemonbiot/

Cette extrait est très pertinent:

(...)Comme le souligne le philosophe Michael Rowan, les conséquences inévitables de la croissance composée signifient qu’en projetant la prévision de taux de croissance mondial de 2014 (3,1 %), même si nous parvenions à réduire notre consommation de matières premières de 90 %, nous ne repousserions l’inévitable que de 75 ans. L’efficacité ne résout rien tant que la croissance se poursuit.(...)


On ne peut plus clair...
Il est totalement fou de penser que nous pouvons envisager une "simple" croissance zéro en "douceur" et quant cela chantera les (illusoires)puissances économiques...
Seul une décroissance forte de nos modes de vie basé sur une politique avant-gardiste nous permettra de survivre, dans le cas contraire c'est une violente récession (avec les troubles sociaux qui vont avec) que nous allons subir...prochainement...


L’impossibilité de la croissance, par @georgemonbiot

C’est simple. Si nous ne parvenons pas à changer de système économique, nous sommes foutus.

Par George Monbiot, publié dans le Guardian le 28 mai 2014

Billet poliment emprunté et gracieusement traduit de l’anglais par @sknob

Imaginons qu’en 3030 avant J.-C, le total des richesses du peuple d’Égypte tenait dans un mètre cube. Et imaginons que ces richesses aient augmenté de 4,5 % par an. Quelle serait la taille du pactole arrivé à la bataille d’Actium en 30 av. J.-C ? Voici le calcul effectué par le banquier d’affaires Jeremy Grantham.

Allez-y, devinez. Dix fois la taille des pyramides ? Tout le sable du Sahara ? L’Océan Atlantique ? Le volume de la planète ? Un peu plus ? C’est 2,5 milliards de milliards de systèmes solaires. Il ne faut pas contempler ce résultat bien longtemps pour parvenir à la conclusion paradoxale que notre salut dépend de notre effondrement.

Réussir est l’assurance de notre destruction. Échouer est l’assurance de notre destruction. Voici le piège que nous nous sommes tendu. Ignorez si ça vous chante le changement climatique, l’effondrement de la biodiversité, l’épuisement de l’eau, des sols, des minéraux, du pétrole ; même si ces problèmes s’évanouissaient d’un coup de baguette magique, l’arithmétique de la croissance composée prouve qu’il est impossible de continuer comme ça.

La croissance économique est une émanation de l’exploitation des combustibles fossiles. Avant que l’on se mette à extraire de vastes quantités de charbon, chaque pic de production industrielle était compensé par une chute de la production agricole, car la puissance en charbon de bois ou en chevaux exigée par l’industrie réduisait les terres cultivables disponibles. Chacune de ces anciennes révolutions industrielles s’est effondrée, car leur croissance n’était pas soutenable. Mais le charbon a brisé ce cycle en permettant – pour quelques centaines d’années – le phénomène que nous appelons aujourd’hui la croissance soutenue.

Ce n’est ni le capitalisme, ni le communisme qui ont rendu possible les progrès et les pathologies (guerres mondiales, concentration sans précédent des richesses, destruction de la planète) de l’ère moderne. C’est le charbon, suivi du pétrole et du gaz. La méta-tendance, le récit principal, c’est l’expansion dopée au carbone. Nos idéologies ne sont que de simples péripéties secondaires. Mais maintenant que les réserves les plus accessibles sont épuisées, nous devons ravager les coins plus reculés de la planète pour préserver notre proposition intenable.

Vendredi dernier, quelques jours après que des scientifiques aient annoncé que l’effondrement de la calotte glacière de l’Antarctique de l’Ouest était désormais inéluctable, le gouvernement de l’Équateur a donné son feu vert aux forages pétroliers dans le parc national de Yasuni. Il avait fait une proposition aux autres gouvernements : s’ils contribuaient la moitié de la valeur du gisement dans cette partie du parc, on le laisserait reposer sous terre. On peut voir ça comme du chantage, ou comme du commerce équitable. L’Équateur est un pays pauvre, riche en gisements pétroliers : pourquoi les laisser inexploités sans compensation, a fait valoir son gouvernement, alors que tout le monde creuse jusqu’au premier cercle de l’enfer ? Il a demandé $3,6 milliards, et il a obtenu $13 millions. Le résultat, c’est que Petroamazonas, une société avec de drôles d’antécédents en matière de destruction et de marées noires, va pouvoir pénétrer l’une des zones les plus riches en biodiversité de la planète, où selon certains, chaque hectare de forêt vierge contient plus d’espèces que toute l’Amérique du Nord.

