http://www.lavoixdunord.fr/France_Monde ... chet.shtml
Quatre points de concentration en uranium, ne pouvant pas être expliqués par la fuite accidentelle de l'usine Socatri du Tricastin, ont été décelés, hier, dans la nappe phréatique.
Des déchets nucléaires ont été découverts sur le site de la centrale de Tricastin, un peu plus d'une semaine après le rejet accidentel par la Socatri, filiale d'Areva, de 74 kilos d'uranium naturel sur le même site. Mais il n'y aurait aucun lien entre les deux événements. Les déchets découverts hier proviennent d'activités d'enrichissement d'uranium à des fins militaires et ont été enfouis de 1964 à 1976 sous une butte de terre située au nord-est du site de Tricastin.
Activité militaire
Jean-Christophe Gariel, adjoint au directeur de l'environnement de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) explique : « À l'heure actuelle il y a quatre points qui présentent des fluctuations, des valeurs au-dessus du "bruit de fond" (la radioactivité normale), c'est-à-dire au-dessus de quelques microgrammes par litre. » Un certain nombre de points anormaux avaient été mis en évidence lors de mesures réalisées à l'automne 2007, qui ont fait l'objet d'un rapport présenté aux autorités au début du mois. Un nouveau, dénommé ET243, a été découvert il y a deux jours, a précisé Jean-Christophe Gariel .
Il a également rappelé la présence à cet endroit d'un site nucléaire civil « ancien », et d'« une activité militaire récurrente durant ces 30 à 40 dernières années ».
La Socatri dénonce, quant à elle, « l'amalgame » créé par la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD) estimant que la butte de terre sous laquelle ces déchets sont enfouis « ne constitue pas un risque sanitaire pour les populations ». La contamination de la nappe sous la butte a conduit, de 1980 à 1998, à son pompage à des fins de drainage. Le tertre est depuis sous surveillance, une étude ayant affirmé l'absence de risque pour la population.
La polémique sur ces déchets militaires est née de la persistance de taux d'uranium anormalement élevés dans les mesures effectuées depuis l'incident du 8 juillet en certains points de la nappe environnant Tricastin.
Pour Corinne Castagnier, directrice de la CRIIRAD, « c'est une pollution qui a été très importante dans le passé mais qui continue lentement mais sûrement aujourd'hui, et il faut y mettre un terme dans les meilleurs délais ».
L'Autorité de sûreté nucléaire a précisé hier, à propos de la fuite elle-même, que les dernières mesures « semblaient indiquer un retour à la normale pour la quasi-totalité des points surveillés dans les eaux superficielles et les eaux de nappe ». •