janic a écrit:
[’un marché qui peut être porteur à terme, mais qui ne le sera pas !
Sauf si les consommateurs, enfin avertis et ayant marre de se faire empoisonner, exigent du bio.
Entre exiger un produit et que celui-ci puisse être fourni, il y a une marge importante qui ne se comblerait pas en quelques mois ou quelques années. Les changements de culture se font sur quelques générations et ce n’est pas pour demain que le «
c’est moins cher » sera remplacé par du «
c’est de meilleure qualité ». (il suffit de voir la difficulté du fabriqué en France, par exemple) De plus ce discours peut tenir pour quelques individus « éclairés » pas pour la majorité d’une population dont De gaulle disait : «
les français sont des veaux » ou des moutons à tondre ou à abattre pour être dévorés. De plus les pays en voie de développement (comme l’on dit pudiquement aujourd’hui) sont plus préoccupés par manger d’abord avant de savoir si ce qu’ils mangent est de qualité ou pas.
Etant bio et VG depuis 44 ans maintenant et suivant de près les VG ou qui se disent tels, il n’y en a pas un sur 10 soucieux de la qualité de sa nourriture, les écolos bon ton c’est la même chose : combien d’entre eux sont VG et même VGL et même bio lors même que les deux sont intimement liés?
janic a écrit:
De ce fait un tel agriculteur perdrait immédiatement toute sa production. Il suffit de discuter avec un « vieux en bio » pour voir le difficile passage d’un mode à un autre !
A ma connaissance, personne ne prétend que c'est facile. La biodynamique est bien plus technique et exige bien plus de connaissances que l'agriculture conventionnelle. Une exploitation ne peut passer au bio que très progressivement, parcelles par parcelles. Compter au moins 5 ans avant que la terre ne reprenne une vie naturelle. Pendant ce temps les parcelles concernées ne produiront effectivement pas grand'chose, à moins de nouvelles découvertes permettant d'accélérer ce processus.
Effectivement mais combien de petits agriculteurs, déjà en difficulté, vont sacrifier des parcelles qui assurent leur survie pour se lancer dans une aventure à haut risque (c’est ce que l’agrochimie veut faire croire) quand aux gros, ce ne sont plus que des sociétés dépersonnalisées dont les seuls mots d’ordre sont rendement et bénéfices. Donc même avec une forte demande, ce n’est pas pour autant que les surfaces agricoles bio augmenteront (elles stagnent malgré la demande croissante) et la politique agricole n'est pas conçue pour les favoriser.
Donc revenant au sujet "produire mieux pour manger tous", c'est une vision utopiste, un fantasme, à l'échelle d'une société mondiale (et non locale ou effectivement des petits groupes d'individus peuvent et veulent changer les systèmes actuels) même si cette utopie a besoin de trouver des disciples pour conserver une espérance d'un monde meilleur.