La société pétrolière britannique Soco espère pour sa part pénétrer le plus ancien parc national d’Afrique, Virunga, en République démocratique du Congo ; l’un des derniers bastions du gorille des montagnes et de l’okapi, des chimpanzés et des éléphants des forêts. En Angleterre, où 4,4 milliards de barils de gaz de schiste potentiels viennent d’être identifiés dans le sud-est, le gouvernement rêve de transformer les banlieues arborées en un nouveau delta du Niger. Pour y parvenir, il modifie le droit régissant la violation de propriété pour permettre les forages sans consentement préalable, et il graisse généreusement la patte des résidents. Ces nouvelles réserves ne règlent rien. Elles ne réduisent pas notre appétit pour ces ressources, elles l’exacerbent.

La trajectoire du taux de croissance indique que le saccage de la planète ne fait que commencer. Avec l’expansion de l’économie mondiale, chaque endroit qui abrite des éléments concentrés, inhabituels ou précieux sera débusqué et exploité, ses ressources extraites et dispersées, réduisant les merveilles du monde si diverses et variées en un tapis de gravats uniformément gris.

Certains essaient de résoudre cette équation impossible en invoquant le mythe de la dématérialisation : l’affirmation selon laquelle l’optimisation des processus et la miniaturisation des gadgets feraient qu’au total, nous utiliserions moins de matériaux. Il n’y a aucune indication que ça soit le cas. La production de minerai de fer a augmenté de 180 % en dix ans. L’organisation professionnelle Forest Industries nous dit que « la consommation mondiale de papier a atteint un niveau record et va continuer à croître ». Si nous ne parvenons pas à réduire notre consommation de papier à l’ère du numérique, quel espoir y a-t-il pour d’autres produits de base ?

Observez le train de vie des super-riches, qui donnent le la de la consommation mondiale. Leurs yachts rétrécissent-ils ? Leurs demeures ? Leurs œuvres d’art ? Leurs achats de bois précieux, de poissons ou de pierres rares ? Ceux qui en ont les moyens achètent des maisons de plus en plus grandes pour y stocker des quantités croissantes de possessions dont ils n’auront jamais le loisir de profiter avant leur mort. Imperceptiblement, une proportion croissante de la surface du globe sert à extraire, fabriquer et stocker des choses dont nous n’avons pas besoin. Ce n’est peut-être pas si surprenant que les rêves de colonisation de l’espace — qui nous permettrait d’exporter nos problèmes au lieu de les résoudre — refont surface.

Comme le souligne le philosophe Michael Rowan, les conséquences inévitables de la croissance composée signifient qu’en projetant la prévision de taux de croissance mondial de 2014 (3,1 %), même si nous parvenions à réduire notre consommation de matières premières de 90 %, nous ne repousserions l’inévitable que de 75 ans. L’efficacité ne résout rien tant que la croissance se poursuit.

L’échec incontournable d’une société bâtie sur la croissance et sa destruction des organismes vivants de la Terre sont les fondements accablants de notre existence. Dès lors, ils ne sont mentionnés pratiquement nulle part. Ils constituent le grand tabou du XXIe siècle, les sujets qui n’ont de cesse d’agacer vos amis et vos voisins. Nous vivons comme si nous étions prisonniers du supplément dominical de nos journaux : obsédés par la célébrité, la mode et par les trois pénibles piliers des conversations des classes moyennes : les recettes, les travaux de décoration et les lieux de villégiature. Tout sauf le sujet qui exige notre attention.

