Le bio, bon pour l'environnement mais pas pour la santé ? Selon des chercheurs de Londres, les produits bio ne sont pas meilleurs pour la santé que les aliments ordinaires. Les aliments bio apporteraient les mêmes nutriments que les aliments cultivés avec pesticides. Le MDRGF critique les résultats de cette étude sur l'impact des produits bio sur la santé.
Si les défenseurs de l'agriculture biologique assurent que le bio est bon pour l'environnement et pour la santé, une nouvelle étude britannique estime de son côté que l'avantage des aliments naturels pour la santé, des aliments obtenus en l’absence de fertilisants ou de pesticides, serait négligeable.
Selon des chercheurs de l'Ecole d'hygiène et de médecine tropicale (LSHTM) de Londres, les produits bio ne sont en effet pas meilleurs pour la santé que les aliments ordinaires. Les aliments bio apporteraient les mêmes nutriments que les aliments cultivés avec pesticides.
« Il n'existe aucune preuve que les aliments provenant de l'agriculture biologique soient meilleurs à d’un point de vue nutritionnel que les aliments produits conventionnellement », estiment les auteurs de cette étude bibliographique, qui ont examiné la littérature sur plus de 50 ans, une étude publiée dans The American Journal of Clinical Nutrition.
Le bio, bon pour l'environnement mais pas pour la santé ? Selon des chercheurs de Londres, les produits bio ne sont pas meilleurs pour la santé que les aliments ordinaires. Les aliments bio apporteraient les mêmes nutriments que les aliments cultivés avec pesticides. Le MDRGF critique les résultats de cette étude sur l'impact des produits bio sur la santé.
Les consommateurs semblent prêts à payer des prix plus élevés pour les aliments biologiques sur la seule base de leur perception des apports pour la santé et l’environnement, précisent les auteurs. Le marché des aliments biologiques représentait en 2007, une valeur de 2 milliards de dollars pour le seul Royaume-Uni.
Se basant sur 162 études, parmi plus de 50.000 documents analysés, les chercheurs estiment que les denrées alimentaires provenant de l’agriculture conventionnelle ou biologique sont comparables au niveau de leur teneur en éléments nutritifs.
Pour Alan Dangour, de l'Ecole d'hygiène et de médecine tropicale (LSHTM) de Londres, « un petit nombre de différences au niveau de la teneur en éléments nutritifs ont été constatées entre production conventionnelle et production bio des aliments, mais il est peu probable que ce soit peu pertinent en terme de santé publique. Notre étude indique qu'il n'existe actuellement aucune preuve scientifique qui montre qu’il faille préférer consommer des produits biologiques que des les aliments traditionnellement sur la base d’une supériorité nutritionnelle. »
Pour le Mouvement pour les droits et le respect des générations futures (MDRGF) cette analyse des chercheurs britanniques ont en effet brassé quelque 90.000 études scientifiques parues depuis 50 ans, en ont sélectionné 162 mais n'en n'ont finalement retenues qu'un tiers, considérées comme satisfaisantes, souligne The Lancet.
En France, le MDRGF, une association qui lutte contre l’usage des pesticides, estime que l'étude britannique est « tronquée », et que l'analyse de ces 162 études « fait apparaitre des différences significatives favorables aux aliments bio pour 6 catégories de nutriments importants ».
Pour François Veillerette, président du Mouvement pour les droits et le respect des générations futures (MDRGF), il est à regretter « que l’on n’ait pas mis en avant toutes les données scientifiques objectives montrant que les produits bios contiennent en moyenne plus de certains micronutriments - dont on connaît les bienfaits pour la santé - que les produits de l’agriculture intensive. L’étude anglaise minimise ces différences, qu’elle expose pourtant dans son rapport à la FSA, et en nie l’importance pour les consommateurs, sans justification, ce que nous contestons ».
Toujours selon François Veillerette il est également à regretter « que n’ait pas été mis en avant l’absence de résidus de pesticides dans les aliments bios comme étant un élément favorable à la santé. Le MDRGF rappelle à cet effet les conclusions du rapport de l’AFSSA de 2003 qui précise que : « Le mode de production biologique, en proscrivant le recours aux produits phytosanitaires de synthèse, élimine les risques associés à ces produits pour la santé humaine et concourt à une moindre pollution de l’environnement, notamment de la ressource en eau. » (Sources :
http://www.lshtm.ac.uk/news/2009/organicfood.html +
http://www.mdrgf.org/)