Cela est identique à la malbouffe actuelle, comme la modification des graisses et huiles en hydrogénées, bien plus stables et inertes chimiquement, qui malgré cela, font grossir et tuent par maladies cardiaques, diabète et cancers!!
Les OGM, bien plus complexes, présentent des dangers aussi imprévisibles, en modifiant tous les êtres vivants, progressivement, sans aucune possibilité de retour en arrière sur toute la terre.
http://www.ogm-abeille.org/spip.php?article6
http://www.ogm-abeille.org/#petition
http://fr.wikipedia.org/wiki/MON863
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?tit ... section=23
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?tit ... section=20
L’utilisation des OGM est, dans 99% des cas, associée à l’usage d’un pesticide et à un modèle d’agriculture non favorable au bien-être de l’abeille. En effet, actuellement, la grande majorité des plantes génétiquement modifiées (PGM) cultivées sont modifiées pour tolérer un herbicide (exemple du soja RR en Amérique du Sud). L’apparition de ces plantes a facilité les pratiques culturales des agriculteurs en simplifiant le désherbage : le Round up (glyphosate) est devenu le seul herbicide épandu, même après germination, détruisant la flore locale et participant au développement de zones de monocultures, qui réduisent la diversité des sources de nectar et de pollen pour les abeilles. Selon Lucas Martinez, président de la Fédération des apiculteurs argentins, certains apiculteurs auraient été contraints de déplacer leurs ruches à plus de 400 km des cultures de soja.
Par ailleurs, quels sont les impacts des PGM insecticides (appelées couramment Plantes Bt) sur les colonies d’abeilles ? Les études citées ci-dessous ne sont qu’une partie des sources, mais elles montrent que beaucoup de questions restent aujourd’hui sans réponse, et les analyses conduites avant autorisation commerciale des PGM ne permettent pas d’écarter l’existence de certains risques.
Pour certains scientifiques, les analyses conduites à l’heure actuelle sont incomplètes ou adoptent une approche erronée. L’avis de 2009 du Comité Ethique, Economique et Social (CEES) du Haut Conseil des Biotechnologies (HCB) sur le maïs Mon810, produisant un insecticide contre la pyrale, est assez parlant quant aux études d’impacts sur les abeilles. Il souligne en effet « l’absence de données relatives aux éventuels effets sub-létaux du maïs Mon810 sur les abeilles et les animaux d’élevage puisque les études en laboratoire et en champs ne disent rien de ces effets très difficiles à mesurer, surtout en conditions naturelles ». Il note que « le Comité scientifique du HCB, tout en énonçant qu’aucun effet sur les abeilles n’a pu être démontré à ce jour, observe aussi le peu d’études relatives aux effets sub-létaux du Mon810 sur des abeilles (études qui devraient être réalisées sur des ruches en conditions normales d’exploitation) » [1]. Mais ces lacunes, si importantes soient-elles, ne sont pas les seules critiques à adresser aux études d’impacts.
Certains scientifiques, à l’image de Lilian Ceballos, écologue indépendant, soulignent que les analyses de toxicologie sont effectuées avec des protéines Bt non issues de plantes GM exprimant ces protéines. En d’autres termes, les analyses ne sont pas faites avec les protéines Bt auxquelles les abeilles seront confrontées [2].
Il est également à noter que les abeilles d’hiver ou d’été n’ont pas le même comportement. Le pollen de maïs, ramené dans la colonie en été, sera consommé par les larves qui donneront les abeilles d’hiver. Dans son article, l’équipe du Pr. Crailsheim montrait en 1993 que ces abeilles métabolisent le pollen différemment des abeilles d’été [3]. Et comme les effets des PGM ne sont pas testés sur les abeilles d’hiver, on comprend que soulever la question des impacts ne pourra obtenir de réponse.