Le défonçage de portes ouvertes, le résultat de calculs élémentaires sont traités comme autant de distractions aussi ésotériques que déplacées, tandis que la proposition intenable qui régit nos vies paraît si rationnelle, normale et banale à nos yeux qu’elle n’est même pas digne d’être mentionnée. C’est d’ailleurs à cela que l’on mesure la gravité du problème : à notre incapacité ne serait-ce que d’en débattre.
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par Ahmed » 21/08/14, 13:41

À l'impossibilité physique de la croissance, s'oppose l'impossibilité idéologique d'y renoncer.
La croissance est consubstantielle au capitalisme et les subterfuges financiers mis en œuvre aujourd'hui sont destinés à repousser un peu plus loin la contradiction.
Accumuler des profits futurs et jamais réalisables (puisque le recours au futur résulte précisément de l'impossibilité actuelle), c'est édifier une pyramide de Ponzy, une fuite en avant sans issue.
La masse des capitaux est telle qu'il ne se trouve plus d'opportunités suffisantes pour qu'elle trouve à s'employer avec profit: l'argent prélevé dans le futur conduit à augmenter constamment ce recours, ce qui ne laisse guère de doutes sur l'échéance...
En effet, contrairement à ce que l'on entend souvent, il est nécessaire que ces actifs fictifs s'adossent, au moins partiellement, à des actifs réels, pour la simple raison que c'est le seul moyen de maintenir la seule source de leur pouvoir: la croyance des opérateurs financiers.
Il arrivera obligatoirement un stade auquel la différence entre les montants colossaux et la réalité, beaucoup plus modeste, fera se dissiper ce mirage.
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par sen-no-sen » 21/08/14, 16:15

Ahmed a écrit :À l'impossibilité physique de la croissance, s'oppose l'impossibilité idéologique d'y renoncer.
La croissance est consubstantielle au capitalisme et les subterfuges financiers mis en œuvre aujourd'hui sont destinés à repousser un peu plus loin la contradiction.


La croissance est consubstantielle à toute chose dans l'Univers(faune,flore,idée,,entreprise,nation,galaxie).
Et cela est bien entendu aussi vrai pour le capitalisme que le communisme qui ne sont que les revers opposé d'une même médaille(l'exponentialisme économique).
Le capitalisme a survécu au communisme grâce à ses nombreuses mises à jour,(la dernière en date étant le développement durable) étant plus adaptable il a survécu...

L'immense drame c'est qu'a contrario des autres idéologies "le système"(terme plus englobant que capitalisme) à développer les moyens de transformer le monde à son image sans que des forces extérieurs concurrente puisse l'en empêcher.
Désormais,la seul limite au système ce sont les agents qui l'anime(humains),hors ses derniers sont désormais menacés par le développement continu de celui ci...
En réponse le "système" n'a donc comme seul moyen que le remplacement des constituantes les plus fragiles(nous) pour quelles puissent faire fonctionner l'ensemble vers toujours plus de développement(OGM,transhumanisme,IA).
Beaucoup dirons que cela est de la science fiction sans comprendre que le processus c'est amorcé depuis longtemps.
La doctrine actuelle tends désormais à orienté la croissance vers de nouveau secteurs "miraculeux" pouvant relancer la croissance,encore et encore.

Voila ce que note Alain Madelin sur le sujet:

"Nous sommes au pied d’un Himalaya de progrès scientifique et technique (nanotechnologies, biologique et génétique, nouvelles énergies…) et nous n’avons progressé que de quelques mètres. La croissance, c’est l’invention de nouveaux produits, de nouveaux services, de nouveaux emplois, de nouvelles façons de fabriquer ou de vendre sur de nouveaux marchés. Et la compétitivité d’un pays, c’est à la fois la compétitivité de ses entreprises et celle de son Etat."
http://www.alainmadelin.fr/blog/analyses/laissez-nous-faire/#more-913

Cette affirmation est typique de la "Voie luciférienne" que prenne les politiciens du monde entier.
Et effectivement cela peut marcher,mais nous serons alors peu à peu évacué de l'équation...
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par Ahmed » 21/08/14, 16:47

La croissance est inhérente à tout être biologique, jusqu'à son point d'équilibre; ce qui est véritablement consubstantiel est le fait de "persévérer dans son être", comme le disait Spinoza.
Mon appétit me pousse à manger jusqu'à ce que je sois rassasié, ce qui garantie ma survie, ce à quoi contreviendrait une ingestion sans limite.
C'est ce constat qui permet d'espérer la possibilité de cette modération volontaire que tu appelles de tes vœux.

