Produire mieux pour manger tous

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janic
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par janic » 18/11/13, 14:11

Un chef d'entreprise digne de ce nom s'adapte aux besoins de la clientèle, non ?

justement non! L'agriculture, ce n'est pas de l'industrie mécanique!C'est comme demander à un allopathe de devenir homéopathe. S'il ne croit pas en cette dernière (voire la combat) cela ne donnera rien. Lorsque l'agriculteur intensif lit les critères bio, il est vite dissuadé de s'y mettre. Par contre, il sera peut être tenté par une agriculture "raisonnée" c'est à dire moins de gabgie de produits chimiques toxiques pour les acheteurs mais aussi, et essentiellement, pour lui!
Trop d'agriculteurs croient que se mettre au bio cela consiste à ne pas mettre de produits chimiques et à vendre ses produits plus chers et basta; alors que c'est une modification fondamentale de la façon de penser l'agriculture ou l'élevage. Et c'est encore différent de ce que l'on appelle l'agriculture naturelle, à l'ancienne, mais avec recours à l'industrie chimique si le besoin s'en fait sentir.
L'agriculture bio, la vraie, est très exigeante en qualité, mais aussi en efforts humains, en lutte contre la puissance des lobbies et médias à leurs ordres, aux environnements pollueurs (comme les apiculteurs)etc...
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Cuicui
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par Cuicui » 18/11/13, 14:23

janic a écrit :
Un chef d'entreprise digne de ce nom s'adapte aux besoins de la clientèle, non ?

justement non! L'agriculture, ce n'est pas de l'industrie mécanique!C'est comme demander à un allopathe de devenir homéopathe. S'il ne croit pas en cette dernière (voire la combat) cela ne donnera rien. Lorsque l'agriculteur intensif lit les critères bio, il est vite dissuadé de s'y mettre. Par contre, il sera peut être tenté par une agriculture "raisonnée" c'est à dire moins de gabgie de produits chimiques toxiques pour les acheteurs mais aussi, et essentiellement, pour lui!
Trop d'agriculteurs croient que se mettre au bio cela consiste à ne pas mettre de produits chimiques et à vendre ses produits plus chers et basta; alors que c'est une modification fondamentale de la façon de penser l'agriculture ou l'élevage. Et c'est encore différent de ce que l'on appelle l'agriculture naturelle, à l'ancienne, mais avec recours à l'industrie chimique si le besoin s'en fait sentir.
L'agriculture bio, la vraie, est très exigeante en qualité, mais aussi en efforts humains, en lutte contre la puissance des lobbies et médias à leurs ordres, aux environnements pollueurs (comme les apiculteurs)etc...
Ce ne serait pas la première fois qu'un allopathe se forme à l'homéopathie non seulement par conviction personnelle, mais pour mieux satisfaire la demande de ses patients et, tout effort méritant récompense, accroître ses revenus. Une entreprise qui ne tient pas suffisamment compte des besoins de ses clients est condamnée, à moins d'être maintenue sous perfusion à grand renfort de subventions financées par les contribuables.
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par grelinette » 18/11/13, 15:09

Aumicron a écrit :Il faut aussi ajouter le fait qu'une très large majorité des consommateurs se contrefout de l'origine de ses aliments.

C'est faux !

L'information de l'origine est d'abord souvent absente.
Quand elle figure sur les emballages, elle quasiment indéchiffrable.
Quand on l'a déchiffrée, on apprend qu'elle est souvent mensongère ou trompeuse. (voir émission M6 TV récente sur le sujet).

Que faire ?

On ne peut pas s'abstenir de manger parce que l'origine des aliments est gardée dans l'ombre !
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par Cuicui » 18/11/13, 15:57

grelinette a écrit :
Aumicron a écrit :Il faut aussi ajouter le fait qu'une très large majorité des consommateurs se contrefout de l'origine de ses aliments.