... mais des signes de perturbation de comportement
Un effet sur le comportement a d’ores et déjà été observé par l’équipe du Pr. Ramirez-Romero qui a décrit une diminution des activités de butinage après exposition au maïs Mon810 [4]. Le Pr. Picard-Nicou a montré également, il y a quinze ans, que les abeilles domestiques pouvaient être désorientées par des changements de la qualité des protéines dans les colzas transgéniques [5]. Pour Lilian Ceballos, ce travail « montre que des modifications non intentionnelles peuvent provenir de la relative imprécision de la modification génétique et que ces modifications non intentionnelles peuvent jouer un rôle biologique majeur ».
Monsanto, sauveur d’abeilles ?
Fin septembre, Monsanto annonçait qu’il rachetait Beeologics, entreprise de recherche sur la pollinisation par les abeilles, qui selon son site, « a pour mission de devenir le gardien de la santé des abeilles dans le monde ». Rien que ça ! L’entreprise collabore avec différents scientifiques, qui ont notamment mis en évidence en 2007 les liens entre la mortalité des abeilles et l’apparition d’un virus dans les ruches : le virus israélien de la paralysie aigüe de l’abeille. Dommage que Beeologics ne s’intéresse que très peu aux impacts des pesticides sur l’abeille… Alors, sauver les abeilles ou se racheter une image ?
Ces possibles effets sur les abeilles ont également été évoqués lors de l’observation de ce qui est appelé le syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles depuis le début des années 2000. Mais il n’existe à ce jour aucune étude scientifique faisant un lien direct entre ce syndrome et les cultures de PGM. Cela ne signifie pas pour autant que l’hypothèse soit invalidée. Des scientifiques se sont intéressés à la question mais n’ont pu mener leur travail au bout, par manque de financement. Le Pr. Kaatz, de l’Université de Halle (Allemagne), responsable de l’étude, explique que « ceux disposant de l’argent ne sont pas intéressés par cette sorte de recherche et ceux intéressés n’ont pas l’argent » [6]. Conduite entre 2001 et 2004, l’étude du Pr Kaatz visait à analyser les effets du pollen de maïs GM sur les abeilles. Mais lorsque les colonies d’abeilles étudiées furent infectées par un parasite, « un déclin plus important fut observé chez les abeilles nourries avec de la nourriture contenant la protéine Bt ». L’article souligne tout de même que les concentrations de protéines Bt utilisées étaient dix fois supérieures à celles trouvées en conditions normale. Mais pour le Pr. Kaatz, la protéine Bt a pu « altérer la surface des intestins des abeilles, les affaiblissant suffisamment pour permettre au parasite de rentrer ».
Fr
OGM : l’abeille dans la tourmente
par Anne Furet (UNAF) & Eric Meunier (Inf’OGM)
mercredi 30 novembre 2011
Interdiction de commercialisation du miel contenant du pollen de maïs GM, rachat par Monsanto de la société Beelogics, débat au HCB sur la coexistence, difficile notamment du fait des abeilles : trois éléments récents mettent à la une de l’actualité les liens entre OGM et apiculture.
L’utilisation des OGM est, dans 99% des cas, associée à l’usage d’un pesticide et à un modèle d’agriculture non favorable au bien-être de l’abeille. En effet, actuellement, la grande majorité des plantes génétiquement modifiées (PGM) cultivées sont modifiées pour tolérer un herbicide (exemple du soja RR en Amérique du Sud). L’apparition de ces plantes a facilité les pratiques culturales des agriculteurs en simplifiant le désherbage : le Round up (glyphosate) est devenu le seul herbicide épandu, même après germination, détruisant la flore locale et participant au développement de zones de monocultures, qui réduisent la diversité des sources de nectar et de pollen pour les abeilles. Selon Lucas Martinez, président de la Fédération des apiculteurs argentins, certains apiculteurs auraient été contraints de déplacer leurs ruches à plus de 400 km des cultures de soja.
Les OGM, nocifs ? Une absence criante de données...