Dans l'article que tu cites, l'auteur écris que l'idéologie n'est que la conséquence de l'abondance énergétique: c'est au contraire, à mon sens, cette dernière qui est, véritablement le moyen, de la première (il y a évidemment un effet rétroactif qui encourage la confusion).

J'emploie le mot "capitalisme" d'une façon assez neutre, il englobe ses deux facettes, libérale et "socialisme réel". Ce dernier étant un capitalisme de rattrapage qui s'est effectivement effondré à un certain niveau où son efficacité était désormais moindre que son homologue libéral.

Les nouveaux secteurs que tu cites en fin de ton message représentent le seul espoir de l'énorme masse de capitaux qui ne trouvent plus à s'investir, comme par le passé, dans des secteurs potentiellement fortement expansifs (automobile...), mais comme la productivité résultant de la quatrième révolution industrielle a chassé durablement les hommes de la production, cette expansion, si elle trouve un jour un exutoire, ne rencontrera plus de marché, fautes d'acheteurs solvables...
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par sen-no-sen » 21/08/14, 19:03

Ahmed a écrit :La croissance est inhérente à tout être biologique, jusqu'à son point d'équilibre; ce qui est véritablement consubstantiel est le fait de "persévérer dans son être", comme le disait Spinoza.


Pour être précis la croissance est inhérente à tout système complexe auto-organisé,ce qui va donc au delà du vivant.
A noter les états hybrides tels que les nations ou les grandes entreprises mélange de vivant et non vivant,ce qui rejoint la notion de super-organisme.


Dans l'article que tu cites, l'auteur écris que l'idéologie n'est que la conséquence de l'abondance énergétique: c'est au contraire, à mon sens, cette dernière qui est, véritablement le moyen, de la première (il y a évidemment un effet rétroactif qui encourage la confusion).


En effet,la notion de croissance apparait très antérieurement à l'exploitation massive du charbon.
D'ailleurs cela rejoint ce qui a été dis sur les pyramides ou les cathédrales qui par leurs tailles sans cesse supérieurs on bien démontrés que cette logique exponentielle fait partie de l'humain et de la nature.
Néanmoins contrairement aux animaux qui s'inscrivent dans un écosystème en équilibre,le haut niveau d'abstraction atteint par la pensée humaine a permis de dépasser les frontières du naturel.
Cette déconnexion est typiquement incarné par le postmodernisme,doté de ses penseurs et architectes(brutalisme).

Les nouveaux secteurs que tu cites en fin de ton message représentent le seul espoir de l'énorme masse de capitaux qui ne trouvent plus à s'investir, comme par le passé, dans des secteurs potentiellement fortement expansifs (automobile...), mais comme la productivité résultant de la quatrième révolution industrielle a chassé durablement les hommes de la production, cette expansion, si elle trouve un jour un exutoire, ne rencontrera plus de marché, fautes d'acheteurs solvables...


Oui mais en l’occurrence,le marché ne sera plus nécessaire,il sera alors question de "mécanosystème",c-a-d d'un système remplaçant les écosystèmes actuels;les marchés antérieurs n'étant que de simple étapes du moteur de recherche évolutionnaire techno-scientiste.

Une citations de Ramez Naam tirer de " The Infinite Resource: The Power of Ideas on a Finite Planet, :

(...)"Dans le même temps, l'Intelligence artificielle (IA) sera conduite à simuler avec de plus en plus de précision la façon dont, spontanément ou d'une façon délibérée, se mettent en place dans les grands réseaux caractérisant les sociétés numériques, des centres de décision analogues à ceux existant au sein des cortex humains ou des groupes sociaux. On a évoqué récemment le « trading haute fréquence » qui conduit les intérêts financiers à déléguer la gestion de leurs intérêts à des algorithmes de plus en plus autonomes. Ceci ne fera que se développer, dans un nombre croissant de domaines, la surveillance dite sécuritaire ou la santé, par exemple.

