Je ne suis pas un spécialiste alors du coup j'ai recherché quelques liens utiles.
http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/nt_vol_homol.pdf la notice du ministère de l'agriculture pour le label rouge
http://www.inao.gouv.fr/admin/file_extranet_ie6.php?file_id=1442&code=54f5dd35e288ebec419fac33c96930be et celle de l'INAO pour le label AB.
Bien sur je n'ai pas tout lu car j'en ai pas le temps et il y a forcément des différences car sinon il n'y a aucun intérêt à avoir deux labels mais bon...
Bucheron a écrit :Comme conseillé, je reprends donc le lien de Christine et j'y vois :
- une différence dans la taille de l'élevage (économie d'échelle moindre),
Il y a une grande différence de taille du cheptel global car le label rouge est né grosso merdo 30 à 40 ans avant le bio donc ils ont forcément eu le temps de ce mettre en place.
Toutefois, ta remarque n'est pas juste car on peut lire dans la notice du label rouge
surface maximale des bâtiments d’élevage : 1600 m² par exploitation
alors que dans le bio, on peut lire
la surface totale utilisable des bâtiments avicoles pour volailles de chair de toute unité de production ne doit pas dépasser 1 600 m²,
C'est la même taille.
- une différence dans la densité (frais de bâtiments plus importants),
4400 volailles par bâtiments pour le label rouge contre 4000 pour le bio. Cela fait 10% d'écart alors certes il y a une différence mais vu que les bâtiments sont construits pour plusieurs décennies, l'impact sur le prix est dérisoire (reste les consommations courantes mais bon...)
- une différence dans l'obligation de litière
Dans le label rouge on peut lire
Les quantités de paille et autres matériaux formant la litière, ainsi que leur renouvellement doivent
permettre à la litière d’être sèche et souple pour assurer un confort maximal aux volailles.
alors que dans le bio on peut lire
L’aire de repos, doit être pourvue d’une aire de couchage sèche suffisante recouverte de litière. La litière doit être constituée de paille ou de matériaux naturels adaptés.
- une différence pour les parcours, conduit en bio. Le fait que le parcours ne doit pas être surexploité ni piétiné doit d'ailleurs à mon avis obliger à des "astuces" (fractionnement des entrées, etc..) ou à diminuer la densité en dessous du seuil obligatoire...
Dans le label rouge on peut lire :
6.6.3 Parcours
E25 L’accès au parcours (ou à la volière le cas échéant) est obligatoire pour toutes les volailles sous label.
Il est réservé aux volailles pendant la période d'élevage sur parcours.
E26 Le parcours doit être recouvert en majeure partie de végétation avec notamment des aménagements naturels favorisant la sortie et le séjour des volailles à l’extérieur des bâtiments (par exemple : arbres, arbustes, haies coupe-vent, présence de mangeoires à l’extérieur, présence d’abreuvoirs à Notice technique « volailles de chair Label Rouge » - 2006 26/103 l’extérieur…). Le cahier des charges doit préciser l’organisation du parcours en précisant notamment les aménagements naturels : arbres, arbustes etc….
Aucun traitement de protection des cultures ne doit avoir lieu sur le parcours pendant la période de sortie des volailles.
E27 La rotation des parcours s’effectue avec un repos minimum de 7 semaines, sauf pour la caille où le repos doit être de 6 semaines au minimum.
Les critères ci-dessous à respecter sont définis dans les fiches-espèce :
Surface minimale du parcours ;
Age maximal d’accès au parcours.
E28 Pour avoir droit à l’appellation "élevé en liberté", le parcours est illimité. Pendant la période de sortie des animaux sur parcours, celui-ci est exclusivement réservé aux volailles, sur une superficie minimale de 4 m² par sujet attenante aux bâtiments.
Dans le bio, c'est moins précis (en tous cas j'ai pas trouvé) et on peut lire :
Les espaces en plein air, les aires d’exercice extérieures ou parcours extérieurs doivent, au besoin, offrir, en fonction des conditions météorologiques locales et de la race concernée, des protections suffisantes contre la pluie, le vent, le soleil et les températures extrêmes.
On a vu en complément que pour le label rouge, ils avaient droit à 11 poulets maxi par m² alors que le bio demande 10 poulets maxi.