Par ailleurs, quels sont les impacts des PGM insecticides (appelées couramment Plantes Bt) sur les colonies d’abeilles ? Les études citées ci-dessous ne sont qu’une partie des sources, mais elles montrent que beaucoup de questions restent aujourd’hui sans réponse, et les analyses conduites avant autorisation commerciale des PGM ne permettent pas d’écarter l’existence de certains risques.
Pour certains scientifiques, les analyses conduites à l’heure actuelle sont incomplètes ou adoptent une approche erronée. L’avis de 2009 du Comité Ethique, Economique et Social (CEES) du Haut Conseil des Biotechnologies (HCB) sur le maïs Mon810, produisant un insecticide contre la pyrale, est assez parlant quant aux études d’impacts sur les abeilles. Il souligne en effet « l’absence de données relatives aux éventuels effets sub-létaux du maïs Mon810 sur les abeilles et les animaux d’élevage puisque les études en laboratoire et en champs ne disent rien de ces effets très difficiles à mesurer, surtout en conditions naturelles ». Il note que « le Comité scientifique du HCB, tout en énonçant qu’aucun effet sur les abeilles n’a pu être démontré à ce jour, observe aussi le peu d’études relatives aux effets sub-létaux du Mon810 sur des abeilles (études qui devraient être réalisées sur des ruches en conditions normales d’exploitation) » [1]. Mais ces lacunes, si importantes soient-elles, ne sont pas les seules critiques à adresser aux études d’impacts.
Certains scientifiques, à l’image de Lilian Ceballos, écologue indépendant, soulignent que les analyses de toxicologie sont effectuées avec des protéines Bt non issues de plantes GM exprimant ces protéines. En d’autres termes, les analyses ne sont pas faites avec les protéines Bt auxquelles les abeilles seront confrontées [2].
Il est également à noter que les abeilles d’hiver ou d’été n’ont pas le même comportement. Le pollen de maïs, ramené dans la colonie en été, sera consommé par les larves qui donneront les abeilles d’hiver. Dans son article, l’équipe du Pr. Crailsheim montrait en 1993 que ces abeilles métabolisent le pollen différemment des abeilles d’été [3]. Et comme les effets des PGM ne sont pas testés sur les abeilles d’hiver, on comprend que soulever la question des impacts ne pourra obtenir de réponse.
... mais des signes de perturbation de comportement
Un effet sur le comportement a d’ores et déjà été observé par l’équipe du Pr. Ramirez-Romero qui a décrit une diminution des activités de butinage après exposition au maïs Mon810 [4]. Le Pr. Picard-Nicou a montré également, il y a quinze ans, que les abeilles domestiques pouvaient être désorientées par des changements de la qualité des protéines dans les colzas transgéniques [5]. Pour Lilian Ceballos, ce travail « montre que des modifications non intentionnelles peuvent provenir de la relative imprécision de la modification génétique et que ces modifications non intentionnelles peuvent jouer un rôle biologique majeur ».
Monsanto, sauveur d’abeilles ? Fin septembre, Monsanto annonçait qu’il rachetait Beeologics, entreprise de recherche sur la pollinisation par les abeilles, qui selon son site, « a pour mission de devenir le gardien de la santé des abeilles dans le monde ». Rien que ça ! L’entreprise collabore avec différents scientifiques, qui ont notamment mis en évidence en 2007 les liens entre la mortalité des abeilles et l’apparition d’un virus dans les ruches : le virus israélien de la paralysie aigüe de l’abeille. Dommage que Beeologics ne s’intéresse que très peu aux impacts des pesticides sur l’abeille… Alors, sauver les abeilles ou se racheter une image ?