Enfin, parallèlement, la robotique produira des animaux et humains artificiels,(sic!!!ndlr) dotés de corps beaucoup plus efficaces que les corps biologiques et capables d'utiliser par ailleurs tous les systèmes cognitifs étudiés par l'IA. Ces robots seront de plus en plus autonomes, c'est-à-dire capables de prendre seuls des décisions. Ils le feront soit individuellement, soit en groupes ou essaims. De tels robots sont déjà indispensables pour explorer les environnements inaccessibles à l'homme, ou dangereux. Il n'y aura pas de conquête spatiale sérieuse sans eux.
On appelle « homme augmenté » l'homme doté, à titre temporaire ou permanent, de toutes les aides apportées par ces diverses techniques. Les militaires s'y intéressent évidemment en priorité, mais aussi les thérapeutes. Bientôt, le grand public lui-même voudra bénéficier de ces avantages, si le cout en devient abordable.

Il en résulte que, selon les prévisions les plus prudentes, un véritable cerveau artificiel doté des capacités intellectuelles du cerveau humain, devrait voir le jour dans les 20 à 30 prochaines années. Il sera évidemment connecté aux humains artificiels produits par la robotique et doté des capacités d'intelligence procurées par l'IA en réseau."(...)


http://philoscience.over-blog.com/article-relancer-la-recherche-scientifique-117407120.html

Voila ou mène l'idéologie de Mr Madelin ou de Mme Fioraso.
La croissance ne pouvant plus croitre de façon matérielle,elle se dois de progresser conceptuellement en réinventant les rapports sociaux...et notre environnement!
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par Ahmed » 21/08/14, 19:29

Oui, je comprends bien ton argumentation et j'y souscris, ce qui est problématique (d'un point de vue conceptuel) est le passage du capitalisme au robotisme.
Pour le moment les vieux schémas de fonctionnement ne sont pas invalidés, mais montrent des signes évidents d'épuisement: 20 à 30 ans risquent de faire long dans l'éventualité de cette mutation annoncée...
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par sen-no-sen » 21/08/14, 23:13

Ahmed à écrit:
Pour le moment les vieux schémas de fonctionnement ne sont pas invalidés, mais montrent des signes évidents d'épuisement: 20 à 30 ans risquent de faire long dans l'éventualité de cette mutation annoncée...


Certes 20 ou 30 ans cela fait long,mais il est malheureusement envisageable de concevoir une société dystopique ou les écart sociaux seraient gigantesques...
Plusieurs scénarios possibles se présentent à nous:
1)-Une société ou les écarts entre très riche et très pauvre vont en s'augmentant, avec un apartheid économique et une ultra violence sociale et économique,un tel modèle est présent dans de nombreuses régions du monde notamment en Amérique latine,scénario peu probable(mais possible!) en France compte tenu de notre culture axé sur une certaine égalité.

2)-Le retour à une nation forte incarné par des forces anticapitaliste romantique de type proto-fasciste voir fasciste.
La montée du Front nationale va clairement dans se sens,et c'est clairement une impasse...
Historiquement le fascisme n'est qu'une rétractation du système tendant a permettre un rebond("big bounce") de celui ci pour relancer la machine plus fort après l'effondrement de sont gouvernement(le fascisme ne fonctionnant jamais bien longtemps.)(scénario en cour de réalisation?)

-Une scénario hybride entre les deux points ci dessus:les anticapitaliste romantique prennent le pouvoir,se détache du système financier spéculatif,réindustrialise la France,l'emploi redémarre et une illusion de croissance avec...
Un état sécuritaire est mis en place pour stopper l'immigration massive des pays pauvres...
Des violent heurts éclate au sein de la nation entre les fasciste et les libéraux,des coups d'état piloté de l'extérieur installe une instabilité politique,les écarts entre les classes se pérennisent etc...etc...(scénario probable).

-Plus subtil cette fois: le système instaure un RU(revenu universel),une grande partie de "mécontents" se voit acheter leurs silence et peuvent jouir d'un accès à la consommation --limité certes-- (par manque d'emplois) mais suffisant pour empêcher l'explosion sociale...
Les entreprises y trouve leurs comptes par le biais d'une flexibilité de l'emploi(c'est le but non avoué du RU...).
Plus de CDI,juste des "contrats",mais peu importe,le RU est là pour "complémenter"....les écarts sociaux deviennent énormes mais tout à fait toléré,avec même un "retour aux sources" d'une partie de la population...
Avec un tel scénario,on peut tenir suffisamment longtemps pour voir petit a petit l'homme remplacer par la machine avec à la clé l'utopie que la machine travaillera pour nous...dans le "meilleur des mondes" possible...(scénario plus que probable et de plus en plus défendu par les ultra-libéraux).