C'est faux !
L'information de l'origine est d'abord souvent absente. Quand elle figure sur les emballages, elle quasiment indéchiffrable. Quand on l'a déchiffrée, on apprend qu'elle est souvent mensongère ou trompeuse. (voir émission M6 TV récente sur le sujet). Que faire ? On ne peut pas s'abstenir de manger parce que l'origine des aliments est gardée dans l'ombre !

+1
En plus la législation interdit de marquer sur l'emballage l'origine des bovins et leur régime alimentaire. Pour avoir laissé passer çà, je suppose qu'on a graissé abondamment la patte à nos députés.
Dernière édition par Cuicui le 18/11/13, 16:06, édité 2 fois.
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par Cuicui » 18/11/13, 15:59

Trop d'agriculteurs croient que se mettre au bio cela consiste à ne pas mettre de produits chimiques et à vendre ses produits plus chers


Ce serait déjà un beau progrès ! Si jamais ils ne peuvent pas vendre plus cher, au moins il seront assurés de vendre ! Et avec suffisamment d'études et de réflexions (la biodynamique, çà ne s'improvise pas), le prix des produits bio peut baisser tout en assurant à l'agriculteur un revenu décent.
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par janic » 18/11/13, 17:07

Ce serait déjà un beau progrès ! Si jamais ils ne peuvent pas vendre plus cher, au moins il seront assurés de vendre !

absolument pas, au contraire! Une terre poussée à surproduire se fatigue (comme n'importe quel organisme vivant) et ne tient qu'avec forces traitements et forces médicaments comme pour les humains. Ce sont donc des produits qui sans ceux-ci sont trop fragiles pour résister aux prédateurs et maladies naturels. De ce fait un tel agriculteur perdrait immédiatement toute sa production. Il suffit de discuter avec un « vieux en bio » pour voir le difficile passage d’un mode à un autre.

Et avec suffisamment d'études et de réflexions (la biodynamique, çà ne s'improvise pas), le prix des produits bio peut baisser tout en assurant à l'agriculteur un revenu décent.

Encore une fausse idée !
"Tout travail mérite salaire" dit le dicton et l’AB nécessite beaucoup de main d’œuvre humaine et sauf à recommencer ce qui se passe pour l’agriculture actuelle (qui a remplacé l’homme par la machine et endetté jusqu’au cou les « petits » agriculteurs avec engrais et produits phytosanitaires) L’AB ne survivra que si elle ne tombe pas dans la même ornière et donc les prix en resteront « élevés » ou plutôt à leur juste prix quand bien même le pays tout entier s’y convertirait.
L’idée du tout bio à bas prix pour toute la population est une utopie et un fantasme. Les supers marchés qui font du bio (sans origine bien définie la plupart du temps) ne le font que sur des produits de conserve et rarement en frais (ce qui est l’élément déterminant pourtant) et ne le font que dans l’espoir de tirer aussi les marrons du feu d’un marché qui peut être porteur à terme, mais qui ne le sera pas !
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par Cuicui » 18/11/13, 20:48

janic a écrit :[’un marché qui peut être porteur à terme, mais qui ne le sera pas !
Sauf si les consommateurs, enfin avertis et ayant marre de se faire empoisonner, exigent du bio.
janic a écrit :De ce fait un tel agriculteur perdrait immédiatement toute sa production. Il suffit de discuter avec un « vieux en bio » pour voir le difficile passage d’un mode à un autre !
A ma connaissance, personne ne prétend que c'est facile. La biodynamique est bien plus technique et exige bien plus de connaissances que l'agriculture conventionnelle. Une exploitation ne peut passer au bio que très progressivement, parcelles par parcelles. Compter au moins 5 ans avant que la terre ne reprenne une vie naturelle. Pendant ce temps les parcelles concernées ne produiront effectivement pas grand'chose, à moins de nouvelles découvertes permettant d'accélérer ce processus.
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par janic » 19/11/13, 08:49

janic a écrit:
[’un marché qui peut être porteur à terme, mais qui ne le sera pas !

Sauf si les consommateurs, enfin avertis et ayant marre de se faire empoisonner, exigent du bio.