Ces possibles effets sur les abeilles ont également été évoqués lors de l’observation de ce qui est appelé le syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles depuis le début des années 2000. Mais il n’existe à ce jour aucune étude scientifique faisant un lien direct entre ce syndrome et les cultures de PGM. Cela ne signifie pas pour autant que l’hypothèse soit invalidée. Des scientifiques se sont intéressés à la question mais n’ont pu mener leur travail au bout, par manque de financement. Le Pr. Kaatz, de l’Université de Halle (Allemagne), responsable de l’étude, explique que « ceux disposant de l’argent ne sont pas intéressés par cette sorte de recherche et ceux intéressés n’ont pas l’argent » [6]. Conduite entre 2001 et 2004, l’étude du Pr Kaatz visait à analyser les effets du pollen de maïs GM sur les abeilles. Mais lorsque les colonies d’abeilles étudiées furent infectées par un parasite, « un déclin plus important fut observé chez les abeilles nourries avec de la nourriture contenant la protéine Bt ». L’article souligne tout de même que les concentrations de protéines Bt utilisées étaient dix fois supérieures à celles trouvées en conditions normale. Mais pour le Pr. Kaatz, la protéine Bt a pu « altérer la surface des intestins des abeilles, les affaiblissant suffisamment pour permettre au parasite de rentrer ».
Les OGM menacent les produits de la ruche
Outre les effets des OGM sur les abeilles, la filière apicole est économiquement menacée par la présence de pollen GM dans les produits. En septembre dernier, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a décidé que du miel contenant du pollen de maïs Mon810 était interdit faute d’autorisation du pollen comme aliment. Et s’il est un jour autorisé, les produits en contenant devront être étiquetés [7]. On imagine le préjudice économique que les apiculteurs subiraient si les produits de la ruche devaient être étiquetés « contient des OGM » alors que le miel, la propolis, le pollen ou la gelée royale sont consommés justement parce qu’ils sont naturels.
L’aire de butinage de l’abeille est de 3 à 5 km mais elle peut parcourir jusqu’à 10 km pour aller prélever le pollen nécessaire à la nourriture de la colonie. Avec cette décision de la CJUE, ce sont donc toutes les productions apicoles situées dans un rayon de 10 km d’un champ de PGM qui sont menacées. Pour le moment, les apiculteurs français peuvent être sereins, puisque la France interdit la culture du maïs Mon810, que les producteurs de pomme de terre ne sont pas intéressés par la pomme de terre GM Amflora, et qu’aucune expérimentation n’est menée en plein champ (à l’exception de quelques peupliers GM expérimentés par l’Inra d’Orléans). Les apiculteurs français doivent donc redoubler de vigilance sur le maintien du moratoire. Apiculteurs espagnols ou argentins n’ont pas cette chance.
En effet, avec cette décision, c’est l’avenir des pays producteurs de miel et de PGM qui est en jeu. La France consomme environ 40 000 tonnes de miel par an. En 2010, elle en a importé plus de 25 000 tonnes [8], en provenance notamment de pays producteurs de PGM. Le premier fournisseur d’importations, avec 9 000 tonnes, est l’Espagne (qui cultive 97 000 ha de Mon810). Vient ensuite la Hongrie (exempte d’OGM), puis la Chine qui produit des PGM de façon incontrôlée (2 600 tonnes de miel), l’Allemagne (elle aussi épargnée) et l’Argentine, troisième producteur de PGM au monde (1 500 tonnes de miel).
Pour l’Espagne, la situation est extrêmement délicate : la COAG, principal syndicat agricole de la péninsule, a pris position pour une interdiction du maïs Mon810 et le droit à produire du miel sans OGM [9], mais nous ne savons rien des décisions qui vont être prises quant au préjudice subi par les apiculteurs espagnols. Quel devenir du miel produit dans les régions maïsicoles où le Mon810 est cultivé ?
Concernant la Chine, les autorités européennes n’ont qu’une idée très floue des PGM cultivées dans le pays. Il est donc très probable que certains miels chinois contiennent du pollen de PGM non autorisées dans l’Union européenne. Que va décider l’UE ? Un embargo sur le miel chinois comme en 2002 lorsqu’ont été découverts des résidus d’antibiotiques dans ce produit ? Il semble que ce soit la seule solution pour la Commission européenne… A moins qu’elle ne décide de lever, spécifiquement pour le miel, la politique de tolérance zéro de présence d’OGM non autorisés… Cela permettrait de résoudre l’épineux problème du miel chinois contenant du pollen non autorisé.