- une différence sur l'alimentation, quasi que du bio, plus cher à l'achat,
ok mais j'ai pas de données sur la différence des coûts.
- une différence sur les soins véto (possible pertes si problèmes),
Dans le label rouge on peut lire :
le programme sanitaire d’élevage est transmis aux services Vétérinaires. Les interventions prévues pour permettre le maintien en bonne santé des volailles doivent être limitées au strict nécessaire.
6.6.4.2 Traitements
I10 Ils sont limités aux interventions strictement nécessaires au rétablissement de la bonne santé des sujets.
Tout traitement est effectué sous contrôle vétérinaire. L’ordonnance doit comporter le délai d’attente à respecter et doit être conservée par l'éleveur dans le registre d’élevage pendant 5 ans. Si le délai d'attente excède la durée d'élevage restant à courir jusqu'à la date d'abattage prévue, celle-ci doit être retardée d'autant.
E29 Lors des 10 derniers jours avant abattage aucun traitement soumis à prescription vétérinaire ne peut être distribué aux volailles..
Le groupement qualité détermine sous sa responsabilité la destination du lot après guérison.
Pour le bio, je fus très surpris (et vous le serez surement) car contrairement à ce qui est dit partout,
5.9.1 Afin d’assurer une sécurité optimale vis à vis du consommateur et de l’environnement, les dispositions suivantes devront être respectées :
· utilisation de médicaments allopathiques à condition que leurs principes actifs soient inscrits pour l'espèce concernée, à l'une des trois premières annexes du Règlement communautaire LMR n°2377/90 modifié.
· utilisation de ces médicaments vétérinaires allopathiques chimiques de synthèse ou d'antibiotiques uniquement à
titre curatif et sous des formes pharmaceutiques excluant les dispositifs à libération contrôlée.
Donc dans le bio, ils n'utilisent pas seulement des produits "naturels". Ils ne doivent à priori pas avoir plus de pertes que dans les élevages label rouge. Dans ces derniers, je trouve qu'ils sont toutefois beaucoup plus précis en ce qui concerne la traçabilité et l'avenir de l'animal.
- une certification vraisemblablement plus chère (mais il faudrait le vérifier).
C'est à vérifier effectivement, mais si c'est comme dans l'industrie, ce sont généralement les mêmes organismes (et souvent les mêmes certificateurs) qui certifient les différents "labels" (ils ont eux-mêmes été évalués dessus bien sur). Je serais très surpris qu'il y ait de grosses différences de prix. Pour info, dans l'industrie, une certification sur des référentiels connus (ISO 9001, 14001, MASE, UIC...) c'est 1000 à 1200 €/jour d'audit. Le nombre de jour dépend de la taille de l'entreprise mais c'est rarement moins de 2 jours.
Tout ça pour dire qu'il existe bien une TRES NETTE différence entre Label Rouge et Bio... et que de ce fait, l'écart de prix ne me parait pas gênant... (et de toutes façons, je mange assez peu de viande pour ne pas tenir compte de ça !)
Je maintiens ce que j'ai déjà dit, ces différences ne sont de mon point de vue pas si nette que ça.
Entendons-nous bien, je ne dis pas que le bio ce n'est pas sérieux, je dis juste que :
1- Il y a aussi des gens sérieux en dehors du bio et qu'ils ont de très bon produits à vendre ;
2- Que je n'ai pas eu la démonstration (c'était vrai sur les fruits et légumes de mon coin, c'est vrai aujourd'hui avec les poulets) que le surcout du bio était justifié par rapport à ces autres produits de qualité (j'enfonce le clou : comparons ce qui est comparable) ;
3- Que l'esprit du bio a été parfois dévoyée et que des catastrophes écologiques sont en cours au nom de cette mode alors que cette filière devrait être exemplaire.
4- La filière (à l'échelle nationale et européenne) devrait éduquer les consommateurs et les aider à faire le tri entre ce qui est réellement bio et ce qui y ressemble. Pour reprendre l'exemple de la mer morte, les produits israélien ou jordanien qui arrivent en Europe n'ont pas le label AB je pense (ou alors je ne comprends plus rien).
Sur ce bonne journée à tous, le plus important étant de manger sain et local....