Entre exiger un produit et que celui-ci puisse être fourni, il y a une marge importante qui ne se comblerait pas en quelques mois ou quelques années. Les changements de culture se font sur quelques générations et ce n’est pas pour demain que le « c’est moins cher » sera remplacé par du « c’est de meilleure qualité ». (il suffit de voir la difficulté du fabriqué en France, par exemple) De plus ce discours peut tenir pour quelques individus « éclairés » pas pour la majorité d’une population dont De gaulle disait : « les français sont des veaux » ou des moutons à tondre ou à abattre pour être dévorés. De plus les pays en voie de développement (comme l’on dit pudiquement aujourd’hui) sont plus préoccupés par manger d’abord avant de savoir si ce qu’ils mangent est de qualité ou pas.
Etant bio et VG depuis 44 ans maintenant et suivant de près les VG ou qui se disent tels, il n’y en a pas un sur 10 soucieux de la qualité de sa nourriture, les écolos bon ton c’est la même chose : combien d’entre eux sont VG et même VGL et même bio lors même que les deux sont intimement liés?
janic a écrit:
De ce fait un tel agriculteur perdrait immédiatement toute sa production. Il suffit de discuter avec un « vieux en bio » pour voir le difficile passage d’un mode à un autre !

A ma connaissance, personne ne prétend que c'est facile. La biodynamique est bien plus technique et exige bien plus de connaissances que l'agriculture conventionnelle. Une exploitation ne peut passer au bio que très progressivement, parcelles par parcelles. Compter au moins 5 ans avant que la terre ne reprenne une vie naturelle. Pendant ce temps les parcelles concernées ne produiront effectivement pas grand'chose, à moins de nouvelles découvertes permettant d'accélérer ce processus.

Effectivement mais combien de petits agriculteurs, déjà en difficulté, vont sacrifier des parcelles qui assurent leur survie pour se lancer dans une aventure à haut risque (c’est ce que l’agrochimie veut faire croire) quand aux gros, ce ne sont plus que des sociétés dépersonnalisées dont les seuls mots d’ordre sont rendement et bénéfices. Donc même avec une forte demande, ce n’est pas pour autant que les surfaces agricoles bio augmenteront (elles stagnent malgré la demande croissante) et la politique agricole n'est pas conçue pour les favoriser.
Donc revenant au sujet "produire mieux pour manger tous", c'est une vision utopiste, un fantasme, à l'échelle d'une société mondiale (et non locale ou effectivement des petits groupes d'individus peuvent et veulent changer les systèmes actuels) même si cette utopie a besoin de trouver des disciples pour conserver une espérance d'un monde meilleur.
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par Aumicron » 19/11/13, 09:23

Il faut aussi ajouter le fait qu'une très large majorité des consommateurs se contrefout de l'origine de ses aliments.

Désolé pour grelinette et Cuicui mais le terme origine était inutile. Aujourd'hui, globalement, le consommateur accorde peu d'importance à la "qualité" au sens large de ses aliments et c'est la raison principale pour laquelle on retrouve toute cette m---- dans les rayons.

Pour moi, aucune raison d'espérer un retournement de situation, surtout quand je vois sur un marché des gens aisés de bon niveau intellectuel se jeter hors saison sur des tomates, fraises, melon... qui n'ont absolument aucun goût.
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par Cuicui » 19/11/13, 12:16

Aumicron a écrit :[ Aujourd'hui, globalement, le consommateur accorde peu d'importance à la "qualité" au sens large de ses aliments et c'est la raison principale pour laquelle on retrouve toute cette m---- dans les rayons.
Les habitudes alimentaires sont très longues à changer. Les industriels le savent bien, puisqu'ils mettent sur les étiquettes des images idylliques de l'agriculture d'autrefois. Actuellement tout est effectivement conçu pour que la situation perdure. Mais de plus en plus de reportages en caméra cachée montrent les conditions terribles de l'élevage industriel. Et je vois de plus en plus de gens se servir d'une loupe pour déchiffrer les étiquettes. Attendons de voir ces infos porter leurs fruits. Les gens aisés ne sont pas forcément les plus intelligents.
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