En Argentine, les pollens issus de PGM cultivées (et notamment du soja Round up Ready) sont autorisés dans l’alimentation humaine dans l’UE (mis à part celui du Mon810, du T25 et de quelques cotons). Leur grande majorité ne sera pas bloquée aux portes de l’UE, mais ces miels devront faire l’objet d’un étiquetage.
Toutes ces questions sont en cours de négociation à la Commission européenne. L’AESA, saisie d’une demande d’avis sur l’autorisation du pollen de maïs Mon810, a déclaré qu’il ne posait pas de problème pour l’alimentation humaine. Par ailleurs, la Commission rencontre les parties prenantes : pays exportateurs de miel, entreprises d’agroalimentaire, agriculteurs, apiculteurs, producteurs d’OGM. Aujourd’hui, les discussions se focalisent sur la manière dont sera détecté et étiqueté ce pollen : cet élément définira si oui ou non, de nombreux miels devront être étiquetés. Il est certain que le pollen sera étiqueté à partir de 0,9% de pollen GM par référence à la présence de pollen. Mais s’agira-t-il de la présence totale de pollen ? ou de la présence de pollen de maïs ? Et qui prendra en charge les coûts des analyses de détection et de quantification ? Ni Monsanto ni la Commission ne souhaitent prendre en charge le poids financier des contrôles. In fine, le miel étiqueté espagnol, argentin ou autre, trouvera-t-il acheteur ?
En tout état de cause, l’Union nationale de l’apiculture française (UNAF) a sollicité les ministères français concernés pour leur demander de défendre auprès de l’UE l’impératif de protection de la filière, et s’est associée à huit autres syndicats européens [10] pour demander au Commissaire John Dalli : le non-renouvellement de l’autorisation à la culture du maïs Mon810 ; le blocage de tout dossier de demande d’autorisation à la culture des PGM pollinifères ou nectarifères ; le refus de la levée de la politique de tolérance zéro pour des PGM non autorisées dans l’alimentation humaine ; la stricte information du consommateur au travers de l’étiquetage des miels qui contiennent du pollen issu d’OGM ; et la preuve de l’innocuité du pollen issu de maïs Mon810 sur le couvain et les abeilles d’hiver.
Des travaux en cours pour modifier génétiquement des abeilles !
Des travaux sont actuellement en cours pour modifier génétiquement les abeilles. Les buts affichés de ce travail sont par exemple de les rendre incapables d'être vecteurs de maladies ou résistantes à des insecticides (1). Ce travail fut détaillé en 2004 par l'Initiative Pew pour l'alimentation et les biotechnologies (2). Ce rapport explique que des chercheurs travaillent donc à modifier génétiquement les abeilles pour les rendre résistantes à des insecticides car « les abeilles butinant leur nourriture au milieu des cultures agricoles, elles sont parfois exposées aux insecticides ». D'autres scientifiques, de l'agence Honey Bee Breeding aux Etats-Unis travaillent de leur côté à modifier les abeilles pour leur permettre de ne plus être décimée par la mite Varroa, suspectée d'être responsable du syndrome d'effondrement des colonies.
1, « Defining Environmental Risk Assessment Criteria for Genetically Modified Insects to be placed on the EU Market », M. Benedict, 2010, www.efsa.europa.eu/en/supporting/doc/71e.pdf
2, « Bugs in the System? issues in the science and regulation of genetically modified insects », Pew initiative, 2004, http://www.pewtrusts.org/our_work_repor ... x?id=17984
La prise de conscience environnementale est devenue telle que la Commission Européenne ne peut prendre le risque de sacrifier délibérément l’abeille au profit de multinationales. Depuis la décision de la CJUE, les tractations vont pourtant bon train.