Si tu en vois d'autre n'hésite pas! 8)
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par Ahmed » 22/08/14, 19:57

Oui, ce sont tous de bons scénarios, du moins si l'on admet un glissement progressif.
En revanche, en cas d'un effondrement brutal, occurrence qui me semble la plus probable, je vois mal la possibilité de la poursuite vers le robotisme...
C'est-à-dire que la distribution des rapports de pouvoir, aujourd'hui fondés sur la valeur abstraite, devraient s'hypostasier (j'aime bien le mot! 8)) sous une nouvelle forme et à l'intérieur d'une nouvelle idéologie la justifiant.
Il est vrai que ces nouveaux concepts pourraient, conceptuellement parlant, facilement s'installer dans le vide intellectuel abyssale des critiques actuels, cramponnés à une vision passéiste de l'histoire...
C'est plus d'un point de vue pratique que je perçois mal la possibilité de la poursuite de cette tendance dont les germes sont bien visibles pour qui consent à ouvrir les yeux.
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par sen-no-sen » 22/08/14, 23:04

Ahmed a écrit :Oui, ce sont tous de bons scénarios, du moins si l'on admet un glissement progressif.
En revanche, en cas d'un effondrement brutal, occurrence qui me semble la plus probable, je vois mal la possibilité de la poursuite vers le robotisme...


Les technologies de pointe visant à transformer l'humanité et l'environnement constitue une sorte de messianisme pour les prélats du système.
C'est en effet le seul moyen pour ses derniers de pouvoir étendre le processus sans limite.
La phase suivante au transhumanisme devrait être d'ailleurs la colonisation spatiale...espace qui offrirait effectivement des perspectives de croissance "importante".
https://www.globalonenessproject.org/library/articles/space-race-over

On pourrait d'ailleurs résumé succinctement le processus "exponentialiste" de la façon suivante:
1)Colonisation d'autre nations.
2)Délocalisation des outils de production afin de diffuser les "mèmes" du STM
3)Globalisation(mondialisme)
4)Émiettement...
5)Effondrement.
6)Restructuration.
7)Nouvel phase d'expansion...(spatiale?)

Sauf saut qualitatif dans la pensée humaine*,je pense que le transhumanisme verra sont heure arrivé d'une façon ou d'une autre... C'est pour cette raison que la période actuelle est certainement l'une des plus importantes de notre histoire,car elle va orienter notre société vers des choix cornéliens:voie Luciférienne ou voie de la sagesse...

*Certains y travaille heureusement!
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par sen-no-sen » 22/08/14, 23:12

Croissance nulle en France au deuxième trimestre

Le PIB français a stagné au deuxième trimestre, et tous les indicateurs sont dans le rouge, poussant le gouvernement à revoir ses prévisions économiques.

La France est restée empêtrée au deuxième trimestre dans une croissance zéro, forçant le gouvernement à corriger très nettement ses prévisions pour 2014, tout en appelant à l'indulgence européenne pour son déficit. Le pays a vu son produit intérieur brut (PIB) stagner au deuxième trimestre comme déjà au premier, a annoncé l'Insee jeudi, relevant que la quasi-totalité des moteurs de croissance était en panne.

Cette panne a été d'envergure européenne : l'Allemagne a annoncé jeudi une contraction de 0,2 % de son PIB au deuxième trimestre, l'Italie est retombée en récession, la zone euro tout entière a, elle aussi, affiché une croissance zéro, malgré des sursauts au Portugal et en Espagne. Alexandre Delaigue, professeur d'économie à Saint-Cyr, se dit, face à ces chiffres, "pas particulièrement surpris, plutôt résigné."

http://www.lepoint.fr/economie/croissance-nulle-en-france-au-deuxieme-trimestre-14-08-2014-1853722_28.php

Croissance nulle ou début de récession? Ah la sémantique! :lol:
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