sicetaitsimple a écrit :Je recopie ici ce que j'ai écrit il y a quelques jours (24/02) sur un autre fil ("le nucléaire continue dans le monde"):
Comme déjà expliqué, une hypothèse de remplacement total du parc de véhicules particuliers et d'une part notable des utilitaires légers conduirait en France à une augmentation de la consommation d'environ 100TWh par rapport à sa valeur actuelle quasiment stable depuis au moins 10 ans de l'ordre de 450TWh.
Ce n'est quand même pas la mer à boire, et effectivement les ENR pourraient faire une bonne partie du job, d'autant qu'un arrêt des ventes en 2035 ça signifie un parc totalement électrique au-delà de 2050.
Personnellement, je ne pense pas que cet objectif de 2035 sera respecté, ni même qu'il soit vraiment souhaitable. Il y a d'ailleurs une "clause de revoyure" prévue dès 2026. Mais je ne pense pas que ce soit la production d'électricité qui sera le point d'achoppement.
Nous verrons....Mais avec des "e-fuels", la note sera bien plus élevée qu'une centaine de TWh...
Bonsoir,
En aucun cas, la production massive de ces carburants de synthèse non-fossile ne sera viable économiquement, cad à un coût raisonnable de production, si on s'interdit de les importer depuis des zones dites "hot spot" où le coût de l'électricité primaire est dérisoire i.e. 1 à 2 c€/kWhé, uniquement éolien ou mieux encore, solaire sous les tropiques.
Cela avait déjà été identifié il y a une dizaine d'années par les premières études technico-économiques faites pour le Power-to-X, notamment pour le premier projet de Audi sur le territoire allemand de Power-to-methan ( 6 MWé à la frontière avec les Pays Bas, soit 3 électrolyseurs alcalins de 2 MWé ), utilisant du courant haute tension de la catégorie des électro-intensifs, à 4 c€/kWhé. De cela, en était découlé le projet en Norvège lancé en 2016 de gazole puis kérozène qui devrait entrer en production cette année.
Ainsi, il n'y aura guère en Europe que des projets destinés à maitriser les technos, i.e. du développement, de la formation de spécialistes, pour des quantités limitées.
D'autant que les projets de type Reuze à Dunkerque, qui se basent sur la réutilisation de carbone fossile ( deuzième usage de carbone fossile ) ne permettent pas d'atteindre des taux de "décarbonatation" élevés, comme ceux basé sur la capture de carbone atmosphérique ( DAC, pour Direct Air Capture ).
Compte tenu du fait qu'il ne s'agirait pas de reproduire à périmètre identique le système du XX siècle, basé sur l'hégémonie des motorisations thermiques, grâce à l'électrification partielle des transports légers, les quantités importées serait plus faibles qu'actuellement, cela ne devrait donc pas être plus important en terme de pourcentage d'importations dans le PNB.
Faut-il rappeler que, dès lors que l'on a besoin d'endurance, dans toutes les applications de transport, tant aérien, maritime que terrestre, les "fameuses boites à piles" montrent vite leurs limites ; ce sont loin d'être des exceptions !