L’arrêt de la Cour de Justice s’appuie sur le fait que le pollen de maïs MON 810 n’est pas autorisé à la consommation humaine. Des manipulations juridiques qui permettraient de contourner cette interdiction dans le cas du miel sont à l’étude, au mépris de la transparence exigée par les consommateurs.
Seule solution : le moratoire
La coexistence des cultures OGM en plein champ et de l’apiculture est impossible. Personne ne peut plus ignorer cette réalité.
L’abeille est un élément indispensable de l’environnement, de la biodiversité, et un atout incontournable pour la pollinisation de nombreuses cultures. Déjà mise à mal par la pression des pesticides, elle pourrait tout bonnement disparaître de nos campagnes par décision politique, ou être accusée de disséminer les pollens OGM !
Face à ce risque inadmissible, nous demandons instamment à John Dalli, Commissaire européen à la Santé et à la Consommation, et à nos décideurs européens et nationaux de protéger l’abeille, l’apiculture et les professionnels de l’apiculture et de :
- suspendre immédiatement et ne pas renouveler l’autorisation de culture en plein champ du maïs MON 810,
- bloquer l’avancée de tous les dossiers de plantes génétiquement modifiées nectarifères ou pollinifères,
- faire évaluer rigoureusement l’impact des plantes transgéniques sur les ruchers, notamment les couvains et les abeilles hivernales, et de rendre publics tous les protocoles et résultats
- respecter le droit à la transparence pour les consommateurs.
Le miel et les produits de la ruche doivent rester des aliments sains et naturels.
[1] UE : le miel contaminé par des OGM ne peut être mis sur le marché sans autorisation spécifique, Inf’OGM
Du point de vue de la santé humaine, deux hypothèses peuvent être posées, l'une s'appliquant aux cultures OGM résistantes aux insectes nuisibles (cas du maïs Bt), l'autre à celles résistantes aux herbicides totaux (cas du soja Roundup Ready): à ce jour aucune de ces hypothèses n'a fait l'objet de véritables tests scientifiques sous contrôle indépendant. Selon la première de ces hypothèses les gènes introduits dans la plante par le génie génétique ne sont pas sous le contrôle des gènes du développement qui modulent l'expression génétique en fonction des parties de la plante: il est donc possible que certaines parties de la plante génétiquement modifiée renferment des substances toxiques[4] alors qu'elles n'en renferment pas dans les variétés "traditionnelles" issues d'une sélection portant uniquement sur la taille et le nombre des grains (et leur qualité nutritive). Selon la seconde hypothèse la résistance conférée à la plante génétiquement modifiée peut la rendre résistante de façon indistincte à de nombreux facteurs environnmentaux, en particulier la rendre plus riche en composés récalcitrants tels que la lignine[5] et donc plus difficile à digérer par le bétail voire l'Homme, d'où une valeur nutritionnelle amoindrie et des risques de carences alimentaires.
Du point de vue environnemental, un des principaux risques évoqués concerne les espèces inoffensives (entomofaune commensale des plantes cultivées) voire utiles (abeilles, pollinisateurs divers) pouvant être affectées en même temps que les nuisibles (organismes-cibles). Tel est le cas du maïs Bt[6], pour lequel cependant aucune toxicité du pollen n'a été démontrée à ce jour[7]. Un autre risque important est la dissémination du gène de résistance introduit dans la culture OGM. Cette dissémination peut se faire accidentellement via la production de pollen OGM qui peut "polluer" de proche en proche les variétés conventionnelles cultivées à proximité[8] voire, comme par exemple au Mexique avec le maïs et la téosinte, les variétés sauvages d'où est originaire la plante cultivée[9]. Le transfert horizontal de gènes faiblement (voire pas du tout) stabilisés dans le génôme est également possible, via les bactéries du sol et leurs plasmides, comme cela s'est produit de nombreuses fois au cours de l'évolution[10] et comme cela est d'ailleurs utilisé dans la technique-même d'introduction du transgène dans la plante génétiquement modifiée.